Table des mati�res - Pr�c�dente - Suivante


4.6 Mat�riaux et main-d'oeuvre

Il n'existe pas de mat�riau universellement optimal pour le captage et le stockage. Le co�t d'autres sources d'eau et l'importance de l'approvisionnement en eau d�terminent les co�ts qui peuvent se justifier dans un syst�me. Habituellement, on utilise les moins chers des mat�riaux disponibles localement. Les syst�mes de collecte de l'eau destin�s � fournir de l'eau potable sont g�n�ralement construits avec des mat�riaux plus co�teux que ne le justifieraient leurs applications � l'agriculture par ruissellement. Il faut comparer le co�t des mat�riaux et le co�t de la main-d'oeuvre. Certains mat�riaux et certaines techniques d'installation sont gros consommateurs de main-d'oeuvre, mais les investissements qu'ils n�cessitent sont relativement faibles. D'autres mat�riaux peuvent �tre plus co�teux au d�part mais n�cessiter un minimum de main-d'oeuvre pour la construction.

4.7 Entretien

Si l'on ne pr�voit pas d'entretien, le syst�me ne fonctionnera pas longtemps. Ne pas r�parer les petites d�t�riorations peut aboutir � la destruction compl�te du syst�me. Un programme d'entretien doit �tre suivi m�me lorsque l'eau recueillie n'est pas utilis�e. Si certains types de traitement de captage et de stockage n�cessitent un entretien plus fr�quent et plus intense que d'autres, la plupart des syst�mes de collecte de l'eau peuvent �tre entretenus de fa�on suffisante moyennant une visite ar an d'inspection et de r�paration, lorsque les probl�mes qui peuvent appara�tre � d'autres moments sont trait�s imm�diatement. Tous les �l�ments du syst�me doivent �tre inspect�s; il faut notamment v�rifier qu'il n'y a pas de fuite aux robinets, aux tuyaux ou aux r�servoirs et s'assurer que l'aire de captage n'est pas envahie par les mauvaises herbes, les animaux et les insectes. Les inspections et les r�parations ne prennent g�n�ralement que quelques heures mais sont aussi indispensables au syst�me que l'installation de d�part.

5. Exemples

De nombreux syst�mes de collecte de l'eau ont d�j� �t� install�s dans diverses zones arides du monde et beaucoup d'autres sont actuellement mis en place. Bien qu'on en soit g�n�ralement au stade exp�rimental et qu'il soit peut-�tre trop t�t pour �valuer les r�sultats finals, la plupart des installations semblent r�ussies Nous ne citerons ici que quelques cas repr�sentatifs

Mexique

Il existe au Mexique un certain nombre de projets de collecte de l'eau destin�s � divers usages, depuis les usages domestiques jusqu'� l'agriculture de ruissellement. Nous en donnerons ici deux exemples.

Nuevo Leon

Ce syst�me est constitu� d'un ensemble de 248 micro-captages de 70 m2 chacun pour la culture de pistachiers Chaque arbre est plant� dans un micro-captage. L'un des objectifs majeurs est d'�valuer diff�rents traitements de captage, � savoir: 1) la terre compact�e, 2) la cendre de soude (Na2CO3), 3) le bitume, 4) le poly�thyl�ne couvert de gravier, 5) l'asphalte couvert de gravier et 6) le sol liss� L'humidit� du sol a �t� surveill�e sous chaque arbre � des profondeurs de 15, 35 et 55 cm Il a �t� �galement mis � l'essai divers syst�mes de couverture de sol imm�diatement autour des arbres pour r�duire l'�vaporation (Velasco et Carmona, 1980)

Il s'agit d'un projet de d�monstration exp�rimental � long terme en raison de la lenteur de croissance des arbres. D'apr�s les premi�res observations, il appara�t que le sol �rod� sur l'aire de captage trait�e au sel est d�pos� autour de l'arbre La terre ainsi d�pos�e r�duit les infiltrations.

Techo cuenca

Un syst�me de collecte de l'eau a �t� construit en 1975 pour accro�tre la quantit� d'eau � usage domestique disponible pour 30 familles (environ 180 personnes) du village de Laguntia y Ranchos Nuevos dans l'�tat de Nuevo Leon. Ce syst�me se compose d'un toit en m�tal galvanis� renvers� (269 m2) install� sur un cadre en acier au-dessus d'un r�servoir en acier de 80000 litres La main-d'oeuvre villageoise employ�e � la construction du syst�me a repr�sent� 36% du co�t total de 143000 pesos de 1975. Le syst�me fournit chaque ann�e de l'eau potable � tous les habitants du village pendant 4 mois et demi sur la base d'une ration de 20 litres par jour et par famille au tiers environ de ce que serait le co�t du transport de l'eau (Carmona et Velasco, 1981).

