Table des mati�res
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Les activit�s foresti�res dans le pass�
Des efforts m�ritoires ont �t� entrepris dans toute l'Afrique depuis la grande s�cheresse du Sahel pour freiner le rythme du d�boisement et de la d�sertification. Ils t�moignent d'une conscience croissante de l'importance des arbres pour la stabilit� de l'environnement dans les zones arides et semi-arides de l'Afrique. Malheureusement, les causes de la d�sertification ont �t� jusque l� attribu�es trop �troitement au "probl�me du bois de feu". Avec l'augmentation de la demande de bois de feu, due � la croissance d�mographique et qui s'�value facilement en chiffres astronomiques, il n'est pas �tonnant que les premiers programmes fixent des objectifs de production ambitieux pour le reboisement.
Par ailleurs, le reboisement a �t� consid�r� comme �tant du ressort des forestiers et ceux-ci ont �t� encourag�s � relever le d�fi gr�ce notamment � une aide importante des donateurs. Leurs premiers plans �taient ax�s sur des plantations massives, traditionnellement leur point fort, et � l'occasion sur de petits bois de villages destin�s � faire participer la population rurale. Faute de mod�les permettant d'analyser les priorit�s dans le contexte des probl�mes g�n�raux du d�veloppement, ces premi�res initiatives ont �t� accept�es d'embl�e et leur effet, fortement visible (plantations) jug� appropri�. Ce n'est qu'� la fin des ann�es 1970 et au d�but des ann�es 1980, lorsque les projets ont commenc� � �tre examin�s dans le cadre des �valuations p�riodiques, qu'on a commenc� � en tirer des enseignements. L'examen de l'efficience et de l'efficacit� des projets en cours a conduit les Africains comme les donateurs � commencer � douter des options strat�giques qu'ils avaient choisies (8) Les plantations massives financi�rement tr�s co�teuses pour la production de bois de feu dans les zones arides et semi-arides ont souffert d'un ensemble redoutable de handicaps: co�t �lev�, croissance lente et faible prix sur le march�. Pour le moment, ces plantations sont consid�r�es comme non r�alisables dans des zones o� la pr�cipitation annuelle est inf�rieure � 800 mm. Les bosquets villageois, qui impliquent un travail commun pour des avantages communs sur une terre commune se sont r�v�l�s, pour de nombreuses raisons, un objectif irr�alisable car dans les zones o� l'on a besoin d'arbres, par d�finition, il n'y a pas assez de terres r�ellement communes pour obtenir l'effet recherch�.
La r�alit�, comme on l'a vu plus haut dans l'examen des causes, est que le mod�le du bois de feu n'explique qu'imparfaitement la disparition des arbres dans l'�quation de la d�sertification. Dans les zones victimes de la d�sertification, beaucoup de composantes du syst�me de production rural sont soumises � des contraintes. Le peu d'exp�rience que l'on a aujourd'hui suffit � montrer que la population rurale a rarement �t� enthousiaste pour planter des arbres uniquement pour produire le bois de feu. Cet objectif �troit a eu tendance � se limiter � lui-m�me et � sous-estimer la valeur r�elle de l'arbre pour la population rurale (9). Une "approche exclusivement ax�e sur le bois de feu" aggrave en r�alit� la dichotomie entre l'agriculture et la foresterie en renfor�ant l'id�e fausse que les forestiers vont d'une mani�re ou d'une autre r�soudre � eux seuls le probl�me du bois de feu et de l'environnement (10).
Les arbres et l'agriculture en Afrique sub-saharienne
Le regain d'int�r�t manifest� par les donateurs internationaux pour des activit�s foresti�res � grande �chelle a �t� suscit� par les pr�occupations au sujet de l'approvisionnement en bois de feu (la "crise de l'�nergie du pauvre") et de l'environnement. La premi�re orientation retenue a �t� utile parce quelle a encourag� l'action, encore que cette vision assez �troite du probl�me ait en partie contribu� au choix de l'option "plantations en blocs". Mais les besoins auxquels doit r�pondre aujourd'hui la foresterie en Afrique sub-saharienne et le r�le qu'elle doit jouer apparaissent sous un jour tout � fait diff�rent.
