No.4  novembre 2006  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

Dossiers spéciaux

Annexe Statistique

Terminologie

Dossier sur la situation mondiale de l'offre
et de la demande de céréales

La situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales se resserre encore davantage

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Les prévisions de la FAO concernant la production céréalière de 2006 ont de nouveau été revues à la baisse depuis le précédent rapport, perdant près de 19 millions de tonnes pour passer à 1 994 millions de tonnes (y compris le riz en équivalent usiné), ce qui marquerait un recul de 2,7 pour cent par rapport au volume de 2005. Le fléchissement de la production céréalière cette année coïncide avec une croissance attendue de l'utilisation totale de céréales; selon les prévisions actuelles, l'utilisation serait supérieure à la production de 3,3 pour cent. La dernière fois que l'utilisation totale de céréales a dépassé la production mondiale dans cette même proportion remonte à 2003/04; toutefois, à cette époque, le niveau des stocks mondiaux se situait à quelque 15 millions de tonnes de plus que le niveau d'ouverture de cette campagne. Le resserrement de la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales a entraîné un net raffermissement des prix de toutes les céréales, d'où une augmentation du coût des importations céréalières. La facture totale des importations céréalières des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV), en tant que groupe, devrait s'alourdir de 15 pour cent en 2006/07, alors que leurs importations totales ne sont pas en augmentation par rapport à la campagne précédente. Ces prix élevés favorisent par ailleurs une expansion des semis pour 2007. S'agissant du blé, les premières indications laissent entrevoir des augmentations des semis d'hiver dans l'hémisphère Nord, tandis que les perspectives concernant la plupart des autres céréales devant être mises en terre l'année prochaine, en particulier le maïs, sont analogues. En dépit de ces perspectives favorables concernant les récoltes de 2007, les disponibilités à court terme devraient rester tendues, avec des prix toujours élevés et fluctuants.

Perspectives favorables pour les céréales de 2007, en particulier le blé

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Les perspectives préliminaires pour les céréales d'hiver de 2007 (principalement blé et orge) qui sont déjà en terre dans l'hémisphère Nord sont dans l'ensemble bonnes. Aux États-Unis, les semis de blé d'hiver étaient pratiquement terminés à la mi-novembre, dans des conditions météorologiques propices, et les estimations provisoires indiquent une progression de 5 pour cent de la superficie. En Europe, les conditions ont été généralement favorables aux semis et à l'établissement des cultures dans la plupart de l'UE et les estimations provisoires laissent entrevoir une augmentation de 1 pour cent de la superficie totale sous blé. Plus à l'est de la région, les conditions de semis (réserves d'humidité et température) dans les pays de la CEI ont été nettement meilleures cette année. Selon les estimations, la superficie ensemencée en Fédération de Russie serait analogue à celle de l'année précédente, voire en légère hausse, tandis qu'elle aurait fortement progressé en Ukraine après le niveau réduit de l'an dernier. En Asie, la superficie sous blé d'hiver en Chine serait la même que l'an dernier. Le temps sec qui a régné dans le nord et l'est du pays a gêné la germination et établissement, mais selon les rapports, l'humidité des sols dans le sud est adéquate. Les semis de blé en Inde progressent de manière satisfaisante et la superficie devrait augmenter en réponse aux mesures d'incitation prises par le gouvernement pour encourager la production de blé. En Afrique du Nord, les semis de blé bénéficient d'un temps généralement propice.

Les semis de céréales secondaires de la première campagne de 2007 sont déjà en cours dans certains pays de l'hémisphère Sud. En Amérique du Sud, les pluies bénéfiques tombées récemment ont permis aux semis de céréales secondaires de progresser, alors qu'ils avaient été retardés précédemment par le manque d'humidité des sols; selon les premières indications, la superficie ensemencée totale devrait être en légère augmentation dans la région. En Argentine, les estimations officielles établissent provisoirement la superficie sous maïs en nette augmentation par rapport à l'an dernier. En Afrique australe, la campagne de semis est bien avancée en de nombreux endroits du sud et du centre, où des précipitations bénéfiques sont déjà tombées, mais elle est retardée en certains endroits qui restent secs, en particulier dans le nord. La superficie consacrée au maïs en Afrique du Sud devrait se redresser nettement par rapport au niveau réduit de l'an dernier.