Inde

Des essais ont �t� faits avec le gombo pour �tudier les effets de diff�rentes m�thodes de conservation de l'eau sur la croissance et le rendement des plantes On a constat� que sur huit m�thodes mises � l'essai, le rendement le plus �lev� �tait obtenu avec des plants sur deux rang�es espac�es de 45 cm dans des sillons orient�s est/ouest avec des billons espac�s de 60 cm. L'effet b�n�fique de cette m�thode a �t� attribu� au drainage de l'eau de pluie des billons vers les sillons (Vashistha et al., 1980).

Iran

Des rev�tements d'asphalte ont �t� appliqu�s sur une colline proche de T�h�ran � raison de 1 litre/m2 sur des pentes situ�es au-dessus des parcelles et des terrasses exp�rimentales de ruissellement (de 2 m de large), afin de r�colter l'eau de pluie pour l'arboriculture. Le ruissellement d'eau de pluie sur une p�riode de cinq ans a �t� substantiel. Des Robinia pseudoacacia, Cupressus arizonica et Fraxinus rotundifolia ont �t� plant�s Les chiffres montrent que sur les parcelles trait�es � l'asphalte, la hauteur, le diam�tre du tronc et le d�veloppement de la frondaison des arbres �taient nettement sup�rieurs � ce qu'ils �taient dans des parcelles t�moins (Mehdizadeh et al., 1978).

Pakistan

En 1982, le Pakistan Forest Institute a install� des micro-captages sur plus de 40 ha en 1982 dans une zone qui re�oit 250 � 300 mm de pr�cipitation annuelle. Le but du projet �tait de cr�er des plantations foresti�res. Des vari�t�s d'Acacia, Prosopis, Tecoma et Parkinsonia ont �t� plant�es. La survie des esp�ces plant�es dans une zone t�moin sans micro-captage n'a �t� que de 10%. Celle des esp�ces plant�es dans les micro-captages a �t� de 80 � 90%. C'est l'Acacia tortilis qui a pr�sent� le taux de survie le plus �lev� et il a pouss� de plus de 4 pieds par an.

Australie

L'Australie a �t� parmi les premiers pays occidentaux � installer des syst�mes op�rationnels de collecte de l'eau destin�e � l'abreuvement du b�tail et aux besoins domestiques. Une grande partie de ces travaux ont �t� effectu�s dans le sud-ouest de l'Australie occidentale.

Collecte � partir des surfaces naturelles (250 mm de pr�cipitation)

On a profit� des affleurements naturels de granit qui se rencontrent couramment sur les cr�tes des grandes plaines sableuses de la r�gion. Le ruissellement provenant des 250 mm de pr�cipitation annuelle sur beaucoup de ces affleurements est r�colte au moyen de caniveaux construits en b�ton ou en ma�onnerie autour du bas des pentes de la roche. L'eau ainsi collect�e est amen�e au moyen du caniveau jusqu'� un r�servoir de stockage en b�ton construit sur le roc ou � proximit�, ou jusqu'� un r�servoir de terre situ� en contrebas de la roche. L'eau de ces captages de roc est connue pour son excellente qualit�. Le minist�re des Travaux Publics a construit des syst�mes de ce genre sur quelques-uns des principaux affleurements pour alimenter des adductions publiques d'eau potable.

Le minist�re des Travaux Publics de l'Australie occidentale a lanc� en 1948 un programme de construction de captage en chauss�es (Carder, 1970). Il s'agissait de d�fricher, fa�onner et tracer des courbes de niveau pour r�guler la longueur et le degr� de la pente et de compacter � l'aide de rouleaux pneumatiques. On estime que 2500 de ces captages ont �t� install�s principalement pour l'abreuvement du b�tail. Ils font en moyenne 1 hectare. Il existe aussi 21 captages du m�me type qui totalisent 706 ha, ont une dimension de 12,1 � 70,8 ha chacun et sont actuellement utilis�s pour fournir de l'eau � usage domestique aux petites villes d'Australie occidentale (Burdass, 1975).

