2.1 - Un bref rappel des caractéristiques de lalimentation au Burkina et à Ouagadougou
2.2 - Les caractéristiques spécifiques des céréales, viandes et poissons disponibles à Ouagadougou
2.3 - Les prix des produits
Résumé La ration calorique moyenne au Burkina provient essentiellement des céréales. Lalimentation en ville est cependant plus diversifiée quen milieu rural. Les céréales y représentent près du tiers des dépenses alimentaires totales et les produits animaux environ un sixième. La consommation céréalière globale semble rester stable à Ouagadougou mais elle sest sensiblement diversifiée depuis les trois dernières décennies au détriment des mil et sorgho et au profit du riz, du blé et, plus récemment, du maïs. Au Burkina, le repas se compose généralement dun plat unique composé dune base céréalière et dune sauce. En ville, on note lapparition de nouveaux plats, à base de riz notamment, mais aussi à base dautres produits. Les sauces se diversifient et on y trouve des ingrédients plus nombreux. Le secteur de la restauration en ville contribue aussi à cette diversification de lalimentation. Les céréales sont disponibles sous de multiples formes que lon peut regrouper en trois groupes: les produits bruts ou légèrement transformés; les produits transformés artisanalement; les produits transformés industriellement ou perçus comme tels. Les viandes de boeuf, petits ruminants ou volaille sont surtout disponibles sous forme fraîche, mais on peut aussi les trouver sous forme préparée après cuisson. Pour les poissons, on distingue ceux de mer, importés et souvent transformés (séchés/fumés) et ceux deau douce, plus souvent locaux, soit frais soit transformés. Pour un même produit générique, les
différences de prix entre les produits spécifiques sont
très significatives. Lachat de maïs ou de sorgho en grain en
demi-gros constitue le moyen le moins coûteux pour acquérir les
céréales. Pour les viandes, lachat au micro-détail
(tas de petite taille) apparaît plus économique que les achats au
détail (tas de taille moyenne), compte tenu notamment de la pratique du
«lenga» (portion supplémentaire offerte gratuitement par le
boucher à certaines clientes). Ce phénomène est inverse
pour le cas des poissons. Les produits vendus dans les magasins
dalimentation sont nettement plus chers que ceux vendus dans les
marchés, ce qui les rend peu accessibles aux populations
défavorisées économiquement. |
2.1.1 - La structure agro-nutritionnelle de lalimentation
2.1.2 - La consommation céréalière
2.1.3 - Les plats consommés
2.1.4 - Une tendance dévolution de lalimentation urbaine: la diversification des plats et sauces
Daprès la FAO, et sur la base de données de lannée 1990 compilées par la Division des politiques alimentaires et de la nutrition, la ration calorique moyenne par personne et par jour pour le Burkina Faso est de 2 031 kcal. La structure agro-nutritionnelle de cette ration est présentée au tableau 1.
Tableau 1. Structure agro-nutritionnelle de la ration calorique au Burkina (en pourcentage de lapport calorique total)
Céréales |
67,4 |
Racines et tubercules |
1,7 |
Sucre et miel |
1,9 |
Légumineuses |
16,2 |
Fruits et légumes |
4,6 |
Oléagineux |
0,9 |
Viande, lait, poisson |
4,7 |
Huiles et graisses |
2,6 |
TOTAL en % |
100 |
TOTAL en kcal/pers/j |
2 031 |
On constate ainsi quenviron les deux tiers de la ration calorique proviennent des céréales.
On ne dispose pas de données comparables récentes pour estimer les différences de structures de la ration entre milieu rural et milieu urbain. On sait seulement quen 1990, la consommation céréalière était estimée à 200 kg/personne/an en zone rurale (moyenne nationale, INSD, 1991). A Ouagadougou elle était estimée en 1984/85 à 142 kg/personne/an (Delgado, Reardon et Thiombiano, 1988). Ces chiffres tendent à montrer que lalimentation en ville est plus diversifiée quen milieu rural.
Cette différence tend à être confirmée par lexamen de la structure des dépenses alimentaires à Ouagadougou en 1984-85 présentée au tableau 2.
