Table des mati�res - Pr�c�dente - Suivante


3. Syst�mes de collecte de l'eau


3.1 Configuration et utilisation
3.2 Aires de captage
3.3 Stockage de l'eau


3.1 Configuration et utilisation

La configuration g�om�trique des syst�mes de collecte de l'eau d�pend de la topographie, du type de traitement de captage, de l'utilisation pr�vue et des pr�f�rences personnelles. Les micro-captages, les bandes d'absorption, les captages en chauss�es et les radiers sont quelques-uns des types les plus courants. On trouvera des illustrations de ces diff�rents syst�mes dans Frasier et Myers (1983) et Thames et Fischer (1981).

Les micro-captages et les bandes d'absorption peuvent �tre efficaces les ann�es o� la pluviom�trie est normale ou sup�rieure � la normale, mais la plupart des cultures annuelles �choueront les ann�es de s�cheresse. Elles conviennent le mieux � l'agro-foresterie, o� l'on fait pousser des arbres ou d'autres esp�ces p�rennes r�sistant � la s�cheresse. L'utilisation de micro-captages implique la pr�paration de petites aires de captage sur le bas-c�t� desquelles on fait pousser une ou plusieurs plantes. L'aire de collecte peut varier entre 20 et 1000 m2 selon les pr�cipitations dans la zone et les besoins des plantes. Le proc�d� du micro-captage peut �tre utilis� en terrain complexe ou sur des pentes raides o� d'autres techniques de collecte de l'eau peuvent �tre difficiles � appliquer.

La culture en bandes est une variante de la m�thode des micro-captages. Des banquettes sont �tablies le long des courbes de niveau et l'espace intercalaire est pr�par� pour servir de surface de collecte des pr�cipitations. L'�coulement entre les banquettes est alors concentr� au-dessus de la banquette inf�rieure pour irriguer la v�g�tation qui y a �t� plant�e. Il est conseill� de ne choisir pour cela que des plantes tr�s r�sistantes � la s�cheresse.

Les syst�mes de type radier sont utilis�s principalement pour les besoins du b�tail et de la faune et les besoins domestiques. La surface de captage (radier) est trait�e pour obtenir une grande efficacit� de ruissellement, � moins que l'on puisse utiliser une surface imperm�able existante. On utilise couramment aux �tats-Unis de la fibre de verre goudronn�e recouverte de gravier. Les syst�mes sont con�us pour n�cessiter un entretien minime et doivent �tre cl�tur�s. Il faut une citerne de stockage � �vaporation contr�l�e et munie des tuyaux et valves n�cessaires pour amener l'eau aux abreuvoirs ou aux habitations. Le syst�me de type radier est le plus simple � concevoir. Pour �valuer la dimension du radier n�cessaire, on peut se servir � titre de premi�re approximation de l'�quation suivante:


o�

A = surface de captage en m2
U = besoin annuel en eau exprim� en litres
P = pr�cipitation moyenne annuelle en mm.

Les captages en chauss�es conviennent bien � l'agro-foresterie et aux cultures horticoles de haute valeur (notamment arbres fruitiers, noyers, vignes, etc.). Ils conviennent aussi pour l'abreuvement du b�tail. Ces captages s'adaptent le mieux aux terrains en pente tr�s douce.

Un captage en chauss�es se compose de rang�es parall�les de drainage de 100 m de long ou moins, espac�es de 15 � 18 m. Des arbres ou des esp�ces horticoles sont plant�s dans les tranch�es. La vigne a ainsi tr�s bien r�ussie en Arizona.

Les espaces situ�s entre les tranch�es ont la forme de routes fortement bomb�es, ce qui permet le captage. Les pentes lat�rales des chauss�es et les pentes longitudinales des tranch�es ne doivent pas d�passer environ 2% afin d'�viter l'�rosion. On �limine la v�g�tation sur les chauss�es de captage qu'on lisse puis traite pour r�duire l'infiltration. Le chlorure de sodium s'est r�v�l� efficace en Arizona. Si l'on veut cultiver des esp�ces horticoles de haute valeur, il faut pr�voir un stockage de l'eau pour pouvoir disposer d'une eau d'irrigation suppl�mentaire. Ceci est facile � r�aliser en acheminant l'exc�dent d'eau des tranch�es vers un bassin de stockage.