Le principal probl�me de d�veloppement en Afrique sub-saharienne r�side aujourd'hui dans la diminution de la capacit� de produire les aliments n�cessaires pour nourrir une population croissante. Un aspect important de la situation est la d�gradation continue du sol due � une culture intensive, � la poursuite du d�frichage des terres marginales et � la diminution globale de la stabilit� de l'environnement qui aboutit � la d�sertification. Les sp�cialistes du d�veloppement du secteur forestier parmi d'autres commencent � comprendre que les projets et activit�s dont le seul objet est la production de bois de feu sont rarement soutenables, particuli�rement dans les zones arides et semi-arides de la r�gion. Il faut au contraire que ces activit�s soient doubles, qu'elles soient orient�es � la fois vers la production et vers la protection, qu'elles exploitent sur une grande �chelle les effets positifs de conservation du sol et de l'eau produits par le couvert v�g�tal qui permettent de maintenir et de favoriser la stabilit� environnementale.
En termes simples, cela signifie travailler avec les agriculteurs pour encourager la plantation d'arbres aux moindres frais et sur la plus grande �chelle possible partout o� cela peut se faire. c'est-�-dire dans les exploitations et les terres agricoles d'Afrique. Dans les climats extr�mes d'Afrique, les efforts de d�veloppement agricole ne doivent pas simplement viser � accro�tre les rendements des cultures vivri�res de base en introduisant la technologie moderne Il faut aussi chercher � am�liorer les syst�mes agricoles de subsistance afin d'accro�tre leur r�silience dans les ann�es de faibles pr�cipitations De m�me, il semble �vident que de bons sols fertiles seront n�cessaires pour tirer parti enti�rement du nombre croissant des vari�t�s g�n�tiquement am�lior�es de cultures vivri�res. Il faudra probablement plus que des semences am�lior�es pour lancer la r�volution verte l� o� elle est le plus n�cessaire en Afrique.
L'agriculture africaine est soumise � quatre contraintes majeures que les arbres peuvent aider � att�nuer. Elles font partie du probl�me de la d�sertification mais interviennent aussi sur des terres qui, pour le moment, sont plus ou moins intactes. Les pr�cipitations sont plus ou moins variables et les saisons de v�g�tation peuvent ne pas d�passer deux mois.
Il est fr�quent qu'une grande partie, pouvant aller jusqu'� 40 � 60%, des pr�cipitations se perde par ruissellement du fait d'une infiltration insuffisante (11). Les couches de terre v�g�tale sont instables et soumises � l'�rosion pluviale et �olienne. Plusieurs �tudes indiquent des pertes annuelles par ruissellement de 20 � 170 tonnes de terre � l'hectare (12). Pendant le seul �t� de 1969, des vents d'est saisonniers ont emport� du Sahara et du Sahel vers l'Atlantique 60 millions de tonnes de bonne terre (13). Les �l�ments nutritifs sont rares, en particulier les principaux, c'est-�-dire l'azote, le phosphore et le potassium. Lorsque ces �l�ments disparaissent du fait des r�coltes, du lessivage et du ruissellement, la fertilit� du sol diminue rapidement, de m�me que les rendements des cultures vivri�res. S'il n'est pas recompl�t�, l'azote d'un champ peut �tre compl�tement �puis� en quatre ans par les r�coltes annuelles. La restauration naturelle de la fertilit� par la jach�re peut prendre jusqu'� 20 ans (14). Les cultures annuelles peuvent pr�lever en une seule r�colte la moiti� de l'azote imm�diatement disponible (15). Les mati�res organiques se perdent facilement lorsque les temp�ratures au sol sont �lev�es, ce qui diminue la capacit� d'�change cationique et acc�l�re le lessivage des �l�ments nutritifs. Enfin, des populations en augmentation se trouvent en concurrence pour des quantit�s d'aliments. de fourrages. de fibres et de combustibles qui, elles, n'ont pas augment�. La superficie de terres disponibles pour les produire reste essentiellement la m�me, alors qu'� leur taux d'augmentation actuels, les populations africaines peuvent doubler tous les vingt ans.
Contrastant avec ces contraintes importantes et quelque peu �clips�s par l'approche de la foresterie orient�e vers le bois de feu, les arbres et arbustes ont des effets positifs pour l'agriculture. L� o� ils sont pr�sents, soit en bordure, soit en abri, soit dispers�s dans les champs et les p�turages, leurs effets peuvent �tre importants.
- Le ruissellement des eaux de pluie peut �tre fortement r�duit, ce qui permet de conserver l'eau et le sol.
