4.1 Introduction
4.2 Les règles du Cycle dUruguay en matière daccès aux marchés
4.3 Les conditions daccès aux marchés des pays développés après le Cycle dUruguay
4.4 Quelques réflexions pour préparer le prochain cycle de négociations
N. Hag Elamin
Division des produits et du commerce international
OBJECTIFS
Lobjectif de ce module est de décrire la situation de laccès aux marchés postérieure au Cycle dUruguay pour les produits agricoles en provenance des pays en développement, et danalyser les problèmes qui mériteront de lattention lors du prochain cycle de négociation.
POINTS CLÉS
· Les règles daccès aux marchés sont définies dans lAsA; elles incluent des dispositions de traitement spécial et différencié à lintention des PVD.
· Les structures tarifaires des marchés des pays développés après le Cycle dUruguay ont certaines caractéristiques qui continuent de freiner les exportations agricoles des pays en développement.
· Un ensemble de problèmes qui devront être examinés par les PVD lors du prochain cycle de négociation est mis en avant.
Mettre laccent sur lamélioration de laccès aux marchés dexportation
A lorigine, les dispositions du GATT relatives au traitement des importations visaient aussi les produits agricoles. En principe, le commerce des produits agricoles ne devait être réglementé que par les droits de douane proprement dits, de préférence une fois consolidés dans les Listes des pays. Toutefois, une exception était prévue à lArticle XI:2© du GATT, qui autorise les restrictions quantitatives à limportation de produits agricoles lorsque celles-ci sont nécessaires à lapplication de certaines stratégies de gestion du marché intérieur. En fait, le but recherché na pas été atteint puisque les mesures non tarifaires nont cessé de se multiplier. Ceci sexplique en partie par lautorisation dexception de lArticle XI:2© mais aussi par lexistence de diverses dérogations (comme «les clauses dantériorité» qui légalisaient les accords bilatéraux dans le processus daccession), dexemptions aux règles générales en faveur de certains pays et aussi du fait du manque de clarté des règles du GATT qui empêche de mettre un frein aux «mesures de la zone grise», comme les limitations volontaires dexportation qui ont proliféré avec le temps. Même sil ny avait pas de restrictions quantitatives, les droits de douane proprement dits pouvaient être augmentés sans limite pour réglementer les importations, car la majorité des lignes tarifaires nétaient pas consolidées. Le Cycle dUruguay (CU) a permis de remédier à ces distorsions en interdisant purement et simplement certaines pratiques et en soumettant les autres à des règles précises.
Le présent module a pour objet de décrire les conditions daccès aux marchés des produits agricoles postérieures au Cycle dUruguay et dexaminer certaines questions qui méritent une plus grande attention. Etant donné que ce sont les marchés des pays développés qui absorbent lessentiel des exportations en provenance des pays en développement, cest sur laccès à ces marchés que létude sera focalisée. Ceci conduit à faire deux remarques sur la portée de ce document. Premièrement, ce module examine les conditions daccès, cest-à-dire les possibilités daccès créées par le Cycle dUruguay, et non les possibilités dexportation en général, qui incluent dautres composantes comme lexpansion du marché dexportation lui-même et la capacité dun exportateur à répondre à une demande accrue. Deuxièmement, cet examen est centré sur les conditions daccès selon la clause de la nation la plus favorisée (ci-après NPF) et non sur la base darrangements préférentiels. Ces derniers jouent un rôle important dans le commerce de nombreux pays en développement, mais le principal objectif des négociations commerciales du GATT/OMC est daméliorer les conditions daccès selon la clause NPF.
Le module aborde les trois thèmes suivants:
· les règles du Cycle dUruguay en matière daccès aux marchés;
· les conditions daccès aux marchés des pays développés après le Cycle dUruguay; et
· quelques réflexions pour préparer le prochain cycle de négociations commerciales.
