* Cette section s'inspire très directement du rapport final du projet ZAM/88/021. Rome, FAO/Nations Unies, 1993.
4.5.1 Formation du personnel
4.5.2 Application de la CIV à la planification du programme de vulgarisation
4.5.3 Evacuation du projet
Au cours de la période 1990-1992, une campagne intensive de vulgarisation (CIV) fut entreprise en Zambie afin de promouvoir la production de maïs, dans le cadre du projet FAO/PNUD ZAM/88/021 intitulé «Renforcer les services de vulgarisation agricole du Ministère de l'agriculture, dans la province du Sud». Le projet, qui devait se dérouler de juin 1989 jusqu'à décembre 1992, offrait un soutien technique à l'amélioration des méthodes et des services de vulgarisation agricole afin de promouvoir le développement du secteur agricole dans le cadre du nouveau Programme de redressement économique de la Zambie. Doté d'un budget de 1,2 million de dollars EU s'étalant sur trois années et demie, le projet avait comme groupe cible 80 000 ménages de petits exploitants agricoles de la province méridionale de la Zambie. L'une des principales activités de la campagne consistait à planifier et à mettre en uvre la campagne intensive de vulgarisation (CIV) sur le thème de la production de maïs, y compris un volet de formation du personnel du Ministère de l'agriculture aux méthodes et aux techniques de la CIV.
Des phytogénéticiens du Ministère de l'agriculture de la province méridionale, opérant au niveau de la province et du district, reçurent une formation touchant les méthodes d'enquête et de collecte de renseignements sur le terrain en vue de l'identification des principales difficultés des agriculteurs et dans le but de résoudre ces difficultés, grâce à l'élaboration de pratiques et de messages touchant notamment les aspects agronomiques, le cheptel et les pertes post-récolte. Les instruments destinés à l'enquête référencée CAP (connaissances, attitudes et pratiques) auprès des agriculteurs concernant la production de maïs furent mis au point en novembre 1990.
Au mois de février 1991, le personnel de vulgarisation fut formé aux techniques de mise en uvre de l'enquête CAP, et de mars à juillet de la même année, ce personnel conduisit l'enquête référencée CAP sur la production de maïs au moyen d'entrevues personnelles et d'entrevues avec des groupes sélectionnés d'agriculteurs.
Les résultats de l'enquête référencée CAP furent analysés et utilisés au cours d'ateliers de campagne intensive de vulgarisation (CIV) aux mois d'octobre et novembre 1991 et à nouveau en février et septembre 1992. Ces ateliers avaient pour objet la planification et l'élaboration d'une stratégie de campagne et la conception des prototypes de messages et de matériels multimédia centrés sur les problèmes que devait aborder la CIV sur le thème de la production de maïs dans la province méridionale. L'atelier avait d'autres objectifs, notamment de fournir aux agents de vulgarisation une explication théorique et pratique, ainsi qu'un cadre conceptuel permettant la planification stratégique et la gestion; d'expliquer la méthodologie de formulation des objectifs et des stratégies appuyant la planification d'un programme de vulgarisation, y compris l'identification des problèmes, la formulation des objectifs, l'élaboration de la stratégie et la segmentation du groupe visé; d'enseigner les méthodes et les techniques permettant la planification d'une campagne multimédia, le développement de la stratégie, la conception du message et l'expérimentation de prototypes de matériels multimédia.
La formation aux différentes activités de CIV dans la province méridionale intéressa environ huit phytogénéticiens de province et de district, 55 surveillants de secteur, 48 techniciens spécialisés et 202 agents de campagne. Ces activités permirent de mettre au point un large éventail de matériels multimédia couvrant 17 types différents de message, puis de les expérimenter et de les reproduire sur grande échelle en 1991. La campagne sur le thème de la production de maïs fut conduite en 1991/92; ultérieurement, vers la mi 1992, on introduisit de nouveaux thèmes de campagne, tels que le cheptel (bétail), le sorgho, le tournesol et les pratiques post-récolte.
S'appuyant sur les principes et concepts de la CIV, un cycle de programmation de la vulgarisation intensive fut élabore, avec, comme point d'appui, la mise au point de pratiques centrées sur la solution de problèmes spécifiques en matière d'agronomie, de cheptel et de problèmes liés à l'après-récolte. Cette démarche semble particulièrement appropriée pour les problèmes rencontrés par les petits exploitants dont les champs sont alimentés par la pluie et donc vulnérables à la sécheresse, car il s'agit d'une approche qui privilégie la dynamique «base vers le sommet», en matière de stratégie de vulgarisation, de planification de programme et d'élaboration des messages, plutôt que la technique «du sommet vers la base» déterminée par la recherche extérieure et les orientations du développement. Par ailleurs, le projet était davantage axé sur l'élaboration de programmes stratégiques de vulgarisation et sur la formation en cours d'emploi selon les principes pédagogiques tirés de l'expérience et appliqués durant les ateliers de CIV. L'amélioration des compétences du personnel de vulgarisation fut démontrée par l'aptitude à établir une relation plus étroite et plus efficace avec les petits exploitants. Ainsi, les activités de terrain de la CIV ont aidé de façon précieuse à stimuler l'intérêt des agents de vulgarisation envers les nouvelles idées et les approches novatrices dans le domaine du contact avec les agriculteurs.