Les perspectives concernant le riz de la première campagne de 2007, qui est actuellement planté dans l'hémisphère Sud, sont assez contrastées. La récolte s'annonce mauvaise en Australie, en Indonésie et aux Philippines, où la sécheresse ou un temps très sec persistent, tandis que les perspectives se sont quelque peu améliorées en Amérique du Sud grâce à l'arrivée de pluies bénéfiques.

Tableau 1. Production céréalière1
( en millions de tonnes)

 

2005
Estimations

2006
Prévisions

Variation de
2005
à 2006 (%)

Asie

891.1

901.3

1.2

Extrême-Orient

790.4

799.4

1.1

Proche-Orient en Asie

72.5

71.7

-1.0

Pays asiatiques de la CEI

28.0

30.1

7.4

Afrique

132.3

137.0

3.6

Afrique du Nord

31.3

35.7

14.1

Afrique de l'Ouest

45.6

47.7

4.6

Afrique centrale

3.3

3.4

1.3

Afrique de l'Est

29.1

29.5

1.6

Afrique australe

23.0

20.8

-9.9

Amérique centrale et Caraïbes

34.8

37.6

8.1

Amérique du Sud

109.4

107.1

-2.1

Amérique du Nord

416.5

390.7

-6.2

Europe

423.9

401.2

-5.4

UE 25

259.8

249.7

-3.9

Pays européens de la CEI

122.3

115.3

-5.7

Océanie

40.7

18.9

-53.5

Monde

2 048.7

1 993.9

-2.7

Pays en développement

1 116.0

1 135.1

1.7

Pays développés

932.7

858.7

-7.9

- Blé

624.5

591.8

-5.2

- Céréales secondaires

1 002.3

981.2

-2.1

- Riz (usiné)

421.9

420.9

-0.2


1 Y compris le riz usiné.
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Nouvelle révision à la baisse des prévisions de production 2006 concernant le blé, les céréales secondaires et le riz

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Le nouvel abaissement des prévisions concernant la production céréalière mondiale de 2006 depuis le dernier rapport d'octobre s'explique par la révision à la baisse des chiffres pour le blé, les céréales secondaires et le riz. À la mi-novembre, alors que les récoltes de blé de la campagne principale sont déjà terminées dans l'hémisphère Nord et qu'elles touchent à leur fin dans l'hémisphère Sud, les prévisions de la FAO concernant la production mondiale de 2006 s'établissent à 591,8 millions de tonnes, soit près de 33 millions de tonnes (5,2 pour cent) de moins qu'en 2005 et au-dessous de la moyenne des cinq dernières années. Cette dernière révision tient principalement à des prévisions plus basses en ce qui concerne les récoltes actuellement rentrées dans l'hémisphère Sud. En Australie, les perspectives se sont encore dégradées du fait de la grave sécheresse et selon les prévisions, le volume final atteindrait tout juste 44 pour cent de la moyenne des cinq dernières années. En Amérique du Sud, la vague de sécheresse qui a sévi en Argentine a réduit le potentiel de rendement du blé, et même si l'on escompte encore une récolte supérieure à celle de l'an dernier , dont le niveau était faible, l'amélioration ne sera pas aussi importante que prévu.

Les prévisions de la FAO concernant la production mondiale de céréales secondaires de 2006 ont été revues à la baisse depuis le précédent rapport, passant à 981,2 millions de tonnes, ce qui marquerait un recul de 2,1 pour cent par rapport à l'an dernier mais est supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Cette dernière révision tient principalement à l'abaissement des prévisions concernant la production de maïs aux États-Unis, où les derniers stades de la récolte ont fait apparaître des rendements plus faibles que prévu en certains endroits. Les chiffres pour certains pays européens, où la récolte de maïs était encore en cours, et pour l'Australie, où les céréales secondaires d'hiver ont été ravagées par une grave sécheresse, ont aussi été considérablement revus à la baisse.

