No.4  novembre 2006  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

Dossiers spéciaux

Annexe Statistique

Terminologie

Examen par région

Afrique

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Afrique du Nord

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La moisson des céréales secondaires d'été et du paddy touche à sa fin, tandis que les semis de blé et de céréales secondaires de la campagne d'hiver 2007 viennent de commencer. La production totale de blé, principale culture de la sous-région, est estimée à 18,7 millions de tonnes pour 2006, soit une hausse de près de 22 pour cent par rapport au niveau réduit par la sécheresse enregistrée l'année précédente. En Égypte, plus grand producteur de la sous-région, la production de blé est estimée à 8,3 millions de tonnes, volume supérieur à la récolte abondante déjà rentrée en 2005. Au Maroc, les estimations officielles établissent la production de blé à 6,3 millions de tonnes, niveau record qui marque une hausse de près de 50 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années et représente le double de la récolte de 2005 qui avait souffert de la sécheresse. Outre les conditions météorologiques exceptionnellement bonnes, ces résultats sont dus à la politique du gouvernement en faveur des investissements agricoles (hausse des subventions accordées aux agriculteurs pour développer la mécanisation et le recours à des semences de haute qualité, notamment). En Tunisie, en revanche, les pluies inférieures à la moyenne et mal réparties tombées en mars et avril ont gravement compromis les rendements de blé d'hiver et d'orge.

Selon les estimations préliminaires, la production totale de céréales secondaires (hiver et printemps) de la sous-région de 2006 augmenterait de 6 pour cent par rapport à l'an dernier, passant à 12,4 millions de tonnes. Ce chiffre reflète un redressement de la production d'orge d'hiver, estimée à 4,5 millions de tonnes, soit 56 pour cent de plus que la récolte touchée par la sécheresse de 2005, ainsi qu'un recul de 11 pour cent de la production de maïs de printemps (constaté principalement en Égypte) par rapport au niveau élevé de l’année dernière.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

Afrique de l'Ouest

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En Afrique de l'Ouest, la récolte céréalière de 2006 est achevée dans le Sahel, tandis que dans les pays riverains du golfe de Guinée, la récolte des céréales de la deuxième campagne est en cours. La production totale de céréales devrait être bonne en 2006. Dans les pays du Sahel, après des pluies irrégulières et inférieures à la moyenne jusqu'à la fin juin, qui ont obligé à réensemencer dans la plupart des régions, les précipitations se sont nettement intensifiées à partir de juillet et sont restées régulières et bien réparties jusqu'en octobre. En octobre/novembre 2006, des Missions conjointes CILSS/FewsNet d'évaluation des récoltes qui se sont rendues dans les neufs pays du Sahel membres du CILSS ont estimé provisoirement la production céréalière totale du Sahel à 15 millions de tonnes environ, principalement de mil et de sorgho (voir la Figure 4), soit une légère hausse par rapport au volume exceptionnel de l'an dernier et quelque 19 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

Il s'agit de la deuxième récolte record consécutive après la chute significative de la production céréalière et du rendement des pâturages, enregistrée en 2004, qui avait abouti à une réduction des disponibilités vivrières et à l'inflation des prix des produits alimentaires, avec de graves répercussions sur les actifs et les revenus des ménages. Selon les estimations, des récoltes record seraient rentrées au Niger, au Burkina-Faso et au Mali, plus grands producteurs de la sous-région (voir la figure 5), ainsi qu'au Tchad, en Gambie et en Guinée-Bissau, tandis que des résultats supérieurs à la moyenne sont attendus en Mauritanie et au Cap-Vert. La production céréalière devrait être inférieure à la moyenne au Sénégal uniquement, en raison essentiellement de la pénurie d'intrants.

En ce qui concerne les pays riverains du golfe de Guinée, les récoltes de céréales secondaires de la deuxième campagne de 2006 s'annoncent bonnes dans l'ensemble. Au Nigéria, plus grand pays producteur, une récolte vivrière exceptionnelle est escomptée (voir encadré). Selon les prévisions officielles, la production céréalière totale de 2006 (campagnes principale et secondaire) augmenterait de près de 8 pour cent par rapport à celle de 2005, pour s'établir à environ 28 millions de tonnes, dont environ 4 millions de tonnes de riz. La production de manioc devrait s'établir à environ 45,7 millions de tonnes, soit 10 pour cent de plus que le niveau de l'an dernier. Ce bon résultat s'explique par plusieurs facteurs, parmi lesquels les conditions météorologiques exceptionnellement bonnes qui ont régné cette année, les subventions accordées par le gouvernement aux agriculteurs pour développer la mécanisation et le recours à des semences de haute qualité et à des engrais, ainsi que la fermeté de la demande du secteur agro-industriel ces dernières années. D'autres endroits de la sous-région ont aussi enregistré des conditions agro-climatiques adéquates et la production devrait être moyenne dans la plupart des pays, y compris au Bénin, en Côte d'Ivoire, au Ghana, en Guinée et au Libéria.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

Après deux bonnes récoltes consécutives dans toute l'Afrique de l'Ouest, on s'attend à ce que la situation des disponibilités vivrières soit satisfaisante en 2007. Les prix des céréales n'ont cessé de fléchir depuis le début des récoltes et devraient poursuivre leur tendance à la baisse à mesure de l'arrivée de grandes quantités de céréales sur les marchés. On signale que les stocks d'invendus de divers produits ont été reportés sur la nouvelle campagne. Afin de soutenir les prix à la production, les gouvernements de la sous-région encouragent à reconstituer les réserves vivrières nationales, qui sont réduites après les distributions de secours alimentaires ou les ventes subventionnées effectuées pendant la crise alimentaire de 2005. Les donateurs sont également instamment priés de recourir, dans la mesure du possible, aux achats locaux et aux opérations triangulaires des céréales secondaires pour les programmes d'aide alimentaire menés actuellement, notamment au Nigéria, au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad.

Dans l'ensemble, l'accès à la nourriture devrait aussi rester adéquat en 2007, car les prix sont stables et relativement peu élevés. Toutefois, en certains endroits des pays du Sahel, où les rendements ont été très réduits par les pluies tardives ou les inondations, les populations pourraient connaître des pénuries alimentaires et avoir besoin d'aide. Des problèmes de commercialisation de la noix de cajou et de l'arachide, qui sont les principales sources de revenus en espèces des ménages ruraux, respectivement en Guinée-Bissau et au Sénégal, continueront aussi de compromettre la sécurité alimentaire dans ces pays, à moins que des mesures ne soient prises.

Récoltes vivrières abondantes et baisse des prix du maïs dans le nord du Nigéria

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Bien que le Nigéria ne connaisse pas habituellement de crises alimentaires graves, la situation du pays en Afrique de l’Ouest est telle que l'évolution de son secteur agricole peut avoir des incidences directes sur la sécurité alimentaire d'autres pays. Une Mission conjointe FAO/CILSS/FEWSNet s'est rendue dans le nord du Nigéria du 23 octobre au 4 novembre, pour examiner les résultats de la production vivrière de 2006 et évaluer la situation des approvisionnements alimentaires et ses incidences sur la sécurité alimentaire dans les pays du Sahel voisins.

Outre les facteurs agrophysiques et les conditions météorologiques, la production agricole au Nigéria dépend étroitement d'une série de facteurs, notamment les mesures d'intervention prises par le gouvernement au niveau fédéral et des états (sous forme de subventions des intrants essentiels ou de restrictions frappant les importations), ainsi que la demande en céréales dans les secteurs de la volaille et des brasseries, demande qui a favorisé ces dernières années une croissance soutenue de la production de céréales secondaires.

