2.1 Introduction
2.2 Session thématique 1 -
Élaboration et planification de politiques pour un développement
durable de laquaculture
2.3 Session thématique 2:
Technologies propices au développement durable de
laquaculture
2.4 Session thématique 3: Les
produits aquacoles: qualité, sécurité sanitaire,
commercialisation et commerce extérieur
2.5 Session thématique 5: Le
développement de laquaculture: financement et soutien
institutionnel
2.1 Introduction
Quatre sessions thématiques ont été
organisées: élaboration et planification de politiques pour une
aquaculture durable; technologies pour une aquaculture durable; produits
aquacoles: qualité, salubrité, commercialisation et commerce; et
développement de laquaculture: financement et soutien
institutionnel. Les sessions concernant lélaboration et la
planification de politiques, et les technologies pour un développement
durable de laquaculture, ont été subdivisées en six
sous-sessions chacune, de sorte quil y a eu 14 séances de
discussion au total.
La présente section fournit un résumé
exhaustif des conclusions (généralités et enjeux) et des
recommandations, formulées à partir des sessions de la
Conférence et des délibérations de chaque séance de
discussion. Les rapports ont été établis sur la base
principalement des examens thématiques présentés à
chaque session, des débats entre experts et de discussions ouvertes
particulièrement animées. Les résumés de
séance ont été préparés par les
présidents et les rapporteurs (qui ont également participé
aux débats), en collaboration avec les autres participants à
chaque session. Les premières versions provisoires des rapports de
séance ont été présentées durant
lavant-dernière séance plénière et ont fait
lobjet dun nouveau débat. Les présidents, les
rapporteurs et les participants aux groupes de discussion ont alors
intégré les résultats de ces débats dans leurs
rapports, rédigés ensuite sous forme de conclusions
(généralités et enjeux) et de recommandations.
2.2 Session thématique 1 -
Élaboration et planification de politiques pour un développement
durable de laquaculture
2.2.1 Session thématique 1.1:
Renforcement de la contribution de laquaculture à la
sécurité alimentaire et à la réduction de la
pauvreté
2.2.2 Session thématique 1.2:
Intégration de laquaculture dans le développement rural des
zones côtières et intérieures
2.2.3 Session thématique 1.3:
Participation des parties prenantes à lélaboration des
politiques, à la planification et à la gestion
2.2.4 Session thématique 1.4:
Promotion dune aquaculture durable grâce à des mesures
dincitation économique
2.2.5 Session thématique 1.5:
Établissement de cadres juridiques institutionnels et
réglementaires pour le développement et la gestion de
laquaculture
2.2.6 Session thématique 1.6:
Constituer la base de données nécessaire à
lélaboration des politiques, à la planification et à
la gestion en matière daquaculture
2.2.1 Session thématique 1.1:
Renforcement de la contribution de laquaculture à la
sécurité alimentaire et à la réduction de la
pauvreté
|
Présidents
|
:
|
Peter Edwards et Albert G.J. Tacon
|
|
Rapporteur
|
:
|
Lena Westlund Lofval
|
|
Membres
|
:
|
Mahfuzuddin Ahmed, Denis Bailly, D. K. Chowdhury
|
|
|
|
M. C. Nandeesha, Philip Townsley, Wilfredo Yap
|
1. Laquaculture et le poisson pour la consommation
humaine: Généralités et enjeux-
Laccès à une nourriture et à une nutrition
adéquates est un droit fondamental de lhomme.
- La pauvreté est
lune des principales causes de linsécurité
alimentaire; son éradication est essentielle pour un meilleur
accès à la nourriture.
- Laquaculture contribue
à la sécurité alimentaire et à la réduction
de la pauvreté (moyens dexistence) dune double façon:
en tant que source directe daliments nutritifs accessibles aux pauvres, et
en tant quactivité génératrice demplois et de
revenus pour ces populations.
- Les poissons comestibles ont
un profil nutritionnel supérieur à toutes les autres viandes
terrestres, constituant une excellente source de protéines animales de
qualité et dénergie hautement digestible. Ils sont
particulièrement riches en acides polyinsaturés oméga 3, en
vitamines liposolubles (A, D et E), en vitamines hydrosolubles (complexe de la
vitamine B), en minéraux et en oligo-éléments (calcium,
phosphore, fer, iode et sélénium).
- Dans de nombreux pays en
développement dAsie et dAfrique (notamment dans les pays
à faible revenu et à déficit vivrier), le poisson constitue
un élément essentiel de lalimentation quotidienne des
populations, qui en sont bien plus largement tributaires que celles des pays les
plus développés. Cela est particulièrement vrai pour les
groupes vulnérables, comme les femmes enceintes et les mères
allaitantes, les nourrissons et les enfants en âge préscolaire, qui
ont un besoin physiologique dune nourriture plus nutritive.
- Dans les systèmes
délevage intensif à haut rendement, qui utilisent des
aliments composés, les produits aquacoles tendent à être de
meilleure qualité et sont généralement destinés
à lexportation ou à la consommation intérieure. Ces
produits peuvent ne pas être à la portée des consommateurs
pauvres. Les systèmes qui produisent des produits accessibles aux pauvres
prévoient dordinaire un mode de production extensif ou
semi-intensif, où les aliments naturels sont prépondérants.
Ces produits de faible valeur peuvent provenir délevages à
grande échelle gérés par des producteurs plus riches et
assurant lapprovisionnement des populations pauvres des villes. Dans les
zones rurales où les systèmes de distribution sont souvent peu
développés, la production de poissons délevage des
petits aquaculteurs peut constituer une importante source de poissons pour les
populations pauvres.
Recommandations
Dun point de vue nutritionnel, la production de produits
aquacoles destinés à la consommation humaine devrait être
encouragée et favorisée.
Il conviendrait de promouvoir des systèmes pour la
production de poissons de faible valeur qui soient à la portée des
consommateurs pauvres.
2. Laquaculture pour des moyens dexistence en
milieu rural: Généralités et enjeux
- Les obstacles au
développement de laquaculture aux fins de la sécurité
alimentaire et de la réduction de la pauvreté sont de nature
économique, sociale et institutionnelle, plutôt que de
caractère purement technique.
- Le développement de la
petite aquaculture rurale requiert un soutien initial, qui doit être
renforcé et prolongé dans le cas des groupes cibles plus
défavorisés.
- En Asie, le
développement de la petite aquaculture rurale est favorisé par le
contexte culturel, social et technique.
- Les fruits des efforts
déployés pour promouvoir laquaculture rurale en
Amérique latine et en Afrique ont souvent été bien
inférieurs aux attentes, et les stratégies mises en uvre mal
choisies. Les ressources sont aujourdhui en déclin dans une bonne
partie de ces pays, doù laffaiblissement du soutien
institutionnel donné au développement de laquaculture
rurale.
- Laquaculture rurale ne
peut être considérée isolément du
développement rural. Le développement de laquaculture
devrait faire partie intégrante du développement rural et ne pas
être séparé des autres stratégies de
développement de moyens dexistence.
- Le développement de la
petite aquaculture est, à légal de toute autre
activité, tributaire dun contexte institutionnel, économique
et politique favorable.
Recommandations
- Les
stratégies de vulgarisation et de développement appliquées
à laquaculture rurale doivent être améliorées.
Elles devraient notamment prévoir:
- une
approche holistique orientée sur les systèmes de production,
intégrant laquaculture dans les moyens dexistence
ruraux;
- une approche participative
adaptée aux besoins, qui tienne pleinement compte de la capacité
des populations pauvres, des ressources dont elles disposent et des risques
quelles encourent;
- des activités de
vulgarisation et de recherche pilotées par les exploitants; et
- la promotion de technologies
durables appropriées en fonction des ressources disponibles.
- Laquaculture rurale doit
être développée en tant quactivité commerciale
financièrement viable, même dans le cas dopérations de
faible envergure. Cela signifie que le choix des espèces à
produire devrait être effectué de façon à garantir au
producteur le plus grand bénéfice possible.
- Les informations concernant la
petite aquaculture rurale, son rôle parmi les moyens dexistence
ruraux et son incidence au niveau de la sécurité alimentaire et
aux fins de la réduction de la pauvreté, doivent être
renforcées et bien comprises, et des systèmes de contrôle
mis en place. Pour ce faire, il sera nécessaire délaborer de
meilleurs indicateurs.
3. Laquaculture et la réduction de la
pauvreté: Généralités et enjeux
- Laquaculture
nest pas nécessairement une activité appropriée pour
les populations pauvres, car elle exige un accès sûr aux
ressources. Les pauvres peuvent être intéressés à
laquaculture à travers lexploitation de ressources en eau de
faible importance, marginales ou sous-utilisées; en garantissant leur
accès aux ressources communes; en renforçant leur capacité
de gestion dans le cadre dassociations ou dorganisations
communautaires; et en les faisant participer à la fourniture de services
pour laquaculture.
- Dautre part,
laquaculture peut nuire aux moyens dexistence des populations
pauvres en détournant des ressources vivrières au profit de
lalimentation des poissons, en dégradant lenvironnement, en
compromettant laccès aux ressources communes et en bouleversant des
stratégies de subsistance déjà
vulnérables.
Recommandations
- La mise en jeu des
populations pauvres dans laquaculture doit reposer sur une
évaluation attentive et réaliste de leurs besoins, de leurs
capacités et de leur accès aux ressources, ainsi que des risques
encourus.
- Le développement de
laquaculture ne devrait pas porter atteinte aux moyens dexistence
des populations pauvres. Toutes les mesures prises dans ce sens devraient viser
spécifiquement à réduire au minimum les éventuelles
incidences négatives sur les pauvres.
2.2.2 Session thématique 1.2:
Intégration de laquaculture dans le développement rural des
zones côtières et intérieures
|
Présidents
|
:
|
Simon Bland et Chua Thia Eng
|
|
Rapporteur
|
:
|
Graham Haylor
|
|
Membres
|
:
|
Martin Bilio, John Corbin, Matthias Halwart, John Hambrey,
Marie
|
|
|
|
Antoinette Juinio-Menez, Donald MacIntosh, M. Sakthivel,
Jintao Xu
|
1. Cohérence des politiques:
Généralités et enjeux- Le
développement rural fait généralement intervenir de
nombreux secteurs aux objectifs parfois conflictuels et opposés; la
communication au niveau des parties prenantes et entre organismes aux mandats
distincts mais chevauchants, est souvent réduite.
Recommandations
- Pour favoriser
cette cohésion essentielle des initiatives, nous recommandons un
processus de coordination multisectoriel qui réunisse les parties
prenantes pour harmoniser les activités de développement rural et
en maximiser la cohérence. Deux points de coordination, lun au
niveau de la formulation de politiques sectorielles, lautre au point de
prestation de service, permettraient de valider la cohérence des
stratégies adoptées; cela offrirait également un
mécanisme permettant dassocier les parties prenantes à la
prise de décisions stratégiques.
2. Planification de laquaculture et objectifs de
développement rural: Généralités et
enjeux
Sagissant dune activité nouvelle, la
planification de laquaculture est souvent effectuée de
manière relativement isolée des autres activités de
planification du développement et des ressources.
Recommandations
- La planification
de laquaculture devrait être intégrée dans la
planification de la gestion des ressources en eau pour ce qui concerne les zones
intérieures, et dans celle de laménagement du littoral dans
le cas des zones côtières, ainsi que dans dautres
interventions économiques et de sécurité alimentaire en
faveur des régions rurales. Une telle approche fournit un cadre de
gestion global pour une utilisation rationnelle de ressources limitées et
confère une plus grande diversité et une valeur accrue aux
interventions sectorielles.
- Il nexiste pas de
modèle universel, fruit de lexpérience, pour
lintégration du développement de laquaculture dans la
planification et la gestion du développement rural. Nous recommandons
toutefois une action de promotion afin de sensibiliser et de former les
décideurs et les responsables de la mise en uvre des plans de
développement rural, à limportance potentielle du rôle
de laquaculture. Cela signifiera notamment une action de sensibilisation
au niveau des points dentrée appropriés.
3. Répartition équilibrée de
limpact: Généralités et enjeux
- Certaines
activités aquacoles ont eu des effets écologiques, sociaux,
économiques et culturels néfastes, qui ont nui à la
perception par le public des bienfaits de laquaculture aux fins du
développement rural.
- Les populations pauvres sont
souvent insuffisamment prises en compte, et pourtant les potentialités de
laquaculture pour la réduction de la pauvreté sont
prouvées, de même que sa capacité synergétique
lorsquelle est intégrée à dautres
activités économiques.
Recommandations
- Il existe de
solides arguments en faveur dinterventions planifiées et
stratégiques.
- Des mécanismes
réglementaires et compensatoires (par exemple, prélèvements
fiscaux, incitations financières, autodiscipline, etc.) devraient
être mis en place et associés à des directives de gestion
optimale. Des solutions novatrices simposent pour les questions concernant
la forme juridique dexploitation et les droits dutilisation des
ressources à accès libre et en propriété
commune.
- Il conviendrait de
répartir clairement les responsabilités du développement de
laquaculture au sein du secteur public, du secteur privé, de la
société civile et des producteurs, comme entre ces
groupes.
- Les stratégies de
communication doivent être améliorées, notamment par le
biais de systèmes de vulgarisation et grâce à la technologie
de linformation.