Les règles exigent la tarification, la consolidation et la réduction
Pour commencer, il importe de ne pas confondre les deux termes: règles et engagements. Le premier terme se réfère aux règles et dispositions convenues par lensemble des parties aux négociations et contenues dans les Textes juridiques du Cycle dUruguay. Le second terme se réfère aux engagements spécifiques des pays en matière daccès aux marchés, inscrits dans leurs Listes, qui sont elles aussi juridiquement contraignantes.
Lencadré 1 récapitule les principales dispositions régissant laccès aux marchés qui ont été convenues durant le Cycle dUruguay. Mises à part quelques clauses de traitement spécial en faveur des pays en développement, dans lensemble, les principes de base sappliquent à tous. Ainsi, les obstacles non tarifaires (ONT) au commerce des produits agricoles ont été purement et simplement interdits, de sorte que tous les échanges doivent être régis uniquement par des droits de douane. Deuxièmement, presque tous les droits de douane proprement dits ont été consolidés, ce qui signifie que lon a fixé des taux plafonds pouvant être appliqués à tout moment, alors quavant le Cycle dUruguay, le pourcentage de lignes tarifaires consolidées était de 17 pour cent dans les pays en développement, et de 57 pour cent tant dans les économies en transition que dans les pays développés. Troisièmement, ces taux consolidés doivent être ramenés à des niveaux convenus durant la période de mise en uvre. Enfin quatrièmement, laccès aux marchés courant doit être maintenu et des possibilités daccès minimal doivent être garanties dans le cas où il nen existait pas auparavant. Lensemble de ces mesures représentent un acquis important du Cycle dUruguay compte tenu des nombreuses distorsions qui existaient auparavant.
Encadré 1: Dispositions générales sur laccès aux marchés
· Période de base: 1986-1988 · Période de mise en uvre: 1995-2000 (1995-2004 pour les pays en développement) · Tarification des mesures non tarifaires: Þ Conversion de toutes les mesures non tarifaires en droits de douane (au moyen du processus de tarification ou en offrant des «consolidations tarifaires», dans le cas des pays dans lesquels les taux nétaient pas consolidés antérieurement). Þ Clause de traitement spécial: possibilité déviter la tarification des mesures non tarifaires dans des conditions strictes - autorisation valable pendant la période de mise en uvre (très rarement appliquée). Þ Clauses de sauvegarde spéciale: sapplique uniquement aux produits ayant fait lobjet dune tarification, si indiqué - valable durant la période de mise en uvre. · Réduction des droits de douane sur les produits agricoles: (y compris ceux résultant de la tarification) sur la base dune moyenne simple de 36 pour cent avec un taux de réduction minimal de 15 pour cent pour chaque ligne tarifaire, à mettre en uvre par tranches annuelles égales (réduction des deux tiers de ces taux pour les pays en développement, aucune réduction pour les pays les moins avancés). · Engagements en matière daccès minimal: 3 pour cent de la consommation intérieure la première année, à porter à 5 pour cent dici la fin de la période de mise en uvre (pour les produits ayant fait lobjet dune tarification). · Garantie de
laccès courant: maintien des possibilités
daccès courantes (c.a.d. des quantités importées
pendant la période 1986-88) excédant laccès minimal
(pour les produits ayant fait lobjet dune tarification). |
La liste des engagements, élément clé de laccès aux opportunités de marchés
La mise en place dune série de règles sur laccès aux marchés constitue lun des principaux résultats de lAccord sur lagriculture (AsA) et une contribution essentielle à lamélioration de la prévisibilité et la sécurité du commerce. Toutefois, ce qui importe pour que les échanges puissent avoir lieu à un moment donné, cest le niveau des droits de douane et des autres conditions daccès qui sont spécifiques aux pays et sont inscrits dans leurs Listes. Cest pourquoi le reste du document résume les principales caractéristiques des régimes dimportation des pays développés après le Cycle dUruguay, afin que les pays en développement les examinent attentivement pour se préparer au prochain cycle.