Les arbres et leurs racines peuvent avoir un effet d'endiguement et accro�tre la porosit� du sol qui facilite l'infiltration de la pluie.
- La vitesse du vent et les temp�ratures peuvent �tre r�duites au niveau du sol.
Ceci am�liore le microclimat dans les champs. L'�rosion �olienne est r�duite. Les rideaux-abris de neem au Niger ont r�duit de 45 � 80% la vitesse du vent dans la zone cultiv�e entre les arbres (16).
- Les �l�ments nutritifs du sol sont convertis et recycl�s, en particulier par les l�gumineuses en arbres.
L'azote est capt� dans l'air, fix� dans le sol, r�cup�r� par les racines, red�pos� sous forme de feuilles mortes et de brindilles.
L'enrichissement des couches superficielles du sol attribu� � la pr�sence d'Acacia albida a fait l'objet de plusieurs �tudes (17). Les augmentations de carbone organique total (C) et d'azote total (N) dans le sol sous les arbres, par rapport au sol des champs situ�s hors couvert des arbres, ont �t� les suivantes:
Niger |
(1960) |
N: |
231% |
C: |
269% |
S�n�gal |
(1969) |
N: |
33% |
C: |
40% |
(1965) |
N: |
194% |
C: |
192% |
|
(1966) |
N: |
110% |
C: |
91% |
|
Soudan |
(1969) |
N: |
600% |
C: |
200% |
Plusieurs de ces �tudes ont aussi fait appara�tre une augmentation de la capacit� de r�tention d'eau du sol et de sa capacit� d'�change cationique. Les accroissements de constituants min�raux (Ca, Mg, K et P) se sont �tag�s entre 20 et 100% (18).
Au Nig�ria, les haies de lucaena, intercal�es avec du ma�s, produisaient encore, au bout de six ans, environ 160 kg N/ha/an � partir de 5 tonnes/ha/an de feuilles coup�es appliqu�es en paillis vert (19).
- Les rendements des cultures peuvent �tre stabilis�s et dans certains cas augment�s. Quelques recherches ont donn� les r�sultats suivants:
Niger (1979): |
Les rendements de mil entre des
rideaux-abris de margousiers de sept ans �taient de 1099
kg/ha contre 854 kg/ha dans la parcelle t�moin, soit une
augmentation nette de 23% apr�s soustraction de la
surface situ�e sous les arbres o� il ne pousse pas de
mil (20). |
Nig�ria (1984): |
Les rendements de ma�s se sont
stabilis�s � environ 2 tonnes/ha/an apr�s une culture
continue pendant six ans utilisant un paillis vert de
feuilles de lucaena au taux de 5 tonnes/ha/an. Drant
cette m�me p�riode, les rendements de la parcelle
t�moin sont tomb�s � 500 kg/ha (21). |
S�n�gal (1965): |
Les rendements de mil indiqu�s
sous frondaisons d'Acacia albida �taient
�quivalents � 1688 kg/ha, contre 660 kg/ha sur la terre
situ�e en dehors des frondaisons, soit une augmentation
de 152% (22). |
(1968): |
Les rendements de sorgho signal�s
sous frondaisons d'Acacia albida �taient
�quivalents � 934 kg/ha, contre 457 kg/ha sur les
parcelles non couvertes par les frondaisons, soit une
augmentation de 104% (23). |
Burkina Faso (1963): |
Les rendements de mil signal�s
sous frondaisons d'Acacia albida ont �t�
�quivalents � 1 250 kg/ha, contre 820 kg/ha dans les
parcelles t�moin situ�es en dehors des frondaisons,
soit une augmentation de 50% (24). |
- Des r�serves d'aliments et de fourrages sont disponibles entre les r�coltes et pendant les p�riodes de s�cheresse. Les arbres survivent g�n�ralement aux p�riodes s�ches en prenant sur la nappe d'eau souterraine. Les racines pivotantes de nombreux arbres ont 20 m�tres de long ou plus.
Au Sahel, les feuilles, graines et gousses d'arbres repr�sentent environ 5% du fourrage dont le b�tail a besoin pendant la saison des pluies et jusqu'� 45% vers la fin de la saison s�che, soit environ un tiers en moyenne du fourrage pour toute l'ann�e.
Au Malawi, on produit le lucaena sur de petites exploitations, avec du ma�s en sous-�tage, le feuillage �tant utilis� en fourrage vert ou s�ch� au soleil pour l'hiver ou vendu en tant que culture de rapport. Dans certaines r�gions, le lucaena fournit environ un cinqui�me du fourrage n�cessaire.