Tableau 2. Structure des dépenses alimentaires à Ouagadougou (en pourcentage des dépenses alimentaires totales)
Céréales |
32,6 |
Viande |
14,0 |
Poisson |
3,0 |
Oléagineux |
4,6 |
Légumes |
10,0 |
Fruits |
0,6 |
Autres condiments |
9,7 |
Tubercules |
2,0 |
Eau, énergie, moulin |
17,8 |
Autres produits alimentaires |
5,7 |
TOTAL |
100,0 |
On constate, sur la base des données de cette enquête que les achats de céréales ne représentent quenviron le tiers des dépenses alimentaires totales. Cette proportion est un peu supérieure si lon considère les données dautres enquêtes (Sawadogo, 1989; Delgado, Reardon et Thiombiano, 1988) mais elle ne dépasse pas la moitié des dépenses alimentaires totales. Cela dit, cest au sein de ce poste «céréales» que lon retrouve des produits importés comme le riz, le blé et la farine de maïs. Le Burkina importait ainsi en moyenne 1989-1991 près de 100 000 tonnes de riz et plus de 35 000 tonnes de blé alors que sa production de riz était en moyenne de 46 000 tonnes sur la même période et que sa production de blé est quasi nulle. De ce fait, divers observateurs ont analysé plus particulièrement la consommation céréalière à Ouagadougou.
La consommation céréalière globale semble rester stable à Ouagadougou, puisquelle était déjà de 138 kg/pers/an en 1963-1964 (INSEE, 1977) contre 142 kg estimés en 1984-85. Cependant elle sest sensiblement diversifiée: la consommation de mil et sorgho a diminué au profit du maïs, du riz et du blé comme le montre le tableau 3.
Tableau 3. Evolution de la structure de la consommation céréalière à Ouagadougou (en pourcentage des quantités de céréales consommées)
|
1963/64 |
1984/85 |
Mil |
23 |
16 |
Sorgho |
42 |
14 |
Maïs |
8 |
22 |
Riz |
22 |
37 |
Blé |
2 |
11 |
Autres |
3 |
0 |
TOTAL |
100 |
100 |
Les dépenses en riz et blé constituaient, selon les enquêtes effectuées, entre 45 et 48 pour cent des dépenses céréalières (Sawadogo, 1989; Delgado, Reardon et Thiombiano, 1988; Thiombiano, Koulidiati et Somé, 1984).
Au Burkina, le repas se compose généralement dun plat unique composé dune base céréalière et dune sauce. Ces deux parties sont cuisinées séparément. Les sauces peuvent être composées de légumes, oléagineux, viande et/ou poisson, et divers condiments (sel, poivre, piment, soumbala, levure, tomate, potasse, «cube maggi», etc.).
Le plat le plus couramment consommé est un plat traditionnel, le tô. Il sagit dune pâte à base de mil, maïs ou sorgho blanc, accompagnée dune sauce dont le nom et la composition sont variables (sauce oseille, sauce gombo, sauce de feuilles de baobab, etc.).
Dintroduction relativement récente, les plats de riz font maintenant partie de lalimentation courante des ménages urbains: riz sauce (sauce arachide, sauce tomate, sauce «claire»...), riz gras, riz au soumbala, riz haricots. Le riz gras est un plat dérivé du ceeb u jën sénégalais, et a la particularité dêtre cuit dans la sauce.
Les différences entre milieu rural et milieu urbain sont présentées au tableau 4:
Tableau 4. Fréquences de consommation des plats en milieux rural et urbain au Burkina (en pourcentage des plats consommés)
PLATS |
Milieu urbain |
Milieu rural |
||
Midi |
Soir |
Midi |
Soir |
|
Plat de riz |
62 |
7 |
17 |
1 |
Tô de sorgho |
20 |
55 |
11 |
20 |
Tô de mil |
14 |
23 |
34 |
75 |
Tô de maïs |
2 |
12 |
1 |
4 |
Autres |
2 |
3 |
12 |
0 |
Rien |
0 |
0 |
25 |
0 |
TOTAL |
100 |
100 |
100 |
100 |
Les autres plats sont la bouillie (surtout consommée le matin) et, de façon plus occasionnelle, les couscous traditionnels (à base de mil, sorgho ou maïs), les plats à base de pâtes alimentaires, de haricots, de bagh-benda, de gonré, de gnön, et les soupes (de viande ou de poisson).
En ville, on note lintroduction de plats non céréaliers dans lalimentation, souvent servis en complément du repas. Certains de ces plats sont surtout consommés dans le cadre de la restauration hors domicile.