�tats-Unis

Les r�serves indiennes du sud-ouest des �tats-Unis ont beaucoup de points communs avec les pays en d�veloppement des r�gions arides: isolement, pastoralisme, manque d'eau et �conomie pauvre. Un certain nombre de syst�mes de collecte de l'eau ont �t� test�s sur ces r�serves par divers organismes. Nous en citerons trois.

L'Arizona Strip

L'Arizona Strip s'�tend de part et d'autre du Colorado � partir de la r�serve indienne des Hualpai et au sud de la fronti�re entre l'Arizona et l'Utah. Les terres rel�vent de l'U.S. Department of the Interior, Bureau of Land Management, et sont lou�es pour le p�turage. Les cours d'eau et les sources permanents sont rares et l'eau souterraine est inacessible parce qu'elle est trop profonde et parce que les aquif�res situ�s dans les hauteurs sont isol�s. On utilise souvent des r�servoirs de terre, mais ils sont rarement fiables en raison de l'importance des pertes par suintement et par �vaporation et de la faiblesse du ruissellement.

Deux syst�mes de collecte de l'eau ont �t� install�s en septembre 1974 pour �valuer les possibilit�s offertes par cette technique pour l'abreuvement du b�tail en eau potable. Les aires de captage (0,3 et 0,4 ha) ont �t� trait�es par pulv�risation d'une cire de paraffine raffin�e sur la surface du sol pr�par�e au pr�alable. L'eau collect�e a �t� stock�e dans un r�servoir � parois d'acier et � fond de b�ton de 300000 litres, avec une couverture flottante en mousse de caoutchouc pour �viter l'�vaporation. Le co�t total (en 1974) a �t� de 8925 et 9150 dollars, y compris la main-d'oeuvre et divers postes tels que cl�tures et abreuvoirs. Ces syst�mes sont entretenus par le Bureau of Land Management.

Au cours d'une p�riode de s�cheresse en 1976-77, ce sont eux qui ont fourni la seule eau disponible. Toutes les autres sources �taient � sec. Sans cette ressource, les �leveurs auraient �t� oblig�s de transf�rer ailleurs leur b�tail. Ils ont observ� que ces syst�mes �taient aussi satisfaisants ou pr�f�rables � une source (Cooley et al, 1978). Depuis, le Bureau of Land Management a mis en place plus de 60 unit�s suppl�mentaires de types divers avec des traitements diff�rents et plusieurs �leveurs locaux sont en train d'installer leurs propres unit�s. Il y a eu certains �checs parmi les plus r�centes, mais ils n'ont pas dissuad� les �ranchers� d'accepter cette m�thode d'approvisionnement en eau. Il a �t� d�montr� en effet que, lorsque l'installation et l'entretien �taient corrects, la collecte de l'eau pouvait �tre une m�thode efficace d'approvisionnement.

Black Mesa

L'installation de collecte de l'eau de Black Mesa est situ�e sur la r�serve des Indiens Navajos dans le nord-est de l'Arizona sur un mort-terrain provenant d'une mine de charbon. C'est l'un des syst�mes les plus appliqu�s aux �tats-Unis. Il se compose: (1) de trois bassins de stockage d'une capacit� totale l�g�rement sup�rieure � 3 millions de litres, (2) de deux terrasses agricoles nivel�es de 1 ha chacune, (3) d'un captage en "chauss�es" pour un verger de 0,5 ha, (4) d'un captage de fibres de verre-goudron-gravier de 3,2 ha et d'un captage trait� au sel de 2,9 ha. Un syst�me de pompage est utilis� pour transf�rer l'eau recueillie entre les r�servoirs et la relever pour irriguer les zones cultiv�es. Au d�but, l'irrigation se faisait par submersion, mais il a �t� install� par la suite un syst�me d'irrigation par aspersion.

Les esp�ces annuelles cultiv�es et qui ont fait l'objet d'une �valuation ont �t� la betterave, l'oignon, le navet, la pomme de terre, la carde, la laitue, le chou, la tomate, la courge, le haricot, le potiron, le melon, la betterave fourrag�re et le ma�s. Toutes, � l'exception des tomates, ont bien r�ussi, certaines produisant davantage que la moyenne nationale. La production de ma�s a �t� la moins rentable. Cela n'a pas �t� une surprise, car le ma�s �tant un aliment traditionnel dans cette r�gion, il a �t� plant� pour des raisons sociales. Les arbres fruitiers n'y avaient jamais �t� cultiv�s auparavant Apr�s trois ans, tous les arbres poussaient bien, mais il �tait trop t�t pour dire quel pourra �tre le rendement des vari�t�s plant�es. Le projet de collecte de l'eau a produit des recettes nettes d'environ 1700 dollars par hectare cultiv� (1981) Ces recettes devraient augmenter lorsque les vergers parviendront � maturit� (Thames et Cluff, 1982).