Outre les fruits, les graines, gousses et feuilles de nombreux arbres sont r�guli�rement utilis�es comme compl�ments alimentaires. En p�riode de s�cheresse, ils fournissent des approvisionnements marginaux.
- Bois de feu. Dans les exploitations agricoles, les arbres peuvent repr�senter une source importante de bois de feu.
50 arbres dans une exploitation de 2 hectares, occupant moins de 5% des terres arables, peuvent fournir � eux seuls la moiti� ou plus du bois de feu dont une famille a besoin par un �mondage r�gulier et des coupes s�lectives (27).
Mise en oeuvre d'une plus grande int�gration de l'agriculture et de la foresterie
Le r�le des arbres et des for�ts au niveau macro-�conomique pour la stabilit� globale de l'environnement et au niveau du champ pour leur effet sur l'humidit�, les �l�ments nutritifs dans le sol et le rendement des cultures, est probablement la technologie la plus exp�riment�e et la plus accessible aujourd'hui en Afrique pour lutter contre la d�sertification.
La plantation d'arbres dans les champs, dans des configurations d'agro-foresterie ou en petits bois ou cl�tures autour des habitations ou ailleurs, ainsi que l'entretien et la gestion de for�ts et de bois pour des usages multiples durables peuvent �tre la cl� de la stabilit� environnementale en Afrique. Cela signifie cependant davantage que faire adopter et promouvoir l'agro-foresterie par les forestiers. En fait, cela signifie une politique et des programmes qui reconnaissent l'importance de l'arbre et de la for�t Pour la productivit� agricole et qui se concr�tisent en un cadre administratif. l�gislatif et institutionnel apte � promouvoir cette approche aupr�s des agriculteurs et � la leur faire adopter. Ce sera n�cessairement une op�ration � long terme; ni les forestiers ni les agronomes ne sont encore pr�ts � ce mariage et il faudra en chemin vaincre beaucoup de situations acquises et de probl�mes institutionnels. Le moment est n�anmoins venu de la lancer; elle devrait aboutir � une vulgarisation multidisciplinaire visant � r�pondre aux possibilit�s et aux besoins des paysans plut�t qu'� trois services de vulgarisation s�par�s (agriculture, �levage et foresterie) qui se disputent l'attention et les ressources des agriculteurs.
La foresterie paysanne impliquera aussi un changement qui doit commencer par les forestiers eux-m�mes, leurs attitudes et leurs m�thodes. L'accent mis traditionnellement sur la pr�servation des for�ts class�es a conduit � adopter des politiques et � prendre des mesures ax�es sur la conservation et sur la ma�trise de ces for�ts. Pour pouvoir assurer un service appropri� et efficace � la client�le la plus importante du pays - c'est-�-dire sa paysannerie - ces politiques et ces mesures doivent �voluer vers le d�veloppement et le service. Il sera dans certains cas difficile de surmonter l'antagonisme entre paysans et forestiers; il est peu probable que les premiers croient que les seconds sont subitement et miraculeusement devenus leurs bienfaiteurs.
De nouveaux travaux seront n�cessaires dans le cadre d'�tudes et de recherches fondamentales pour rassembler les informations disponibles sur les avantages de la plantation d'arbres pour les cultures du point de vue des syst�mes agricoles et pour en d�velopper les effets, Il sera cependant encore plus important de poursuivre l'examen en cours au niveau de certains gouvernements africains de la politique d'int�gration de l'agriculture et de la foresterie, de d�velopper cette politique et de l'acc�l�rer l� o� c'est possible. Un processus dynamique et concret de dialogue entre minist�res int�ress�s et entre gouvernements africains et leurs donateurs sur les politiques � suivre est n�cessaire pour d�terminer les r�formes politiques et les changements institutionnels qu'exige dans la pratique l'application de l'int�gration.
Une �tape importante sur la voie d'une plus grande int�gration de l'agriculture et de la foresterie sera la solution du probl�me de r�gime foncier et forestier. Trop souvent, les agriculteurs sont dissuad�s de planter des arbres sur leurs terres parce qu'ils ont des doutes, r�els ou imaginaires, quant � leurs droits futurs sur ces arbres.
