Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Des récoltes céréalières abondantes ont été rentrées dans la plupart des PFRDV

Alors que la production céréalière devrait fléchir en 2006 dans le monde, on s'attend à une augmentation de celle du groupe des 82 PFRDV. La moisson des céréales de la campagne principale de 2006 est terminée ou sur le point de l'être dans la plupart des régions du monde, et les prévisions de la FAO concernant la production céréalière totale des PFRDV ont été révisées en légère hausse depuis le précédent rapport, pour passer à 875,4 millions de tonnes, soit 2,1 pour cent de plus que le bon niveau de 2005. Si l'on ne tient pas compte des grands pays producteurs de céréales tels que la Chine et l'Inde, l'accroissement de la production cette année est plus marquée, à savoir 3,5 pour cent.

Des récoltes céréalières abondantes ont été engrangées dans la plupart de l’Afrique, y compris le Sahel, en Extrême-Orient et dans les pays asiatiques de la CEI. Toutefois, en Afghanistan, en Arménie, en Géorgie, au Honduras et au Nicaragua, la production a régressé en raison des vagues de sécheresse qui ont sévi pendant les périodes de végétation.

Suite aux meilleures récoltes, la consommation de céréales alimentaires par habitant devrait progresser dans les PFRDV. On s’attend un accroissement plus marquéen Afrique.

La hausse des prix fait augmenter la facture des importations céréalières mais aussi les recettes d'exportation

Si les prévisions actuelles de la FAO concernant les échanges de céréales, les prix et l'aide alimentaire pour 2006/07 (juillet/juin) se concrétisaient, les régions vulnérables sur le plan économique et à déficit vivrier pourraient voir s'alourdir leurs factures des importations pour cette campagne par rapport à 2005/06. Les pays en développement devraient dépenser le chiffre record de 41 milliards de dollars EU pour importer des céréales en 2006/07, soit une hausse de 18 pour cent par rapport à 2005/06. La facture totale des importations céréalières des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) devrait elle aussi atteindre un niveau sans précédent, à savoir 21 milliards de dollars EU, soit une hausse d'environ 15 pour cent par rapport au niveau estimatif de 2005/06. Ces augmentations sont essentiellement liées à l'évolution des prix, du fait de la forte hausse des cours mondiaux des céréales pendant la campagne commerciale en cours, alors que le volume des importations (au total)devrait avoisiner les niveaux estimatifs de la campagne précédente, voire être en diminution. En moyenne, les prix devraient augmenter en 2006/07 de 35 pour cent dans le cas du maïs et de 25 pour cent dans le cas du blé. Ainsi, dans la plupart des régions en développement, le coût unitaire estimatif des importations de céréales à l'importation enregistrerait une nouvelle hausse pendant la campagne, sachant également que l'on suppose que les livraisons d'aide alimentaire (exprimées en céréales) - qui avaient déjà considérablement reculé en 2005/06 - resteront inchangées en 2006/07. Compte tenu des prévisions actuelles, le coût unitaire des importations de céréales des pays en développement devrait augmenter d'environ 35 dollars EU la tonne, chiffre qui serait de 32 dollars EU la tonne dans les PFRDV en tant que groupe.

Tableau 4. Évolution de la facture des importations céréalières (juillet/juin) ^1/

Tableau 5. Facture des importations céréalières des PFRDV, par région et par type (juillet/juin, en millions de dollars EU)