Tableau 1: Taux des droits consolidés de lUE, du Japon et des Etats-Unis, pour certains produits agricoles (%)
|
UE |
Japon |
Etats-Unis |
|||
Pré-CU 1/ |
Post-CU |
Pré-CU 1/ |
Post-CU |
Pré-CU |
Post-CU |
|
Café vert |
5 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Fèves de cacao |
3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Epices non broyées |
10 |
1 |
6 |
4 |
< 1 |
< 1 |
Fruits tropicaux frais |
9 |
5 |
17 |
4 |
7 |
5 |
Noix tropicales en coque |
3 |
2 |
6 |
1 |
< 1 |
< 1 |
Tabac |
20 |
16 |
0 |
0 |
11 |
8 |
Oléagineux |
0 |
0 |
0 |
0 |
< 1 |
< 1 |
Huiles végétales |
17 |
12 |
9 |
5 |
2 |
< 1 |
Sucre |
297 |
152 |
126 |
58 |
197 |
91 |
Riz |
361 |
n.d. |
n.ap |
n.ap |
5 |
n.d. |
Blé |
170 |
82 |
240 |
152 |
6 |
4 |
Céréales secondaires |
134 |
n.d. |
233 |
n.d. |
8 |
n.d. |
Produits laitiers |
289 |
178 |
489 |
326 |
144 |
93 |
Produits carnés |
96 |
76 |
93 |
50 |
31 |
26 |
Notes: 1/ Taux de 1995 applicables au sucre, au blé, aux céréales secondaires, au riz et aux produits laitiers.Les tarifs consolidés restent élevés sur les produits sensiblesn.d. signifie non disponible, et n.ap non applicable (tarification reportée à une date ultérieure).
Source: OCDE (1997a) pour les huit premiers produits; Hathaway et Ingco (1995) pour le sucre, le blé, les céréales secondaires, le riz et les produits laitiers.
Des tarifs élevés sur les produits alimentaires des zones tempérées et faibles sur les produits tropicaux. Cest le schéma classique du profil tarifaire dans de nombreux pays développés (tableau 1)1. La raison en est simple - les produits importés de la zone tempérée concurrencent la production intérieure, ce qui nest pas le cas des autres productions. Cette différence se reflète également dans les pourcentages de réduction des niveaux de base jusquaux niveaux finaux - alors que les tarifs appliqués à lensemble des produits tropicaux ont été abaissés de 43 pour cent en moyenne, les taux de réduction des droits afférents aux autres groupes de produits ont été plus faibles (ex: 26 pour cent sur les produits laitiers)2. LAsA exigeait une réduction globale de 36 pour cent (moyenne simple) pour les produits agricoles - or les pays développés ont dépassé cet objectif dun point de pourcentage.
1Inversement, de nombreux pays en développement ont consolidé leurs taux, en général en fixant «un taux plafond unique» pour tous les produits agricoles.A ce propos, un point mérite dêtre signalé - de nombreux produits tropicaux étaient déjà soumis à des droits de douane très faibles (ex: 5 à 10 pour cent), de sorte quil a été possible de les réduire même fortement (ex: de 50 pour cent) sans créer de perturbations sur les marchés intérieurs. Certains observateurs se sont déclarés sceptiques quant à leffet sur laccès aux marchés de ces réductions relativement fortes des droits applicables aux produits tropicaux. Dans de nombreux cas, les taux sont tombés si bas (1 à 2 pour cent) quils ont reçu le nom de «droits à caractère de nuisance». A linverse, les tarifs appliqués aux produits de la zone tempérée pendant la période de base étaient très élevés - souvent supérieurs à 100 pour cent -, de sorte que même si ce niveau subit une nouvelle réduction de 20 à 25 pour cent, la protection à la frontière restera toujours considérable.2Voir OMC (1999), Tableau III.2
Les tarifs consolidés appliqués à ces produits se sont avérés très élevés pour plusieurs raisons:
· Le choix de 1986-88 comme période de base a été un facteur important. A cette époque, les cours mondiaux étaient très bas de sorte que les équivalents tarifaires, cest-à-dire lécart entre les prix intérieurs et les prix internationaux, était très marqué. Or, cest sur la base de ces équivalents tarifaires quont été fixés les tarifs de la période de base. Si ces niveaux de base élevés sont réduits de 15 à 20 pour cent, ou même de 36 pour cent, les taux consolidés seront encore élevés en lan 2000.Les pics tarifaires sont toujours importants· Certains éléments indiquent que plusieurs pays fixent les tarifs de base quils appliquent à certains produits à des niveaux beaucoup plus élevés que ceux dérivant du calcul des équivalents tarifaires, en particulier pour des produits de la zone tempérée comme les céréales, les produits laitiers, la viande et le sucre3.