- La planification et le
développement doivent être centrés en priorité sur
les populations, avec une attention particulière aux plus
défavorisés.
- Laquaculture devrait
être intégrée au développement rural, car elle a la
capacité de réduire la pauvreté grâce à une
implication directe des ruraux dans la production aquacole, ainsi
quà travers lemploi ou la participation à des
activités de soutien (par exemple, alevinage, collecte des aliments,
transport, etc.).
- Les populations pauvres sont
parfois insuffisamment prises en compte et mal desservies par les projets
daquaculture à des fins de développement rural; une
politique nationale solide devrait remédier à cette
situation.
- Le mécanisme pour
lélaboration des politiques, leur exécution et la mise
à profit des résultats, devrait être participatif et tenir
dûment compte des moyens dexistence des populations pauvres. Il
sagit de renforcer les connaissances et les compétences de base,
dutiliser le savoir local et de permettre aux individus de prendre des
décisions en connaissance de cause.
4. Intégration pour un meilleur partage des
bénéfices: Généralités et
enjeux
- Laquaculture
a été intégrée avec succès dans dautres
activités économiques (agriculture, élevage, tourisme,
gestion des eaux) avec des bienfaits et des synergies prouvés.
Recommandations
- Ces succès
doivent être documentés et il faudra les mettre en commun et les
faire connaître plus largement, afin de fournir de meilleures solutions
pour des moyens dexistence diversifiés et plus stables, et pour une
utilisation optimale de ressources limitées (par exemple, utilisation
polyvalente des eaux dirrigation, productivité optimale, ressources
humaines).
- De grands efforts doivent
être déployés pour recenser les cas prouvés de
réussite à léchelle des exploitations et en assurer
une vaste diffusion et utilisation (par exemple, études de cas
analysées avec identification des résultats positifs).
2.2.3 Session thématique 1.3:
Participation des parties prenantes à lélaboration des
politiques, à la planification et à la gestion
|
Présidents
|
:
|
Edwin Rhodes et Sevaly Sen
|
|
Rapporteurs
|
:
|
Helen Dixon et Richard McLoughlin
|
|
Membres
|
:
|
Imtiaz Ahmed, Nazmul Alam, Martin Bilio, Jason Clay,
|
|
|
|
Courtney Hough, A. M. Jayasekera, Bjorn Myrseth,
|
|
|
|
Joaquin Orrantia, Mark Prein, Philip Townsley
|
Généralités et enjeux- La participation
des parties prenantes dans lélaboration des politiques, la
planification et la gestion est fonction à la fois du contexte et du
pays. Dès lors, les recommandations ne peuvent être
considérées que comme un cadre à lintérieur
duquel les divers processus entrent en jeu.
- De lavis
général, le juste processus, et sa gestion adéquate, sont
essentiels aux fins de lobtention dun résultat optimal pour
les parties prenantes de laquaculture. Toutefois, il a été
reconnu que les possibilités de participation des
intéressés sont intrinsèquement liées aux structures
politiques existantes. Cela signifie quil convient de faire preuve de
pragmatisme et de réalisme concernant lutilisation de la
participation des parties prenantes dans certains contextes.
- La nécessité
dun degré élevé de certitude quant aux droits des
parties prenantes au moment de les faire intervenir dans
lélaboration et la planification des politiques, a également
été soulignée, afin que tous les participants comprennent
bien quelle est la nature du processus et ce qui est attendu de leur
participation.
- Un autre sujet de
préoccupation a été que certains groupes vulnérables
pouvaient être menacés par le processus en soi et choisir de ne pas
y prendre part. Si ces groupes sont susceptibles dêtre
affectés par le développement de laquaculture, leurs
préoccupations spécifiques doivent alors être
identifiées et prises en compte.
- Lidentification des
parties prenantes constitue un problème aux fins de leur participation.
Il nest pas possible délaborer des critères
généraux didentification, car celle-ci est
étroitement liée au contexte. La session a toutefois conclu que le
processus didentification doit être itératif et que les
parties prenantes potentielles doivent avoir accès à des
informations cohérentes (et non contradictoires) qui leur permettent de
déterminer sil est dans leur intérêt ou non
dintervenir.
- En outre, pour une
participation efficace des parties prenantes, il est nécessaire que le
nombre des intervenants, leurs caractéristiques et le niveau de
participation soient en rapport avec léchelle des questions
à létude. Ainsi, pour lexamen de politiques nationales
de développement économique mettant en jeu laquaculture,
lintervention des communautés et de lindustrie serait
souhaitable, conjointement avec la participation des gouvernements à
léchelon national. En revanche, les propositions concernant des
exploitations individuelles seront examinées dune manière
optimale à léchelle des communautés et du
gouvernement local, dans le cadre des politiques sociales, environnementales et
économiques applicables.
Recommandations
1. Créer un cadre propice à la participation
des parties prenantes
- Des lois et des
règlements devront favoriser la participation.
- Les objectifs du processus
devront être réalistes et chercheront un équilibre avec ce
qui est établi.
- Il doit y avoir un engagement
de la part des gouvernements en faveur de la participation des parties
prenantes.
- Lorsquelles font
défaut, des politiques devront être élaborées pour
valider le processus participatif, et encourager et permettre
lintervention des parties prenantes.
- Pour encourager la
participation des parties prenantes, les questions à traiter doivent
être simples et pertinentes.
- Dans certains cas, des
incitations économiques devront être prévues pour favoriser
la participation des parties prenantes.
2. Processus de prise de décisions
- La transparence et
la légitimité des processus décisionnels devront être
accrues, afin que le processus soit considéré comme juste et
équilibré.
- La collecte
dinformations, leur interprétation et leur diffusion doivent
être transparentes, pertinentes et claires. Ces informations doivent
notamment permettre aux parties prenantes plus défavorisées de
prendre des décisions.
- Des règles doivent
être établies dès le départ pour la prise des
décisions, conjointement avec les objectifs du processus (avec par
exemple un accord sur ce qui doit être décidé, comment et
par qui).
- Pour plus
defficacité, les parties prenantes doivent intervenir dès le
début du processus.
- Le coût du processus
doit être déterminé et un budget alloué.
3. Rôles et responsabilités des parties
prenantes
- Renforcer la
capacité des parties prenantes par le biais de léducation et
de la formation afin de leur permettre de traiter des informations techniques,
de présenter leur propre cas (ou le savoir local) et dintervenir
sur un pied dégalité.
- Encourager
létablissement dorganisations représentant les
intérêts des principaux groupes concernés.
- La structure des organisations
concernées doit être en rapport avec le contexte social, politique
et institutionnel local.
- Promouvoir des
mécanismes de résolution des conflits, dans lesquels le
gouvernement peut ne pas intervenir.
- Encourager la mise en place de
processus dautoréglementation.
2.2.4 Session thématique 1.4:
Promotion dune aquaculture durable grâce à des mesures
dincitation économique
|
Président
|
:
|
Rolf Willmann
|
|
Rapporteur
|
:
|
Helen Dixon
|
|
Membres
|
:
|
Denis Bailly, Stefan Bergleiter, Jason Clay,
|
|
|
|
Anantha Duraiappah, John Hambrey, Adis Israngkura,
|
|
|
|
Lena Westlund Lofval
|
Généralités et enjeux-
Jusquà présent, les instruments les plus couramment
utilisés pour orienter les activités aquacoles ont
été ceux de la réglementation directe. Les
règlements rentrent dans la logique de ladministration publique;
ils engendrent un sentiment dégalité de traitement et
peuvent être politiquement fructueux. Cependant, ils manquent de souplesse
ou dadaptabilité, sont souvent inefficaces et peuvent avoir un
effet dissuasif sur linnovation technique et sociale.
- En revanche, les mesures
dincitation permettent dorienter et de coordonner
lactivité économique par le biais de la motivation. Elles
modifient le système dencouragement social et économique
préétabli offert aux particuliers, de manière à
orienter le meilleur choix personnel afin quil corresponde au meilleur
choix social. Les mesures incitatives peuvent être utilisées pour
promouvoir des objectifs sociaux ou collectifs de réduction de la
pauvreté, de sécurité alimentaire,
déquité, dutilisation efficace des ressources, de
réduction des risques, et de prévention ou de résolution
des conflits.
- Les mesures dincitation
prennent les formes les plus diverses. La création ou le renforcement
des institutions peuvent être favorisés par un affermissement
des droits, par la promotion dun processus décisionnel
participatif, et par la constitution de groupes dintérêt et
leur responsabilisation. Parmi les instruments économiques, on
peut indiquer les taxes, les aides, les charges et les redevances. Les permis
négociables (concernant lutilisation de leau, par
exemple) permettent à un marché nouveau de déterminer la
valeur dun bien ou dun service qui nétait pas
commercialisé auparavant. Létiquetage des produits
(par exemple, produits biologiques, commerce équitable ou
éco-étiquetage) incite les producteurs à tenir compte des
préoccupations sociales et écologiques des consommateurs.
Linformation et la persuasion peuvent favoriser la mise en place de
normes de comportement et de valeurs appropriées. Cette contribution peut
intervenir par le biais de codes de conduite ou de pratiques volontaires, et
à travers une action de sensibilisation et
déducation.
- Les mesures dincitation
ont de puissants atouts. Elles sont souples et sensibles, et peuvent être
accordées de près avec des objectifs spécifiques. Elles
laissent plus de place à linnovation technique et sociale, et la
stimulent parfois. Une responsabilité accrue est donnée aux
individus et aux groupes pour la réalisation dobjectifs
communs.
Recommandations
- Les mesures
dincitation, et notamment les stimulants économiques,
méritent une plus grande attention lors de la planification et de la
gestion du développement de laquaculture. Toutefois, elles ne
constituent pas une panacée; dans bien des cas, la réglementation
directe restera un outil important.
- Au moment dintroduire
des mesures incitatives, il conviendra de tenir compte des
éléments suivants:
- la
faisabilité et limpact des différentes formes
dincitation varieront largement selon les objectifs et les
circonstances.
- certaines incitations peuvent
avoir des effets différents selon quil sagit de grands ou de
petits producteurs, de producteurs extensifs ou intensifs, ou encore de
producteurs urbains ou ruraux.
- lintroduction de ces
mesures pourrait modifier la structure de lindustrie. Les incitations
appliquées à laquaculture peuvent avoir des
répercussions sur dautres secteurs, et réciproquement, par
effet des liens sociaux, économiques et écologiques.
- lefficacité des
mesures dincitation économique et autres sera fonction du cadre
institutionnel.
- La recherche est fondamentale
pour cerner les problèmes, fixer les objectifs et renforcer les
capacités afin de garantir une utilisation efficace des mesures
dincitation.
- La définition de
mesures dincitation adéquates devrait sinscrire dans un
processus de consultation, de négociation et de participation.
Lidéal serait de les élaborer dans le cadre dun
processus de planification de plus grande envergure.
- Pour que les mesures
incitatives atteignent leur objectif, il est essentiel den mesurer
limpact, den évaluer le bien-fondé et de
procéder aux éventuels ajustements nécessaires.
- La représentation et
lorganisation des parties prenantes devraient être
encouragées ou soutenues pour faciliter lélaboration et la
mise en uvre de mesures dincitation appropriées.
- Linformation, au sujet
notamment des pratiques ou des techniques ayant des retombées
écologiques et financières bénéfiques pour les
producteurs, peut constituer une mesure dincitation relativement bon
marché mais néanmoins efficace. Une formation adéquate, au
niveau technique et administratif, devrait y être
associée.
- La définition et
lattribution de droits daccès et dutilisation peuvent
permettre de promouvoir des objectifs déquité et
defficacité. La création dun marché pour ces
droits peut promouvoir une meilleure utilisation des eaux, mais les incidences
sociales potentielles devraient être soigneusement
évaluées.
- Le crédit
subventionné devrait être subordonné à la
réalisation dobjectifs de durabilité. Il devrait être
toujours utilisé en association avec dautres mesures de soutien,
telles que la formation et le renforcement des capacités. Le
crédit subventionné peut être particulièrement
efficace pour promouvoir le développement de laquaculture,
notamment parmi les populations pauvres. Il devrait saccompagner
dune évaluation et dun suivi efficaces des
investissements.
- Les taxes devraient être
liées à des objectifs précis. Les recettes ainsi produites
devraient être reversées au secteur afin de laider à
atteindre des objectifs sociaux et environnementaux.
- Létiquetage et la
certification des produits doivent viser des problèmes de base, et non
pas ceux de groupes dintérêt spécifiques. Les
organisations de producteurs peuvent faciliter laccès des petits
producteurs à ces programmes.
2.2.5 Session thématique 1.5:
Établissement de cadres juridiques institutionnels et
réglementaires pour le développement et la gestion de
laquaculture
|
Présidents
|
:
|
Annick Van Houtte et Richard McLoughin
|
|
Rapporteurs
|
:
|
Uwe Barg, Margaret Eleftheriou, Sunil Siriwardena
|
|
Membres
|
:
|
David Barnhizer, Courtney Hough, Richard McLoughin
|
|
|
|
Alessandro Piccioli, Edwin Rhodes, Sevaly Sen
|
|
|
|
Paula Shoulder
|
Résumé des débatsUn examen des récentes tendances de la
législation régissant laquaculture a été
présenté, accompagné dune synthèse des
résultats et des conclusions des débats entre experts. La
discussion qui a suivi a porté sur un certain nombre de points
clés:
- Il a
été noté que la confusion due au chevauchement des lois et
des règlements qui régissent laquaculture constitue un
véritable problème dans de nombreux pays. Il existe souvent une
série de règles et de règlements conçus à des
fins autres que laquaculture, tandis que la responsabilité des
divers aspects de la production et des produits aquacoles relève de
plusieurs organismes. Il a été remarqué quil pourrait
être nécessaire de modifier ou de renforcer les mandats et les
compétences de ces organes pour une meilleure coordination et
consultation, notamment pour ce qui concerne les questions complexes de
lutilisation des ressources et de la gestion de lenvironnement.