Shungopovi

Le village de Shungopovi est situ� sur la Second Mesa, sur la r�serve indienne des Hopis dans le nord de l'Arizona. Le village construit au sommet d'une mesa rocheuse constitu�e de gr�s n'avait pas de source d'eau. Depuis que le village existait, ses habitants transportaient l'eau � partir de la vall�e, d'abord � pied et plus tard � dos d'�ne. Au d�but des ann�es 1930, un petit syst�me de collecte de l'eau a �t� install� pour rem�dier en partie au manque d'eau dans le village Une surface d'environ le tiers d'un hectare a �t� d�frich�e et la terre retir�e pour mettre � nu la roche de gr�s. En dessous, une citerne profonde a �t� creus�e dans le roc et un toit en b�ton a �t� construit. Ce syst�me a fourni une partie de l'eau du village pendant une trentaine d'ann�es; ensuite, il a �t� install� un puits communautaire, une pompe dans le fond de la vall�e et un syst�me d'adduction d'eau (Chiarella et Beck, 1974).

Isra�l

Les chercheurs isra�liens ont �t� les premiers � exp�rimenter de nouvelles techniques de collecte de l'eau. Ils ont invent� diverses m�thodes efficaces pour augmenter le ruissellement des terres de surface soit isol�ment, soit en combinaison avec d'autres m�thodes, notamment le lissage et la compaction de la terre, la formation de cro�tes sodiques, la pulv�risation de divers mat�riaux asphaltiques. Parmi ces derniers, le fuel lourd dilu� avec du k�ros�ne s'est r�v�l� � la fois efficace et �conomique.

Les Isra�liens ont trouv� des rapports de superficie de l'ordre de 3:1 � 6:1 entre les aires d'apport et de r�ception dans une zone de pr�cipitations de 200 � 250 mm L'accr�tion de l'eau re�ue dans les zones de plantation de parcelles exp�rimentales a fourni une humidit� du sol �quivalant � la totalit� des pr�cipitations normales d'hiver dans la zone climatique m�diterran�enne du nord du pays, o� les vergers non irrigu�s assurent un moyen d'existence � un nombre appr�ciable d'agriculteurs (Hillel, 1967).

6. Lacunes des connaissances

M�me en Isra�l, en Australie et aux �tats-Unis o� la plupart des technologies modernes ont �t� mises au point, l'�conomie de la collecte de l'eau n'a jamais fait l'objet d'�tudes compl�tes, en particulier sur le long terme. Il est n�cessaire de mieux conna�tre la rentabilit� des diff�rentes m�thodes dans diff�rents contextes �conomiques, en particulier dans ceux des pays en d�veloppement.

Outre qu'ils fournissent davantage d'eau utilisable, une fonction essentielle des syst�mes de collecte de l'eau destin�e � l'abreuvement du b�tail, aux usages domestiques et � l'agriculture de ruissellement, est d'att�nuer les variations des pr�cipitations naturelles en fournissant de l'eau au cours des p�riodes interm�diaires. Il n'en reste pas moins que la fiabilit� d'un syst�me et le degr� de risque qu'il comporte d�pendent de la fiabilit� des pr�cipitations et de la r�gularit� de la demande d'eau. C'est pourquoi les relev�s des pr�cipitations sont indispensables pour concevoir et exploiter les syst�mes. Ils sont souvent insuffisants dans les pays en d�veloppement et surtout dans les zones arides moins peupl�es de ces pays En outre, compte tenu de la grande irr�gularit� des pr�cipitations d'une ann�e sur l'autre dans les zones arides, il est n�cessaire que les relev�s portent sur de plus longues p�riodes du pass� que dans les zones temp�r�es. Il faudrait que les organismes internationaux de d�veloppement encouragent une couverture plus ad�quate par les stations m�t�orologiques et la tenue de relev�s journaliers. On a grand besoin d'informations sur les besoins minimums en eau des cultures dans diff�rentes r�gions climatiques des zones arides, afin de r�duire le risque d'une mauvaise conception des syst�mes de collecte de l'eau pour l'agriculture.