La collecte de l'eau destin�e � l'agriculture n�cessite un syst�me plus complexe que pour les autres usages. La dimension de l'aire de captage par rapport � celle de l'aire cultiv�e doit �tre adapt�e � la topographie des besoins des cultures � condition qu'il y ait une surface horizontale � cultiver et que l'on prenne soin lors de la construction du captage d'�tablir des pentes faibles ou, en terrain � forte d�clivit�, de courts segments de pente interrompus par des diversions.

Il est recommand� d'utiliser des r�servoirs � trois compartiments. Des pompes �lectriques, � moteur ou �oliennes sont g�n�ralement n�cessaires pour transf�rer l'eau entre les retenues et actionner le syst�me d'irrigation. Dans certains terrains � forte pente, des syst�mes � gravit� sont �ventuellement possibles. �tant donn� que d'assez grandes quantit�s d'eau sont g�n�ralement n�cessaires, des captages efficaces sont eux aussi n�cessaires. Mais les traitements peuvent �tre co�teux. Le traitement par le chlorure de sodium est l'un des moins co�teux dans certaines zones et est efficace l� o� le sol comporte une quantit� suffisante (environ 10% ou plus) d'argiles expansives.

La collecte de l'eau pour l'agriculture de subsistance promet d'�tre fort utile pour att�nuer les probl�mes d'alimentation et de nutrition des terres arides. Des syst�mes ont �t� install�s avec succ�s et sont tr�s prometteurs mais ils impliquent une formation aux nouvelles techniques; il faut par ailleurs disposer de davantage d'informations en provenance des diverses parties du monde sur la ph�nologie et les besoins en eau des cultures et il faut que des projets suppl�mentaires de d�monstration soient mis en place dans diverses conditions �conomiques, sociales et climatologiques, afin de pouvoir mettre au point des directives de port�e universelle.

3.2 Aires de captage

L'aire de captage d'un syst�me de collecte de l'eau est une surface raisonnablement imperm�able � l'eau et pouvant servir � cr�er un ruissellement. Ce sont notamment: 1) des surfaces naturelles telles qu'affleurements rocheux; 2) des surfaces cr��es � d'autres usages telles que routes, pistes d'aviation ou toits de maison; 3) des surfaces pr�par�es moyennant un co�t et un effort minimes telles que les surfaces d�frich�es ou d�pierr�es ou liss�es ou � la fois liss�es et compact�es; 4) des surfaces trait�es chimiquement avec des sels de sodium, silicones, latex ou huiles; 5) des surfaces recouvertes d'asphalte, de ciment, de caoutchouc butyle, de feuilles m�talliques, de plastique, de papier goudronn� ou de t�le.

Le traitement de surface choisi d�pendra des mat�riaux, de la main-d'oeuvre et des cr�dits disponibles. En g�n�ral, plus l'efficacit� du ruissellement et la dur�e du traitement seront grandes, plus le co�t sera �lev�. � une extr�mit� de l'�chelle, un simple lissage et compactage de sols non poreux est suffisant mais n�cessite un entretien annuel. � l'autre extr�mit�, on trouve la fibre de verre impr�gn�e de bitume et couverte de gravier, qui peut durer 20 ans ou davantage (voir Thames et Fisher, 1981).

Myers (1975) �num�re quelques-unes des caract�ristiques souhaitables des traitements:

1. Le ruissellement de la surface ne doit �tre toxique ni pour l'homme ni pour les animaux.

2. La surface doit �tre lisse et imperm�able � l'eau.

3. Le traitement doit �tre tr�s r�sistant aux intemp�ries et ne pas se d�t�riorer par processus chimique ou physique.

4. Le traitement ne doit pas n�cessairement pr�senter une grande robustesse m�canique, mais il doit pouvoir r�sister � la gr�le, � des pluies intenses, au vent, au passage occasionnel d'animaux, � un d�bit mod�r� d'eau, � la croissance v�g�tale, aux insectes, aux oiseaux et aux animaux fouisseurs.