Différentes solutions ont été examinées concernant
létablissement dune autorité unique responsable ayant
mandat pour tous les aspects de laquaculture, ou dautres
arrangements institutionnels de coordination et de gestion, comme par exemple
des comités interinstitutions.
- Il a été reconnu
que la formulation et la promulgation dune loi visant
spécifiquement laquaculture comporteraient à la fois des
avantages et des inconvénients. Laquaculture ayant de nombreuses
caractéristiques communes avec les activités agricoles et
industrielles, tout comme les pêches, il est important de donner une juste
considération à lactivité aquacole. Un examen
approfondi de la législation existante savère
généralement opportun. Il conviendrait délaborer une
législation spécifique pour laquaculture, qui soit à
la fois pratique et souple de manière à pouvoir être
ajustée et modifiée au gré des circonstances et des
attentes. Référence a été faite en particulier aux
premiers stades des activités aquacoles, et notamment aux initiatives
intéressant laquaculture à petite échelle et
familiale.
- Les conflits entre les
utilisateurs des ressources peuvent être prévenus au moyen
daccords de partenariat définissant les droits, les
privilèges et les devoirs de toutes les parties concernées. Des
arrangements additionnels peuvent prévoir le zonage du territoire, ainsi
que la promotion de codes de pratique, de meilleures pratiques de gestion et
autres mécanismes dautoréglementation. Il a
été souligné quil fallait tenir compte des besoins et
des intérêts des producteurs et autres parties prenantes. Leur
participation à la prise de décisions, ainsi que les
possibilités de coopération avec les organismes gouvernementaux,
devraient être favorisées par le biais de la législation. Il
a été proposé de promouvoir au niveau de la
collectivité une éducation à
lautoréglementation.
- Un exemple récent du
Japon illustrait les arrangements volontaires et
dautoréglementation mis en uvre en coopération avec
les producteurs pour une meilleure gestion des fonds marins et pour la
prévention des maladies dues à lintroduction de
pathogènes exotiques.
- La question du commerce
international et de ses effets sur la législation touchant
laquaculture a été soulevée. Une
référence spécifique a été faite aux mesures
sanitaires et phytosanitaires prescrites par lOrganisation mondiale du
commerce afin que les pays harmonisent leurs réglementations et leurs
lois en relation avec le Codex Alimentarius et le Code international
de lOIE sur la santé des animaux aquatiques. En outre, il a
été noté que deux codes étaient en cours de
préparation/révision, à savoir 1) le projet de code
dusages en matière dhygiène pour laquaculture,
et 2) le code sur les mollusques.
- Il a été
suggéré de renforcer la législation relative aux
investissements et au financement du développement de laquaculture.
Des expériences positives ont été signalées,
où lobtention de dons et de crédits était liée
au niveau dinstruction et à la certification de compétences
dans la gestion dune exploitation aquacole.
- Il a été reconnu
que les lois et les règlements nétaient pas les seuls moyens
disponibles pour promouvoir un développement durable de
laquaculture. Lexistence dun cadre juridique clairement
défini et bien conçu ne donnera pas nécessairement lieu
à de meilleurs résultats, qui peuvent être liés
à la mise en application et à la surveillance, ainsi
quà dautres problèmes de gouvernance. La
nécessité dune main-duvre qualifiée et
dune formation à différents niveaux a été mise
en évidence. Des directives doivent être élaborées
pour lévaluation de limpact sur lenvironnement, pour la
réduction des problèmes écologiques et pour une bonne
planification du développement de laquaculture. Les mesures
dincitation économiques et autres stimulants non
réglementaires envisageables pour une gestion plus durable de
laquaculture ont été considérés et
renvoyés pour examen à dautres sessions de la
Conférence.
Généralités
- Les cadres
juridiques, institutionnels et réglementaires jouent un rôle
important de promotion et de soutien du développement et de la gestion
durables de laquaculture. Le Code de conduite de la FAO pour une
pêche responsable stipule à larticle 9.1 que les
États devraient établir, faire fonctionner et développer un
cadre juridique et administratif approprié qui favorise le
développement de laquaculture responsable. De nombreux pays
ont établi des règles spécifiques pour laquaculture,
dans le cadre soit dun texte législatif visant
spécifiquement laquaculture, soit dune loi de base sur les
pêches, soit encore de lois régissant lutilisation des
ressources naturelles.
- Une question
préliminaire importante concernant létablissement dun
cadre juridique pour laquaculture concerne lidentification de
lactivité et de ses divers participants. La législation de
bien des pays intègre déjà des responsabilités
environnementales et sociales dans la gestion des ressources naturelles dont
dépend le développement de laquaculture. Dans certains cas,
laquaculture est réglementée au moyen dactes
établis au départ à dautres fins, et cela a eu des
effets fortuits pour le secteur aquacole. La formulation dune
législation visant à protéger et à gérer de
manière responsable les activités aquacoles et leur interaction
avec lenvironnement, et qui ne dresse pas dobstacles inacceptables
au développement et à la durabilité de laquaculture,
reste encore à entreprendre.
- Les gouvernements
découvrent encore des questions institutionnelles et juridiques
potentielles dérivant de lexistence dun réseau
complexe dinstitutions et de mandats impliqué dans la
réglementation de laquaculture. Lefficacité globale
dun système juridique pour la gestion de laquaculture
dépend largement dune administration efficace de laquaculture
au niveau gouvernemental.
- Les institutions responsables
de la gestion de laquaculture vont de linstitution ou organisme chef
de file unique à un ensemble dinstitutions, de départements,
de services et dunités soccupant des diverses fonctions et
responsabilités liées à laquaculture. La coordination
entre ces institutions est donc désormais une tâche de grande
envergure. Par ailleurs, labsence actuelle de processus participatifs
(permettant aux divers partenaires légitimes de prendre réellement
part aux débats) ne garantit pas le degré de transparence et de
responsabilité voulu pour la gouvernance des activités
aquacoles.
Enjeux
Les questions suivantes ont constitué le point de
départ des débats qui ont abouti à la formulation de
recommandations pour létablissement de cadres juridiques,
institutionnels et réglementaires pour permettre et soutenir efficacement
une aquaculture durable:
1. Concernant les instruments de
réglementation
- Identification de
lactivité (pratique, installation, produit) et des
différentes parties concernées.
- Intégration de valeurs
environnementales et sociales dans le processus de planification et de prise de
décisions concernant laffectation de ressources en terre, en eau et
autres ressources naturelles à des fins aquacoles.
- (Re)définition du
rôle du gouvernement (central, local, au niveau horizontal et vertical) en
matière de réglementation, de gestion et autre.
- Ouverture du processus de
gestion de laquaculture aux éléments non gouvernementaux de
la société civile, notamment au secteur privé, aux
communautés, aux utilisateurs traditionnels, aux aquaculteurs, etc. Pour
ce faire, des moyens envisageables seraient les suivants:
- accords
de partenariat ou de coopération par exemple entre dautres
utilisateurs et les aquaculteurs concernant lutilisation dune
ressource en terre ou en eau donnée; et entre dautres utilisateurs,
les aquaculteurs et le gouvernement.
- délégation de
pouvoirs.
- Recours à des
mécanismes économiques, administratifs et pénaux
dexécution et de mise en pratique pour favoriser le respect des
règles du jeu, notamment à des codes de conduite et de meilleures
pratiques de gestion.
- Recours à dautres
instruments de réglementation, tels que les codes dusages et les
codes de conduite.
- Mise en place de mesures
dincitation en faveur dune aquaculture durable.
2. Concernant le cadre institutionnel
-
Nécessité dune institution chef de file ayant un rôle
important de coordination pour les aspects relatifs au fonctionnement et
à la gestion.
- Nécessité
dune approche coordonnée pour une mise en application efficace de
toutes les lois et réglementations applicables à
laquaculture.
- Rôle des mesures
dincitation et de soutien pour la mise au point de pratiques sans danger
pour lenvironnement et de techniques améliorées pour
lapplication des lois et des règlements concernant
lenvironnement.
- Questions concernant les
consommateurs.
- Nécessité
dune évaluation et dun suivi réguliers de
lefficacité de la gestion du secteur de laquaculture;
critères dévaluation possibles; utilisation efficace des
ressources, viabilité économique et intérêt
public.
Recommandations
Le principal objectif dun cadre juridique
régissant les activités aquacoles devrait être celui de
permettre et de soutenir un développement et une gestion durables de
laquaculture.
1. Une législation régissant efficacement
laquaculture ou une réforme future des lois existantes
devraient:
- Reconnaître
et identifier lactivité (pratique, installation, produit) et les
différentes parties concernées.
- Intégrer des valeurs
environnementales et sociales dans les processus de planification et de prise de
décisions concernant laffectation de ressources en terre, en eau et
autres ressources naturelles à des fins aquacoles.
- Reconnaître la
légitimité des instruments de réglementation, tels que le
Code de conduite de la FAO pour une pêche responsable et autres codes
dusages et de conduite de même nature encourageant des pratiques
aquacoles responsables.
- Intégrer des
mécanismes de suivi et de mise en application et des outils
dexécution (économiques, administratifs et pénaux)
efficaces pour assurer le respect des instruments de réglementation,
notamment des codes de conduite et de meilleures pratiques de gestion.
- Élaborer et appliquer
des critères et des indicateurs de performance qui permettent aux
gouvernements et aux parties prenantes dévaluer si les objectifs
dune aquaculture responsable sont atteints.
- Établir clairement les
droits et les responsabilités spécifiques des utilisateurs en
matière daquaculture. Ces droits et responsabilités
devraient être légalement reconnus et tenir compte des effets,
potentiels ou réels, dautres activités humaines en
interaction avec laquaculture.
- Être formulée
comme un processus adaptatif prévoyant un retour dinformation de la
part des diverses parties prenantes (au niveau gouvernemental et non
gouvernemental).
- Examiner, identifier et au
besoin adapter les dispositions des lois et des règlements qui ne
correspondent pas aux besoins dun secteur aquacole responsable et qui de
ce fait ne permettent pas et ne soutiennent pas un développement et une
gestion durables de laquaculture.
2. Pour promouvoir, soutenir et réglementer une
aquaculture responsable, le cadre institutionnel devrait:
- Être
orienté sur les objectifs dune politique aquacole et donc
dune législation régissant laquaculture, afin
den assurer une mise en application efficace.
- Identifier les
responsabilités de linstitution ou des institutions concernant le
développement, la mise en uvre et la gestion de laquaculture.
Le cas échéant, et lorsque plusieurs institutions entrent en jeu,
il devrait favoriser et promouvoir la création de réseaux pour
faciliter lexécution de pratiques aquacoles responsables.
- Ouvrir les processus de la
gestion de laquaculture à des intervenants non gouvernementaux,
notamment au secteur privé, aux communautés, aux utilisateurs
traditionnels et aux aquaculteurs, au moyen par exemple: a) daccords de
partenariat entre dautres utilisateurs et les aquaculteurs concernant
lutilisation dune ressource en terre ou en eau donnée; et
entre dautres utilisateurs, les aquaculteurs et le gouvernement; et b) de
la délégation de pouvoirs.
- Favoriser une approche entre
le gouvernement et les intervenants non gouvernementaux pour une mise en
application coordonnée de toutes les lois et réglementations
applicables à laquaculture.
- Élaborer des mesures
dincitation (financières, éducatives et autres) pour une
aquaculture responsable visant à améliorer les systèmes de
culture existants, mettre au point et appliquer de meilleures pratiques de
gestion, promouvoir la mise en uvre de prescriptions efficaces en
matière denvironnement touchant laquaculture, et favoriser
lentretien et la remise en état de lenvironnement.
- Suivre et évaluer
régulièrement la gestion du secteur de laquaculture sur la
base de critères établis par le biais des instruments de
réglementation. Ces critères peuvent être ceux de
lutilisation efficace des ressources, de la viabilité
économique et de lintérêt public.
2.2.6 Session thématique 1.6:
Constituer la base de données nécessaire à
lélaboration des politiques, à la planification et à
la gestion en matière daquaculture
|
Présidence
|
:
|
Jorge Calderon
|
|
Rapporteurs
|
:
|
Pingsun Leung et Krishen Rana
|
|
Membres
|
:
|
Jose Aguilar y Manzanes,
|
|
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|
Pedro Bueno, Rainer Froese, Fatima Ferdouse, Ian
MacRae,
|
|
|
|
Ataur Rahman, Yong Ja Cho
|
Contexte et problèmes- Lobjet de la
base dinformation est dappuyer laquaculture durable, à
savoir une aquaculture équitable au plan social, viable au plan
économique et respectueuse de lenvironnement. Il importe que les
planificateurs et les décideurs aient accès aux indicateurs de
performances appropriés concernant le secteur ainsi quaux
indicateurs de potentiel, et quils en fassent usage. Il importe en effet
que ces indicateurs soient utilisés afin de définir la
portée des données de base devant être
recueillies.