Les perspectives concernant la production mondiale de riz de 2006 se sont elles aussi encore dégradées depuis le dernier rapport, la situation s'annonçant moins bonne que prévu dans certains pays d'Asie, notamment en Chine et en Inde, qui sont les plus gros producteurs et où les cultures ont été compromises par la sécheresse en certains endroits. D'après les dernières données, la FAO prévoit que la production mondiale de riz de 2006 s'établira à 420,9 millions de tonnes (en équivalent usiné), soit 3,2 millions de tonnes de moins que ce qui était escompté et légèrement moins qu'en 2005. Ces derniers chiffres signifient que, au lieu de la légère augmentation attendue précédemment, la production mondiale de 2006 passera au-dessous du niveau enregistré l'année précédente. La dégradation des perspectives a été particulièrement marquée dans le cas de l'Inde, même s'il reste encore de nombreuses incertitudes.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire
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La consommation alimentaire et la production d'éthanol stimulent l'utilisation céréalière en 2006/07

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Les prévisions établissent actuellement l'utilisation céréalière mondiale de 2006/07 à 2 060 millions de tonnes, niveau en légère baisse par rapport à octobre et en hausse de 1 pour cent par rapport au record atteint la campagne précédente. L'essentiel de l'augmentation de l'utilisation céréalière totale est due à la consommation alimentaire et aux usages industriels, tandis les quantités destinées à l'alimentation animale stagneront probablement.
Au niveau mondial, la progression de la consommation de céréales alimentaires devrait continuer de correspondre dans une large mesure à la croissance démographique prévue; de ce fait, la consommation mondiale de céréales par habitant devrait rester en gros inchangée, à savoir 153 kg environ. En Afrique, où la situation des disponibilités céréalières donne des signes d'amélioration par rapport à la campagne précédente, la consommation de céréales alimentaires par habitant devrait augmenter de près de 2 kg, passant à 155 kg.
Toutefois, il est probable que cette progression sera plus marquée en Afrique du Nord, où plusieurs pays ont engrangé des récoltes céréalières exceptionnelles cette année.
Le secteur de la transformation industrielle de céréales devrait encore progresser cette campagne. L'expansion rapide de la production d'éthanol à base de maïs aux États-Unis est le principal facteur de croissance de l'utilisation industrielle. Au début de la décennie, le volume de maïs utilisé dans la production d'éthanol aux États-Unis atteignait à peine 6 pour cent de la production intérieure, alors qu'il va désormais bientôt s'élever à 20 pour cent (55 millions de tonnes environ), pourcentage pratiquement identique à celui des exportations américaines prévues en 2006/07. En revanche, l'utilisation mondiale de céréales fourragères atteindrait, selon les prévisions, 743 millions de tonnes, ce qui représente un recul de 4 millions de tonnes par rapport aux estimations de la campagne précédente. Le ralentissement de l'utilisation fourragère devrait toucher pour l'essentiel les pays développés, en particulier les États-Unis où, en dépit du recul de la production céréalière intérieure, les exportations devraient encore progresser, ce qui entraînera une nouvelle contraction des disponibilités.

Tableau 2. Données de base sur la situation céréalière
( en millions de tonnes)