Au cours de la campagne agricole de 2006, les conditions météorologiques ont été généralement propices au développement des récoltes. Malgré une vague de sécheresse entre mai et juin, qui a compromis les semis précoces, les précipitations se sont nettement améliorées à partir de juillet et sont restées régulières et bien réparties jusqu'en octobre. En outre, les ravageurs et les maladies ont eu une incidence négligeable sur les rendements des cultures cette année.

La productivité des cultures céréalières est faible au Nigéria, non seulement à cause d’une pénurie d’engrais et de semences améliorées, mais aussi à cause des approvisionnements et des distributions d'intrants agricoles qui ne sont pas effectués à temps. Cette année, la production a été soutenue grâce aux efforts redoublés du gouvernement, au niveau fédéral et dans certains états, pour fournir aux agriculteurs des engrais à des taux subventionnés.

Suite à cette évolution positive, une récolte céréalière abondante est escomptée cette année. Sur la base des données fournies par le gouvernement, les estimations provisoires établissent la production de 2006 à environ 28 millions de tonnes de céréales, dont environ 4 millions de tonnes de riz. La production de manioc, qui est aussi une denrée alimentaire de base importante dans le pays, est estimée à 45,7 millions de tonnes, ce qui représenterait un bon résultat.

Toutefois, la peste aviaire au Nigéria a eu un effet dévastateur sur l'industrie de la volaille en 2006, provoquant un effondrement spectaculaire de la demande de produits avicoles. La demande de maïs a reculé en conséquence, alors que cette céréale représente habituellement quelque 80 pour cent des aliments pour volailles. Les stocks céréaliers de l'an dernier sont toujours sur le marché, ce qui suscite de graves préoccupations quant à l'impact des disponibilités abondantes sur les prix des céréales. La baisse persistante des prix du maïs entraînera probablement un recul des semis de maïs au cours de la prochaine campagne, car les agriculteurs consacreront plutôt leurs terres à des cultures plus rentables.

La situation des disponibilités vivrières pour la campagne commerciale 2006/07 (novembre/octobre pour le Sahel et janvier/décembre pour les pays côtiers) s'annonce satisfaisante en Afrique de l’Ouest, suite aux bonnes récoltes rentrées dans le Sahel et dans les pays riverains du golfe de Guinée, y compris le Nigéria. Toutefois, la Mission craint que si l'on ne s'attaque pas comme il convient au problème de l'instabilité des prix, la production céréalière chutera de manière significative pendant la prochaine campagne, ce qui pourrait aboutir à un resserrement des disponibilités vivrières pour la campagne commerciale 2007/08. Des mesures de relance sont nécessaires de toute urgence dans le secteur de la volaille afin de stabiliser les prix du maïs.

Tableau 7. Production céréalière de l'Afrique
( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Afrique 22.4 21.0 24.9 89.4 97.8 97.8 19.4 20.8 22.1 131.2 139.5 144.7
Afrique du
Nord
17.2 15.4 18.7 12.9 11.7 12.4 6.4 6.2 6.6 36.5 33.2 37.7
Égypte7.28.28.37.88.78.06.46.16.521.323.022.8
Maroc5.53.06.33.01.32.70.00.00.08.64.39.0
Afrique de
l'Ouest
0.1 0.1 0.1 35.2 39.9 41.7 8.1 9.2 9.7 43.4 49.1 51.4
Nigéria0.10.10.120.922.424.13.54.24.824.526.628.9
Afrique
centrale
0.0 0.0 0.0 2.9 3.0 3.1 0.4 0.4 0.4 3.3 3.5 3.5
Afrique de
l'Est
3.2 3.3 3.6 20.7 24.8 24.9 1.2 1.4 1.6 25.1 29.5 30.1
Éthiopie2.22.42.57.99.39.30.00.00.010.011.711.7
Soudan0.40.40.63.15.04.80.00.00.03.55.55.4
Afrique
australe
1.9 2.2 2.5 17.7 18.4 15.8 3.3 3.7 3.8 22.9 24.2 22.0
Madagascar0.00.00.00.40.40.33.03.43.53.43.83.8
Afrique du Sud1.71.92.210.312.37.00.00.00.012.014.29.2
Zimbabwe0.10.10.11.10.71.40.00.00.01.20.81.5

Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Afrique centrale

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Au Cameroun et en République centrafricaine, la récolte de maïs de la deuxième campagne de 2006 va bientôt commencer et les perspectives sont bonnes du fait des précipitations abondantes et généralisées tombées pendant toute la campagne agricole. La récolte de la première campagne a été bonne et selon les prévisions, la production totale de 2006 devrait atteindre des niveaux voisins à la moyenne. En République centrafricaine, toutefois, le redressement agricole et la sécurité alimentaire continuent d'être perturbés par l'insécurité persistante et le manque d'intrants agricoles, notamment dans le nord.

Afrique de l'Est

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En Afrique de l'Est, la moisson des céréales de la campagne principale de 2006 a commencé dans le nord, tandis que les semis de la campagne secondaire sont en cours dans le sud. La production totale de 2006 devrait augmenter dans la sous-région par rapport à celle de l'année précédente, principalement du fait des pluies relativement abondantes et bien réparties dans les principales zones de production. Toutefois, les pluies exceptionnellement violentes enregistrées dès août à novembre ont provoqué des inondations un peu partout dans le sud-est de l'Éthiopie, le sud de la Somalie et le nord-est du Kenya, d'où des pertes de vie humaine et de biens et des dégâts aux cultures et au bétail. Quelque 1,5 à 1,8 million de personnes dans les trois pays ont été touchées. Dans les zones pastorales de la région, les inondations font suite aux conditions de sécheresse en début d'année, qui ont durement touché les troupeaux et provoqué de graves pénuries alimentaires et la migration de milliers de personnes. Des conditions plus pluvieuses que la moyenne sont prévues dans l'Afrique de l'Est équatoriale pendant le reste de l'année.

De septembre à décembre, l'impact et l'importance des précipitations varient d'un endroit à l'autre de la sous-région. Dans le centre et le nord de l'Éthiopie, en Érythrée et au Soudan, par exemple, ces pluies complètent les réserves d'eau dont les cultures ont besoin au stade de maturation, tandis qu'elles correspondent à la campagne de végétation mineure en certains endroits de l'Ouganda, du Kenya et de la Somalie. Dans le centre-sud de la Tanzanie, ces pluies marquent le début de la longue campagne des pluies unimodales. Dans les zones pastorales du nord du Kenya et de la Somalie, et dans l'est et le sud-est de l'Éthiopie, elles sont vitales pour la reconstitution des ressources en eau et la régénération des pâturages.

En Érythrée, la récolte des céréales de la campagne principale “Kiremti” de 2006 a commencé. Des images satellite montrent que la pluviosité a été légèrement supérieure à la moyenne en septembre, tandis qu'elle a été inférieure à la moyenne en octobre. Toutefois, l'indice de végétation différence normalisée tiré des images laisse présager une amélioration des conditions des cultures par rapport à l'an dernier, dans le secteur tant de l'agriculture traditionnelle que de l'agriculture mécanisée. Les principales zones pastorales semblent aussi en meilleur état que la moyenne. Selon des sources officielles, la production céréalière totale de 2006 pourrait progresser d'environ 20 pour cent par rapport à la moyenne des quelques dernières années.