5. Le mat�riau ne doit pas �tre on�reux en termes de co�ts annuels et ne doit n�cessiter qu'une pr�paration minimum du site

6. L'entretien doit �tre simple.

Il est �vident qu'aucun traitement ne peut pr�senter toutes ces caract�ristiques � la fois. Il faut arriver � un compromis, mais l'objectif majeur est souvent de r�duire au minimum le co�t � long terme. Le Tableau 1 donne des estimations des co�ts de l'eau recueillie par divers types de traitement de captage aux �tats-Unis.

Le choix du captage le moins co�teux peut parfois �tre un mauvais choix. Des captages simples lisses produisent par exemple de l'eau � tr�s peu de frais mais n'assurent pas de ruissellement lors des petites averses qui caract�risent les p�riodes de pluie dans beaucoup de zones arides. Il peut �tre n�cessaire de construire une structure importante et co�teuse pour stocker de l'eau en pr�vision de la p�riode o� il n'y aura pas de ruissellement. L'addition du co�t d'un captage lisse simple et celui de l'important r�servoir n�cessaire pourrait d�passer le co�t d'un captage plus on�reux qui assure un ruissellement lors de petites averses. Une m�thode a �t� mise au point pour les syst�mes d'eau destin�e au b�tail et aux usages domestiques afin de d�terminer le co�t le plus faible d'une combinaison regroupant le co�t unitaire de construction du captage et des moyens de stockage, l'efficacit� de captage, le calendrier des besoins d'eau et le sch�ma des pr�cipitations (Frasier et Myers, 1983)

3.3 Stockage de l'eau

Il existe essentiellement trois types de moyens de stockage: 1) le profil du sol, 2) des bassins creus�s et 3) des r�servoirs ou des citernes. Dans l'antiquit�, les premiers syst�mes de collecte de l'eau �taient des dispositifs simples dans lesquels l'eau �tait dirig�e des pentes des collines vers les zones cultiv�es dans l'id�e de stocker imm�diatement l'eau dans le sol pour les plantes. La question �tait de savoir si l'on pouvait stocker suffisamment d'eau pour faire face � une s�cheresse prolong�e. Cette m�thode reste valable aujourd'hui et peut �tre appliqu�e en agro-foresterie pour cultiver des vari�t�s r�sistant � la s�cheresse d'arbres et d'autres plantes de valeur �conomique

Le creusement de bassins est souvent le seul moyen �conomique de stocker les grandes quantit�s d'eau n�cessaires pour l'agriculture de ruissellement. Mais l'�vaporation et l'infiltration posent de s�rieux probl�mes. L'�limination de l'�vaporation sur les retenues en est encore au stade exp�rimental. La r�duction des surfaces, les m�thodes r�flectives, les films de surface, les couvertures m�caniques, les billes de mousse de polystyr�ne et m�me des bo�tes en plastique vides ont �t� utilis�s. La plupart ont �t� efficaces jusqu'� un certain point, mais il reste � mettre au point une m�thode qui soit simple et �conomique. Les films de surface ne sont g�n�ralement pas �conomiques sur de petits captages. Les films r�flectifs ne le sont pas non plus.