Les données du tableau 4, qui datent de 16 ans, méritent dêtre réajustées en ce qui concerne la ville de Ouagadougou. Le maïs est en effet une céréale de plus en plus utilisée pour la préparation du tô. Les résultats du tableau 3 faisaient déjà apparaître une évolution sensible de la consommation du maïs dans la ville de Ouagadougou entre les années 1963/64 et les années 1984/85. Les études réalisées depuis 1985 indiquent que le maïs devient une céréale plus recherchée que le mil et le sorgho à Ouagadougou: les élasticités prix et revenu indiquent des tendances à la substitution des mil et sorgho par le maïs (Delgado, Reardon et Thiombiano, 1988; Sawadogo, 1989). Le degré de substitution observé entre mil, sorgho et maïs est attribué à la similarité des formes et fonctions de ces céréales. Celles-ci sont utilisées sous forme de farine pour la préparation dun même plat: le tô (et aussi le couscous). Elles sont donc interchangeables.
Dans notre enquête réalisée sur 129 ménages (1994), nous observons que 68 pour cent des ménages préparent le tô à partir du maïs comme le montre le tableau 5:
Tableau 5. Les céréales utilisées pour la préparation du tô à Ouagadougou (en pourcentage des ménages)
Mil |
6,6 |
Sorgho |
16,5 |
Maïs |
67,8 |
Maïs ou mil ou sorgho |
5,8 |
Autres |
3,3 |
TOTAL |
100 |
Outre la diversification des bases céréalières pour la préparation du tô qui a été montrée précédemment, le régime urbain se caractérise par une tendance à lintroduction de plats non céréaliers: ragoûts (digname, de pomme de terre ou de patate douce), omelettes, foutou (igname ou banane), attiéké, salades, allocos, haricots, petits pois, frites, etc. Des plats céréaliers «spécifiques» font également leur apparition: couscous de riz, couscous de fonio, couscous arabe (semoule de blé industrielle).
La majorité des enquêtes nenregistre pas cette diversité pour une question de méthodologie: en général, seul le plat principal est enregistré. En effet, ces plats non céréaliers sont le plus souvent consommés en accompagnement du plat principal, ou entre les repas. De plus, beaucoup de ces plats sont aussi consommés dans le cadre de la restauration hors domicile, qui est très rarement comptabilisée dans les enquêtes. Ces plats font partie de lalimentation courante pour certains ménages, ou de lalimentation «occasionnelle» ou festive pour dautres ménages. Ils sont très liés au pouvoir dachat et à la taille des ménages.
La diversification de lalimentation en ville se constate donc au travers des plats, mais aussi au travers des sauces: les ingrédients y sont plus nombreux. En zones rurales, même si de nouveaux légumes font leur apparition dans certaines régions grâce au développement de lagriculture de contre-saison, la sauce est essentiellement préparée à partir de légumes traditionnels de production ou de cueillette. La variété des ingrédients est plus limitée, et les apports en viandes et poissons moins fréquents.
Mais les recettes ne sont pas figées, et la ville offre une grande diversité de produits. Les ménagères y effectuent des enrichissements des sauces et des plats par rapport à la recette dorigine qui leur avait été «transmise». Les ingrédients cités dans lenrichissement des sauces en ville sont aussi bien des produits traditionnels que nouveaux: «cube maggi», purée de tomate, féfé, ail, feuilles darachides, persil, céleri, laurier, poivrons, aubergines, choux, vermicelles, feuilles de patates, carottes, beurre de karité.
Le secteur de la restauration en ville contribue aussi à cette diversification de lalimentation. On retrouve des plats plus ou moins couramment consommés dans les ménages, comme les plats de tô, de riz, de haricots, ou de spaghettis, mais aussi une multitude de plats ou de produits de grignotage moins courants dans lalimentation ordinaire. Ce secteur constitue une voie privilégiée dinnovations, de diffusion de nouveaux plats, de maintien et de modification des préparations traditionnelles.
De nombreux plats étrangers y font leur apparition: cest le cas des plats africains côtiers (allocos, attiéké, donkounou, foutou, tô togolais, etc.), et des plats occidentaux (steak frites, petits pois, etc.).
Ce secteur contribue aussi à maintenir dans un nouvel espace (celui de la restauration) certaines préparations traditionnellement préparées à domicile, comme le zoom-koom, la bouillie, le gnön, les galettes, le couscous, les boules dakassa, le kinebdo, le gonré. Les wé gnon, nourritures dappoint à base de graines, de feuilles sauvages bouillies, consommées avec du sel, du piment et du beurre ou de lhuile, sont des consommations traditionnelles vendues aux citadins par les villageoises.