En Éthiopie, la récolte des céréales de la campagne principale "meher" de 2006 est sur le point de commencer. Les perspectives sont globalement bonnes, du fait des bonnes précipitations tombées pendant la campagne de végétation dans les principales régions productrices. Toutefois, les images satellite pour octobre font état de conditions plutôt contrastées au niveau local: le profil des précipitations cumulées est inférieur à la normale dans les hautes terres du centre-nord, dans les régions de Arsi-Bale et du centre-sud, ainsi qu'à l'extrême-nord du pays. Dans le centre-sud de la région, le profil est moyen, et il est supérieur à la moyenne dans le plateau humide à l'ouest. En outre, les pluies anormalement violentes tombées à la fin octobre et en novembre ont entraîné des pertes de vie humaine et des dommages localisés aux actifs et aux biens, en particulier dans les plaines du sud-est, essentiellement pastorales. Selon les estimations officielles, quelque 350 000 personnes de la région des Somalis ont été touchées par les inondations. Au contraire, dans la région des Afars, la saison des pluies principale (karma) a dans l'ensemble été meilleure qu'au cours des dernières années, ce qui a une incidence positive sur la sécurité alimentaire globale. En général, le bétail s'est remis des effets des sécheresses précédentes et la production de lait a considérablement augmenté. Une Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires se trouve actuellement dans le pays pour évaluer les résultats de la récolte de la campagne principale de cette année et les perspectives des approvisionnements vivriers pour 2007.

Au Kenya, la récolte des céréales de la campagne (principale) des "longues pluies" de 2006 est terminée dans les principales zones productrices de la Vallée du Rift et des provinces de l'Ouest et de Nyanza. Les prévisions révisées du Ministère de l'agriculture et de l'élevage établissent la récolte de maïs des "longues pluies" de cette année à 2,5 millions de tonnes, soit environ 15 pour cent de plus que la moyenne. La campagne agricole des longues pluies représente normalement 80 pour cent de l'ensemble de la production céréalière annuelle. Les prix de gros du maïs commencent à fléchir du fait de l'arrivée sur les marchés de nouveaux approvisionnements de maïs. En outre, l'accroissement des échanges transfrontaliers avec la Tanzanie et l'Ouganda a favorisé la baisse des prix. La campagne des longues pluies de 2006 (mars-juin) et les interventions d'urgence ont considérablement allégé les souffrances des populations pastorales touchées par la sécheresse au début de l'année, ce qui a permis d'éviter une catastrophe humanitaire majeure. Une diminution des taux de malnutrition infantile est signalée dans les zones pastorales et d'agriculture marginale du pays. Le nombre de bénéficiaires des secours alimentaires d'urgence a été ramené de 3,1 à 2,4 millions. Toutefois, alors que le conflit dans la Somalie voisine s'accentue, un appel d'urgence a été récemment lancé par les Nations Unies, en vue de fournir une aide, pendant six mois, aux nouveaux réfugiés qui affluent au Kenya. À la fin octobre, on estimait que 35 000 Somalis étaient arrivés au Kenya depuis le début de 2006, ce qui porte à 160 000 le nombre total de réfugiés vivant dans les trois camps de réfugiés de Dadaab. Le PAM a besoin au total de 19,2 millions de dollars EU pour prêter secours, pendant six moins, aux 315 000 réfugiés hébergés dans les camps de Dadaab et de Kakuma. En plus, les pluies violentes et les inondations de ces dernières semaines ont touché quelque 500 000 personnes et entraîné le déplacement d'une grande partie de la population, y compris 100 000 des 160 000 réfugiés du camp de Dadaab.

En Somalie, les violentes pluies de la campagne secondaire “deyr” enregistrées récemment ont entraîné de graves inondations le long des vallées du Juba et du Shabelle dans le sud, faisant 80 morts et provoquant le déplacement d'une grande partie de la population, ainsi que des dégâts à l'infrastructure, aux cultures et au bétail. Globalement, on estime que de 900 000 à 1 million de personnes sont touchées par les inondations, mais les routes sont impraticables en raison des pluies violentes, ce qui entrave la distribution des secours d'urgence. Le Centre de prévision et d'applications climatologiques (ICPAC) prévoit que le phénomène El Niño restera neutre ou modéré pendant le reste de 2006 dans la Corne de l'Afrique, ce qui pourrait provoquer des pluies additionnelles. Ailleurs, les pluies “karan” dans le nord-ouest ont été normales à supérieures à la normale dans la plupart de la région en août et septembre. En revanche, les pluies saisonnières "hays" sur la côte au nord-est auraient été insuffisantes. L'Unité d'évaluation de la sécurité alimentaire (UESA) estime la récolte de céréales de la campagne principale “gu” qui vient d'être rentrée à 169 400 tonnes environ, soit environ25 pour cent de moins que la bonne récolte de l'an dernier et 8 pour cent au-dessous de la moyenne d'après la guerre (1995-2002).

La montée de l'insécurité civile et des tensions dans le pays a aussi entraîné une situation de la sécurité alimentaire très préoccupante, en particulier du fait des perturbations intermittentes des distributions de secours alimentaires en plusieurs endroits. Ces derniers mois, les déplacements de population ont considérablement augmenté tant à l'intérieur de la Somalie qu'en dehors. Si le conflit s'étend encore, cela aura un grave impact sur la crise humanitaire et le nombre de personnes ayant besoin d'aide humanitaire pourrait considérablement augmenter. Des renseignements et une analyse plus détaillés peuvent être consultés sur la page web de l'UESA: www.fsausomali.org.

Au Soudan, selon les prévisions d'une Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue récemment dans le sud du pays, la récolte céréalière de 2006 devrait dans l'ensemble augmenter par rapport à l'année précédente, suite aux précipitations satisfaisantes et à l'amélioration de la sécurité. Toutefois, en dépit de l'amélioration de la situation des disponibilités vivrières, une aide alimentaire reste nécessaire, car le morcellement du pays et l'absence de routes commerciales normales ne permettent pas de transporter facilement les produits alimentaires des zones excédentaires aux zones déficitaires. Dans le centre et le nord du Soudan, la récolte des céréales de la campagne principale de 2006 vient de commencer. En dépit des inondations et de l'insécurité en certains endroits, les perspectives globales de récolte sont meilleures grâce aux précipitations bénéfiques et à la progression de la superficie cultivée. Une Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires se trouve dans le nord du Soudan pour évaluer la récolte de la campagne principale de cette année et les perspectives des approvisionnements vivriers pour la campagne commerciale 2006/07 (novembre/octobre).

En République-Unie de Tanzanie, les semis de la campagne "vuli" de 2006/07 dans les régions à régime pluvial bimodal du nord ont commencé. La situation globale des approvisionnements vivriers est satisfaisante. Le gouvernement, par le biais de la réserve céréalière stratégique, a fixé l'objectif des achats locaux à plus de 50 000 tonnes de maïs. Les échanges transfrontaliers de produits agricoles se sont poursuivis entre le Kenya et la Tanzanie, en dépit de l'interdiction des exportations imposée par le Gouvernement de la République-Unie de Tanzanie. En septembre, 15 000 tonnes de maïs au total ont été exportées de la République-Unie de Tanzanie au Kenya, contre 9 000 tonnes en août. Avec la culmination de la moisson au Kenya, les importations en provenance de la République-Unie de Tanzanie ont chuté en octobre, passant à 1 400 tonnes seulement.

En Ouganda, les perspectives concernant les cultures vivrières de la campagne secondaire de 2006, à récolter à partir de janvier prochain, sont dans l'ensemble bonnes. Les conditions de neutre à modéré du phénomène El Niño, qui règnent depuis septembre, devraient se maintenir au moins jusqu'à la fin de l'année, ce qui pourrait amener une pluviosité bénéfique supérieure à la moyenne dans tout le pays. Toutefois, si la saison humide se prolonge pendant les mois de janvier ou février 2007, qui normalement sont secs, cela pourrait poser des problèmes pour la maturation des cultures, la récolte et l'entreposage après la récolte. Des précipitations excessives pourraient aussi provoquer de nouvelles inondations et des glissements de terrain. Selon les rapports, des centaines de personnes sont sans abri suite aux inondations dans le nord-est de l'Ouganda.