Tableau 1. Co�ts de l'eau pour diff�rents traitements de captage (Frasier, 1975)

Traitement

Ruissellement (%)

Dur�e estimative du traitement (ann�es)

Co�t initial du traitement ha-1 ($ EU)

Co�t amorti annuellement ha-1($ EU)

Co�t de l'eau dans une zone o� la pluviom�trie est de 500 mm ($ EU M1-1)

Affleurements rocheux

20-40

20-30

<120

<240

50-100

D�frichage

20-30

5-10

120-240

<120

67-100

Lissage du sol

25-35

5-10

600-840

120-240

55-158

Dispersant au sodium

40-70

3-5

840-1440

120-240

30-100

Produits imperm�ables aux silicones

50-80

3-5

1440-2160

240-480

50-158

Paraffine solide

60-90

5-8

3600-4800

600-1200

110-330

Ciment

60-80

20

24000-60000

2040-5280

420-1450

Membranes recouvertes de gravier

70-80

10-20

6000-8400

480-1200

100-282

Laine de verre bitum�e

85-95

5-10

12000-24000

1680-5760

290-1110

Caoutchouc artificiel

90-100

10-15

24000-36000

2520-4920

415-890

T�le

90-100

20

24000-36000

2040-3120

335-570

1 Sur la base de la dur�e de vie du traitement � 6% d'int�r�t.

Les m�thodes r�flectives (billes flottant � la surface) sont inefficaces en cas de vent. Certains types de couverture m�canique flottante ont �t� efficaces dans des situations exp�rimentales mais la plupart durent peu et elles sont toutes co�teuses.

Deux m�thodes peu co�teuses de r�duction de la surface d'�vaporation, qui ont donn� de bons r�sultats dans certains cas, sont celle du syst�me de r�servoirs compartiment�s (Cluff, 1981) et celle de r�servoirs remplis de sable ou de pierres. La premi�re consiste � pomper de l'eau entre deux ou trois bassins de fa�on � r�duire au minimum la surface totale. Les r�servoirs � sable ou � pierres sont des structures qui sont soit volontairement remplies de pierres, soit con�ues pour recueillir le gravier et le sable en plus de l'eau. Le barrage est parfois construit par �tapes, de fa�on que les s�diments grossiers soient les seuls � se d�poser mais, une fois rempli, environ 50% de la capacit� seront inutilisables. Un puits est perc� en arri�re ou � travers le barrage pour pr�lever l'eau emmagasin�e. L'�vaporation cesse lorsque le niveau de l'eau est descendu � 1 m environ en dessous de la surface des s�diments.

Dans une �tude de l'�quilibre hydrique de trois bassins dans le sud de l'Arizona, l'infiltration a repr�sent� de 58 � 87% de la perte totale annuelle d'eau. Il est plus facile et moins co�teux de lutter contre les pertes par infiltration que par �vaporation. Des agents chimiques dispersants, de la bentonite, du ciment, des liners, de l'asphalte, du sel et la simple compaction ont tous �t� utilis�s avec succ�s pour �tanch�ifier les captages. La m�thode de traitement et le taux d'application sont fonction du type de sol, du but du captage, de la duret� des cycles humides et secs et de consid�rations �conomiques.

Les r�servoirs ou les citernes peuvent �tre utilis�s efficacement pour les besoins domestiques et l'abreuvement du b�tail. L'�limination des pertes par infiltration et �vaporation est moins difficile et moins co�teuse � r�aliser. Tout conteneur pouvant retenir l'eau est en puissance un moyen de stocker de l'eau. Le stockage d'eau � l'ext�rieur est un �l�ment n�cessaire des syst�mes d'adduction d'eau potable et peut aussi faire partie d'un syst�me d'agriculture par ruissellement, o� l'eau est appliqu�e � la zone cultiv�e par un syst�me d'irrigation. Dans de nombreux syst�mes de collecte de l'eau, le syst�me de stockage et de distribution de l'eau est l'�l�ment le plus on�reux et peut repr�senter jusqu'� 50% du co�t total.

