La plupart des activités de CIV ont été caractérisées par une participation active des organismes ayant leurs racines dans la collectivité, assistant les agents de vulgarisation dans la planification et la mise en uvre de la campagne. Ces organismes représentent un large éventail d'institutions, parfois non agricoles (établissements scolaires, organismes de développement rural, mosquées, églises, administrations locales), les organisations non gouvernementales (coopératives, organisations d'exploitants agricoles, associations d'abonnés au service des eaux, groupes d'entraide, associations féminines), mais aussi des représentants du secteur privé (distributeurs de semences ou de fertilisants, commerces ruraux) et enfin les intermédiaires tels que les enseignants, les écoliers ou les notables religieux ou communautaires. Un tel partenariat, ainsi que l'adhésion des organismes communautaires à un programme de CIV, sont de nature à en renforcer les chances de durabilité et d'institutionnalisation (Maalouf, Contado et Adhikarya, 1991).
Les expériences évoquées ci-dessus ont permis de tirer un enseignement important, à savoir qu'une démarche de planification participative et des mesures de coordination étroite dans un cadre bien défini de développement agricole, rendent possible la mobilisation du soutien et des ressources communautaires à l'appui des activités de vulgarisation. Plus important encore, le soutien et l'aval de notables influents ainsi que la participation d'institutions communautaires confèrent légitimité et crédibilité aux objectifs, aux activités et aux messages de la CIV. Cependant, il importe qu'une telle participation des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux soit adéquatement coordonnée par le Ministère de l'agriculture, en d'autres termes les services de vulgarisation agricole, et que ces activités de collaboration soient compatibles avec les stratégies de développement agricole en vigueur et qu'elles viennent appuyer les programmes de vulgarisation prévus. Il est également essentiel, pour le succès des opérations de vulgarisation entreprises en mode participatif, que soient lancées des activités de formation axées sur le volet de mise en uvre et les aspects techniques du programme de vulgarisation, à l'intention du personnel non agricole des organismes communautaires apportant leur collaboration.