La mise en place de tels syst�mes d'agro-foresterie n�cessitera en fin de compte l'ex�cution d'un programme massif et efficace de vulgarisation dans ce domaine, qui montrera � l'agriculteur que les sacrifices de production qu'impliquent la plantation, la protection et l'entretien des arbres se traduiront finalement par des avantages concrets pour sa famille. La r�ussite de la strat�gie de d�veloppement de la foresterie agricole pour le bois de feu d�tendra finalement de la nature de ce programme de vulgarisation, Un certain nombre d'id�es fausses ont circul� dans le pass� sur la vulgarisation, qui a nui � ses effets. La vulgarisation doit �tre prise pour ce qu'elle est - le prolongement d'un programme ou d'un projet qui permet le dialogue entre le service et le client. Cette approche qui est n�cessaire se fonde sur l'id�e que l'�l�ment le plus important d'une strat�gie de d�veloppement ax�e sur la population est la population elle-m�me, ses besoins, ses aspirations et ses possibilit�s. Le message de vulgarisation en mati�re de foresterie, qui fait partie de la strat�gie globale de vulgarisation en mati�re d'agriculture et de d�veloppement rural, doit avoir pour effet de mettre l'accent non plus sur le contr�le et la "police" mais sur le service et le d�veloppement. Ce sont les services gouvernementaux qui doivent susciter ces changements, mais il faut qu'ils se fondent pour cela sur des informations patiemment acquises au sujet de la population, de son attitude � l'�gard des arbres et des for�ts, de sa demande actuelle, de ses besoins futurs et de ses pratiques de production agricole ainsi que de son syst�me de gestion sociale. Ces informations serviront de guide � la r�orientation n�cessaire de la politique, des codes, de la r�glementation, des programmes forestiers, des projets et des pratiques de gestion. Elles permettront aussi au vulgarisateur d'aider la population � concevoir elle-m�me les syst�mes locaux de gestion participative n�cessaires pour ma�triser l'am�nagement, la production et la protection des ressources naturelles dans le cadre de programmes de d�veloppement convenus
Jointe � la possibilit� �conomique d'un march� de rapport pour le bois de feu, la foresterie agricole en Afrique promet d'avoir des effets tr�s importants sur les initiatives de production et de protection n�cessaires pour lutter contre la d�sertification.
Il faut souligner que ces mesures doivent non pas remplacer mais faire partie d'un large �ventail de mesures essentielles de conservation du sol et de l'eau et d'am�lioration des cultures qui sont n�cessaires d'urgence pour aider � accro�tre la production vivri�re en Afrique. Il faudra d�velopper les efforts des pays africains � la fois dans les domaines de l'ing�nierie de conservation du sol (construction de terrasses, de diguettes, labour selon les courbes de niveaux, etc.), de la ma�trise du ruissellement (micro-captages et collecte de l'eau), des techniques sans labour et de la recherche visant � abr�ger les cycles de culture, pour que les syst�mes agricoles r�sistent davantage aux effets de la s�cheresse. Ces mesures ne sauraient rem�dier aux cons�quences d'une s�cheresse excessive ou d'une trop forte pression d�mographique. Mais si elles sont appliqu�es de mani�re syst�matique et continue, elles pourront accro�tre de fa�on durable la superficie cultiv�e et abr�ger l'ensemble des efforts de d�veloppement �conomique � plus long terme n�cessaires � la croissance du paysan et du pays.
1. T.M. Catterson est conseiller forestier principal et F.A. Gulick est consultant en planification foresti�re au Bureau pour l'Afrique de l'Agency for International Development, Washington, D.C., T. Resch est coordonnateur pour l'Afrique du Programme de soutien � la foresterie, USDA - Forest Service, Washington, D. C.
2. Weber, F. Review of the CILSS Forestry Sector Program Analysis Papers, r�union technique foresterie/�cologie du CILSS, Banjul, Gambie, octobre 1982, p. 94.
3. CILSS: Comit� permanent inter-�tats de lutte contre la s�cheresse dans le Sahel: comprend le Tchad, le Cap-Vert, la Gambie, le Burkina-Faso, le S�n�gal, le Mali, la Mauritanie et le Niger.
4. Pour un excellent expos� sur la climatologie de l'Afrique aride et semi-aride, voir: "The Climatology of Sub-Saharan Africa", Sharon Nicholson - Appendice B dans Environmental Changes in the West African Sahel, National Academy press, Washington, D.C., 1983, pp. 71-92.