Il existe un nombre presque infini de types, de formes et de dimensions de moyens de stockage en bois et en plastique renforc�. Leur co�t et leur disponibilit� sont des facteurs essentiels pour d�terminer s'ils peuvent convenir. Un moyen de stockage courant consiste en un r�servoir en acier � parois verticales et dont le fond est fait de b�ton ou d'autre mat�riau imperm�able. Les moyens de stockage en b�ton et en pl�tre sont relativement peu co�teux mais demandent beaucoup de travail � la main. L'installation de toits au-dessus des r�servoirs est une technique courante pour �liminer l'�vaporation, bien qu'ils soient g�n�ralement co�teux. Les couvertures flottantes en mousse de caoutchouc synth�tique de faible densit� sont un moyen efficace de lutter contre l'�vaporation de l'eau stock�e dans des r�servoirs � parois verticales ouverts par en haut et ne co�tent pas cher.

4. Contraintes et strat�gies


4.1 N�cessit� et acceptation
4.2 Quantit� d'eau
4.3 Qualit� de l'eau
4.4 Autres sources d'eau
4.5 Pr�cipitations
4.6 Mat�riaux et main-d'oeuvre
4.7 Entretien


La strat�gie � adopter pour cr�er un syst�me de collecte de l'eau d�pend d'un certain nombre de contraintes. Quelques-unes des plus importantes � prendre en compte sont les suivantes:

1. La n�cessit� de l'accord de la communaut� locale qui doit dire si le syst�me est � utiliser pour le b�tail, pour les usages m�nagers, pour l'agro-foresterie ou pour l'agriculture.

2. La quantit� et la qualit� d'eau n�cessaire pour r�pondre � cette n�cessit�.

3. La disponibilit� d'autres sources moins co�teuses qui pourraient �tre exploit�es.

4. La quantit�, la r�partition saisonni�re et la variabilit� des pr�cipitations.

5. Les mat�riaux, la main-d'oeuvre et les machines disponibles qui conviennent pour installer un syst�me de collecte de l'eau ne doivent pas d�passer les limites budg�taires.

6. Les dispositions concernant l'entretien.

4.1 N�cessit� et acceptation

La n�cessit� d'une mise en valeur des ressources en eau est �vidente dans presque toutes les terres arides. Le probl�me est de concilier cette n�cessit� avec ce qui est possible. En outre, l'utilisateur doit �tre pleinement conscient � la fois des avantages potentiels et des limitations du syst�me propos�. La population rurale des terres arides est, et cela se comprend, conservatrice. Elle ne peut prendre de risques pour sa survie en adoptant des m�thodes qui n'ont pas fait leurs preuves. Mais le succ�s d'un projet de collecte de l'eau est subordonn� en d�finitive au soutien total de l'utilisateur en faveur d'un fonctionnement et d'un entretien corrects. L'utilisateur doit �tre convaincu que le syst�me est celui qui r�pond le mieux � ses besoins.

L� o� les notions de collecte de l'eau et d'agriculture par ruissellement ne sont pas totalement accept�es, il faut que le premier syst�me install� soit construit avec des mat�riaux qui n�cessitent un minimum de maintenance et ont une efficacit� maximum. Les d�penses suppl�mentaires expos�es pour construire un syst�me de ce genre peuvent �tre n�cessaires pour s'assurer l'accord de l'utilisateur. Une fois l'id�e accept�e, il est souvent possible d'utiliser pour des �quipements ult�rieurs des mat�riaux et des techniques moins co�teux, m�me si ces syst�mes meilleur march� pr�sentent peut-�tre plus de risques d'�chec ou exigent des efforts suppl�mentaires de la part de l'utilisateur. Si on lui a prouv� que les id�es sont valables, il est plus probable qu'il fera l'effort n�cessaire pour exploiter et entretenir le syst�me correctement.

4.2 Quantit� d'eau

� l'exception des syst�mes de collecte de l'eau qui ne n�cessitent pas de stockage (par exemple les micro-captages et les bandes d'absorption), les autres syst�mes doivent �tre con�us pour fournir la quantit� d'eau n�cessaire au moment voulu.

Pour le b�tail, le besoin d�pend de l'�poque de l'ann�e o� le syst�me est cens� fournir de l'eau, �poque qui est fonction des syst�mes de p�turage et de la r�partition mensuelle des pr�cipitations. Pour la plupart des installations, de nombreuses combinaisons des dimensions de captage et de stockage assureront les quantit�s d'eau voulues. Le probl�me est de trouver la combinaison la plus �conomique (voir la m�thode expos�e par Frasier et Myers (1983)).