  2004/05 2005/06 2006/07 Variation de
2005/06 à 2006/07
(%)
PRODUCTION 1 2 074.1 2 048.7 1 993.9 -2.7
Blé632.0624.5591.8-5.2
Céréales secondaires1 035.21 002.3981.2-2.1
Riz (usiné)406.9421.9420.9-0.2
DISPONIBILITÉS 2 2 489.8 2 516.4 2 462.9 -2.1
Blé792.7800.0766.5-4.2
Céréales secondaires1 184.81 195.31 170.2-2.1
Riz512.4521.1526.21.0
UTILISATION 2 023.8 2 038.3 2 060.0 1.1
Blé618.8623.2621.7-0.2
Céréales secondaires991.2998.71 017.41.9
Riz413.8416.4420.81.1
Consommation humaine de
céréales par habitant
(kg par an)
152.9 153.2 153.3 0.1
COMMERCE 3 245.3 245.0 243.8 -0.5
Blé110.8110.1110.0-0.1
Céréales secondaires104.8106.4105.0-1.3
Riz29.828.628.91.1
STOCKS DE CLÔTURE 4 467.7 469.0 402.9 -14.1
Blé175.5174.7147.0-15.8
- Principaux exportateurs555.058.034.5-40.6
Céréales secondaires193.0189.0151.2-20.0
- Principaux exportateurs593.890.253.5-40.7
Riz99.2105.3104.7-0.6
- Principaux exportateurs518.922.722.1-2.5
Pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) 5
Production céréalière 1 818.9 857.5 875.4 2.1
non compris la Chine et
l'Inde
273.9290.6300.83.5
Utilisation 907.4 1 084.6 1 106.6 2.0
Consommation humaine645.3655.3664.61.4
non compris la Chine et
l'Inde
265.5271.5278.12.4
Consommation humaine de
céréales par habitant (kg par
an)
158.1158.3158.20.0
non compris la Chine et
l'Inde
155.0158.5159.30.5
Fourrage161.9163.1165.81.7
non compris la Chine et
l'Inde
42.545.045.30.8
Stocks de clôture 4 227.1 231.2 236.3 2.2
non compris la Chine et
l'Inde
48.452.852.4-0.8

1Les données se rapportent à l'année civile, première année mentionnée.
2Production plus stocks d'ouverture.
3Pour le blé et les céréales secondaires, les chiffres se rapportent aux exportations de la campagne
commerciale juillet/juin. Pour le riz, les chiffres se rapportent aux exportations pendant la deuxième année (année civile) mentionnée.
4Ne correspond pas exactement à la différence entre disponibilités et utilisation, les campagnes commerciales
couvrant des périodes différentes selon les pays.
5Pour la définition voir la terminologie dans la couverture arrière.

Les stocks mondiaux de blé sont à leur plus bas niveau depuis 1981

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La baisse de la production céréalière mondiale et la progression de l'utilisation devraient entraîner une nouvelle érosion du niveau des stocks mondiaux de céréales. Compte tenu des dernières estimations, les prévisions de la FAO établissent les stocks céréaliers mondiaux à la fin des campagnes se terminant en 2007 à 403 millions de tonnes, soit une baisse de 19 millions de tonnes par rapport aux prévisions précédentes et un recul de 66 millions de tonnes (soit 14 pour cent) par rapport à leur niveau d'ouverture. Ainsi, le rapport stocks mondiaux-utilisation se situera probablement à tout juste un peu plus de 19 pour cent, soit le plus bas niveau jamais enregistré.

L'insuffisance de la production constatée cette année en de nombreux endroits du monde devrait amener à prélever largement sur les réserves mondiales de blé, qui tomberaient à leur plus bas niveau depuis le début des années 80. Selon les prévisions actuelles, les stocks mondiaux de blé pour les campagnes agricoles s'achevant en 2007 devraient tomber à 147 millions de tonnes environ, soit près de 28 millions de tonnes (16 pour cent) de moins que leur niveau d'ouverture. Ainsi, et en dépit du ralentissement prévu de la croissance de l'utilisation, le rapport stocks mondiaux-utilisation devrait être d'environ 23 pour cent pour le blé, soit une baisse de 5 pour cent par rapport à la campagne précédente et le rapport le plus bas depuis au moins 30 ans.