· La formule de la moyenne simple, utilisée dans le CU, permettait aux pays dopérer des réductions plus modestes (taux minimal de 15 pour cent) sur quelques produits (par exemple, sur les produits «sensibles»), et des réductions plus importantes sur dautres (par exemple, sur les produits tropicaux), pour arriver à la moyenne simple de 36 pour cent4.
3Détails fournis par Hathaway et Ingco (1995). Cette pratique a pris le nom de «tarification sale».4Par exemple, dans le cas de trois produits, un pays pourrait sacquitter de son engagement de réduction de 36 pour cent en moyenne, en réduisant de 15 pour cent seulement les droits applicables aux deux produits soumis à des droits initiaux de 100 pour cent, et en abaissant de 78 pour cent seulement ceux applicables au troisième produit, initialement soumis à un droit de douane de 15 pour cent.
De nombreuses crêtes tarifaires. En raison des facteurs qui précèdent, les crêtes tarifaires sont très répandues. Les produits soumis aux taux les plus élevés sont le lait, la viande, le sucre, le beurre et les fromages et les céréales. Pour lensemble des produits de lagriculture et de la pêche (numéros 1 à 24 de la CTCI), les lignes tarifaires pour lesquelles les droits excèdent 20 pour cent représentent environ 26 pour cent du nombre total de lignes tarifaires dans lUE et au Japon, mais 11 pour cent seulement aux Etats-Unis (voir le tableau 1 de lAnnexe). Dans le secteur agricole, les crêtes tarifaires sont particulièrement répandues dans trois groupes de produits: i) principaux aliments de base; ii) fruits et légumes; et iii) industrie alimentaire (produits alimentaires transformés).
La réduction des tarifs consolidés ne se reflète pas dans les tarifs appliqués
Dans la réalité, la protection à la frontière risque dêtre plus grande - En principe, à lissue du processus de tarification, les tarifs consolidés ne devaient pas constituer une protection plus grande que les mesures non tarifaires en place durant la période de base. Et, comme tous les droits de douane doivent être réduits, les conditions daccès aux marchés devraient être meilleures. Cependant, pour un certain nombre de raisons (voir les trois facteurs précédemment identifiés), il nen sera probablement pas ainsi.
Il ressort dune récente étude de lOCDE sur les mesures de protection à la frontière basées sur des moyennes pondérées des tarifs NPF appliqués aux différents produits, que la protection effective à la frontière des produits agricoles était plus élevée en 1996 quen 1993 dans 8 des 10 pays de lOCDE (lUE étant considérée comme un pays) couverts par létude, les deux exceptions étant lAustralie et la Nouvelle Zélande5. On a également constaté que la protection tarifaire était sensiblement plus élevée pour le groupe des produits alimentaires et des boissons que pour lensemble des produits agricoles. Etant donné que les taux consolidés ne peuvent pas être inférieurs aux tarifs appliqués, la protection à la frontière basée sur des taux consolidés aurait été encore plus importante.
5OCDE (1999a).Les tarifs non ad valorem empêchent la transparence
Une structure tarifaire complexe. Après le CU, la structure des tarifs agricoles est devenue plus complexe, en particulier dans les pays développés, car il a fallu créer de nouvelles lignes tarifaires compte tenu des différents tarifs applicables à un même produit (tarifs saisonniers, droits relevant des contingents et droits hors contingents) et du recours plus fréquent à des droits de douane basés sur dautres critères que la valeur (autres que ad valorem)6.