Enfin, on constate dans la petite restauration des adaptations de certains plats: le dégué (mélange deau et de farine cuit à la vapeur sous forme de petits grumeaux) est désormais délayé dans du yaourt; les beignets et galettes, traditionnellement préparés avec du beurre de karité, sont parfois préparés avec de lhuile darachide.
Toutes les couches sociales sont concernées par ce secteur de restauration où se distinguent: restaurants occasionnels de rue, restaurants populaires, kiosques, maquis, restaurants à «haut standing».
2.2.1 - Les caractéristiques des céréales
2.2.2 - Les caractéristiques des viandes
2.2.3 - Les caractéristiques des poissons
Les données qui suivent constituent les résultats de nos enquêtes effectuées, dune part, sur les lieux de vente (marchés et magasins dalimentation) et, dautre part, auprès des consommateurs.
2.2.1.1 - Le maïs
2.2.1.2 - Le sorgho
2.2.1.3 - Le mil (appelé aussi petit mil)
2.2.1.4 - Le riz
2.2.1.5 - Les autres céréales
Tous les riz sont commercialisés décortiqués.
Dautres céréales ou produits céréaliers sont disponibles (fonio, pâtes alimentaires, farine de blé, semoule de blé, etc.). Elles nont pas fait lobjet dune étude particulière dans les enquêtes.
Lensemble de ces céréales peut être classé en trois groupes:
2.2.2.1 - Les viandes de boeuf, mouton et chèvre
2.2.2.2 - La viande de porc
2.2.2.3 - La viande de volaille
Ces viandes sont disponibles sous forme fraîche (viande du jour) dans les marchés ou auprès des vendeurs ambulants autour des marchés. Elles peuvent aussi être acquises directement à labattoir ou dans des magasins dalimentation et «boucheries modernes». Elles sont alors mises en rayon dans des vitrines frigorifiques. En restauration extérieure, des petites rôtisseries, restaurants spécialisés ou vendeurs de rue proposent ces viandes grillées.
La viande de porc à létat cru est assez rare. Le plus souvent, les achats de viande de porc sont des achats de porc au four (porc cuit au four et vendu en morceaux, prêts à consommer).
Cette viande, le plus souvent de poulet ou de pintade est disponible sous différentes formes. Les plus courantes sont les animaux vivants et les volailles grillées ou rôties.
2.2.3.1 - Les poissons de mer
2.2.3.2 - Les poissons deau douce
On doit distinguer ici les poissons de mer des poissons deau douce.
Compte tenu de la situation géographique du Burkina, les différents types de poissons de mer disponibles à Ouagadougou sont tous importés.
Les espèces les plus couramment rencontrées sont les silures, les carpes et les capitaines;
2.3.1 - Les prix des produits observés sur les marchés
2.3.2 - Les prix des produits vendus dans les magasins dalimentation
Les prix des produits relevés à Ouagadougou sont ici présentés en trois parties: les prix de vente sur les marchés de la ville, les prix de vente dans les magasins dalimentation et les prix des produits payés par les consommateurs.
2.3.1.1 - Les prix des céréales
2.3.1.2 - Les prix des viandes
2.3.1.3 - Les prix des poissons
Les relevés de prix ont porté sur huit marchés de Ouagadougou: Tanghin yaar, Zogona yaar, Katre yaar, Zempasgo yaar, Gounghin yaar, Pissi yaar, Baskuy yaar, Rodwooko. Les résultats indiqués concernent le relevé de septembre 1994 (soit au même moment que lenquête dans les ménages). Dans chaque marché, et pour chaque produit lié à une unité de vente particulière (ex: silures fumés et vente en tas), deux échantillons chez deux vendeurs différents (soit quatre échantillons) ont été achetés puis pesés. Les prix présentés sont une moyenne des prix des huit marchés observés.
Les relevés de prix sont présentés au tableau 6. Les poids correspondant aux unités de mesure locales sont donnés à lannexe 3.
Tableau 6. Relevé des prix des céréales sur les marchés de Ouagadougou en septembre 1994
Produit |
Unité de vente |
Prix au kg calculé en FCFA |
Riz ordinaire (importé ou
national)[9] |
au kg ou en sac |
200 à 220 |
Riz parfumé |
au kg ou en sac |
500 |
Riz étuvé artisanal |
en yoruba |
230 à 250 |
Riz de montagne |
en yoruba |
230 à 250 |
Maïs grain |
en yoruba (2,6 kg) |
67 à 77 |
Sorgho grain |
en yoruba (2,7 kg) |
65 à 74 |
Mil grain |
en yoruba (2,7 kg) |
74 à 83 |
Farine de maïs |
en yoruba (1,7 kg) |
205 |
Farine de sorgho |
en yoruba |
205 |
Farine de mil |
en yoruba |
205 |
Semoule Cathwell |
en yoruba |
312 à 365 |
Ces données montrent que pour un même produit générique, les différences de prix entre les produits spécifiques sont très significatives. Le riz parfumé est ainsi deux fois et demie plus cher que le riz ordinaire.