L'�vaporation de l'eau stock�e pose un grave probl�me. Deux m�tres ou plus de pertes des surfaces d'eau � l'air libre ne sont pas exceptionnels dans les terres arides. Jusqu'� pr�sent, mis � part les r�servoirs et les citernes, aucune m�thode �conomique et efficace n'a �t� mise au point pour emp�cher l'�vaporation des bassins de stockage et cela, malgr� la grande diversit� de mat�riaux essay�s.

Il est important par ailleurs de proc�der � des �tudes techniques pour r�duire les co�ts de traitement des captages et pour adapter le traitement � des sols et des situation plus divers. L'industrie cr�e constamment de nouveaux mat�riaux qu'il faudrait constamment �tudier pour voir s'ils peuvent servir � la fois pour traiter le captage et emp�cher l'�vaporation.

C'est en grande partie par les exp�rimentations empiriques que la technologie de la collecte de l'eau pourra progresser. C'est pourquoi des informations plus compl�tes et plus pr�cises portant sur un plus large �ventail de conditions climatiques, p�dologiques, �conomiques et sociales sont indispensables. On a certes besoin d'informations sur les projets qui ont r�ussi, mais celles qui concernent les �checs et les raisons de ces �checs sont tout aussi utiles et beaucoup plus difficiles � obtenir. Il faudrait s'efforcer de cr�er un moyen international d'avoir acc�s � ces informations.

� mesure que l'on dispose de plus d'informations, des travaux suppl�mentaires sont n�cessaires en ce qui concerne la mod�lisation et la synth�se des syst�mes de collecte de l'eau. Jusqu'� ce que soient mis au point des programmes de pr�vision ad�quats, la conception des syst�mes de collecte de l'eau continuera de d�pendre de l'exp�rience acquise dans la pratique par un nombre limit� d'experts.

Bien que les techniques et leurs variantes soient nombreuses, des id�es nouvelles sont n�cessaires. Par exemple, des serres en plastique o� l'eau est constamment recycl�e pourraient �tre coupl�es � un syst�me de collecte de l'eau pour produire des cultures de haute valeur. Ceci n'a pas encore �t� fait.

Les informations quantitatives sur la qualit� de l'eau recueillie au moyen des syst�mes de collecte de l'eau sont limit�es. Elles sont pourtant n�cessaires en ce qui concerne divers traitements utilis�s pour les captages, afin de pouvoir les comparer avec les normes de s�curit� pour l'eau destin�e au b�tail, � la consommation humaine et � la culture. L'analyse de la qualit� de l'eau devrait faire partie int�grante de tout projet de collecte de l'eau.

7. Conclusions

La collecte de l'eau constitue un moyen efficace d'exploiter les rares ressources en eau des r�gions arides. Contrairement � l'exploitation des eaux souterraines, dont la quantit� est limit�e dans les zones arides, cette m�thode permet d'utiliser l'eau "renouvelable" des pr�cipitations m�me si celles-ci ne se produisent, bon an mal an, qu'en quantit�s limit�es. C'est aussi un moyen relativement peu co�teux d'approvisionnement en eau que l'on peut adapter aux ressources et aux besoins des ruraux pauvres. Il est forc�ment artisanal et, en tant que tel, il peut assurer la stabilit� et am�liorer la qualit� de vie des petites communaut�s rurales et celle des petits exploitants agricoles qui sont loin de pouvoir b�n�ficier des avantages des grands projets de d�veloppement. Malgr� cela, la collecte de l'eau n'est pas une panac�e. Elle comporte certains risques, selon les caprices du climat. De nouvelles comp�tences sont n�cessaires, m�me si elles sont simples, l'entretien est une n�cessit� permanente et une bonne conception est indispensable.