- Les débats ont mis en
relief limportance dun niveau élevé de volonté
politique pour que soient mises en uvre les mesures nécessaires
à lamélioration de la disponibilité, de
laccessibilité et de lutilisation des données et des
informations en vue de lélaboration de politiques, de la
planification et de la gestion du secteur de laquaculture et de son
contexte immédiat. Ils ont également souligné que la
plupart des recommandations formulées lors des réunions
antérieures sont restées sans suite, et quil convient de
comprendre les raisons de ce phénomène. On observera que les
autres sessions thématiques de cette conférence ont mis en
lumière la valeur de linformation et limportance de son
accessibilité à toutes les parties prenantes.
Recommandations
Les recommandations de la session ont été
résumées et regroupées autour des six principaux
problèmes identifiés.
1. Mauvaise compréhension de lobjet de la
collecte de données et dinformations
A ce propos, il convient de:
- Mieux sensibiliser
les intéressés au fait que les données et les informations
sont recueillies de manière à répondre aux besoins des
usagers désignés; en dautres termes, la collecte de
données et dinformations ne constitue pas une fin en soi, mais il
convient quelles soient utilisées afin dappuyer et de
faciliter les décisions touchant les politiques et la gestion.
- Renforcer les capacités
nationales de détermination des besoins en données des usagers
identifiés, et préciser le type et la portée des
données devant être recueillies et compilées.
- Améliorer
laccessibilité et la disponibilité des informations
utilisables, en tirant parti des technologies, en rapides progrès, de
linformation et de la communication.
- Effectuer, auprès des
fournisseurs de données et dinformations, un travail de
sensibilisation concernant lobjet de la collecte de données, en
leur fournissant davantage dinformations en retour et en partageant avec
eux les avantages de lutilisation des informations découlant des
données fournies.
- Évaluer le rapport
avantages/coûts de la collecte de données. En effet, la collecte de
données et dinformations, leur compilation et leur analyse sont des
opérations coûteuses, tant pour les organismes qui les recueillent
que pour les fournisseurs de données. Il importe que les coûts
liés à la collecte et à lanalyse des données
et des informations trouvent leur pendant sous forme davantages que
tireront tous les intéressés de décisions prises en
connaissance de cause ou dinterventions ultérieures au titre des
politiques et de la gestion.
- Amorcer des études
visant à identifier, sous une forme concrète, des indicateurs
clés de performances ainsi que des indicateurs de potentiel, en vue de la
gestion de laquaculture et de lenvironnement aquatique
connexe.
2. Sous-utilisation des données et des
informations
Les participants ont constaté que, même si des
volumes considérables de données et dinformations sont
recueillis et compilés, ils ne sont pas aisément disponibles et/ou
utilisés de façon efficace. Il est donc recommandé
de:
- Promouvoir la
coordination et lintégration des activités liées
à la collecte, à la compilation, à lanalyse, à
la dissémination et à lutilisation des informations afin
quelles fassent partie intégrante de la gestion et de la
planification du secteur à tous les niveaux.
- Améliorer la
compréhension de lobjet de la base dinformations.
- Amorcer la compilation et
léchange des analyses de politiques et des options en
matière daquaculture, y compris en ce qui a trait aux principales
leçons tirées et aux interventions réussies en
matière de politiques et de gestion.
- Favoriser
lélaboration doutils danalyse et de prévision,
leur adoption et leur application.
- Établir un
répertoire destiné à améliorer
lacceptabilité et la disponibilité des sources actuelles
dinformations.
3. Inefficacité de la communication et de la
présentation
- Améliorer
la compréhension des données ainsi que les flux
dinformations circulant des fournisseurs aux usagers, et adapter la
présentation des données et les paramètres de la
communication aux besoins des usagers désignés.
- Améliorer la
disponibilité et laccessibilité des données et des
informations par un ciblage de lanalyse, de la synthèse, de la
présentation et de la diffusion.
4. Carences au niveau de la pertinence, de la
fiabilité et de lopportunité des données et des
informations; lacunes des données et des informations
- Favoriser
lévaluation des systèmes de données et
dinformations nationaux en matière daquaculture, en
particulier de leur aptitude à appuyer lélaboration de
politiques, la planification et la gestion.
- Renforcer les systèmes
nationaux de données et de statistiques en matière
daquaculture, notamment en améliorant les liens entre les
différents organismes, institutions et secteurs connexes.
- Renforcer les capacités
des institutions et les qualifications du personnel participant à la
collecte et à la compilation des données au niveau local et sur le
terrain.
- Améliorer la
qualité des données et des informations recueillies et veiller
à ce quelles favorisent de façon adéquate
létablissement de prévisions concernant lincidence et
les répercussions des interventions en matière de politique et de
gestion.
5. Absence de méthodologies comparables et
compatibles à léchelle internationale pour le traitement des
données et des informations
- Attribuer une
priorité élevée à létablissement de
normes, de définitions et de classifications homologuées à
léchelle internationale.
- Encourager et promouvoir,
à léchelon national, lharmonisation et la
normalisation des méthodologies utilisées pour le traitement des
données et des informations en matière
daquaculture.
6. Capacité limitée des programmes
nationaux
- Sensibiliser les
intéressés au fait quune utilisation efficace des
informations constitue un moyen de parachever, tout en les appuyant, les autres
efforts visant à atteindre lobjectif dune aquaculture
durable.
- Encourager davantage le
renforcement des capacités nationales, notamment en ce qui a trait
à la mise en valeur des ressources humaines, par la tenue dateliers
de formation portant sur lélaboration des politiques, la
planification et la gestion en matière daquaculture, la collecte de
données et dinformations au niveau local et sur le terrain,
lanalyse et la synthèse des données et des informations,
ainsi quune présentation et une communication efficaces.
2.3 Session thématique 2:
Technologies propices au développement durable de
laquaculture
2.3.1 Session thématique 2.1:
Les systèmes daquaculture et les espèces
cultivées
2.3.2 Session thématique 2.2:
La génétique et le développement de
laquaculture
2.3.3 Session thématique 2.3:
La gestion de la santé dans le domaine de
laquaculture
2.3.4 Session thématique 2.4:
Nutrition et alimentation
2.3.5 Session thématique 2.5:
Les améliorations, y compris les pêcheries fondées sur
lélevage
2.3.6 Session thématique 2.6:
Lapproche systémique en matière
daquaculture
2.3.1 Session thématique 2.1:
Les systèmes daquaculture et les espèces
cultivées
|
Présidence
|
:
|
Harald Rosenthal et Laszlo Varadi
|
|
Rapporteurs
|
:
|
Simon Funge-Smith, C. Kwei Lin, Jacques Moreau, Peter
Montague
|
|
Membres
|
:
|
Yoram Avinimelech, D.K. Chowdhury, Rafael De Guerrero
III,
|
|
|
|
Eva Roth, Piamsak Menasveta, Siri Tookwinas, Ole
Torrissen,
|
|
|
|
Marc Verdegem
|
ContexteConsidérations générales
- Afin que les
améliorations apportées aux technologies de laquaculture
débouchent sur la durabilité, il est impératif
quelles soient encadrées par des politiques et des critères
socio-économiques adéquats et accompagnées de cadres
réglementaires respectueux de lenvironnement, notamment sous forme
de suivi, dapplication des décisions et datténuation
de la corruption.
- Au cours du XXIe
siècle, leau deviendra une denrée très
recherchée; après 2015, les pénuries deau prendront
des proportions critiques, et les hypothèses qui nauront pas
intégré cette nouvelle dimension seront dépourvues de
validité. La concurrence pour la ressource que représente
leau sintensifiera et, dici 2025, les pénuries
deau affecteront dimportants groupes de population.
- Laquaculture, qui
incorpore des éléments essentiels de prise en charge des stocks
aquatiques, nécessite en outre des espaces circonscrits ou
lallocation de sites, isole à des degrés divers les stocks
cultivés du milieu extérieur, permet des niveaux variables de
contrôle interne des systèmes, et nécessite une forme ou
lautre de propriété.
- les systèmes aquacoles
doivent être considérés en rapport avec les ensembles de
ressources naturelles de manière à prendre en compte des
critères de durabilité, notamment socio-économiques, ainsi
quune interaction élargie, le cas échéant
réciproque, entre laquaculture et les autres processus et
activités - notamment limpact de laquaculture sur les autres
utilisateurs de ressources aquatiques, et réciproquement.
Typologie des systèmes
- Léventail des systèmes va du très extensif,
en passant par les systèmes semi-intensifs et très intensifs,
jusquaux systèmes hyper-intensifs. Lutilisation de cette
typologie exige que nous définissions avec précision chacun
des systèmes dexploitation, étant donné quil
nexiste pas de distinction claire et que lintensification suit
un schéma de continuum.
- Les systèmes daquaculture et les espèces cultivées
sont extrêmement variés et comprennent, à titre dexemple:
- les systèmes en milieu aquatique (cages et enclos, systèmes
riverains ou hauturiers);
- les systèmes implantés en milieu terrestre (étangs
classiques, systèmes à recyclage de leau - étangs,
bacs, bassins allongés);
- les systèmes à recyclage (haute technologie, système
P. A. S);
- les systèmes intégrés (par exemple, les étangs
doubles);
- Sagissant des organismes, ils sont cultivés de différentes
façons:
- les poissons, en étang, en étang de finition, en réseau
détangs);
- les algues (culture flottante/en suspension, étangs de rivage/culture
en bacs);
- les mollusques (culture sur fond, sur poteaux, sur radeaux, en longues
lignes/suspension);
- les crustacés (étangs, bacs, bassins allongés);
- les phases de la culture comprennent le stockage des géniteurs,
les alevinières, les systèmes de croissance et la protection
sanitaire.
Linfrastructure et les technologies de
soutien
- Les
activités de soutien comprennent notamment lensemencement, la
manutention, lengraissement, le contrôle, le suivi, le tri, le
traitement, la récolte, la transformation et les mesures
prophylactiques.
Les facteurs déterminants du succès de
laquaculture
- Les facteurs qui
impulsent les progrès de laquaculture couvrent un large
éventail allant des besoins de la population, sous forme de fourniture
demplois locaux, de sécurité alimentaire et
datténuation de la pauvreté, jusquaux besoins des
industries, qui mettent laccent en particulier sur les profits, la
productivité et la qualité homogène des produits. Il
convient, par conséquent, que les technologies qui concourent au
développement dune aquaculture durable proposent une panoplie
doutils ample et adaptable, dans laquelle les intéressés
pourront choisir afin de concevoir le système qui répond le plus
efficacement à leurs besoins tout en sadaptant de façon
optimale aux possibilités et aux contraintes dun environnement
local donné.
- La mise en oeuvre de ces
techniques nécessite des réseaux de communication efficaces,
lobtention de données fiables sur les avantages et les
inconvénients des différentes approches, et laide au
processus décisionnel par le biais duquel les intéressés
mettront au point leur système de production.
Lévolution future de la technologie des
systèmes et de leur soutien dans les systèmes conventionnels
détangs.
- Dans
lavenir, la pénurie deau constituera la principale
contrainte; or, laquaculture extensive à faible teneur en intrants
fait une utilisation inefficace de cette ressource. À titre
dexemple, un étang dune superficie dun hectare peut
perdre jusquà 30 000 tonnes deau chaque année par
effet d infiltration ou dévaporation, tout en ne produisant
quune tonne de poisson. Il faut que les étangs gagnent en
intensité pour ce qui est de lutilisation de
leau, ce qui implique le recours à de nouvelles technologies,
parallèlement à la formation de milliers dexploitants
à leur utilisation.
- Les systèmes à
recyclage de leau peuvent gagner en efficacité grâce à
la réutilisation de lénergie thermique, avec
rééquilibrage concomitant du coût de leau.
- Il faut citer, parmi les
tendances positives déterminantes, lintégration des
systèmes détangs avec dautres processus agricoles et
avec des processus faisant appel à lutilisation, à la
réutilisation et au recyclage de leau. Ainsi, un système de
recyclage peut permettre dobtenir un ratio de 150 litres deau/kilo
de poisson, voire de 40 litres deau/kilo de poisson lorsquil est
muni dune unité de réduction des nitrates.
Les systèmes intégrés
- De nombreux
extrants, souvent appelés déchets ou
sous-produits de sous-systèmes, deviennent des intrants
essentiels pour dautres sous-systèmes, et non plus de simples
composantes auxiliaires de léconomie générale de
lexploitation.
- En Israël, le
système de létang double permet de relier les
réserves deau dirrigation aux étangs
daquaculture, avec recours à des transferts saisonniers en fonction
des besoins respectifs de lirrigation et de laquaculture.
- Le placement de cages à
lintérieur de réservoirs et détangs autorise
des processus dintégration sur petite échelle.
- Lutilisation aux fins de
laquaculture de flux de déchets provenant, par exemple, de
porcheries ou dactivités industrielles, peut provoquer des
problèmes dordre éthique et de santé
publique.
- Laquaculture se
prête très bien à lutilisation de sources alternatives
dapprovisionnement en eau, comme les eaux de décrue au Bangladesh,
ou les nappes phréatiques ou de surface saumâtres, impropres
à lirrigation ou à la consommation municipale.