S'agissant des céréales secondaires, les stocks mondiaux de report devraient s'élever à 151 millions de tonnes, en recul de 38 millions de tonnes (20 pour cent) par rapport à leur niveau d'ouverture. Ces chiffres représentent un recul de 11 millions de tonnes par rapport aux rapports précédents et tiennent compte ce mois-ci de la révision à la baisse, pratiquement dans la même proportion, des estimations concernant la production mondiale. Le fort recul des stocks mondiaux de céréales secondaires par rapport à la campagne précédente tient à la diminution des stocks de report de toutes les principales céréales secondaires, en premier lieu ceux de maïs, qui ont perdu 27 millions de tonnes, et d'orge, qui ont perdu 7 millions de tonnes.

Il est désormais prévu qu'à la fin des campagnes commerciales 2006/07, les réserves mondiales de riz s'établiront à moins de 105 millions de tonnes, en légère baisse par rapport à leur niveau d'ouverture, alors que l'on s'attendait précédemment à une reconstitution des stocks. Ce revirement s'explique principalement par la dégradation des perspectives de récolte dans plusieurs grands pays producteurs, qui seront ainsi contraints de puiser dans leurs réserves pour couvrir la consommation intérieure et, dans le cas des exportateurs, la demande d'exportation.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire


Perspectives de récoltes et situation alimentaire

Les échanges mondiaux de céréales reculent en 2006/07

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Sans changement par rapport aux prévisions précédentes, les échanges mondiaux de céréales en 2006/07 devraient atteindre 244 millions de tonnes, soit 1 million de tonne de moins que le record de 2005/06. Ce recul tient principalement à la réduction des importations d'un certain nombre de pays en développement, due pour l'essentiel aux bonnes récoltes qu'ils ont rentrées.

Le commerce mondial de blé en 2006/07 devrait atteindre 110 millions de tonnes, chiffre inchangé par rapport à la campagne précédente et en légère baisse par rapport aux
dernières prévisions d'octobre. Les prévisions à la baisse de ce mois-ci reflètent essentiellement les nouvelles réductions des importations commerciales de plusieurs pays.
Alors que certains grands importateurs nets de blé ont rentré des récoltes généralement bonnes, d'où de moindres besoins d'importation pour cette campagne, plusieurs pays ont enregistré une hausse des prix du blé qui semble avoir ralenti leurs achats sur les marchés internationaux. Malgré la baisse des importations de nombreux pays, les échanges mondiaux de 2006/07 tiendraient encore la deuxième place en volume, avec tout juste 1 million de tonnes de moins que le record de 2004/05. Cette situation s'explique par la soudaine augmentation des importations de blé d'une poignée de pays, plus particulièrement le Brésil et l'Inde, sans laquelle le commerce mondial aurait autrement plongé.
L'importation attendue de grandes quantités par l'Inde et le Brésil constitue l'une des caractéristiques émergentes des échanges de cette campagne, l'autre étant la contraction des disponibilités due aux récoltes réduites enregistrées dans plusieurs pays exportateurs de blé. Exception faite de l'Australie, les livraisons des cinq principaux exportateurs devraient rester proches du volume de la campagne précédente, voire augmenter, mais cela se fera au prix de prélèvements importants sur leurs réserves. La plupart des exportateurs ont rentré des récoltes réduites cette campagne, ce qui devrait peser lourdement sur leur potentiel d'exportation.
En Ukraine, le gouvernement a introduit récemment des licences d'exportation et des contingents pour le blé (400 000 tonnes de blé) pour le reste de l'année.

Selon les prévisions, le commerce international de céréales secondaires, toutes catégories confondues, en 2006/07 (juillet/juin) s'élèverait à 105 millions de tonnes, soit près d'un million de tonnes de moins que pour la campagne précédente. De légers reculs dans plusieurs pays d'Afrique et d'Asie contribuent en majeure partie à la diminution des échanges mondiaux qui est attendue, tandis qu'un relèvement des importations est prévu dans un certain nombre de pays d'Amérique du Nord et du Sud.