Afrique australe

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La campagne agricole de 2006/07 est en cours, alors qu'il est fait état de fortes pluies en octobre et en novembre dans le sud-ouest de l'Angola, le nord de la Namibie et en certains endroits du Botswana, de l'Afrique du Sud, du Lesotho et du Swaziland. Toutefois, à la mi-novembre, les autres zones de la sous-région, en particulier le nord, enregistraient toujours un temps généralement sec, qui a retardé les activités de semis. Même s'il est trop tôt pour prévoir l'étendue de la superficie ensemencée cette année dans la sous-région, s'agissant de l'Afrique du Sud, une enquête sur les intentions de semis des agriculteurs indique que la superficie sous maïs pourrait progresser par rapport au niveau réduit de l'an dernier, passant d'environ 1 million d'hectares à 2,8 millions d'hectares, en raison des prix actuellement élevés.

La récolte de blé de 2006 de la sous-région, qui est principalement le fait de l'Afrique du Sud, est bien avancée et devrait s'achever à la fin novembre ou au début décembre. Selon les estimations provisoires, la production atteindrait 2,5 millions de tonnes, soit environ 14 pour cent de plus que le volume rentré en 2005. Le total comprend 2,2 millions de tonnes en Afrique du Sud, 135 000 tonnes au Zimbabwe et 93 000 tonnes en Zambie. Les cultures d'hiver (blé, essentiellement) représentent environ 12 pour cent de la production céréalière annuelle de la sous-région. Les estimations concernant la récolte totale de maïs de 2006, qui a été rentrée au début de l'année, ont été ramenées à 14,3 millions de tonnes, soit une baisse d'environ 16 pour cent par rapport à 2005. Toutefois, la quasi-totalité du recul enregistré à l'échelle sous-régionale est imputable à l' Afrique du Sud, où la production a chuté d'environ 44 pour cent pour passer à tout juste 6,6 millions de tonnes, car la superficie ensemencée a été réduite en réponse à la faiblesse des prix et aux importants stocks de report de maïs. À l'inverse, la plupart des autres pays ont rentré des récoltes abondantes, nettement supérieures aux niveaux de l'année précédente, grâce aux conditions météorologiques favorables qui ont régné pendant la campagne de végétation et aux distributions subventionnées d'engrais dans certains pays (par exemple au Malawi et en Zambie). Au Zimbabwe, la production a augmenté de manière spectaculaire par rapport aux résultats touchés par la sécheresse et par la situation économique de l'année précédente, tout en restant largement au-dessous de la moyenne d'avant la crise et inférieure aux besoins. Ailleurs, en Angola, la production céréalière de 2006 (maïs essentiellement) est estimée en baisse de 23 pour cent, en raison des pluies irrégulières et des vagues de sécheresse prolongée dans les provinces du centre et du sud-ouest. À Madagascar, la production de maïs a aussi été réduite dans le sud cette année par rapport à 2005, en raison de la sécheresse. Toutefois, la récole de paddy, de loin la culture la plus importante de l'île, a augmenté par rapport au niveau supérieur à la moyenne atteint en 2005. Au Lesotho et au Swaziland, la récolte céréalière totale est restée inférieure à la moyenne, ce qui témoigne d'un recul structurel global dans ce secteur.

Compte tenu des dernières estimations concernant la production des pays de la sous-région, les besoins d'importations céréalières pour la campagne de commercialisation 2006/07 (avril/mars dans la plupart des cas) ont été ramenés à 6,3 millions de tonnes, soit environ 13 pour cent de moins que l'année précédente. Non compris l’Afrique du Sud, la baisse des importations céréalières nécessaires dans la sous-région est plus marquée, passant d'importations effectives de 5 millions de tonnes en 2005/06 à des besoins estimatifs de l'ordre de 3,8 millions de tonnes en 2006/07. Les besoins d'aide alimentaire en 2006/07, estimés à environ 547 000 tonnes seraient inférieurs à l'aide alimentaire annuelle fournie en moyenne les cinq années précédentes, à savoir 709 000 tonnes environ.

Tableau 8. Besoins d’importations en 2006/07* et situation effective au 16/11/2006 en Afrique australe, non compris
l’Afrique du Sud et Maurice

  Besoins d’importations Importations couvertes
  (milliers de tonnes) (milliers de tonnes) (%)
Total des céréales
Total3 4591 36239%
Achats commerciaux2 9121 08637%
Aide alimentaire54727650%
Maïs 
Total1 22454745%
Achats commerciaux94048351%
Aide alimentaire2846422%

* Année commerciale avril/mars pour la plupart des pays.
Source: Estimations FAO/SMIAR.

Actuellement, les prix du maïs dans la plupart des pays déficitaires sont bien inférieurs aux niveaux constatés à la même époque un an auparavant, alors que des pénuries alimentaires généralisées sévissaient. Par exemple, les prix de gros du maïs blanc sur les marchés des capitales en Zambie et au Mozambique s'élevaient au début novembre 2006, à 184 dollars EU et 212 dollars EU la tonne, contre respectivement 243 dollars EU et 261 dollars EU la tonne à la même époque un an auparavant. Ces prix n'ont cessé de baisser, alors qu'ils s'élevaient à environ 354 dollars EU et 390 dollars EU la tonne, respectivement, au plus fort de la période de disette en février 2006. En revanche, en Afrique du Sud, les prix du maïs, exprimés en dollars EU, sont actuellement supérieurs à ceux pratiqués à la même époque l'an dernier, du fait de la récolte réduite de 2006 et des moindres disponibilités de maïs. Le prix SAFEX a suivi la tendance internationale et n'a cessé d'augmenter depuis septembre 2005. Cette hausse s'accentuera probablement pendant la période de soudure, jusqu'à l'arrivée de la nouvelle récolte en avril 2007. L'évolution des prix du maïs en monnaies locales a été légèrement plus marquée par rapport à l'évolution en dollar EU en raison de l'affaiblissement du rand en Afrique du Sud, mais moins marquée en Zambie suite au raffermissement du kwacha en Zambie. Au Mozambique, la variation des prix en métical reflète plus ou moins la fluctuation des prix en dollars EU, en raison de la stabilité relative de cette monnaie pendant la période considérée.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

Dans l'ensemble, les disponibilités vivrières de la région pour cette campagne commerciale sont assez favorables. En Afrique du Sud, principal exportateur de la sous-région, les disponibilités de maïs blanc (destiné à la consommation humaine) sont estimées à 6,3 millions de tonnes, ce qui, comparé à l’utilisation intérieure de 4,3 millions de tonnes, laisse un excédent de 2 millions de tonnes. À supposer que les réserves stratégiques s'élèvent à environ 600 000 tonnes, l’Afrique du Sud pourrait dégager un excédent exportable de maïs blanc d’environ 1,4 million de tonnes. En outre, des quantités exportables assez importantes sont prévues au Malawi (de 200 000 à 350 000 tonnes), en Zambie (de 180 000 à 280 000 tonnes) et au Mozambique (de 150 000 à 250 000 tonnes) après la reconstitution des stocks dans ces trois pays à un niveau d'environ 100 000 tonnes. Ainsi, au total, l'excédent régional suffira largement à couvrir les besoins d'importations commerciales des autres pays de la sous-région qui connaissent un déficit de maïs, lequel est estimé à environ 1,3 million de tonnes. En outre, des quantités importantes sont disponibles pour les achats locaux et régionaux en vue des distributions d'aide alimentaire dans la région.

