II importe, dans tous les programmes de CIV, d'identifier et de sélectionner un ensemble technologique agricole comme devant constituer le noyau des messages de vulgarisation à élaborer. On entreprendra donc de valider l'ensemble technique recommandé avec l'aide du personnel agricole ou des techniciens spécialisés appropriés, tout en spécifiant les éléments essentiels et/ou critiques. En effet, en l'absence de tels ensembles spécifiques d'informations, il n'est pas possible de déterminer, au moyen d'une enquête référencée CAP, le niveau de connaissances, attitudes et pratiques (CAP) des agriculteurs à l'égard de cette technique/technologie. L'expérience de la CIV a démontré l'importance et l'utilité d'une collaboration entre le personnel de recherche et les agents de vulgarisation lors de la planification d'une enquête CAP, mais aussi de la formulation et de la hiérarchisation des objectifs de vulgarisation en fonction des résultats de l'enquête.
Les activités de CIV ont également permis de comprendre que, même en l'absence d'une innovation technologique dans le domaine agricole, l'appui des services de vulgarisation pour la mise en uvre des techniques et du savoir-faire «existant» demeure nécessaire pour la plupart des agriculteurs. L'enquête de CAP peut aider à faire le point de l'adoption ou de la mise en pratique d'une technologie donnée par les agriculteurs et, chose plus importante, à préciser les raisons de sa non-adoption ou encore le degré d'inadéquation de son application. Cet ensemble de données, informations et analyses constitue un apport considérable pour le personnel de recherche qui s'efforce d'améliorer la technique/technologie en vue d'en faciliter l'acceptation et, partant, l'adoption par les agriculteurs. De ce fait, le processus participatif de la CIV, en facilitant l'échange entre les chercheurs, les agents de vulgarisation et les agriculteurs, aide à établir les priorités de la recherche en fournissant des informations «par anticipation» sur les besoins en matière de recherche tels que perçus par les agriculteurs. Il semble que les activités de CIV constituent un agent efficace de «hiérarchisation» des activités de recherche, notamment en ce qui a trait au patrimoine de connaissances et aux pratiques culturales indigènes propres à une minorité d'agriculteurs.