Les importations totales des pays d'Asie devraient atteindre, selon les prévisions, 57 millions de tonnes, en léger recul par rapport à la campagne précédente. La diminution des importations d'orge de l'Arabie saoudite explique principalement cette baisse attendue.
En Afrique, les importations totales devraient reculer de 1 million de tonnes, pour passer à 14,8 millions de tonnes. Le Zimbabwe devrait connaître la réduction la plus marquée: selon les prévisions, ses importations de maïs diminueraient de près d'un million de tonnes, car l'on estime que la production a doublé en 2006. En Amérique centrale, les importations totales du Mexique s'annoncent en légère baisse, principalement du fait de moindres achats de sorgho; toutefois, les importations de maïs de ce pays augmenteront probablement malgré l'amélioration de la récolte cette année. En Amérique du Sud, le Brésil devrait importer un peu plus d'orge pendant cette campagne suite au recul de la production intérieure.
En Amérique du Nord, il est prévu que le Canada et les États-Unis intensifient leurs importations. Au Canada, du fait du recul de la production intérieure de maïs et de la forte demande, les importations devraient être les plus importantes depuis 2002/03.
En ce qui concerne les exportations de céréales secondaires, les expéditions de maïs devraient augmenter, pour atteindre le volume record de quelque 80 millions de tonnes, suite à la forte demande mondiale. Cette hausse reflète une forte augmentation des expéditions des États-Unis qui compense la baisse de celles de l'Argentine, de la Chine, de la République sud-africaine et de l'Ukraine, où les disponibilités exportables sont tendues.

Les prévisions de la FAO concernant le commerce mondial de riz en 2007 ont été révisées à la hausse, pour passer à environ 28,9 millions de tonnes, soit 800 000 tonnes de plus que dans le précédent rapport et 300 000 tonnes de plus que le chiffre estimatif pour 2006.
La légère hausse escomptée en 2007 tient principalement à l'augmentation des importations d'un certain nombre de pays d'Afrique et d'Amérique latine et des Caraïbes.
En revanche, en Asie, selon les prévisions actuelles, les importations de riz devraient quelque peu diminuer, car plusieurs pays devraient réduire leurs achats, notamment le Bangladesh, la République islamique d'Iran et les Philippines, dans la perspective de récoltes plus abondantes en 2006. S'agissant des exportations, les stocks de report relativement importants en Thaïlande et les bonnes récoltes au Cambodge, en Égypte et au Myanmar pourraient permettre une modeste expansion des ventes totales, de l'ordre de 300 000 tonnes. En revanche, les moindres disponibilités exportables mettront probablement un frein aux expéditions en provenance de l'Australie, de l'Inde, du Japon, des États-Unis et du Viet Nam. Dans le cas des États-Unis, le repli serait aussi dû à l'application d'essais rigoureux exigés par plusieurs pays importateurs, suite à la découverte récente de riz génétiquement modifié "LLRice601", qui est interdit, dans des expéditions de riz américain à grain long.

Hausse des cours des céréales à la suite de nouvelles réductions dans les disponibilités mondiales

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Le resserrement de la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales continue de stimuler les cours des céréales, tous types confondus. Sur le marché du blé, les récentes préoccupations non seulement pour les récoltes de blé des principaux pays producteurs de l'hémisphère Sud - notamment de l'Australie durement touchée par la sécheresse - ont exercé une pression à la hausse sur les prix, mais aussi par l'annonce de l'Ukraine à limiter les exportations à l'aide de quotas a également joué un rôle important.
En novembre, les prix à l'exportation du blé dur américain étaient cotés à 219 dollars EU environ, soit plus de 52 dollars EU (31 pour cent) de plus que l'année précédente et le plus haut niveau depuis 1996. L’augmentation des prix d’exportation des États-Unis a été soutenue par le fort et soudain affaiblissement du dollar EU.
Après un bref recul au début de novembre, les contrats portant échéance en mars négociés au Chicago Board of Trade (CBOT) pour le blé tendre rouge d'hiver, ont repris la tendance en hausse à la fin novembre atteignant environ 191 dollars EU la tonne, plus de 73 dollars EU la tonne (soit plus de 62 pour cent) de plus qu'à l'époque correspondante l'an dernier. L'évolution des prix en ce qui concerne les contrats à terme du blé a été soutenue non seulement par les indicateurs propres au marché de ce produit mais aussi par la hausse constante des cours du maïs et les achats importants des fonds spéculatifs.