Le prix des céréales transformées artisanalement en farine est supérieur denviron FCFA 105/kg par rapport au prix des céréales en grain si lon tient compte du fait quavec un kg de grain on obtient environ 700 g de farine. Ce montant correspond grossièrement au surcoût que doit payer la ménagère pour saffranchir du travail de transformation. A noter cependant que lorsquelle achète les céréales en grain, et quelle utilise les services du décortiqueur et du moulin de quartier, sa dépense monétaire pour ces opérations est denviron FCFA 50/kg.
A un même degré de commodité dutilisation (produits prêts à cuisiner), le riz et les farines de céréales sèches apparaissent vendus à des prix équivalents. Lachat de maïs ou de sorgho en grains reste cependant le moyen le moins coûteux pour acquérir les céréales.
Les relevés de prix sont présentés au tableau 7. Les tas de viande ont été pesés avec et sans lenga (portion supplémentaire offerte gratuitement par le boucher à certaines clientes).
Tableau 7. Relevé des prix des viandes au détail sur les marchés de Ouagadougou en septembre 1994
Produit |
Unité de vente |
Prix au kg calculé en FCFA |
Mouton
|
tas de FCFA 100, sans lenga |
840 |
tas de FCFA 100, avec lenga |
700 |
|
tas de FCFA 200, sans lenga |
975 |
|
tas de FCFA 200, avec lenga |
840 |
|
Boeuf
|
tas de FCFA 100, sans lenga |
735 |
tas de FCFA 100, avec lenga |
660 |
|
tas de FCFA 200, sans lenga |
825 |
|
tas de FCFA 200, avec lenga |
670 |
|
Poulet grillé |
unité entre FCFA 1 000 et 1 300 |
|
La viande de boeuf est légèrement moins chère que la viande de mouton. Le poulet, sous forme grillée, apparaît très coûteux comparé aux autres viandes.
Il apparaît plus avantageux, en terme de prix au kg, dacheter des tas de FCFA 100 plutôt que FCFA 200, ce qui peut paraître contradictoire avec ce que lon observe classiquement sur les différences de prix entre vente au détail et vente au micro-détail.
Pour une même unité de vente, le lenga correspond à une réduction du prix de vente au kg significative puisquelle se situe entre 10 et 20 pour cent environ.
Les relevés de prix pour les poissons sont présentés au tableau 8. A noter que la vente au kg des poissons séchés/fumés correspond nécessairement à des achats au minimum de un kg. Lorsquil est indiqué «poisson en morceaux», il sagit de poissons vendus en tas mais cassés en morceaux, voire en miettes. Les prix des poissons frais ont été relevés dans les poissonneries.
Tableau 8. Relevé des prix des poissons sur les marchés et dans les poissonneries de Ouagadougou en septembre 1994
Produit |
Unité de vente |
Prix au kg calculé en FCFA |
|
Poissons séchés/fumés: |
|
|
|
|
silures fumés |
kg |
1 450 |
|
tas |
2 005 |
|
|
carpes fumées |
kg |
1 100 |
|
tas ou unité |
1 150 |
|
|
carpes séchées |
kg |
1 300 |
|
tas ou unité |
|
1 700 |
|
poisson dAbidjan entier |
kg |
1 200 |
|
tas de FCFA 50 |
1 565 |
|
|
tas de FCFA 25 |
1 745 |
|
|
poisson dAbidjan en morceaux |
tas |
1 500 |
|
poisson de Dakar entier |
kg |
1 100 |
|
tas |
1 400 |
|
|
poisson de Dakar en morceaux |
tas de FCFA 25 |
1 070 |
Poisson frais: |
|
|
|
|
poisson frais «Chinchard» |
kg |
600 |
|
carpes fraîches petites |
kg |
400 |
|
carpes fraîches grandes |
kg |
750 |
|
capitaine frais |
kg |
1 000 |
|
silures frais |
kg |
500 |
Là encore, on observe des différences de prix significatives entre les produits spécifiques dun même type.