Afrique: Pays en crise nécessitant une aide extérieure
et principales raisons (24)

Déficit exceptionnel de la production/des disponibilités alimentaires
totales
LesothoAnnées de sécheresse consécutives, impact du
VIH/SIDA
SomalieSécheresse, inondations localisées, conflit
SwazilandAnnées de sécheresse consécutives, impact du
VIH/SIDA
ZimbabweAggravation des difficultés économiques
Manque d'accès généralisé
ÉrythréePDI, rapatriés, cherté des denrées
alimentaires
ÉthiopieFaibles revenus, sécheresse dans le sud-est, inondations localisées
LibériaPériode de redressement après le conflit, PDI
MauritanieIncidences de la sécheresse de 2004 et des
invasions acridiennes
NigerIncidences de la sécheresse de 2004 et des
invasions acridiennes
Sierra LeonePériode de redressement après le conflit, réfugiés
Grave insécurité alimentaire localisée
AngolaRéinstallation des rapatriés, conditions
météorologiques défavorables localisées
BurundiTroubles civils, PDI, rapatriés et vagues de
sécheresse récentes
République centrafricaineTroubles civils récents, insécurité
Congo, Rép. dém. duTroubles civils, PDI et réfugiés
Congo, Rép. duPDI, réfugiés
Côte d'IvoireTroubles civils, PDI
GuinéePDI, réfugiés, cherté des denrées alimentaires
Guinée-BissauIncidences des inondations, insécurité localisées
KenyaSécheresse localisée
MadagascarSécheresse dans le sud du pays
OugandaTroubles civils, PDI
SoudanTroubles civils, rapatriés, sécheresse localisée
Tanzanie, R.-U.Sécheresse localisée, réfugiés
TchadRéfugiés, insécurité
Note: Pour détails voir la terminologie.

Asie

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Extrême-Orient

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La récolte des céréales secondaires de la campagne de 2006 est terminée ou touche à sa fin. Compte tenu des dernières informations, les prévisions établissent la production de maïs à 191,3 millions de tonnes au total, soit quelque 3 millions de tonnes de plus qu’en 2005. La récolte du blé de printemps/été de la campagne secondaire de 2006 vient de terminer, tandis que le blé d’hiver de la campagne principale a été moissonné au début de l’année. La production totale de blé de la sous-région est estimée à 198,1 millions de tonnes, soit 6,6 millions de tonnes de plus que le chiffre record de l’an dernier. Cette croissance dans les productions du blé et du maïs est en grande partie attribuable à la Chine. Si l'on ne tient pas compte de ce pays, les volumes de maïs et de blé rentrés en 2006 dans la sous-région restent inchangés au total par rapport aux bons niveaux de 2005. La récolte du paddy de la campagne principale de 2006 est bien engagée. Selon les prévisions, la production de paddy de 2006 s’établirait à 564,7 millions de tonnes au total, soit une baisse de 5,5 millions de tonnes par rapport aux prévisions précédentes. Cette révision tient essentiellement aux changements survenus en Inde pour tenir compte des dernières estimations officielles. À ce niveau, la production de paddy de la sous-région n'est que légèrement inférieure à la production record de l'an dernier et dépasse de 5 pour cent environ la moyenne sur cinq ans. Les semis de blé de 2007 sont en cours dans les pays de l’hémisphère Nord, notamment en Chine, au Pakistan, en République islamique d’Iran et en Iraq. Les premières perspectives sont mitigées.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

En Chine (continentale), la récolte de riz tardif, de blé de printemps et de maïs est terminée. Les estimations concernant la production totale de paddy de 2006 ont été révisées à la baisse pour s’établir à environ 180,7 millions de tonnes, reflétant l’impact de la sécheresse dans les provinces de Sichuan, Chongqing et Hubei. Ainsi, la production est pratiquement identique à celle de l’an dernier. La production de blé de 2006 est estimée au total à 103 millions de tonnes (97,8 millions de tonnes de blé d’hiver et 5,16 millions de tonnes de blé de printemps), soit quelque 6 pour cent de plus qu’en 2005. La production de maïs de 2006 est estimée à 142 millions de tonnes, soit une hausse de 2,6 millions de tonnes par rapport à l'an dernier et 17,8 millions de tonnes de plus que la moyenne sur cinq ans. Dans l’ensemble, la production céréalière de la Chine devrait augmenter de 2 pour cent environ par rapport à l’an dernier. Par conséquent, le pays sera exportateur net de céréales en 2007, tandis que les stocks de clôture devraient s’accroître en 2006/07. Les semis de blé d’hiver de 2007 sont terminés. Les conditions météorologiques dans les principales provinces productrices (Hebei, Henna et Shandong) ont été légèrement défavorables jusqu’à présent compte tenu du temps anormalement sec et chaud pour la saison. En même temps, il est moins rentable de semer du blé plutôt que du coton, ce qui peut avoir entraîné la diminution des superficies ensemencées. En Inde, en fonction des rapports officiels, les prévisions concernant la production de paddy de 2006 ont été révisées à la baisse de 5 millions de tonnes par rapport au chiffre prévu dans le rapport d’octobre, pour passer à 135 millions de tonnes, et la production céréalière de 2006 serait au total légèrement inférieure aux bons volumes de l'an dernier. Avec l'arrivée dans le pays de quelque 6 millions de tonnes de blé importé, soit la moitié de la quantité commandée, la situation des disponibilités et des stocks est meilleure. Les semis de blé de la campagne rabi de 2007 sont en cours. Pour encourager la production, le gouvernement a augmenté de 1 000 roupies (22 dollars EU) la tonne le prix de soutien minimum fixé pour le blé et selon les rapports, la superficie sous blé serait en expansion dans tous les états.

En Thaïlande, la récolte de riz de la campagne principale de 2006 a débuté en octobre et la production de paddy de 2006 atteindrait, selon les prévisions, 29,7 millions de tonnes au total, soit un niveau légèrement inférieur au volume record de l’an dernier (30 millions de tonnes). Les exportations de riz de 2006 devraient rester inchangées (7,5 millions de tonnes), tandis qu’elles devraient s’accroître en 2007 pour atteindre 8,8 millions de tonnes par suite de l’abaissement récent des prix d’intervention, lequel devrait renforcer la compétitivité du riz thaïlandais sur le marché mondial. Au Viet Nam, les prévisions établissent la production de paddy de 2006 à 36,2 millions de tonnes, soit quasi identique par rapport au volume record de 2004, bien que des pertes de récolte aient été signalées du fait d’une récente infestation de ravageurs dans le sud du pays. Le gouvernement a suspendu les exportations jusqu'à janvier 2007 pour garantir que les disponibilités intérieures resteront suffisantes. Le Viet Nam, deuxième exportateur mondial de riz après la Thaïlande, a exporté quelque 4,4 millions de tonnes de riz pendant les 10 premiers mois de l’année. Au Pakistan, la production de paddy de 2006 a été révisée à la hausse, pour s'établir au niveau record de 8,4 millions de tonnes, en raison de l'amélioration des disponibilités d'eau, et les exportations atteindraient, selon les prévisions, 3,5 millions de tonnes en 2007. De même, les Philippines devraient enregistrer des productions record de riz et de maïs en raison des bonnes conditions météorologiques qui ont prévalu en 2006.