Pour les besoins domestiques, entre 20 et 40 litres par jour sont n�cessaires pour la cuisine, la boisson et la lessive, selon la fa�on dont l'eau est conserv�e. Le syst�me doit �tre con�u en tenant compte de ce besoin minimum et aussi de toute perte �ventuelle par �vaporation ou infiltration.

Les syst�mes de collecte de l'eau destin�s � l'agriculture sont plus difficiles � concevoir. Il existe peu d'informations sur les besoins totaux minimums en eau des cultures, bien qu'il existe de nombreuses donn�es sur la consommation des cultures qui re�oivent de l'eau en abondance. Le moment o� l'on a besoin de l'eau est tout aussi important dans le calcul du besoin total. Ce sont Erie, French, Bucks et Harris (1982) et Doorenbos et Kassam (1979) qui fournissent � ce jour les informations les plus utiles sur la consommation. La conception du syst�me de collecte de l'eau doit se conformer aux sch�mas saisonniers d'utilisation de l'eau depuis la plantation ou le semis jusqu'� la r�colte. Ce type d'information a �t� �tabli pour de nombreuses cultures en irrigation extensive et le chiffre est probablement plus �lev� que ce que n�cessiteraient de nombreuses applications de l'agriculture par ruissellement. Pour bien concevoir les syst�mes de r�colte de l'eau � usage agricole, il faut �tablir ou estimer ces types de rapport et les confronter � la quantit� d'eau disponible pour d�terminer la fr�quence et le volume de l'irrigation.

4.3 Qualit� de l'eau

L'eau recueillie par une aire de captage peut contenir des organismes et des impuret�s solubles dans l'eau provenant de la poussi�re d�pos�e sur la surface par le vent ou des produits chimiques polluants provenant directement du traitement (par exemple sel, silicones, goudrons, huiles, etc.) ou encore des sous-produits dus � la d�t�rioration des mat�riaux de traitement du fait des intemp�ries. L'asphalte et certains plastiques sont d�t�rior�s et transform�s par le soleil et la chaleur en produits solubles dans l'eau. Les excr�ments des animaux peuvent �tre une source de bact�ries et de virus si la zone n'est pas prot�g�e contre les b�tes. Toutefois, la qualit� de l'eau obtenue avec la plupart des traitements de surface est g�n�ralement suffisante pour le b�tail, mais des filtres sont n�cessaires le plus souvent du temps pour la consommation humaine. Aucun des traitements de surface (m�me le traitement au sodium) qui ont r�ussi ne semble avoir d'incidence sur la production v�g�tale.

4.4 Autres sources d'eau

Bien que la collecte de l'eau ne soit pas n�cessairement un moyen co�teux de mise en valeur, il peut exister d'autres sources d'eau proches qui peuvent �tre exploit�es � moindres frais ou qui assureraient un approvisionnement plus fiable. Par exemple, les sources qui ne sont pas exploit�es ou qui le sont insuffisamment, une nappe phr�atique peu profonde qui peut recevoir une alimentation fiable le long d'un front montagneux, une nappe perch�e qui pourrait �tre mise en valeur � l'aide de puits horizontaux peuvent offrir des possibilit�s. Ces types de sources doivent faire l'objet d'�tudes approfondies avant le lancement d'un projet. Il faut �valuer toutes les sources potentielles d'eau du point de vue de leur nombre, de leur emplacement, de leur rendement, de leur fiabilit� et de leur qualit� S'il y a d'autres sources qui peuvent �tre commod�ment et �conomiquement exploit�es mais dont le rendement ou la fiabilit� ne sont pas suffisants, on peut les utiliser pour compl�ter un syst�me de collecte de l'eau Si la qualit� de l'eau est m�diocre (forte teneur en sel par exemple), l'eau recueillie peut permettre une dilution suffisante pour l'usage pr�vu

