41. Le Président a rappelé quà sa dernière session, la Commission du Codex Alimentarius (juin 1997) avait examiné cette question et était convenue de renvoyer lavant-projet à létape 3 pour un complément dobservations et un nouvel examen par le CCNFSDU, y compris une réflexion sur la nécessité des Directives, et a invité le Comité à échanger des vues sur cette question fondamentale.
42. Le Comité a examiné la question et a reconnu quil y avait deux façons daborder cette question. Plusieurs pays et lobservateur de Consumers International étaient en faveur dune nouvelle élaboration de ces Directives dans les plus brefs délais car les compléments en vitamines et sels minéraux étaient largement commercialisés et lutilisation non réglementée de certains compléments pouvait nuire à la santé des consommateurs. De plus, étant donné que la législation nationale ne pouvait pas toujours sattaquer aux problèmes et quil existait déjà des obstacles au commerce, il était indispensable de fournir une référence internationale dans le cadre du Codex et dassurer de bonnes pratiques commerciales. Certaines délégations ont souligné quune distinction bien claire devrait être faite entre vitamines et sels minéraux à des fins thérapeutiques, et des compléments diététiques qui devraient être classés comme aliments et donc sinscrire dans le cadre du mandat du Comité.
43. La délégation du Canada, appuyée par celle des Etats-Unis, sest déclarée fermement opposée à une nouvelle élaboration des directives car ceci influerait sur le commerce des produits qui pourraient profiter à certains consommateurs, étant donné que des données scientifiques[10] récentes indiquent quun régime alimentaire pourrait ne pas suffire à couvrir les besoins en certains éléments nutritifs de plusieurs sous-groupes de population; en outre, de nombreux consommateurs estiment que la consommation de vitamines et de sels minéraux était un droit et que des produits qui étaient sains et ne présentaient pas de risques pour la santé devraient être vendus librement. La délégation a souligné que, du fait que les habitudes et les goûts des consommateurs différaient largement dun pays à lautre, la réglementation des compléments devait être laissée aux autorités nationales.
44. Le Comité a rappelé que dans certains pays les compléments en vitamines et/ou sels minéraux étaient entièrement réglementés comme produits pharmaceutiques ou thérapeutiques et que dans certains pays, elle dépendait de la mesure dans laquelle la dose dépassait la DJR. Il faudrait donc dabord résoudre les principes essentiels du problème. La délégation de lAfrique du Sud, appuyant les observations écrites de lAustralie, a déclaré que comme les directives ne sappliqueraient pas aux pays où les compléments étaient soumis aux mêmes règles que les médicaments, elles auraient un effet limité sur la situation actuelle en Afrique du Sud.
45. Le Comité a procédé à un large débat concernant la base pour létablissement de limites supérieures à la lumière des données scientifiques disponibles; certains délégations ont appuyé un modèle dévaluation des risques fondé sur des données scientifiques pour fixer des limites supérieures de sécurité alors que dautres délégations ont souligné que la décision devrait être fondée essentiellement sur des aspects nutritionnels. On a également noté que les autorités devaient aborder les questions liées aux allégations non justifiées, au contrôle et au suivi des produits, qui devraient être prises en compte lors de létablissement de limites.
46. Afin de faciliter le consensus, le Président a proposé que lon tente dassocier les différentes approches car il serait possible dincorporer à la fois des aspects relatifs à linnocuité et à la nutrition sur la base suivante: létablissement dun modèle dévaluation des risques fondé sur des données scientifiques afin de fixer des limites supérieures de sécurité, en prenant en compte toutes les sources déléments nutritifs et des facteurs de sécurité adaptés pour élaborer des recommandations pour lapport journalier de vitamines et sels minéraux pour les compléments en vitamines et sels minéraux. Le Comité pourrait ne pas arriver à un consensus à ce stade mais est convenu de continuer ses débats à la prochaine session en tenant compte de la proposition ci-dessus et des questions soulevées durant le débat.
47. Le Secrétariat a attiré lattention du Comité sur la Consultation mixte dexperts FAO/OMS sur les besoins en vitamines et sels minéraux, qui sest tenue à Bangkok du 21 au 30 septembre 1998. La Consultation avait pour objet lexamen de la gamme des besoins en vitamines et en sels minéraux dorigine alimentaire, y compris leur rôle dans la physiologie et le métabolisme normaux de lhomme et dans les maladies de carences, car il pourrait fournir la base pour apporter une solution à cette question.
48. Lobservateur de la CE a précisé que la question des compléments diététiques faisait actuellement lobjet dun examen dans la CE, où il nexistait pas encore de législation et a informé le Comité quun document sur cette question avait été préparé par les services de la CE. Ce document expose de manière neutre et objective les questions qui devraient être examinées sur ce thème et vise à aider à mieux comprendre le fondement des différentes approches. Lobservateur a fait remarquer que ce document en cours dexamen avait été rédigé dans le cadre de lUE mais quil pourrait être développé plus avant dans le contexte international avec la participation des pays intéressés. Il serait utile détudier en profondeur les principes justifiant chaque position particulière afin de trouver un terrain dentente pour les débats. Le Comité est convenu que, avant de poursuivre lélaboration des directives, un document de travail, prenant comme base le document susmentionné, devrait être préparé conjointement par le Canada, les Etats-Unis et la CE sur les questions soulevées plus haut.
ETAT DAVANCEMENT DE LAVANT-PROJET DE DIRECTIVES CONCERNANT LES COMPLEMENTS EN VITAMINES ET SELS MINERAUX
49. Le Comité a décidé de conserver lavant-projet de directives concernant les compléments en vitamines et sels minéraux à létape 4 et est convenu de se pencher sur un document de travail préparé par le Canada, les Etats-Unis et la CE à sa prochaine session afin de faciliter lexamen de cette question.