Le recyclage
- Le système
PAS pour lélevage du poisson-chat brun associe un réseau
extensif de canaux au sein de létang, destiné au traitement
de leau, avec un périmètre clos de croissance
extrêmement intensive. Il se caractérise par une circulation
très lente nécessitant de faibles besoins en énergie,
alliée à un contrôle efficace des processus à
lintérieur de létang.
- Le recyclage de leau ne
doit pas nécessairement être extrêmement intensif; ainsi, les
éleveurs de crevettes thaïlandais utilisent, avec dexcellents
résultats, les systèmes détangs clos.
- Le processus de recyclage peut
être utilisé à des fins multiples, telles que la gestion des
stocks de géniteurs et des alevinières, la croissance et le
maintien en quarantaine.
- Les solutions qui
soffrent sont nombreuses et adaptables à la
spécificité des situations locales.
- Les systèmes de
recyclage hyper-intensifs présentent plusieurs avantages, parmi lesquels
une demande minimale deau, une demande limitée despace, une
réduction des flux dévacuation de leau, des conditions
contrôlées propices à loptimisation de la
productivité, une surveillance étroite de lengraissement
favorable à une efficacité maximale de la conversion des aliments,
une marge dautonomie appréciable à légard du
site, lexclusion des prédateurs et des aléas climatiques, et
enfin une faible utilisation de produits chimiques.
- On notera cependant que les
systèmes de recyclage nécessitent souvent dimportantes
immobilisations en capital, quils sont plus complexes et susceptibles de
graves dysfonctionnements. En outre, ils sont plus exigeants en ce qui concerne
la formulation des produits de lalimentation et la gestion de la
santé, et font donc appel à un professionnalisme plus
poussé. Les systèmes bien conçus doivent être
dune gestion accessible tout en étant concurrentiels en termes de
coûts. Des résultats probants en la matière ont
été obtenus au Viet Nam et en Inde, ainsi que dans les
étangs de culture en suspension active, comme dans le cas du tilapia en
Israël et aux États-Unis, et de lélevage de crevettes
au Bélize.
Les problèmes dordre technologique
présentés par les approches basées sur le
recyclage
- Les approches
basées sur le recyclage présentent, entre autres, les
difficultés suivantes:
- une connaissance
limitée de linteraction entre les composantes (biofiltres, filtres
mécaniques, flux énergétiques);
- une très mauvaise
connaissance de linteraction entre les agents pathogènes et les
microbes bénins au sein des biofiltres;
- la nécessité
détudier plus en profondeur les films et strates
biologiques;
- les problèmes
dencrassement sont très fréquents et il demeure
nécessaire deffectuer des contrôles rigoureux;
- le recours à de
nouveaux aliments daquaculture peut rendre nécessaire le
réaménagement des processus;
- sagissant des aliments
daquaculture destinés aux systèmes de recyclage, il convient
dapprécier leur efficacité de conversion en poids
relativement à lefficacité de traitement de leau.
Ainsi, les aliments daquaculture peuvent être conçus de
manière à faciliter la séparation entre leau et les
excréments;
- une modélisation
prévisionnelle simpose si lon veut évaluer
linteraction entre une multiplicité de facteurs;
- les techniques de recyclage
peuvent être très sensibles aux espèces choisies. Des
espèces difficiles peuvent parfois être choisies et donner de
meilleurs résultats dans les systèmes à recyclage. En
général, ce sont les souches domestiquées qui donnent les
meilleurs résultats;
- le recours à des
systèmes de recyclage semble préférable pour la culture
despèces exotiques et dOGM;
- lintensification risque
dêtre une source de stress car elle perturbe les structures sociales
des poissons - avec des variations, toutefois, selon les espèces, dont
certaines sadaptent mieux aux fortes densités de stockage - si bien
quil faut étudier davantage les caractéristiques
liées au comportement et prévoir, le cas échéant,
une période dadaptation préalable au milieu de recyclage. On
voit donc que les considérations liées au bien-être des
espèces délevage, tout autant que le désir
daméliorer la productivité, rendront nécessaire
lélaboration de systèmes répondant aux besoins de ces
espèces;
- leau nest pas
toujours le facteur limitatif; dans certains cas, la contrainte pourra venir de
la recherche de sources viables dénergie;
- le recyclage hyper-intensif
convient particulièrement au continent européen, sujet à
dimportantes pressions dordre environnemental et où sont
élevées des espèces de prix élevé.
Les nouvelles approches
- Certains
observateurs sont davis que la majeure partie de lexpansion de
laquaculture se fera en milieu marin, et notamment en haute mer. Alors
quon observe un ralentissement de cette expansion à
léchelle mondiale, si un tel phénomène
sexplique par des contraintes liées à la production, on peut
en déduire que nous nutilisons pas les technologies actuelles de
façon appropriée, ou encore que tout surcroît
dexpansion à obtenir aura un prix de revient plus
élevé. Cest pourquoi nous avons besoin dinnovations
fondamentales en matière de technologies aquacoles.
- Par ailleurs, on a
également souligné que le ralentissement évoqué plus
haut concerne les principaux producteurs actuels. Or, il convient
également de prendre en compte lénorme potentiel
dexpansion à plus long terme que présentent
lAmérique du Sud et lAfrique, pour lesquelles des
technologies appropriées pourraient déjà être
disponibles. Il sagit donc de sattaquer sans tarder aux
barrières socio-économiques qui entravent le
développement.
- Il serait également
utile, afin de favoriser loptimisation des conditions
délevage, de déterminer le potentiel de rendement des
espèces disponibles.
Les systèmes délevage de poissons en
cages
Dans le Sud-Est asiatique, lélevage des poissons
en cage accomplit de rapides progrès pour une large gamme
despèces. Les principales contraintes tiennent au coût
élevé de lalimentation et aux pénuries
dufs et dalevins. En outre, on ne sait pas grand-chose de
limpact sur le milieu naturel. Enfin, chaque pays a ses espèces
indigènes et présente des problèmes spécifiques,
notamment en matière de commercialisation.
Laquaculture en cages sur le littoral ou en
mer
- Il est possible datténuer lincidence sur le milieu naturel,
voire dobtenir un impact positif, comme dans le cas de la co-culture,
en associant par exemple des cages contenant des algues avec la culture des
coquillages et crustacés, et en combinant les cages avec des récifs
artificiels - ce qui permet daméliorer les stocks. Citons, parmi
les problèmes dordre technique à prendre en compte:
- fabriquer des filets de meilleure qualité, cest-à-dire
plus résistants et moins vulnérables aux attaques des prédateurs;
résoudre les problèmes dencrassement, tout en réduisant
lutilisation de peinture antisalissure;
- concevoir de nouvelles cages, notamment des cages plus profondes, plus
spacieuses et submersibles;
- prévoir, avec le passage à une échelle supérieure,
des niveaux plus élevés de gestion du risque;
- se doter déquipements pour le tri, la manutention, le
dénombrement et les estimations de biomasse;
- Les systèmes de culture en cages présentent un certain nombre
dexigences liées au milieu naturel, ce qui fait naître
les besoins suivants:
- une connaissance plus approfondie de la mortalité et un recensement
précis du nombre de poissons élevés en cage; de meilleurs
régimes alimentaires, avec un moindre taux de déchets;
- une étude approfondie des flux de matières et dénergie
à travers les systèmes de cages;
- une modélisation de lincidence environnementale, qui ne
se limite pas aux dépôts benthiques mais qui prenne également
en compte lémission et la dispersion de nutriments;
- une meilleure connaissance des processus de récupération,
afin destimer le temps de jachère;
- une amélioration des équipements permettant un amarrage
plus simple, dans le cadre de la rotation des sites;
- lélaboration de modèles applicables aux zones éloignées
et aux interactions entre élevages voisins.
Lélevage culture en cages en mer libre, ses
besoins technologiques et son avenir
-
Lélevage en mer libre permet un meilleur échange et une
meilleure dispersion des déchets; elle peut être conçue de
manière à garantir la sécurité au plan technique;
toutefois, elle doit pouvoir sappuyer sur de meilleures techniques de
surveillance et de gestion à distance de lalimentation. Les
coûts de production qui la caractérisent sont encore trop
élevés, et de nombreux systèmes en sont encore au stade du
prototype. En outre, le rendement obtenu en poissons risque dêtre
différent en mer et sur le littoral - chose que les connaissances
actuelles ne permettent pas détablir.
- Il est probable que les
besoins en infrastructure différeront de ceux des systèmes
délevage en cages sur le littoral.
- Étant donné que
les systèmes pourront séjourner en haute mer pendant des
périodes prolongées sans être ramenés en vue de leur
maintenance, les problèmes de réparation et dentretien des
filets auront une importance particulière.
- Il faudra peut-être
prévoir, pour les systèmes en mer, des plates-formes de soutien
différentes, notamment en ce qui concerne lespace nécessaire
au tri, à la récolte, à la manutention, au contrôle
et au traitement.
Linfrastructure et la technologie de
soutien
- Les
problèmes énumérés ci-dessous se rattachent
principalement à lévaluation et à la planification
liées à lenvironnement:
-
informatisation de laquaculture;
- incorporation du
Système dinformation géographique à la gestion des
systèmes;
- amélioration des
méthodes dévaluation de limpact, par exemple
modèles sur la capacité de charge;
- mise en place de
systèmes daide à la décision pour la
planification;
- amélioration des
logiciels de gestion des exploitations;
- amélioration des
équipements de surveillance, étalonnage fiable et méthodes
dauto-diagnostic (par exemple, pour la biomasse ou les paramètres
environnementaux);
- application sur grande
échelle des vaccins et des traitements de parasites.
Les normes applicables aux matériels
- Alors que les
autres secteurs de lalimentation sont strictement
réglementés en ce qui concerne les matériels, ces
dispositions manquent encore largement en aquaculture.
- Les matières plastiques
contiennent des composantes à faible poids moléculaire qui
risquent de constituer une source de contamination. Parmi ces matières,
citons les agents plastifiants, les stabilisants, les lubrifiants, les
colorants, les agents dabsorption des UV, les antistatiques et les
matériaux ininflammables. Il faudra peut-être prévoir
dédicter des normes applicables aux matières
utilisées pour les systèmes de recyclage, car les matières
solubles risquent de contaminer le système ainsi que le
produit.
Les espèces présentant un potentiel pour
laquaculture
- Certains
observateurs pensent que lon sattache à mettre en culture un
nombre trop élevé despèces. Même sil est
indéniable que des besoins importants ont été
identifiés, les choix en la matière doivent être
opérés avec beaucoup de prudence, en tenant compte de la demande
émanant du marché, de la disponibilité dufs et
dalevins et de technologies délevage, ainsi que des
contraintes éventuelles liées à lenvironnement.
Quelques questions méritent un examen, notamment:
- la
priorité aux espèces autochtones par rapport aux espèces
exotiques;
- les créneaux de
marché dans des secteurs particuliers (comme la morue,
léglefin et le flétan en eaux froides);
- la priorité à la
diversification pour laquaculture en Méditerranée, où
plusieurs espèces à croissance rapide dont le cycle biologique
touche à son terme peuvent occuper la même
infrastructure;
- des considérations
analogues sappliquent aux zones tropicales et subtropicales, où
lon a fait état despèces améliorées de
crevettes, de poissons indigènes, de moules deau douce et
descargots;
- dans des contextes à
faible technologie ou de qualité médiocre de leau, les
poissons à respiration aérienne pourraient répondre
à des situations spécifiques;
- la priorité à la
clôture du cycle biologique despèces actuellement
développées en aquaculture;
- lélargissement du
nombre despèces de micro-algues pour lalimentation en
alevinières et la production chimique de pointe.
Les nouveaux produits
- La
rentabilité économique de laquaculture pourrait être
améliorée considérablement par la découverte de
nouveaux produits, non seulement en vue de leur consommation mais
également pour de nouvelles utilisations, ce qui permettrait un emploi
plus poussé des espèces actuellement cultivées.
- Citons, comme exemple
dutilisation des poissons comme bioréacteurs ou comme agents
utilisés pour la mise au point de produits pharmaceutiques, lemploi
que lon envisage de faire du saumon dans la recherche dun traitement
de lostéoporose.
Recommandations
- Les facteurs qui impulsent les activités daquaculture représentent
un éventail qui va des besoins des populations - sous forme demplois
locaux, de sécurité alimentaire et datténuation
de la pauvreté - jusquaux exigences de lindustrie - avec
priorité aux profits, à la productivité et à la
qualité des produits. Il sensuit que les technologies tournées
vers le développement dune aquaculture durable devront offrir
une panoplie variée et adaptable doutils parmi lesquels les intéressés
pourront choisir afin de concevoir le système répondant le plus
efficacement à leurs besoins et sadaptant de façon optimale
aux possibilités et aux contraintes du milieu local.
- La mise en uvre de telles techniques nécessitera des réseaux
de communication fiables, des données sûres concernant les avantages
et les inconvénients des diverses approches, et une assistance au processus
de prise de décision conduisant à la conception, par les intéressés,
de leur système de production.
