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5.6 La CIV réduit la charge de travail supportée par les services de vulgarisation et augmente leur portée

La CIV comporte, entre autres volets importants, le recours stratégique et planifié à un éventail de canaux et/ou de matériels multimédia choisis dans une optique de rentabilité, et associant l'interaction personnelle comme au niveau du groupe et la communication de masse. Contrairement à bon nombre de démarches classiques de vulgarisation, la CIV ne s'appuie pas exclusivement sur les agents de vulgarisation pour l'accomplissement de la plupart, voire de la totalité, des tâches d'une campagne. Lors de la Consultation mondiale des experts de la FAO sur la vulgarisation agricole, tenue en 1989, on a constaté que dans la plupart des pays, en dépit des carences en moyens de transport et des vastes superficies à couvrir, les programmes de vulgarisation avaient largement compté sur les agents de vulgarisation agricole et autre personnel de terrain en ne recourant que très peu aux moyens de communication de masse. Ainsi, le taux de «couverture» des exploitations agricoles par un agent de vulgarisation est de 1 pour 2 940 en Amérique latine, 1 pour 2 661 en Asie et 1 pour 1 809 en Afrique. On a également fait observer que 16 pour cent seulement des programmes de vulgarisation entrepris dans le monde utilisent les moyens de communication de masse (FAO, 1990). En outre, au cours de la consultation, on a souligné qu'environ 26 pour cent du temps des agents de vulgarisation était consacré à des tâches non pédagogiques (Swanson et al., 1990). On voit donc que l'une des faiblesses des services ou programmes de vulgarisation agricole, notamment dans les pays en développement, tient souvent à la dépendance excessive à l'égard des agents de vulgarisation, pour ce qui est d'accomplir toutes sortes de tâches liées au développement agricole - dont une bonne partie n'ont pas un caractère éducatif. Conséquence de ce problème, la plupart des agents de vulgarisation sont surmenés, inefficaces, et n'ont pas le rayon d'action nécessaire.

Comme l'indique la figure 2-5, lorsqu'il s'agit d'accomplir certaines tâches ayant vocation d'informer et de motiver, il n'est pas forcément nécessaire de prévoir une participation des agents de vulgarisation aussi intensive ou active que lorsqu'il s'agit de tâches visant à sensibiliser ou à instruire, comme la formation sur le terrain ou les activités de mise en œuvre. L'expérience de la CIV dans de nombreux pays a démontré que le recours à une stratégie multimédia réduit la charge de travail non pédagogique des agents de vulgarisation, leur permettant ainsi de se consacrer à des tâches plus importantes ne pouvant être accomplies par les moyens ou les matériels de communication, de masse notamment.

L'investissement et les coûts de fonctionnement liés à l'emploi d'agents de vulgarisation figurent parmi les postes les plus élevés des budgets de vulgarisation agricole. En permettant une utilisation rationnelle des ressources humaines, grâce à une allocation efficace des tâches, l'expérience de la CIV indique que l'on peut non seulement améliorer la rentabilité des activités de vulgarisation - c'est-à-dire augmenter la portée territoriale ainsi que le nombre des agriculteurs atteints par chaque agent de vulgarisation - mais aussi améliorer la qualité des résultats obtenus pour un investissement donné - c'est-à-dire renforcer les connaissances, promouvoir une attitude positive et encourager des pratiques adéquates.


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