Les activités de CIV ont eu, entre autres conséquences importantes pour la planification des futurs programmes de vulgarisation, et en raison de la demande créée par les messages de la campagne, que les agriculteurs réclament avec une plus grande fréquence des interventions de vulgarisation et des services de formation auprès des agents de vulgarisation. En effet, une fois sensibilisés au thème de la campagne grâce aux canaux ou aux matériels multimédia, les agriculteurs de la province méridionale cherchèrent à obtenir un complément d'information auprès de leurs voisins et amis, mais aussi auprès des agents de vulgarisation et/ou des agriculteurs modernes de la région. On vit ainsi des agriculteurs et d'autres groupes intéressés se mettre en rapport avec des responsables agricoles aux niveaux du secteur, du district ou de la province et demander davantage d'exemplaires des matériels de soutien, ainsi que l'élaboration de nouveaux messages. Fort heureusement, les réserves de messages touchant les thèmes de la campagne et établies dans les langues locales étaient suffisantes, et leur distribution se fit en temps utile. L'expérience à tirer de ce projet fut que, par suite des activités de la campagne, la demande émanant des agriculteurs et des agents de vulgarisation pour un surcroît d'activités de vulgarisation et de formation avait été plus forte que prévu.
Une évaluation approfondie du projet ZAM/8 8/021 fut effectuée en mars 1992. La mission d'évaluation indépendante conduite par le PNUD constata que le projet avait été mis en uvre avec succès. Des éloges furent adressés pour les méthodes employées par la campagne intensive de vulgarisation (CIV), le taux élevé d'application (98 pour cent en moyenne), les activités de suivi et d'évaluation, et l'ensemble de la qualité technique et opérationnelle. Dans sa conclusion, la mission d'évaluation a fortement recommandé l'élargissement du projet et le maintien du financement par les donateurs pour la deuxième phase.
Extrait du Rapport de la mission d'évaluation pour le projet ZAM/88/021, établi par W M. Rivera, A.M. Bannaga et J. Phiri, New York, PNUD, 1992 «La mission d'évaluation a constate que le projet avait adopté et mis en uvre une approche de vulgarisation orientée vers l'élaboration de programmes plutôt que l'adoption imposée d'une technologie, et avait lancé une méthode de «campagne intensive de vulgarisation» élaborée par la FAO Cette approche privilégie l'élaboration de pratiques centrées sur la solution des problèmes, notamment dans les domaines de l'agronomie, du bétail et de l'après-récolte L'équipe a constaté que cette approche convenait particulièrement aux problèmes rencontrés, en l'occurrence, par les petits exploitants dont les champs sont alimentés par l'eau de pluie et donc vulnérables à la sécheresse, en effet, cette démarche met en uvre une approche dite «de la base vers le haut» en matière de formulation des messages de vulgarisation La mission s'est fait une impression très favorable de la stratégie et de la méthodologie du projet, y compris de ses systèmes de gestion applicables a la formation, au suivi et à l'évaluation.» «Le recours, par les responsables du projet, à des enquêtes référencées de CAP (connaissances, attitudes et pratiques), indique que ces dernières sont indispensables pour l'élaboration d'une stratégie de vulgarisation «de la base vers le haut» et tout aussi essentielles pour l'identification de problèmes qui touchent la vulgarisation et peuvent être abordés par le personnel compétent Les études portant sur les ménages, quoiqu'utiles dans certains cas, ne suffisent pas à l'élaboration de stratégies de vulgarisation Les responsables du programme de vulgarisation doivent, en premier lieu, déterminer quelles sont les connaissances techniques des agriculteurs locaux, et quelles sont leurs attitudes et pratiques en ce qui concerne leur propre régime d'exploitation agricole.» |
La dernière Conférence tripartite de bilan, tenue en octobre 1992 et qui réunissait le Gouvernement de la Zambie, le PNUD et la FAO, donna une appréciation positive du projet, puisque le Gouvernement de la Zambie considérait le projet ZAM/8 8/021 comme «l'un des projets de vulgarisation agricole les plus efficaces, sinon le plus efficace de la Zambie à ce jour» et que le PNUD le considérait comme «un projet de coopération technique encourageant et couronné de succès».
A l'occasion de la Conférence du PNUD tenue à Lusaka le 18 août 1992 sur le thème "Mettre les gens au centre du développement», le projet ZAM/88/021 fut sélectionné comme le meilleur projet financé par le PNUD, et l'un des meilleurs mis en uvre par différentes agences des Nations Unies et organisations non gouvernementales (Réseau Afrique 2000) en Zambie. On s'accorda à reconnaître que le projet ZAM/88/021 avait eu une incidence positive et constituait un excellent exemple de mise en valeur des ressources humaines. A ce titre, on recommanda au siège du PNUD que le programme ainsi que ses réalisations soient publiés dans le Rapport de mise en valeur des ressources humaines de 1993 du PNUD, publication qui reçoit une large diffusion.
Planification de la Campagne stratégique de vulgarisation en Zambie (a)
Planification de la Campagne stratégique de vulgarisation en Zambie (b)
Planification de la Campagne stratégique de vulgarisation en Zambie (c)
Elaboration des messages et des matériels de la Campagne multimédia en Zambie (a)
Elaboration des messages et des matériels de la Campagne multimédia en Zambie (b)
Elaboration des messages et des matériels de la Campagne multimédia en Zambie (c)
Elaboration des messages et des matériels de la Campagne multimédia en Zambie (d)