- Étant donné que laccès à une eau présentant
les caractéristiques souhaitées (côtière, destuaire,
et surtout douce) sera de plus en plus limité et que cette eau fera
lobjet dune concurrence généralisée, il nous
faut adopter des approches favorisant:
- une utilisation plus efficace de leau;
- une intégration accrue de la production en milieu aquatique
et des activités agricoles, quil sagisse des cultures
ou de lélevage, notamment dans les régions où
de telles approches ne sont pas répandues;
- la liaison, léchange et la complémentarité
avec dautres utilisateurs des ressources en eau;
- lutilisation deaux suscitant une moindre concurrence.
- Il est fréquent que lon propose des systèmes faisant
appel à des technologies de pointe afin de rentabiliser lutilisation
de leau, le recyclage par exemple, ou pour éviter la concurrence
pour son obtention; par exemple lélevage hauturier ou en milieu
océanique. Compte tenu du risque relativement élevé de
dysfonctionnements de tels systèmes, nous recommandons:
- des essais-pilotes et des essais en grandeur nature et en milieu réel
pour les systèmes délevage récents, avant quils
ne soient adoptés par les utilisateurs;
- la normalisation des critères applicables aux matériaux,
aux procédures et aux marges de sécurité des systèmes
délevage récents;
- ladoption de codes de bonnes pratiques lorsque des systèmes
de culture spécifiques sont utilisés pour des applications
spécifiques.
- Les systèmes actuels de recyclage sont coûteux et limités
dans leur application aux espèces. En outre, lanalyse de leurs
interactions fonctionnelles reste très incomplète, ce qui rend
difficile loptimisation des systèmes en vue des applications
spécifiques, comme la quarantaine, lalevinage, la croissance-finition.
Étant donné que lintensification des activités
a fait naître un besoin croissant de protection de lenvironnement
et de contrôle des systèmes, nous recommandons:
- la poursuite de la mise au point de systèmes de recyclage rentables
pour les autres espèces;
- la poursuite de la mise au point de techniques de recyclage pour les
systèmes implantés en eaux vertes ou en eaux troubles, de
même quen eaux claires;
- des activités de recherche et de développement portant
sur des outils de suivi et de gestion fiables allant au-delà des
critères actuels de qualité de leau, trop limités,
et prenant en compte, entre autres, la biomasse, la mortalité,
la croissance, le comportement ou les événements critiques.
- La composition de leau dévacuation est un facteur important
de la durabilité de lenvironnement. Cest pourquoi nous
recommandons la poursuite vigoureuse de la recherche dans les domaines suivants:
- le traitement biologique des eaux usées, en vue dune amélioration
de la conception, de la fiabilité et de la rentabilité des
systèmes employés et des méthodes délimination
des boues;
- la mise au point de formules alimentaires qui réduisent les
déchets et lexcrétion de nutriments, tout en favorisant
un traitement plus efficace des déchets (par ex., par la séparation
des excréments);
- lutilisation des eaux résiduaires, y compris les sédiments,
pour dautres processus agricoles.
- Sous leffet conjugué de la nécessité dutiliser
efficacement les ressources, et leau en particulier, et des pressions
exercées par la collectivité, les systèmes délevage
devront être conçus de manière à répondre
aux besoins de lanimal. Cest pourquoi nous recommandons que les
recherches se poursuivent dans les domaines suivants:
- les réactions comportementales des animaux délevage
en fonction des milieux de culture, en vue dune optimisation du
système et, en particulier, de lobtention dune compatibilité
dans le cadre des systèmes de polyculture;
- la réduction du stress et des autres réactions physiologiques
négatives au milieu de culture et au processus de récolte;
- la domestication et la sélection danimaux en vue dune
amélioration des résultats de laquaculture. Laptitude
des exploitants aquacoles à satisfaire leurs besoins multiples, dans
les contextes diversifiés où ils opèrent, est fonction
de la diversité et de ladaptabilité des options offertes
par leurs systèmes, au nombre desquelles lespèce cultivée.
Cest pourquoi nous recommandons que la recherche portant sur les nouvelles
espèces se poursuive de façon judicieuse et sélective,
notamment dans les domaines suivants:
- le développement despèces indigènes adaptées
plutôt que despèces exotiques;
- ladjonction despèces dans les secteurs géographiques
où dimportants créneaux de marché demeurent
inexploités (par exemple les régions à eaux froides
ou la Méditerranée;
- la clôture du cycle biologique des espèces déjà
cultivées jusquau stade de la finition sur une échelle
suffisamment développée;
- lélevage despèces piscicoles à respiration
aérienne se prêtant à laquaculture pour des
systèmes à technologie rustique et dont leau est de
médiocre qualité;
- le recours à un éventail plus large despèces,
y compris les mollusques et les crustacés, pour lélevage
en eau douce.
- Il est possible daméliorer la rentabilité économique
de laquaculture en mettant au point de nouveaux produits à partir
des espèces cultivées. Nous recommandons lintensification
de la recherche et du développement portant sur des produits chimiques
et pharmaceutiques de pointe à partir des organismes cultivés,
y compris les poissons et les invertébrés, ainsi que les algues
et les micro-organismes.
- Nous recommandons que des recherches exploratoires adéquates soient
entreprises afin dobtenir un saut quantitatif de productivité
en aquaculture, grâce, entre autres, à lutilisation de
systèmes innovants et de nouvelles espèces, à lélaboration
de nouveaux produits et aux applications de la génétique et
de la biotechnologie
- La pratique de laquaculture sous ses diverses formes nécessite
des qualifications et un professionnalisme de niveau élevé,
soit en raison de son intégration poussée avec dautres
utilisateurs ou de son caractère intensif et industrialisé,
soit, de manière générale, du fait de ses interactions
complexes avec le milieu local. Cest pourquoi nous recommandons que:
- tous les organismes compétents encouragent vigoureusement les
programmes de
- formation des producteurs et des fournisseurs de services dans le domaine
de laquaculture.
- la qualité de la formation soit garantie par le biais de normes
de compétence édictées par le secteur, laccréditation
des cours et le recyclage fréquent des agents de formation eux-mêmes.
- soient efficacement diffusées des informations à lintention
des personnes extérieures au secteur en mesure dinfluer sur
les progrès de laquaculture, comme les décideurs,
les fonctionnaires, les investisseurs, les ingénieurs, les journalistes
et le grand public.
2.3.2 Session thématique 2.2:
La génétique et le développement de
laquaculture
|
Présidence
|
:
|
Rex Dunham et Ksitish Majumdar
|
|
Rapporteurs
|
:
|
Devin Bartley
|
|
Membres
|
:
|
Trygve Gjedrem, M.V. Gupta, E. Hallerman, G. Hulata,
|
|
|
|
Zanjiang Liu, Graham Mair
|
ContexteLe domaine de la génétique est destiné
à jouer un rôle important dans lamélioration de la
productivité et de la durabilité de laquaculture,
grâce à des facteurs tels quun meilleur taux de survie, un
taux de roulement supérieur, une meilleure utilisation des ressources, la
réduction des coûts de production et la protection de
lenvironnement.
Cependant, lapplication de la génétique
à laquaculture est moins avancée que dans dautres
secteurs de la production alimentaire, tels que lélevage et
lagriculture, où des progrès spectaculaires ont
été réalisés. Il faudra, pour accroître
lemploi des méthodes génétiques dans le domaine de
laquaculture, y consacrer des ressources; toutefois, cet investissement se
justifie par les avantages escomptés, à court et à long
termes.
Recommandations
1. Amélioration génétique des
espèces élevées en aquaculture
Il convient de:
- donner une
priorité accrue à lamélioration
génétique des espèces élevées en aquaculture,
en se dotant dobjectifs à court et à long termes ainsi que
dun financement approprié;
- améliorer les
protocoles de domestication et la gestion des stocks de géniteurs dans de
nombreuses alevinières commerciales;
- élaborer des plans de
sélection permettant de retenir une multiplicité de traits, de
combiner des techniques génétiques et les contrôles
génétiques appropriés;
- améliorer la formation
des capacités de manière à mettre en uvre des
programmes damélioration génétique;
- promouvoir les réseaux
dusagers ainsi que les systèmes dinformation/communication de
manière à échanger les savoir-faire et faciliter
laccès aux informations.
2. Conception et promotion de stratégies en vue
dune diffusion équitable des techniques génétique et
des organismes aquatiques génétiquement
améliorés
Il convient de:
- se pencher sur la
question des droits de propriété intellectuelle afin de les
harmoniser avec les critères dinformation du public et de libre
accès à linformation et aux ressources
génétiques;
- mieux contrôler les
mouvements transfrontaliers de matériel génétique, afin de
concilier les mandats contradictoires découlant des conventions
internationales. Des réseaux tels que lINGA et dautres
organismes appropriés sont de nature à promouvoir les mouvements
transfrontaliers de matériel génétique dans le respect des
responsabilités;
- entreprendre de concevoir et
de promouvoir des stratégies équitables de diffusion garantissant
que les améliorations génétiques auront une incidence
positive sur laquaculture, la sécurité alimentaire et les
conditions de vie de subsistance;
- procéder à une
évaluation de lincidence des organismes génétiquement
améliorés et de leur diffusion, en tenant compte des aspects
écologiques, sociaux et économiques.
3. Application des technologies génétiques
à la conservation de la biodiversité aquatique
Il convient de:
- évaluer le
risque présenté par les organismes aquatiques
génétiquement améliorés et linteraction entre
les organismes sauvages et les organismes délevage, sous
langle de lécologie, de la biodiversité et des parties
prenantes;
- recourir aux techniques
génétiques applicables aux populations de manière à
améliorer la connaissance des ressources génétiques
aquatiques, tant naturelles quen contexte délevage, et
à en améliorer la gestion;
- encourager et appuyer de
façon appropriée létablissement de banques de
gènes in situ et ex situ, sous forme vivante, congelée et
moléculaire, et en promouvoir la gestion efficace en vue dune
documentation de la conservation des ressources génétiques et en
vue dune utilisation présente et future, par exemple dans le cadre
de programmes de reconstitution despèces et à titre de
contrôle de programmes délevage sélectifs;
- élaborer des techniques
de stérilisations environnementale et génétique, les
affiner et les mettre en uvre afin de réduire le risque
écologique que peuvent présenter les espèces mises en
culture.
4. Sensibilisation du grand public à propos des
technologies et des principes génétiques
Il convient de:
- normaliser la
terminologie employée dans le domaine de la génétique,
ainsi que des ressources et des technologies génétiques;
- évaluer de façon
précise et objective les avantages et risques liés à
lutilisation de technologies génétiques, en y associant
toutes les parties prenantes et en diffusant largement les résultats de
cette évaluation;
- veiller à ce que les
scientifiques ne négligent aucun effort pour informer de façon
précise la presse écrite et les médias
électroniques, par des communications simples et de compréhension
facile.
2.3.3 Session thématique 2.3:
La gestion de la santé dans le domaine de
laquaculture
|
Présidence
|
:
|
Rohana P. Subasinghe et James F. Turnbull
|
|
Rapporteurs
|
:
|
David Alderman, Mike Hine, Mohammed Shariff, Peter
Walker
|
|
Membres
|
:
|
Victoria Alday de Graindorge, Craig L. Browdy,
|
|
|
|
Cristina Chávez Sánchez, Timothy W. Flegel, Brit
Hjeltnes,
|
|
|
|
Celia Lavilla-Pitogo, Melba B. Reantaso,
|
|
|
|
Kamonporn Tonguthai, Snjezana Zrncic
|
Contexte et problèmes- Il importe que le
secteur privé travaille en collaboration avec les autorités
gouvernementales en matière de gestion de la santé. Un des
participants demande sil a été démontré que
lapplication dune réglementation efficace peut contribuer
à endiguer la propagation des maladies aquatiques. Il lui est
répondu que la réglementation de limportation des
huîtres au Royaume-Uni a empêché efficacement
lintroduction de la Marteilia dans le pays. Dautres exemples
sont cités, comportant lhypothèse de la propagation de
maladies par le biais dimportations illégales, telles que la
Bonamia ostreae en Europe et de la maladie de lhuître
akoya au Japon, ainsi que limportation illégale de
Penaeus mondon aux Philippines et lintroduction ultérieure
du virus de la maladie des taches blanches;
- les besoins des grandes
entreprises industrielles en matière de lutte contre les maladies sont
très différents de ceux des petits élevages de subsistance.