La récente évolution à la hausse des cours mondiaux de la plupart des céréales secondaires a été déclenchée en grande partie par les indicateurs de l'offre et la demande sur les marchés du maïs, qui est la principale céréale secondaire échangée. Le fort recul de la production de maïs constatée cette année aux États-Unis, alors que les demandes dans l'alimentation animale, dans le secteur industriel et pour l'exportation ne cessent d'augmenter, a entraîné
un resserrement de l'offre intérieure et une flambée des prix. En outre, le marché se caractérise cette année par une nette réduction des disponibilités exportables de maïs de plusieurs pays exportateurs. L'Argentine a dernièrement suspendu les permis d'exportation, la situation de l'offre intérieure étant inquiétante du fait des fortes ventes à l'exportation effectuées jusqu'à présent. En novembre, le prix à l'exportation du maïs américain (No.2, jaune) atteignait en moyenne 166 dollars EU la tonne, soit 69 dollars EU la tonne (70 pour cent) de plus que l'an dernier. De même, sur le marché à terme, le prix du maïs a fortement augmenté ces derniers mois. De fait, le resserrement des disponibilités est tel que la pression saisonnière des récoltes engrangées, qui aurait dû normalement faire baisser les prix vers la fin octobre, ne semble pas s'être matérialisée pendant cette campagne.
Au contraire, au début novembre, les contrats à terme pour le maïs négociés au
Chicago Board of Trade (CBOT) ont atteint leur niveau le plus élevé de la décennie, en prévision d'une contraction encore plus importante aux États-Unis que les marchés ne l'avaient prévu. À la fin novembre, les contrats portant échéance en mars 2007 pour le maïs avoisinaient 151 dollars EU la tonne, en hausse de 72 dollars EU la tonne (90 pour cent) par rapport à la même époque l'année dernière. L’affaiblissement du dollar EU et les délais des exportations de maïs de la Chine et l’Inde continuent à stimuler les contrats à terme pour le maïs. Les cours internationaux du riz, qui n'ont cessé d'augmenter de juin à septembre, n'ont pas reculé en octobre et ont pris un nouvel élan en novembre, malgré l'arrivée sur le marché des nouvelles récoltes. Cette situation est reflétée par l'indice FAO des prix du riz, qui a atteint en moyenne 111 en octobre, soit le même niveau qu'en septembre, avant de passer à 113 au cours des trois premières semaines de novembre, ce qui est le niveau le plus élevé depuis octobre 1998. Ce regain de vigueur s'explique en partie par le resserrement évident des disponibilités dans les pays exportateurs, notamment le Viet Nam, qui a annoncé la suspension des exportations en novembre, mais aussi par les prix intérieurs élevés enregistrés en Inde, sous l'effet des achats effectués par le gouvernement, ainsi
qu'aux États-Unis.

Tableau 3. Prix à l’exportation des céréales*
(en dollars EU/tonne)

  2006 2005
  Nov. Oct. Sept. Août Juillet Nov.
États-Unis      
Blé1219218208201213167
Maïs216614111911311497
Sorgho216915412812112994
Argentine 3      
Blé185191167160159134
Maïs17113511411111491
Thaïlande 4      
Riz blanc5305306314318321283
Riz, brisures6218221222220216211

*Les prix se réfèrent à la moyenne du mois.
1 No.2 HRW (ordinaire), f.o.b. Golfe.
2 No.2 Jaune, Golfe.
3 Up river, f.o.b.
4 Prix marchand indicatif.
5 100% deuxième qualité, f.o.b. Bangkok.
5 100% deuxième qualité, f.o.b. Bangkok.
6 A1 super, f.o.b. Bangkok.

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