Les prix plus élevés des poissons transformés par rapport au poisson frais sexpliquent par leur moindre teneur en eau et par conséquent leur plus grande concentration en «parties utiles» (protéine, goût).
Contrairement à la viande, la vente au détail apparaît plus avantageuse que la vente au micro-détail.
Les relevés de prix ont eu lieu dans les magasins dalimentation présents dans les sept secteurs enquêtés, plus quelques-uns du centre ville. Il sagit dune moyenne de lensemble des magasins dalimentation enquêtés. Les résultats de ces relevés sont présentés aux tableaux 9 et 10.
Tableau 9. Relevé des prix des céréales dans les magasins dalimentation de Ouagadougou en septembre 1994
Produit |
Unité de vente |
Prix au kg calculé en FCFA |
Farine de maïs «Samaritan Canan» |
sacs de 5 kg |
230 |
Farine de maïs GMB |
sachet 1 kg |
225 |
Gritz de maïs GMB |
sachet 1 kg |
225 |
Couscous de maïs canadien |
sachet 825 g (FCFA 750) |
910 |
Sorgho blanc en grain GMB |
sachet 1 kg |
190 |
Pâtes alimentaires Burkina Pat |
sachet 250 g |
880 |
Pâtes alimentaires Burkina Pat |
sachet 2,5 kg |
690 |
Pâtes alimentaires Mia Napoli |
sachet 500 g |
1 100 |
Pâtes alimentaires Pasta Taverna Antica |
sachet 250 g |
1 080 |
Pâtes alimentaires Panzani |
sachet 500 g |
1 700 |
Couscous de blé |
boîte 1 kg |
1 050 à 1 300 |
Couscous de blé |
boîte 500 g |
700 |
Fonio |
sachet environ 1 kg |
650 |
Riz parfumé |
sachet 1 kg |
500 |
Riz Uncle Bens |
boîte 500 g (FCFA 365) |
730 |
Brisures de riz |
sachet 875 g (FCFA 650) |
740 |
Farine de Blé |
sac 50 kg |
260 |
Tableau 10. Relevé des prix des viandes et poissons dans les magasins dalimentation de Ouagadougou en septembre 1994
Produit |
Unité de vente |
Prix au kg calculé en FCFA |
|
Viande fraîche: |
|
|
|
|
viande de boeuf |
au kg |
1 800 à 2 300 |
|
filet de boeuf |
au kg |
2 200 à 2 800 |
|
viande de mouton |
au kg |
1 800 à 2 300 |
|
viande de porc |
au kg |
1 800 à 2 200 |
|
Viande séchée du Niger
(Kilichi) |
125 g = F 1 800 |
14 400 |
Poisson congelé: |
|
|
|
|
capitaine de mer frais |
au kg |
2 500 |
|
carpes fraîches |
au kg |
700 |
|
capitaine frais |
au kg |
1 300 |
Dune façon générale, on constate que les prix des produits vendus dans les magasins dalimentation sont largement plus élevés que ceux des produits vendus sur les marchés. Ceci tient en grande partie au caractère transformé et/ou importé des ces produits, et au coût de lemballage: les pâtes alimentaires ont ainsi un prix au kg proche des FCFA 1 000, soit cinq fois plus cher que le riz; le riz importé Uncle Bens, ou les brisures de riz semi-industrielles reviennent quatre fois plus cher que le riz ordinaire; la viande est deux à trois fois plus chère que sur les marchés; les poissons congelés sont environ 30 pour cent plus chers que ceux des poissonneries.
Du point de vue méthodologique, les données qui précèdent montrent la nécessité de distinguer les différentes caractéristiques des produits lors des analyses sur les prix. Pour un même produit générique (le riz, la viande, le poisson par exemple), le consommateur dispose dune gamme de produits spécifiques aux prix nettement différenciés. On peut ainsi faire lhypothèse quen cas de hausse de prix dun produit donné, le consommateur peut reporter ses achats sur un autre produit de la même gamme afin de maintenir la même quantité acquise. Cette remarque est particulièrement importante pour les calculs délasticité de la consommation par rapport aux prix.
Questions Quelles sont les principales différences de la consommation céréalière entre ville et campagne au Burkina? Quelle est la tendance générale dévolution de lalimentation au Burkina et comment se manifeste-t-elle? Quelles sont les trois principales catégories de produits céréaliers que lon peut distinguer à Ouagadougou? Quels sont les facteurs de différenciation des
conditions de loffre en produits quil faut distinguer lors de
relevés de prix? |