Il est par conséquent très difficile de généraliser
quant à la meilleure manière de lutter contre la propagation
lorsque varie lenvergure des entreprises. Compte tenu des nombreux
facteurs qui affectent laquaculture dans différents pays, chaque
pays doit élaborer ses propres méthodes de lutte, applicables
à ses propres industries;
- les participants soulignent
quil convient de traiter différemment les crevettes et les
poissons, et un exemple est cité à lappui de cette
observation, à savoir que les pléopodes de la crevette peuvent
être utilisés pour le diagnostic de la maladie des taches blanches
par réaction de polymérisation en chaîne;
- la nécessité
dune gestion de la santé et des éléments
pathogènes est également reconnue, parallèlement à
la difficulté, fréquemment rencontrée, de mise en
uvre de bonnes pratiques de gestion. La Thaïlande a pris une
initiative novatrice qui consiste à encourager les éleveurs
à assurer leurs stocks; étant donné que les primes
dassurance sont abaissées pour les éleveurs qui appliquent
de bonnes pratiques de gestion, ces derniers sont encouragés à
veiller sur la santé de leurs stocks. Il convient en outre de se montrer
prudent dans lélaboration de lois sur la protection de la
santé, et de traiter au besoin chaque maladie comme un cas
despèce. Cependant, on souligne que lapplication de
politiques efficaces de lutte aide à se protéger contre des
éléments pathogènes dont nous navons pas
connaissance, en même temps que contre ceux effectivement
visés;
- Les problèmes suivants
sont également identifiés:
- les
pertes économiques sur grande échelle subies par
laquaculture et leur incidence sur des régions comme lAsie et
lAmérique latine;
- lapparition de nouvelles
maladies, lutilisation dantibiotiques, le rejet de déchets,
la pollution par des agents chimiothérapeutiques, et la propagation
à léchelle internationale de maladies à mesure que
sintensifie le commerce mondial;
- le problème du
renforcement des capacités dans les pays en
développement;
- la nécessité de
prendre dûment en compte tous les aspects de la santé des animaux
aquatiques, et pas seulement les éléments
pathogènes;
- le développement de
liens entre lindustrie de laquaculture, les
diagnosticiens et les chercheurs;
- la nécessité de
mettre sur pied des systèmes de dédommagement afin
dencourager la coopération entre lindustrie et les pouvoirs
publics;
- la nécessité
dintervenir concrètement plutôt que de se contenter
didentifier les problèmes, et de privilégier la
prévention plutôt que le traitement;
- la nécessité
dadopter, en matière de gestion de la santé des animaux
aquatiques, une approche basée sur le travail pluridisciplinaire faisant
appel aux scientifiques, aux autorités de réglementation, aux
parties prenantes, aux juristes, etc.;
- lintégration et
lharmonisation de la gestion de la santé à tous les niveaux,
depuis lexploitation délevages jusquà la
commercialisation internationale.
Recommandations
- Il convient
délaborer et dappliquer, aux niveaux national et
régional, des politiques et des cadres réglementaires
appropriés et efficaces régissant lintroduction et le
mouvement danimaux aquatiques vivants, dans le but de réduire les
risques dintroduction, dimplantation et de propagation
despèces animales aquatiques pathogènes. Une attention
particulière devra être accordée, à tous les niveaux,
au renforcement des capacités, à la formation et à
léducation, ainsi quà la diffusion de la gestion de la
santé des animaux aquatiques; il convient de reconnaître
limportance, en matière de santé des animaux aquatiques, des
activités de collecte, de traitement et de diffusion de
linformation, pour la réduction des risques de maladies dans les
systèmes aquatiques; il convient également de mettre sur pied et
dactiver de manière efficace des systèmes nationaux de
signalisation des maladies, ainsi que des bases de données et autres
mécanismes connexes;
- le développement
technologique est un élément essentiel de la lutte -
prévention comprise - contre les maladies animales aquatiques. Il
convient donc de donner une priorité élevée à la
recherche sur la mise au point de méthodes de diagnostic précises
et sensibles, sur les pathologies et limmunologie, les agents
thérapeutiques non nocifs, et les méthodes efficaces de lutte
contre les maladies. À ce propos, il convient daccorder toute
lattention nécessaire aux maladies et aux agents pathogènes
émergents;
- il convient de promouvoir, en
matière de gestion de la santé, une approche systémique
large en privilégiant clairement les avantages que présentent
lutilisation doutils épidémiologiques
appropriés, ainsi que les méthodes de domestication et le maintien
de la biosécurité;
- les gouvernements devront
rechercher des démarches peu coûteuses pour la lutte contre les
maladies, telles que lautoréglementation du secteur privé au
moyen de codes dusage, parallèlement à une harmonisation des
réglementations;
- il est souhaitable que les
organisations comme la FAO contribuent à assurer la disponibilité
de stocks de géniteurs exempts de maladie des taches blanches.
Après le frai, il est possible dutiliser la technique de
réaction de polymérisation en chaîne sur les femelles, afin
de déterminer si la progéniture, maintenue dans des enclos
séparés après le frai, est infestée par la maladie
des taches blanches. Toutefois, il convient dapprécier la
sensibilité de cette technique par rapport à dautres
techniques, en tenant compte des antécédents des stocks et de la
taille de léchantillon;
- les maladies graves telles que
la maladie des taches blanches nécessitent lintervention de groupes
dexperts afin que soient élaborées des stratégies de
lutte à léchelle mondiale. Une méthode
économique est suggérée, à savoir la création
de petits groupes dexperts en maladies des poissons, des crustacés
et des mollusques. De tels groupes constitueraient ainsi un corps dont
émaneraient des opinions spécialisées en matière de
stratégies mondiales de lutte contre les maladies, sur la base de
connaissances scientifiques et en toute indépendance des
considérations propres aux pays ou au secteur privé. Chacun de ces
groupes pourrait se rencontrer une fois par an pendant une période
relativement courte (de trois à cinq jours) afin délaborer
des stratégies mondiales de réduction des maladies, en fixant des
repères pour chacune des étapes de la lutte. Ces groupes
disposeraient également dune vue générale des
problèmes se posant à léchelle mondiale et du savoir
dont on dispose pour les combattre, et pourraient identifier des secteurs de
coopération entre laboratoires de différents pays. Les
recommandations émanant de chacun des groupes pourraient être
diffusées aux diagnosticiens et aux chercheurs en vue de recueillir leurs
commentaires, et les recommandations adoptées par les milieux
intéressés pourraient être adressés aux organisations
mondiales compétentes.
2.3.4 Session thématique 2.4:
Nutrition et alimentation
|
Présidence
|
:
|
M.R. Hasan et Sadasivam Kaushik
|
|
Rapporteurs
|
:
|
Patrick Lavens et Albert Tacon
|
|
Membres
|
:
|
Torbjorn Asgard, Stuart Barlow, Mali Boonyaratpalin,
|
|
|
|
Freddy Ib Santosh Lall, Oyvind Lie, Chawalit
Orachunwong
|
Considérations générales et
problèmes- La nutrition et
lalimentation jouent un rôle central et essentiel dans le
développement durable du secteur de laquaculture;
- la réduction de la
pauvreté est encore aujourdhui un problème majeur dans
différentes parties du monde, et laquaculture est destinée
à jouer dans ce domaine un rôle de plus en plus important. Dans
cette optique, lactivité daquaculture à but lucratif,
basée sur les aliments pour animaux, ne doit pas être
considérée comme contradictoire ou incompatible avec une telle
optique;
- les difficultés
dapprovisionnement ainsi que les coûts dobtention des aliments
pour animaux et des engrais constituent des goulots détranglement
pour la création et lexpansion dactivités
daquaculture de faible envergure;
- lutilisation actuelle
sur grande échelle de ressources piscicoles marines pour la production
industrielle daliments composés pour laquaculture est une
source de préoccupation. Sil est vrai que lon ne
prévoit pas de pénurie de farine de poisson au cours des 25
prochaines années, dans lhypothèse dun taux de
croissance stable de laquaculture, il existe un risque tangible de
pénurie dhuiles despèces marines à court terme,
cest-à-dire cinq à dix ans.
Recommandations
- Il apparaît
nécessaire de mieux comprendre quels sont les éléments
nutritifs nécessaires aux espèces délevage et
dappliquer ces connaissances aux conditions
délevage;
- il convient de mieux
comprendre le système délevage en aquaculture
(élevage extensif, semi-intensif ou intensif; systèmes clos et
systèmes ouverts) ainsi que les volumes potentiels de besoins en
nutriments, les pertes éventuelles dans lenvironnement et den
optimiser la rétention;
- il convient de mieux
comprendre et de mieux suivre la dynamique des flux et des puits de nutriments
dans le cadre des systèmes délevage en étang, et
dévaluer les aliments pour animaux aquatiques de fabrication locale
ou dorigine commerciale dans des conditions délevage en
étangs de petites dimensions;
- il convient
daméliorer lefficience de lutilisation des ressources
en aquaculture, en améliorant lutilisation des
sous-produits/déchets de lagriculture et des pêcheries ainsi
que les matières impropres à la consommation humaine et
dasseoir dans toute la mesure possible les stratégies
dalimentation sur lutilisation dingrédients
alimentaires renouvelables et dont la production peut suivre le rythme de
croissance du secteur;
- il convient de mieux
comprendre les processus de biodisponibilité des nutriments ainsi que
linteraction des ingrédients communément utilisés
pour lalimentation animale;
- il convient de parvenir
à une meilleure compréhension des mécanismes de modulation
de la résistance aux maladies selon les nutriments utilisés et
délaborer des stratégies plus efficaces afin de
réduire la toxicité des nutriments et des autres composés
servant à lalimentation animale;
- il convient
délaborer, pour les stocks de géniteurs, des régimes
alimentaires spécifiques à leur espèce et permettant une
domestication complète ainsi quune optimisation de la
reproductibilité et de la qualité larvaire;
- il convient de parvenir
à une meilleure compréhension des besoins nutritionnels des
larves, de manière à élaborer des régimes
composés appropriés permettant de réduire encore les
besoins en nourriture vivante;
- il convient de promouvoir
lapplication du Code de conduite pour une pêche responsable de la
FAO, par le biais de lignes directrices techniques permettant dencadrer le
développement de laquaculture et, en particulier, les normes
concernant les bonnes pratiques de fabrication daliments pour
laquaculture et de bonne gestion des aliments au niveau des
exploitations;
- il convient daccorder la
reconnaissance voulue à limportance des problèmes
liés à la sécurité des aliments pour animaux et
à lalimentation humaine, quel que soit le système de
culture, ainsi que les préoccupations croissantes des consommateurs; il
faut également que lon puisse remonter la filière des
matières et des méthodes employées pour la production
daliments pour animaux;
- il convient de prendre en
considération les conséquences du régime alimentaire sur la
qualité du produit, ainsi que les caractéristiques nutritionnelles
positives du produit fini sous langle de la nutrition humaine (à
savoir, les acides gras omega-3, liode, le sélénium, le
zinc, le calcium, le phosphore, et les vitamines A et D.
2.3.5 Session thématique 2.5:
Les améliorations, y compris les pêcheries fondées sur
lélevage
|
Présidence
|
:
|
Kai Lorenzen et Deep B. Swar
|
|
Rapporteurs
|
:
|
Upali S. Amarasinghe et James M. Kapetsky
|
|
Membres
|
:
|
Devin M. Bartley, Martin Bilio, Sena S. de Silva,
|
|
|
|
Caroline J. Garaway, Wolf, D. Harmann,
|
|
|
|
Jacques Moreau, V.V. Sugunan
|
Contexte et problèmes- Les
améliorations sont des interventions dans le cycle
biologique/délevage des ressources aquatiques du patrimoine commun.
Les technologies damélioration comprennent les pêcheries
fondées sur lélevage/la mariculture extensive, les
modifications de lhabitat, la fécondation, lalimentation et
lélimination des prédateurs ou des concurrents;
- les pêcheries
améliorées utilisent une faible quantité daliments
pour animaux et dénergie, et permettent souvent dobtenir un
rendement très élevé des intrants en travail et en capital.
De la sorte, les couches de population à faible revenu peuvent
bénéficier de ces améliorations;
- les pêcheries
améliorées jouent un rôle important dans la création
de nourriture, de revenus et dun ensemble élargi davantages
à partir de ressources aquatiques sous-utilisées, nouvelles ou en
état de dégradation. À lheure actuelle, on estime
quelles produisent un rendement dau moins 2 millions de tonnes par
an, principalement en eau douce, où lon porte à leur actif
environ 20 pour cent des captures, ou 10 pour cent du total combiné des
captures et de lélevage. Les améliorations portant sur le
domaine marin en sont encore au stade expérimental, bien que certaines
dentre elles aient déjà progressé jusquà
celui de la production commerciale. Lorsquelles sont bien
gérées, les améliorations peuvent conduire à des
augmentations substantielles de la production, comme le démontrent, entre
autres, les réservoirs chinois ou les améliorations
apportées à la pétoncle japonaise. Tout un éventail
daméliorations sur petite échelle ont été
amorcées de façon durable par les populations rurales des pays en
développement, et sintègrent généralement
à un mode de subsistance complexe;
- les initiatives en
matière damélioration des pêcheries sont de nature
à favoriser lévolution institutionnelle, de même
quune gestion plus active des ressources aquatiques, avec comme
résultat une amélioration marquée de la productivité
et de la conservation, ainsi quune gamme élargie davantages
au plan social;
- les améliorations
peuvent contribuer à maintenir labondance de la population, la
structure communautaire et le bon fonctionnement de
lécosystème face à une exploitation très
intensive et/ou à une détérioration de
lenvironnement;
- les interactions
écologiques et génétiques entre les stocks
améliorés et les stocks sauvages peuvent entraîner des
conséquences négatives pour le milieu naturel, notamment dans les
cas où interviennent des espèces introduites;
- il est souvent arrivé
que des améliorations ne produisent pas leur plein potentiel en raison du
fait que lon navait pas suffisamment tenu compte des exigences
spécifiques en matière institutionnelle, de gestion et de
recherche liées à deux caractéristiques essentielles. En
premier lieu, les améliorations constituent des investissements dans le
domaine des ressources du patrimoine commun, si bien que leur maintien dans le
temps est tributaire de mécanismes institutionnels qui permettent
den réglementer lutilisation et de canaliser les avantages
vers les parties qui en supportent les coûts. En second lieu, les
interventions technologiques sont limitées à certains aspects du
cycle des stocks, et les résultats sont très directement
influencés par des conditions naturelles qui échappent aux
pratiques de gestion. Pour être efficaces, les interventions en
matière de gestion doivent donc être adaptées aux conditions
locales, qui interdisent parfois tout simplement la réussite de
lamélioration. Étant donné que lon ne saurait
trop compter sur les expériences en station ou sur les
expériences pilotes pour générer des informations sur ces
questions, il est essentiel danalyser les améliorations
opérationnelles et, lorsque cest possible, de les soumettre
à des expériences;
- les autorités
gouvernementales et les organisations supranationales ont un rôle de
premier plan à jouer pour ce qui est de faciliter les initiatives
damélioration des pêcheries, par le biais de
mécanismes institutionnels incitatifs, dun soutien efficace
à la recherche ainsi que par la gestion des incidences écologiques
et des autres effets extérieurs affectant les améliorations ou qui
en sont la conséquence. Ces autorités doivent, en particulier,
créer les conditions permettant aux utilisateurs des ressources
dappuyer activement les améliorations et den assumer la
responsabilité au plan de la gestion;
- les autorités
gouvernementales, par leur appui, doivent sefforcer dobtenir un bon
équilibre entre lencouragement des initiatives et
lencadrement des incidences écologiques affectant les
améliorations ou qui en sont la conséquence;
- il est indispensable
délaborer des mécanismes institutionnels visant à
gérer les ressources aquatiques du patrimoine commun et à
maintenir le flux des investissements dans ce domaine. En règle
générale, la cogestion occupe dans ces initiatives une place
importante et les organisations dutilisateurs jouent un rôle
déterminant, souvent facilité par divers groupes
dintérêt.