Tableau 9. Production céréalière de l'Asie ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Asie 255.6 263.2 270.8 232.7 246.6 249.7 549.5 570.9 570.4 1 037.8 1 080.7 1 090.9
Extrême-Orient 187.6 191.5 198.1 208.1 221.0 224.1 544.5 565.7 564.7 940.2 978.2 986.9
Bangladesh1.31.11.00.30.50.537.739.841.039.341.442.5
Chine92.097.4103.0140.4150.4153.0180.5182.1182.2412.9429.9438.2
Inde72.268.669.533.634.634.3124.7136.6135.0230.4239.8238.8
Indonésie0.00.00.011.212.512.154.154.254.765.366.766.8
Pakistan19.521.622.03.33.83.87.58.38.430.333.734.2
Thaïlande0.00.00.04.43.74.028.530.029.733.033.733.7
Viet Nam0.00.00.03.43.83.836.235.836.239.639.540.0
Proche-Orient 46.2 48.2 47.7 19.9 21.4 20.9 4.3 4.6 5.0 70.4 74.2 73.6
Iran (République
islamique d’)
14.014.514.54.44.45.23.13.33.621.522.223.3
Turquie21.020.520.512.613.412.50.50.50.634.134.533.6
Pays asiatiques
de la CEI
21.7 23.3 24.9 4.6 4.2 4.7 0.7 0.6 0.7 26.9 28.2 30.3
Kazakhstan9.911.513.12.42.22.60.30.30.312.614.016.0

Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Bien que la production céréalière atteigne dans l’ensemble des niveaux record dans la sous-région, la situation alimentaire reste tendue au niveau national ou sous-national. De fortes pluies de mousson et d’importants typhons d’août à octobre ont entraîné des inondations et des glissements de terrain dans de nombreux pays. Dans le sud-ouest du Bangladesh (districts de Jessore, Satkhira et Khulna), les pluies abondantes et les inondations ont laissé des milliers de familles sans logement et celles-ci sont hébergées dans des abris temporaires. Les cultures et les élevages de crevettes auraient été gravement endommagés dans ces régions, selon les rapports. Au Pakistan, les pluies de mousson ont débuté plus tôt et duré plus longtemps que d’habitude, provoquant des inondations qui ont entraîné la mort de centaines de personnes et détruit les biens, les cultures, le cheptel et les stocks alimentaires des ménages. De même, en Inde, les pluies annuelles de mousson ont causé, en de nombreux endroits, une série d'inondations qui ont entraîné des pertes de vie humaine, le déplacement de millions de personnes et des dégâts au cheptel et à de vastes superficies agricoles. En Thaïlande, les pires inondations jamais enregistrées depuis 1995 ont gravement affecté près de 47 des 76 provinces du pays. Les Philippines, le Sri Lanka et la Chine ont également été durement touchés par des inondations cette année.

Au Népal, la récolte de riz de 2006 actuellement en cours serait, selon les prévisions, inférieure de 10 à 15 pour cent à celle de 2005. D’après les estimations, la récolte de maïs, qui s'est poursuivie jusqu'en septembre, a reculé par rapport à l'an dernier par suite de la sécheresse, des inondations et des glissements de terrain survenus pendant la campagne agricole d’été. On fait état d'une crise alimentaire aiguë dans plusieurs régions comme Dolpa, dans le sud-ouest du pays, et les parties méridionales de Siraha et de Saptari. Le nombre total de personnes estimées à risque du point de vue de l'insécurité alimentaire est de pratiquement 900 000. Cependant, sur une note positive, l’accord de paix signé récemment par les différentes parties devrait mettre un terme au conflit qui dure depuis dix ans et a fait au moins 12 500 morts et entraîné une insécurité alimentaire généralisée. Au Timor-Leste, la situation alimentaire reste très critique, mais se serait améliorée, selon les rapports, compte tenu du renforcement de la sécurité par suite d’un accroissement du nombre de policiers de l’ONU. Au Sri Lanka, malgré une récolte céréalière record en 2006, des centaines de milliers de personnes dans le nord et l’est du pays n’ont pas accès aux produits alimentaires en raison des combats qui perdurent. Quelque 130 000 personnes déplacées seraient coupées, selon les rapports, des distributions au titre de l’aide internationale. Dans l’ensemble, le pays compte entre 600 000 et 800 000 PDI du fait des troubles civils et du tsunami de décembre 2004. En RDP de Corée, les récoltes céréalières de la campagne principale de 2006 se sont terminées en octobre. Selon les estimations, la production de céréales de 2006 serait inférieure à celle de l’année précédente, du fait des inondations qui ont frappé certaines parties du pays en juillet et en octobre. Les besoins d’importations céréalières, y compris par voie commerciale et sous forme d’aide alimentaire, devraient se chiffrer à au moins un million de tonnes en 2006/07. Une Mission conjointe des Nations Unies (FAO/UNICEF/PNUD) d’évaluation de la sécurité alimentaire s’est rendue en Mongolie du 2 au 18 octobre. La récolte de blé de 2006, rentrée en octobre/novembre, est estimée à 130 000 tonnes environ, soit le double de la récolte de l’an dernier, affectée par la sécheresse. Toutefois, la consommation de blé, principale denrée de base du pays, dépend des importations commerciales et de l’aide alimentaire et les besoins d’importation pour 2006/07 sont estimés à 230 000 tonnes. Bien que les disponibilités de blé soient stables, la situation de l’offre s’agissant de la viande est tendue et les prix du marché sont montés en flèche ces deux dernières années, en raison des effets persistants des hivers rigoureux et des sécheresses qui ont prévalu de 1999 à 2002 (voir dossier spécial).

Proche-Orient

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Les semis d’hiver de 2006/07 sont en cours ou sur le point de débuter dans la plupart des pays de la sous-région; ils se poursuivront jusqu’à la fin de l’année en certains endroits. La plupart des pays ont engrangé des récoltes céréalières moyennes ou supérieures à la moyenne l’été dernier en raison du temps clément. Toutefois, en Afghanistan, la sécheresse a presque entièrement détruit les céréales pluviales dans certaines parties septentrionales et occidentales du pays et considérablement réduit les rendements de blé irrigué. De graves pénuries alimentaires et des déplacements de population en quête de nourriture sont déjà signalés en certains endroits du pays. Le gouvernement a sollicité une aide extérieure. En plus, les pluies excessives et les inondations dans les parties occidentales à la fin de novembre on touché 50 000 familles au long du fleuve Murghab.

Pays asiatiques de la CEI

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Les conditions ont été favorables aux semis des céréales d’hiver et l'on s'attend à des superficies plantées à peu près moyennes. Les céréales d'hiver, en particulier le blé, sont les cultures les plus importantes de la sous-région, exception faite du Kazakhstan, où les semis de céréales se font en grande partie au printemps. La production céréalière de 2006 de la sous-région est estimée à plus de 30 millions de tonnes au total, soit environ 2 millions de tonnes de plus que la récolte de 2005. Ce total comprend près de 25 millions de tonnes de blé et 4,7 millions de tonnes de céréales secondaires (orge et maïs essentiellement). Le Kazakhstan, premier producteur et exportateur de la région, devrait exporter quelque 5,2 millions de tonnes de céréales pendant la campagne commerciale 2006/07.

Toutefois, bien que la récolte totale ait donné des résultats satisfaisants en 2006, certains pays de la sous-région ont souffert de sécheresses localisées. En Arménie et en Géorgie, les céréales et d’autres cultures ont été affectées par la sécheresse qui a sévi au début de l’été. Compte tenu des relations difficiles dernièrement entre la Géorgie et la Fédération de Russie, l’insécurité alimentaire risque de s’accroître dans le premier pays du fait de la réduction des envois de fonds, des échanges et des approvisionnements énergétiques.

ASIE: Pays en crise ayant besoin d'une aide extérieure
et causes principales (12)

Déficit exceptionnel de la production/des disponibilités alimentaires
totales
ArménieSécheresse
Manque d’accès généralisé
AfghanistanConflit, PDI et rapatriés, sécheresse localisée
Corée, RPDDifficultés économiques, inondations
GéorgieContraintes commerciales extérieures
IraqConflit et insécurité, PDI
MongolieAnnées de conditions météorologiques défavorables consécutives
NépalTroubles civils et sécheresse
Timor-LesteTroubles civils
Grave insécurité alimentaire localisée
BangladeshInondations
IndonésieIncidences du tsunami et séisme
PakistanIncidences du séisme au Cachemire, inondations
Sri LankaIncidences du tsunami, aggravation du conflit, inondations
Note: Pour détails voir la terminologie.