5. Ibid.
6. On trouvera un expos� d�taill� de cette question dans: Desertification in the Sahelian and Sudanian Zones of West Africa, D�partement des projets d'Afrique de l'Ouest, Banque mondiale, Washington, D.C., Rapport N� 5210, 2�me projet, f�vrier 1985, p. 60.
7. Food Problems and Prospects in Sub-Saharan Africa - The Decade of the 1980's, C. Christensen et al, Foreign Agricultural Research Report N� 166, USDA - Economic Research Service, Washington, D.C., 1981, p. 293.
8. Il n'entre pas dans le cadre du pr�sent document de proc�der � une analyse d�taill�e des strat�gies pass�es. Un exercice de ce type a fait l'objet du document: AID Experience in the Forestry Sector in the Sahel - Opportunities for the Future, T.M. Catterson, pr�par� pour la r�union tenue sous l'�gide du CILSS/Club du Sahel - "Action concert�e pour le d�veloppement du secteur �cologie/foresterie dans les pays du Sahel", Paris, juin 1984, p. 29.
9. Boisement en milieu rural. �tude FAO: For�ts N� 64, Rome, f�vrier 1985, p. 133.
10. Op. cit. Catterson.
11. Charreau, Claude Soils of Tropical Dry and Dry-wet Climatic Areas of West Africa and their Use and Management, conf�rences faites au D�partement d'agronomie, Cornell University, 1974, Agronomy mimeo N� 74-26, pp. 200-203; voir le tableau de la p. 202; et Productivity of Sahelian Rangelands. Course Book. Volume I, Wageningen Agricultura University, Pays-Bas, 1982, p. 145.
12. Ibid.
13. Jensen, A.M., Shelter-belt Effects in Tropical and Temperate Zones, juillet 1983, IDRC-MR80e, Canada, 61 pages, p. 34.
14. Op. cit., Productivity of Sahelian Rangelands.
15. Op. cit., Productivity of Sahelian Rangelands, p. 115.
16. Els Bognetteau-Verlinden, Study of Impact of Windbreaks in Majjia Valler. Niger, f�vrier 1980, Universit� agricole, Wageningen, Pays-Bas, 77 pages et annexes. Cit� plus loin sous le nom de Majjia Valley.
17. Felker, Peter, State of the Art: Acacia albida, Universit� de Californie, Riverside, Californie, avril 1978 (AID Grant Afr-C-1361) p. 87, qui r�sume les recherches originales effectu�es par Dugain (Niger, 1960); Charreau et Vidal (S�n�gal, 1965); Dancette et Poulain (S�n�gal, 1969); Jung (S�n�gal, 1966); Radwinski et Wickens (Soudan, 1969).
18. Op. cit., Charreau, op. cit., p. 214.
19. Kang, B.T. et B. Duguma, Nitrogen Management in Alley Cropping Systems, document pr�sent� au Symposium international sur la gestion de l'hydrog�ne dans les syst�mes agricoles sous les tropiques, IITA, Nig�ria. 23-26 octobre 1984, p. 7.
20. Op. cit. Els Bognetteau-Verlinder, pp. 66-69 et Appendice VI.
21. Op. cit., Kang, B.T., p. 12.
22. Charreau, C. et P. Vidal, Influence de l'Acacia albida del, sur le sol, nutrition min�rale et rendements des mils pennisetum au S�n�gal, dans l'Agronomie tropicale, 1965, pp. 601-626. Rendements indiqu�s p. 616.
23. Dancette C. et J.F. Poulain, Influence of Acacia albida on pedoclimatic factors and crop yields in African soils, (XIV, N. 1-2), 1969, pp. 143-183.
24. Direction des Eaux et For�ts, R�publique de Haute-Volta, Secteur de restauration de sols de Ouahigouya, 1965, p. 36.
25. Agroforestry in the West African Sahel, Comit� consultatif sur le Sahel, BOSTID, National Research Council, 1983, citant H.N. LeHouerou, "The Range Lands of the Sahel", Jn1 of Range Management, 33(1): pp. 41-46, 1980.
26. Savory R., J.A. Breen et C.I.A. Beale, "Leucaena as a Forage Crop on Small Farms in Malawi", dans Browse in Africa, H.N. LeHouerou, ed., International Livestock Centre, Addis Abeba, �thiopie, 1980, pp. 411-415.
27. Spears, J.S., Review of World Bank Financed Forestry Activity. FY 1983, BIRD, ron�o, p. 37.