En général, le blé représente l'essentiel de la facture des importations céréalières de la plupart des pays en développement, car le volume importé dépasse très largement celui de toutes les autres principales céréales. La valeur totale des importations de blé des PFRDV en 2006/07devrait s'élever à12,6 milliards de dollars EU, soit une augmentation de 2 milliards de dollars EU par rapport à 2005/06, due essentiellement à la hausse des prix au cours de la présente campagne. Toutefois, cette facture diminue nettement si l'on ne tient pas compte de l'Inde. La facture des importations de blé des PFRDV, Inde non comprise, est estimée à 10,8 milliards de dollars EU, soit 600 000 dollars EU de plus qu'en 2005/06, en dépit du fait que la plupart des autres PFRDV ont réduit leurs importations suite à l'amélioration des disponibilités intérieures. Les PFRDV devraient également consacrer 4,4 milliards de dollars EU à leurs importations de riz, ce qui représenterait quelque 200 millions de dollars EU de plus qu'en 2006, du fait d'une légère augmentation des importations et de la hausse des cours mondiaux. De même, le coût à l'importation des céréales secondaires achetées par les PFRDV en 2006/07 devrait s'établir àprès de 4 milliards de dollars EU, soit 700 millions de dollars EU de plus que le niveau estimatif de la campagne précédente. Toutefois, les importations de la Chine représentent à elles seules presque 30 pour cent du volume total des importations de céréales secondaires des PFRDV. Par conséquent, si l'on exclut la Chine de ce total, la facture des importations de céréales secondaires des PFRDV s'établit à 2,7 milliards de dollars EU, soit 500 000 dollars EU de moins que pour la campagne précédente, du fait du recul important des importations dans la plupart des autres pays.

Si la hausse des cours céréaliers internationaux pendant de l'actuelle campagne est dans une large mesure considérée comme un fardeau pour les pays à faible revenu qui sont tributaires des marchés mondiaux pour leurs importations, un petit nombre de ces pays sont également exportateurs de céréales et la hausse des prix constitue donc pour eux une évolution très positive. Il est important de souligner que les recettes totales tirées des exportations céréalières par les PFRDV sont relativement faibles et n'ont pas dépassé 10 pour cent des recettes mondiales totales ces dernières années. En 2006/07, les recettes d'exportation des PFRDV devraient avoisiner au total 4 milliards de dollars EU, soit environ 500 millions de dollars EU de plus qu'en 2005/06. Toutefois, seuls quelques PFRDV sont des exportateurs et parmi eux, les exportations combinées de la Chine et de l'Inde représentent près de 40 pour cent de l'ensemble des recettes d'exportation tirées des céréales. Parmi les autres PFRDV grands exportateurs figurent deux pays (l'Égypte et le Pakistan), suivis de plusieurs pays d'Afrique qui exportent de moindres quantités.

Tableau 6. PFRDV: recettes d'exportation tirées des céréales

(juillet/juin, en millions de dollars EU)

Prévisions de la facture totale des importations céréalières des pays les moins avancés (PMA) et des pays en développement importateurs nets de produits alimentaires

S'agissant des pays les moins avancés (PMA) et des pays en développement importateurs nets de produits alimentaires qui sont inscrits sur la liste de pays, arrêtée par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), comme pouvant être bénéficiaires de la Décision de Marrakech relative aux effets potentiellement négatifs du Programme de réforme, leur facture combinée des importations céréalières devrait atteindre 7,4 milliards de dollars EU en 2006/07, soit 9 pour cent de plus qu'en 2005/06. Cette augmentation serait là encore entièrement due à la hausse des cours mondiaux et des frais au débarquement (fret, assurance et manutention), tandis que leurs importations céréalières combinées chuteraient de 3 millions de tonnes environ par rapport à la campagne précédente. Compte tenu des prévisions actuelles, le coût unitaire des importations des PMA atteindra probablement 134 dollars EU la tonne,tandis que pour la catégorie des pays en développement importateurs nets de produits alimentaires - qui comprend des pays beaucoup plus petits bénéficiaires d'une aide alimentaire - ce coût unitaire pourrait passer à 143 dollars EU la tonneen 2006/07, soit une hausse de 16 dollars EU la tonne par rapport à la campagne précédente. Néanmoins, dans tous les cas, les estimations concernant le coût unitaire des importations restent bien au-dessous des sommets constatés au milieu des années 1990, lorsque les prix avaient flambé.