Amérique latine et Caraïbes

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Amérique centrale et Caraïbes

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Au Mexique, la récolte du maïs non irrigué d’été et du sorgho de la campagne principale de 2006 est bien engagée et devrait être pratiquement terminée d'ici à la fin de l'année. Dans ce pays, la production de céréales secondaires de 2006 (semis d’automne/hiver 2005/06 et de printemps/été 2006) atteindrait, selon les prévisions, près de 28,8 millions de tonnes au total, soit pratiquement 10 pour cent de plus que l’année précédente par suite d’une expansion des semis. Les pluies abondantes tombées en août et en septembre ont permis de restaurer l’humidité des sols et de relever les niveaux des réservoirs d’eau dans les régions irriguées du nord-ouest, où les semis de l’importante culture de blé d’hiver de 2006/07 sont sur le point de commencer.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

Dans les autres pays d’Amérique centrale et des Caraïbes, la récolte des céréales et des haricots de la deuxième campagne “postrera” de 2006 est en cours. La production totale de maïs (première et deuxième campagnes) dépasse légèrement la moyenne, selon des prévisions provisoires, en raison essentiellement des pluies abondantes tombées en juillet et en août qui ont eu un effet bénéfique sur les rendements des cultures de la première campagne. Toutefois, les pluies “postrera” ont été moins importantes que d’habitude et réparties irrégulièrement dans certaines régions comme le centre du Honduras, l'ouest du Nicaragua et le nord-ouest du Costa Rica; cela pourrait amener à réviser à la baisse les prévisions actuelles concernant la production totale. Au Honduras, malgré des perspectives favorables dans l’ensemble, la production de maïs de 2006 devrait baisser de 6 pour cent environ par rapport à la moyenne des cinq dernières années par suite du temps sec qui a persisté en certains endroits et affecté les départements de Olancho, Francisco Morazan et El Paraiso pendant la seconde moitié de la première campagne. Au Nicaragua, les sols sont préparés actuellement pour les semis de la troisième campagne "apante”, mais les résultats sont incertains, car l’on s’inquiète du manque d’humidité. La campagne apante est la plus importante pour la production de haricots, représentant environ 50 pour cent de la production annuelle.

En Haïti et en République dominicaine, la récolte de paddy de la deuxième campagne est sur le point de commencer et les résultats s’annoncent bons par suite des pluies bénéfiques tombées en abondance et bien réparties pendant la saison des ouragans qui vient de se terminer.

Dans la sous-région, la production céréalière de 2006 est estimée par la FAO à 38,5 millions de tonnes au total, soit près de 2,9 millions de tonnes de plus que le volume de l’année précédente et 1,7 million de tonnes environ de moins que la moyenne des cinq dernières années, du fait, essentiellement, des bons chiffres enregistrés au Mexique.

Au Guatemala et en El Salvador, la communauté internationale continue de fournir une aide alimentaire aux familles rurales et aux communautés touchées par l’ouragan “Stan” en octobre 2005. Une aide alimentaire est également distribuée aux populations les plus vulnérables au Nicaragua et au Honduras. En Haïti, les pluies torrentielles tombées fin novembre ont entraîné des inondations dans la région nord-ouest de Port-de-Paix, qui avait été gravement touchée par des inondations en 2005.

Tableau 10. Production céréalière de l’Amérique Latine
et des Caraïbes ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Amérique latine
et Caraïbes
27.7 23.7 21.9 108.3 103.1 106.3 25.7 26.4 25.0 161.7 153.2 153.2
Amérique
centrale et
Caraïbes
2.4 3.0 3.2 33.5 30.2 32.8 2.3 2.3 2.5 38.2 35.6 38.5
Mexique2.43.03.229.726.228.80.30.30.332.429.532.3
Amérique
du Sud
25.3 20.7 18.7 74.8 72.9 73.6 23.3 24.1 22.5 123.5 117.6 114.7
Argentine16.012.613.518.724.518.11.11.01.235.738.032.8
Brésil5.84.72.344.937.544.312.813.211.663.555.458.1
Colombie0.00.00.01.61.71.52.72.52.34.44.23.8

Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Amérique du Sud

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En Amérique du Sud, la récolte du blé d’hiver de 2006 vient de débuter dans les principales régions productrices de l’ Argentine et de l’ Uruguay, tandis qu’elle est bien avancée dans les états du centre et du sud du Brésil ainsi que dans l’est du Paraguay. Pour la sous-région, la production totale de blé s’élève, selon des prévisions préliminaires, à 18,7 millions de tonnes, soit le volume le plus bas depuis 2002. Cela tient essentiellement aux résultats les plus bas jamais enregistrés au Brésil, où la superficie ensemencée a accusé une contraction marquée par suite de la baisse de la rentabilité du blé ces dernières années; en outre dans ce pays, les rendements ont souffert du temps sec qui a prévalu au début de la campagne dans les principaux états producteurs de Parana, São Paulo et Mato Grosso do Sul, ainsi que des basses températures et des gelées qui ont sévi début septembre. Ces mêmes facteurs ont affecté les résultats pour l'orge d'hiver et l'avoine. Une production de blé inférieure à la moyenne est également attendue au Chili et au Paraguay par suite de la réduction des semis en raison de la faiblesse des prix intérieurs et du temps peu clément au moment des semis.

En Argentine, des précipitations arrivées à point nommé début octobre ont restauré l’humidité des sols dans les grandes régions productrices du centre et du sud, avec un impact positif sur les rendements et les perspectives de production après une vague de sécheresse prolongée en août. Toutefois, des rendements inférieurs à ceux de l'an dernier sont toujours attendus dans les départements du centre-nord. Les prévisions officielles établissent la production de blé à 13,5 millions de tonnes, soit un volume supérieur à celui de l'an dernier, réduit du fait de la sécheresse, mais qui est inférieur de pratiquement 5 pour cent à la moyenne sur cinq ans.

Après avoir lentement débuté fin septembre en raison de l’humidité limitée des sols dans certaines régions productrices, les semis des céréales secondaires de la campagne principale de 2007 sont bien engagés en Argentine, au Brésil, en Bolivie, au Chili et en Uruguay. Selon les intentions de semis, la superficie ensemencée totale serait d’environ 18 millions d’hectares dans la sous-région, soit un niveau légèrement supérieur à celui de l’année précédente.

AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES: Pays en crise ayant besoin
d'une aide extérieure et causes principales (2)

Manque d'accès généralisé
HaïtiInsécurité, difficultés économiques
Grave insécurité alimentaire localisée
HondurasConditions météorologiques défavorables
Note: Pour détails voir la terminologie.


Amérique du Nord, Europe et Océanie

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Amérique du Nord

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Aux États-Unis, 96 pour cent des semis du blé d’hiver, à récolter en 2007, avaient été menés à bien à la mi-novembre, soit un pourcentage identique à la moyenne sur cinq ans, et selon les rapports, l'état des jeunes cultures est bon, voire excellent dans l'ensemble. D’après des estimations non officielles, la superficie sous blé pourrait avoir augmenté de 5 pour cent au moins pour s’élever à 17,2 millions d’hectares environ. S'agissant de la production totale de blé de 2006, les chiffres ont été revus en légère hausse depuis le dernier rapport, pour tenir compte des résultats des dernières cultures de printemps qui doivent être rentrées, et s’établissent désormais à 49,3 millions de tonnes; ce chiffre reste cependant inférieur de 14 pour cent à celui de l'année précédente. Toutefois, en ce qui concerne les céréales secondaires, dont la récolte se poursuit en certains endroits, les dernières estimations ont été révisées à la baisse. En certains endroits des grandes régions productrices de maïs, les rendements du maïs se sont révélés plus bas que prévu en raison de la chaleur et du temps sec qui ont persisté pendant l’été. Au Canada, la moisson des céréales s’est terminée bien plus tôt que d’habitude dans les principales régions productrices de l’ouest du pays, mais début novembre, on a fait état de pluies qui auraient retardé les étapes finales de la récolte de maïs dans l’est. Les dernières estimations officielles chiffrent la production de blé de 2006 à 26,3 millions de tonnes, soit 2 pour cent de moins environ que la récolte abondante de l’an dernier, mais un volume qui reste nettement supérieur à la moyenne sur cinq ans. Cette baisse résulte d’un fort déclin de la production de blé dur, qui a plus que neutralisé l’accroissement de la production d’autres types de blé. S’agissant de l’orge, la deuxième culture céréalière du pays, une nouvelle contraction de la superficie pour la troisième année consécutive et un retour à des rendements proches de la moyenne après les bons résultats des dernières années ont provoqué un recul de 20 pour cent de la production, selon les estimations.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