Il n'existe pas de syst�me universellement optimum de collecte de l'eau mais il y aura toujours, pour un lieu donn�, un syst�me qui peut �tre adapt� � ses contraintes. Chaque site a ses caract�ristiques propres qui influeront sur la conception du syst�me optimum. Tous les facteurs, techniques, sociaux, physiques et �conomiques, doivent �tre pris en compte. Au cours des vingt derni�res ann�es, beaucoup de syst�mes de collecte de l'eau ont �t� con�us et �valu�s en diff�rents lieux du monde. Certains ont �t� des r�ussites remarquables et d'autres, malgr� des efforts importants, des �checs complets dus � une mauvaise conception ou � des mat�riaux inad�quats. D'autres ont �chou� malgr� une bonne conception et des mat�riaux ad�quats, parce que les facteurs sociaux n'ont pas �t� pris en compte: il y a eu un manque de communication et un manque de participation de la population locale � la fois � la planification et au financement des projets. Malheureusement, un seul �chec dans un syst�me social traditionnellement conservateur, comme le sont de nombreuses soci�t�s rurales des pays arides, peut annuler les effets de dix r�ussites. Pour r�ussir, un syst�me doit:

1. �tre techniquement valable, convenablement con�u et entretenu;
2. �tre �conomiquement r�alisable compte tenu des ressources de l'utilisateur;
3. pouvoir s'int�grer aux traditions sociales et aux aptitudes des utilisateurs.

On a beaucoup appris depuis 20 ou 30 ans. Il reste encore beaucoup plus � apprendre mais on a maintenant accumul� suffisamment de connaissances et d'exp�rience pour mettre en oeuvre des projets de collecte de l'eau dans toutes les zones arides du monde. Il est n�cessaire de recueillir des informations empiriques et de la documentation sur les r�ussites aussi bien que sur les �checs pour pouvoir mettre au point une technologie mieux adapt�e.

8. R�f�rences

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3.12 Restauration des terres et reconstitution du couvert v�g�tal


1. Introduction
2. Objectifs
3. M�thodes appliqu�es pour restaurer les terres et reconstituer le couvert v�g�tal
4. �tudes de cas
5. Strat�gies et contraintes
6. Lacunes dans les connaissances
7. Conclusions et recommandations
8. R�f�rences


A. ELHOURI AHMED
Directeur, Forestry Research Centre
Khartoum, Soudan

1. Introduction

Il y a d�gradation des terres lorsque les ressources (sol et v�g�tation) sont utilis�es au-del� des possibilit�s de r�cup�ration de l'�cosyst�me. Cette mauvaise utilisation est due � la pression d�mographique qui a donn� lieu � surp�turage, � de mauvaises pratiques culturales et � un d�boisement excessif d� � la culture, au p�turage et � la collecte de bois de feu.

Les mesures correctives jug�es n�cessaires et justifi�es ne peuvent r�ussir que si elles sont d�finies puis appliqu�es dans le cadre socio-�conomique existant pour r�tablir l'�quilibre �cologique.

La pr�sente communication traite des objectifs de la restauration et de la rev�g�tation des terres, des strat�gies et pratiques mises en oeuvre pour les atteindre compte tenu des contraintes existantes et recommande des lignes de conduite � suivre pour s'attaquer � ce probl�me.

2. Objectifs

�tant donn� l'impossibilit� d'appliquer des solutions telles que la migration ou le soutien continu des populations des zones touch�es, compte tenu des r�alit�s politiques et de la dignit� de l'homme, les grands objectifs de la restauration des terres et de la reconstitution du couvert v�g�tal sont les suivants:

a) restaurer les terres et la v�g�tation afin d'accro�tre la production vivri�re, non seulement pour les besoins de la population du moment, mais aussi en tenant compte des taux �lev�s de croissance d�mographique (2 � 3,6% par an). Le revenu actuel par habitant �tant faible (200 dollars par personne et par an dans la zone soudano-sah�lienne, Thomas (1980)), il ne suffit pas de maintenir le statu quo � mesure que la population s'accro�t, il faut aussi essayer de d�passer ces niveaux minimums Il faudrait cr�er de meilleurs services sociaux, notamment dans les domaines de la sant�, du logement, de l'enseignement et dans d'autres;

b) renforcer la production vivri�re et g�n�rer en m�me temps des revenus et am�liorer la qualit� de la vie gr�ce � la conservation et � la mise en valeur des ressources.

Les objectifs pr�cis sont les suivants:

1. protection du sol contre l'�rosion par le vent et l'eau et maintien de sa fertilit�;

2. protection des aires de captage et des cours d'eau permanents et saisonniers pour assurer un d�bit d'eau r�gul� tant en quantit� qu'en qualit�. En outre, utilisation efficace et raisonnable des maigres ressources en eau;

3. renforcement du r�le productif de la v�g�tation afin d'obtenir une production maximum de fourrage, de bois, de fibres, de produits m�dicinaux, de tanins, de parfums, de gommes et autres produits.


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