Recommandations
1. Les approches en matière de gestion et de
développement
- il convient que la
participation des autorités gouvernementales, y compris sous forme de
recherche, de planification et de mise en uvre, soit guidée par les
principes de la participation et de lhabilitation des utilisateurs des
ressources;
- la gestion et le soutien des
politiques tournées vers les améliorations doivent sappuyer
sur une approche de systèmes de production qui intègrent les
analyses des mécanismes institutionnels, lécologie, la
technologie, la commercialisation et les aspects
socio-économiques;
- il conviendra
détablir des systèmes dinformation et de communication
de manière à faciliter la gestion et le développement,
ainsi que la coopération régionale et
interrégionale;
- il est souhaitable que les
gouvernements et les organisations supranationales appuient ces initiatives au
moyen danalyses comparatives et quils favorisent un apprentissage
évolutif basé sur lexpérience;
- il conviendra
dintégrer les progrès réalisés en
matière damélioration dans la planification
intéressant les bassins versants;
- lélaboration des
projets damélioration devra se conformer aux codes internationaux
dusage en matière de conservation et dutilisation durables de
la diversité biologique, dans le respect des conditions locales. Ces
codes mettent au premier plan lévaluation de limpact sur le
milieu naturel, lutilisation responsable des espèces introduites et
la gestion des ressources génétiques.
2. Recherche
Il convient de:
- comprendre les
interactions entre les facteurs techniques et les facteurs institutionnels dans
la détermination des résultats des améliorations, et de
poursuivre lélaboration dapproches basées sur
lapprentissage évolutif, de manière à résoudre
les incertitudes de façon constructive;
- élucider la dynamique
biologique, écologique et génétique des
améliorations et mettre au point des méthodes appropriées
dévaluation des modalités de gestion
technologiques;
- entreprendre une
évaluation globale et quantitative des impacts environnementaux et des
risques que présentent les améliorations relativement aux bassins
versants considérés comme des ensembles;
- envisager et évaluer
une large gamme daméliorations et de ressources locales, et
élaborer de nouvelles technologies damélioration.
3. Perspectives concernant la coopération
régionale
- La
coopération régionale pourra largement bénéficier
dune approche plus dynamique à légard des
études comparatives à léchelle régionale, y
compris lidentification des perspectives les plus prometteuses en
matière dapprentissage et de conception de programmes de recueil et
danalyse des données spécifiquement destinés à
tirer parti de ces perspectives. Cela suppose des initiatives telles
que:
- la
formation et le renforcement des capacités en vue dappliquer des
méthodes appropriées danalyse institutionnelle et technique,
par exemple lanalyse institutionnelle, la modélisation des
populations et la modélisation empirique, et le SIG;
- la collecte et la diffusion
des données à léchelle régionale, au moyen de
méthodes agréées et normalisées;
- lanalyse des
données et la tenue dateliers au niveau régional, afin
didentifier les conditions propices aux améliorations, à
ladoption de politiques appropriées et aux interventions en
matière de gestion.
2.3.6 Session thématique 2.6:
Lapproche systémique en matière
daquaculture
|
Présidence
|
:
|
Claude Boyd et Michael Phillips
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Rapporteurs
|
:
|
Helen Dixon, Daniel Fegan et Glenn Hurry
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Membres
|
:
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Craig Borwdy, Peter Edwards, Haydar Hasan
al-Sahtout,
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|
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Erik Hempel, Miao Weimin, Rafael Rafael, Peter
Rogers,
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|
Marco Saroglia, Rohana Subasinghe, Siri Tookwinas, J.A.J.
Verreth
|
Contexte
- Il est admis que lapproche basée sur les systèmes multidisciplinaires
pour ce qui est de laquaculture et de sa gestion recèle un potentiel
considérable. Lapproche systémique applicable à
laquaculture comporte la démarche suivante:
- énoncer le problème;
- identifier le système;
- classer et décrire les frontières du système et
les facteurs critiques;
- analyser le problème;
- proposer des solutions aux problèmes en fonction dune
compréhension systémique;
- mettre la solution à lépreuve;
- mettre en uvre et diffuser les solutions aux problèmes.
- On trouve un grand nombre dexemples différents dapproches
systémiques; au cours de la conférence, les participants en
ont décrit quelques-unes:
- appliquer lapproche systémique à la recherche et
à la vulgarisation intéressant les petites exploitations;
- élaborer et instaurer des pratiques de gestion optimale;
- améliorer la rentabilité des exploitations daquaculture;
- identifier les responsabilités institutionnelles à lappui
dune prise de décision efficace au niveau de la réglementation/planification.
Recommandations
- Les codes de
conduite et les codes dusage émanant du secteur privé
présentent un potentiel considérable. Cependant, lors de leur
élaboration et leur mise en uvre, on devra tout
particulièrement veiller aux aspects suivants:
- problèmes
liés à la mise en uvre et appui pertinent;
- les mesures permettant une
amélioration continue de manière à prendre en compte les
nouvelles informations et les nouvelles technologies;
- le rôle décisif
joué par les éleveurs pour lélaboration et la mise en
uvre;
- les mécanismes de
réglementation.
- Il conviendra:
délaborer et dévaluer les indicateurs pertinents
contribuant à mieux comprendre les composantes techniques,
écologiques, sociales et autres de laquaculture et den
améliorer la gestion. Le recours au modèle de
lempreinte écologique en tant quindicateur de
durabilité a été analysé, on a suggéré
de mettre au point des outils plus efficaces pour la fourniture
dindicateurs de lefficacité de lutilisation des
ressources;
- de diffuser des exemples
concrets dutilisation de lapproche systémique, et
dincorporer aux programmes déducation et de formation
lapproche basée sur le système didentification et de
solution des problèmes. Il faudra également accorder une place
importante aux échanges dexpérience et à
lutilisation de lapproche systémique en matière
déducation, de formation, de recherche et de
développement;
- de promouvoir lapproche
systémique en matière daquaculture;
- de mettre en relief
lapproche systémique afin daméliorer la recherche et
la gestion en matière daquaculture;
- daméliorer les
outils disponibles et délaborer des indicateurs permettant
dévaluer les interactions techniques, écologiques, sociales
et économiques.
2.4 Session thématique 3: Les
produits aquacoles: qualité, sécurité sanitaire,
commercialisation et commerce extérieur
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Présidence
|
:
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Helga Josupeit et Audun Lem
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Rapporteurs
|
:
|
Audun Lem
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Membres
|
:
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Eric Hempel, Nik Mustafa Raja, Alan Reilly, S.
Subasinghe,
|
|
|
|
Srilak Suwanrangsi
|
Recommandations- Afin den
assurer la viabilité et la durabilité à long terme, le
développement de laquaculture commerciale doit être
déterminé par le marché, compte tenu des exigences des
consommateurs;
- il convient de
libéraliser davantage le commerce des produits de laquaculture, y
compris par lélimination des barrières et des facteurs de
distorsion des échanges, tels que les droits, les contingentements et les
barrières non tarifaires, conformément aux principes, aux droits
et aux obligations énoncés dans lAccord de lOMC et
dans les autres accords internationaux;
- il convient de favoriser la
création de systèmes de commercialisation efficaces, au sein
desquels les prix et les coûts soient déterminés par
loffre et la demande, de manière à garantir
lefficacité et la durabilité économiques. On devra
recourir à des mesures économiques incitatives et dissuasives en
vue de rectifier les causes de dysfonctionnement du marché et
lutilisation non durable des ressources;
- il conviendra
dharmoniser les normes applicables au commerce international de
laquaculture, en conformité des dispositions pertinentes
internationalement reconnues. À léchelon national, il
conviendra de mettre en place des systèmes de gestion de la
sécurité sanitaire comprenant notamment les bonnes pratiques
agricoles (BPA) et les bonnes pratiques de fabrication (BPF), afin
dassurer la production, la distribution et la vente de produits de
laquaculture propres à la consommation humaine;
- il conviendra de favoriser la
collecte, lanalyse et la diffusion dinformations pertinentes de
manière à permettre aux producteurs et aux opérateurs du
secteur de prendre des décisions en connaissance de cause et
dobtenir la confiance des consommateurs en ce qui concerne la
sécurité sanitaire des produits de laquaculture;
- les mesures régissant
le commerce du poisson dans le but de protéger la vie ou la santé
des êtres humains ou des animaux, les intérêts des
consommateurs et le milieu naturel, ne devront pas être discriminatoires
et devront respecter les règles internationalement
agréées;
- à chaque étape
de la chaîne de commercialisation, le secteur de laquaculture doit
assumer la responsabilité principale de la production et de la
distribution de produits et de sous-produits sains de laquaculture, en
prenant dûment en compte le principe du pollueur-payeur;
- les systèmes de
production doivent permettre de remonter la filière des
ingrédients des produits, y compris linformation concernant le
conditionnement, le traitement, la collecte, les conditions
délevage et la qualité de leau, le stock
daquaculture, ainsi que les programmes liés aux aliments de
lélevage et à la santé;
- létiquetage des
produits de laquaculture devra être conforme aux recommandations et
aux codes dusage répondant aux critères internationaux
établis par lOMC et le Codex Alimentarius;
- les étiquettes
concernant les aliments délevage devront contenir des informations
exhaustives concernant les additifs, les stimulants de croissance et tous les
autres ingrédients, y compris lutilisation éventuelle
dorganismes génétiquement modifiés;
- il conviendra de
procéder à une analyse de la sécurité sanitaire en
sappuyant sur lanalyse du risque et sur lapproche de
précaution avant que ne soit approuvée lintroduction sur le
marché, y compris pour les produits provenant de la biotechnologie
moderne;
- il conviendra
dencourager la coopération internationale et interrégionale
dans le domaine de la sécurité sanitaire, de la qualité et
du commerce des produits de laquaculture;
- il conviendra
dencourager les démarches alternatives concernant le marché,
telles que le commerce équitable et lélevage biologique, au
niveau national comme au niveau international.
2.5 Session thématique 5: Le
développement de laquaculture: financement et soutien
institutionnel
|
Présidence
|
:
|
Cornelia Nauen et Ronald Zweig
|
|
Rapporteurs
|
:
|
Richard Fuchs et Barney Smith
|
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Membres
|
:
|
Kirsten Bjoru, Simon Bland, Jeanineke
Dahl-Kristensen,
|
|
|
|
Lennox Hinds, A.N. Jayasekara, Jia Jiansan,
|
|
|
|
Hassanai Kongkeo, Alessandro Piccioli, Malcolm
Sarmiento
|
- Le financement
provenant du secteur privé apporte une contribution majeure au
développement de laquaculture, tandis que le financement par le
secteur public joue un rôle important, en occupant notamment des
créneaux de renforcement de capacité et de développement
institutionnel;
- deux secteurs ont
été identifiés comme nécessitant une attention
particulière: la recherche appliquée et laccès des
éleveurs aux connaissances;
- laide internationale au
développement est de plus en plus canalisée, aujourdhui,
vers latténuation de la pauvreté et la prise en compte de la
nécessité dadhérer aux principes fondamentaux de
justice sociale, notamment en ce qui a trait à la parité
hommes-femmes, à la durabilité de lenvironnement, à
la faisabilité technique, à la viabilité économique
et à la bonne gouvernance;
- il est important
dévaluer le niveau de risque lorsque lon appuie des
initiatives visant à éliminer la pauvreté;
- le lancement dune
multiplicité de projets alourdit le coût de laide au
développement et représente une ponction considérable sur
les ressources nationales. Ladoption dune approche programmatique
incite les donateurs à coopérer et à collaborer plus
efficacement entre eux. Il faut viser à ce que cette collaboration se
produise dans des cadres larges et complets, doù la
nécessité, pour les donateurs, dadopter des approches et des
procédures apportant davantage de cohésion.