Europe

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L’essentiel des céréales de 2006 ont été récoltées dans l’ensemble de la région et les semis des céréales d’hiver de 2007 sont en grande partie terminés. Dans l’ UE, la production céréalière de 2006 est estimée au total à 250,5 millions de tonnes, soit pratiquement 3 millions de tonnes de moins que les chiffres prévus en septembre et près de 10 millions de tonnes de moins qu’en 2005. Cet ajustement récent fait suite aux estimations plus fermes faites après la fin des récoltes dans plusieurs pays membres. Bien que le temps sec et chaud ait nui aux perspectives de production au fur et à mesure que la campagne avançait dans plusieurs grands pays producteurs, notamment la Hongrie, la Pologne, l’ Italie, l’ Allemagne et la France, la baisse a été partiellement neutralisée par une nette reprise de la production en Espagne et au Portugal, où la sécheresse avait détruit les cultures l’année précédente. En ce qui concerne les céréales d’hiver qui viennent d’être mises en terre en vue d’être récoltées en 2007, les premières indications sont favorables. Les superficies devraient être plus importantes, en particulier pour le blé, et selon les rapports, les conditions sont dans l'ensemble favorables à l'établissement des cultures avant le repos végétatif de l'hiver.

Les pays des Balkans ont également rentré des récoltes céréalières moins importantes en 2006. Les estimations concernant la production de blé restent inchangées depuis le dernier rapport, la diminution de la production cette année rendant compte dans une large mesure de l’impact des rigueurs de l’hiver sur les semis et les rendements. Pour ce qui est des céréales secondaires, la récolte de maïs en est toujours aux stades finals en certains endroits ou se termine tout juste et les résultats sont moins satisfaisants que prévu. En Roumanie, les dernières estimations chiffrent la récolte de maïs à tout juste 8,7 millions de tonnes, contre 9,9 millions de tonnes l’an dernier et une moyenne de 10,3 millions de tonnes ces cinq dernières années. S’agissant des céréales d’hiver qui viennent d’être semées, bien que l’on ne dispose pas encore d’estimations fermes, les premières indications font état d’une expansion considérable des superficies.

Dans les pays européens de la CEI (Fédération de Russie, Ukraine, Bélarus et Moldova), exception faite peut-être de certaines cultures de maïs, les récoltes de céréales de 2006 sont toutes terminées et l'essentiel des céréales d'hiver à récolter l'année prochaine ont été mises en terre. Selon les rapports, les conditions sont généralement favorables à l'établissement des cultures dans l’ensemble des grandes régions productrices, la principale exception étant le District Sud de la Fédération de Russie, où l’humidité des sols semblerait loin d’être optimale après le temps particulièrement sec qui a régné en août et en septembre. De premières indications donnent à penser que la superficie sous céréales d’hiver en Fédération de Russie est identique ou légèrement supérieure à celle de l’année précédente, tandis que l’on prévoit une nette reprise en Ukraine après la contraction des semis enregistrée l’an dernier.

Selon les dernières estimations, la production céréalière de 2006 de la sous-région atteindrait 115,5 millions de tonnes au total, soit près de 7 millions de tonnes de moins qu'en 2005. Un hiver anormalement froid et une couverture neigeuse peu épaisse ont nui à la production de blé en Fédération de Russie et en Ukraine, qui a baissé respectivement de 10 pour cent environ et de 26 pour cent par rapport à l'année précédente. Les céréales secondaires, dont les semis se déroulent essentiellement au printemps, ont bénéficié de meilleures conditions en 2006 et la production totale des quatre pays est estimée à plus de 56 millions de tonnes, soit 2,8 millions de tonnes de plus qu'en 2005. Les exportations céréalières totales de la sous-région pendant la campagne commerciale 2006/07 s'élèveraient, selon les prévisions, environ 18 millions de tonnes, soit 7 millions de tonnes environ de moins que pendant la campagne de commercialisation 2005/06. Sur ce total, le blé devrait représenter quelques 9,7 millions de tonnes et l’orge 6,6 millions de tonnes. Les importations céréalières totales de la région pour la campagne commerciale 2006/07 devraient atteindre 2,6 millions de tonnes environ, soit un volume analogue à celui enregistré pendant la campagne de commercialisation précédente.

Tableau 11. Production céréalière de l’Amérique du Nord,
de l’Europe et de l’Océanie ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Amérique du
Nord
84.6 84.1 75.6 346.6 325.4 308.9 10.5 10.1 8.8 441.7 419.6 393.3
Canada25.926.826.326.726.323.40.00.00.052.653.049.7
États-Unis58.757.349.3319.9299.1285.510.510.18.8389.1366.5343.6
Europe 219.5 207.2 188.7 245.4 214.4 210.2 3.4 3.4 3.3 468.4 425.0 402.2
UE 137.5123.6117.6152.1134.3130.32.82.72.5292.4260.6250.5
Roumanie7.87.35.316.811.59.90.00.00.024.518.915.3
Serbie2.82.01.97.17.56.20.00.00.09.99.58.1
Pays européens de
la CEI
64.8 68.5 58.6 60.3 53.4 56.2 0.6 0.7 0.7 125.6 122.5 115.5
Fédération de
Russie
45.447.743.130.328.329.50.50.60.676.276.573.2
Ukraine17.518.713.823.118.620.30.10.10.140.737.434.3
Océanie 22.2 25.4 9.9 12.7 15.0 8.3 0.6 0.3 1.1 35.4 40.8 19.2
Australie21.925.19.512.114.57.70.50.31.034.639.918.3

Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

EUROPE: Pays en crise ayant besoin d'une aide extérieure
et causes principales (1)

Grave insécurité alimentaire localisée
Fédération de Russie
(Tchétchénie)
Conflit
Note: Pour détails voir la terminologie.

Océanie

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En Australie, la récolte des céréales d’hiver de 2006 a gravement souffert de la sécheresse. Dans un rapport spécial paru fin octobre, les prévisions du Bureau australien de l'agriculture et des ressources économiques établissent la production de blé de 2006 à tout juste 9,5 millions de tonnes, soit presque 7 millions de tonnes de moins que le chiffre prévu un mois plus tôt, 15,6 millions de tonnes de moins que la récolte exceptionnelle de l’an dernier et le plus faible volume enregistré depuis 1994. Les prévisions concernant la production d'orge ont également été considérablement abaissées depuis le dernier rapport, pour atteindre 3,6 millions de tonnes environ, ce qui correspondrait à une chute de 64 pour cent par rapport à 2005. Fin octobre, la récolte avait déjà débuté en certains endroits et on estime qu'il est désormais trop tard de façon générale pour que des précipitations, si elles venaient à tomber, puissent modifier les perspectives actuelles en ce qui concerne les cultures d’hiver. Compte tenu du fort amenuisement des réserves d’humidité des sols, les perspectives concernant les cultures d’été dépendent plus que d’habitude du volume réel des précipitations pendant les semis et aux premiers stades du développement. Toutefois, s'agissant des précipitations, la situation s’annonce peu favorable pour cette période (novembre-janvier), un temps plus sec que d’habitude étant attendu dans le sud-est du Queensland et le nord de la Nouvelle-Galles du Sud.

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