Si l'on int�gre des sources intermittentes telles que des d�bits �ph�m�res dans les oueds dans le syst�me global d'approvisionnement en eau, on peut dans certains cas installer un syst�me de collecte de l'eau moins important. L'eau recueillie peut �tre �conomis�e pour les p�riodes o� les sources �ph�m�res sont insuffisantes ou compl�tement � sec Ce type de combinaison ne permet pas seulement d'�conomiser du temps et de l'argent mais peut aussi �tre d'une tr�s grande importance dans les longues p�riodes de s�cheresse

4.5 Pr�cipitations

La quantit�, le moment et la variabilit� des pr�cipitations qui se produisent au cours d'une saison ou d'une ann�e jouent un r�le d�terminant dans la conception d'un syst�me de collecte de l'eau Pour les conna�tre, le mieux est de disposer de relev�s journaliers portant sur de longues p�riodes, relev�s qui, dans les terres arides, doivent porter sur 15 � 20 ann�es au moins Si les �carts entre les ann�es sont importants, il faut �liminer les donn�es correspondant aux deux ann�es les plus humides Si les donn�es dont on dispose portent sur des p�riodes suffisamment longues, on pourra utiliser des m�thodes stochastiques pour d�terminer les probabilit�s de p�riodes extr�mes (Duckstein et Fogel, 1972) La pluviom�trie annuelle moyenne n'est pas un tr�s bon indicateur de l'eau disponible car il y aura davantage d'ann�es o� les pr�cipitations seront inf�rieures � la moyenne que d'ann�es o� elles lui seront sup�rieures.

Pour compenser les ann�es s�ches, on peut accro�tre la dimension et l'efficacit� des aires de captage et des moyens de stockage. Mais quelle que soit la conception, l'op�ration sera risqu�e en raison de l'incertitude des pr�cipitations. C'est � l'utilisateur de d�terminer l'importance du risque qu'il peut admettre s'il y insuffisance des pr�cipitations pendant certaines p�riodes.

En termes tr�s g�n�raux, si les pr�cipitations annuelles ne sont pas sup�rieures � environ 150 mm, l'agro-foresterie peut �tre pratiqu�e avec des esp�ces indig�nes ou ayant une r�sistance prouv�e � la s�cheresse, en utilisant des micro-captages ou des bandes de niveau. On peut aussi utiliser des syst�mes destin�s � l'abreuvement du b�tail, mais il faudra des r�servoirs de stockage prot�g�s des pertes par �vaporation ainsi que des aires de captage efficaces. Les ann�es o� les pr�cipitations annuelles d�passent 250 mm, des syst�mes agricoles sont possibles si l'on dispose de moyens efficaces de stockage de l'eau, mais quand elles sont en moyenne de 250 � 300 mm (� moins que la p�riode de pr�cipitation ne co�ncide avec la saison de v�g�tation), il faut utiliser des cultures r�sistant � la s�cheresse. Au-dessus de 300 mm, presque toutes les cultures classiques peuvent �tre pratiqu�es. L� o� la pluviom�trie annuelle est inf�rieure en moyenne � 50-80 mm, la collecte de l'eau ne sera probablement jamais rentable.

La dimension finale de l'aire de captage doit �tre d�termin�e en calculant un budget d'eau hebdomadaire ou mensuel dans lequel l'eau collect�e figure en face du besoin en eau, de fa�on � s'assurer qu'il n'y a pas de p�riode critique o� l'eau sera insuffisante.

Des syst�mes plus petits peuvent souvent �tre utilis�s lorsque les p�riodes de pr�cipitation maximale co�ncident avec les p�riodes d'utilisation maximale. Des syst�mes plus importants comportant une grande capacit� de stockage sont n�cessaires lorsque les p�riodes de pr�cipitation maximale se produisent apr�s les p�riodes o� les besoins en eau sont les plus grands et qu'il peut �tre n�cessaire de stocker l'eau pendant 6 � 9 mois.


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