6CNUCED (1999). Les droits qui ne sont pas «ad-valorem» comprennent les droits spécifiques (somme fixe par unité physique du produit importé (ex: 20 dollars/kilo), les droits composés (combinaison de droits ad valorem et de droits spécifiques) et les droits mixtes (taux ad valorem ou taux spécifique, selon que lun ou lautre est plus élevé).La proportion des lignes tarifaires agricoles basées sur dautres critères que la valeur oscille entre 22 pour cent au Canada et au Japon, 42 pour cent dans lUE et aux Etats-Unis, et 90 pour cent en Suisse. Souvent, les tarifs varient en fonction dun ou plusieurs facteurs techniques, tels que la teneur en sucre ou en alcool, ce qui nuit à leur transparence.
Il est clair que les droits de douane calculés sur une base autre que la valeur sont moins transparents que les tarifs ad valorem, du point de vue de leur caractère restrictif, et plus difficilement comparables dun pays à lautre. Les droits de douane basés sur dautres critères que la valeur ont également dautant plus de poids que les produits sont importés à bas prix. Par exemple, le degré de restriction imposé par un tarif spécifique varie en proportion inverse du prix unitaire du produit importé, alors quil reste constant dans le cas dun tarif ad valorem.
Les contingents tarifaires nont guère deffet sur lamélioration de laccès aux marchés
Les contingents tarifaires. Les Contingents tarifaires ont été conçus pour créer des possibilités daccès minimal grâce à lapplication de droits faibles sur les produits soumis au processus de tarification. On craignait que cela ne conduise à limposition de droits NPF ou hors contingents trop élevés qui auraient été un obstacle au développement du commerce. Les bananes et le sucre sont des exemples typiques de produits pour lesquels les tarifs NPF sont élevés sur certains marchés importants et la majorité des échanges seffectuent aux taux applicables aux quantités contingentées, mais il existe aussi dautres exemples.
Trente-six pays Membres de lOMC ont inscrit dans leurs Listes des engagements en matière de contingents tarifaires pour un total de 1370 produits agricoles. Quelle est lampleur de ces contingents? En 1995, le volume total des contingents tarifaires, en pourcentage des échanges mondiaux des produits considérés, a en général oscillé entre 3 et 7 pour cent. Pour quelques produits seulement, par exemple les produits laitiers, les produits carnés et le sucre, ce niveau a dépassé 10 pour cent.
Ces volumes comprennent les contingents nouveaux et existants, ou contingents courants. Mais combien de possibilités daccès supplémentaires le Cycle dUruguay a-t-il créées avec les contingents? En réalité très peu. Dans la plupart des cas, les volumes additionnels des contingents tarifaires représentent moins de 2 pour cent des échanges mondiaux totaux, sauf pour les produits laitiers (17 pour cent) et le riz (6 pour cent). La majorité des contingents applicables à la banane et au sucre navaient par exemple pas varié après le CU.
Quels sont les résultats obtenus jusquà présent? Lun des indicateurs permettant de le déterminer est le taux dutilisation - cest-à-dire le volume effectivement commercialisé par rapport au niveau des contingents tarifaires. Ces taux ont été à peine supérieurs à 60 pour cent en 1995 et en 1996, pour tous les produits agricoles pour lesquels ont été ouverts des contingents tarifaires. En 1997, ce taux était de 50 pour cent, mais cette baisse est probablement due au fait que les notifications parvenues à lOMC pour cette année-là étaient incomplètes.
Plusieurs problèmes ont été décelés, au niveau de la conception et de lapplication des contingents tarifaires, notamment7:
· Les quantités contingentées disponibles en régime NPF ont été plus faibles que prévu car beaucoup de pays ont alloué les contingents daccès courant à leurs fournisseurs habituels et inclus des contingents daccès préférentiel dans leurs engagements en matière daccès minimal8.Les mesures de sauvegarde spéciale ont été moins utilisées que prévu· Lorsque les engagements relatifs aux contingents daccès minimal ont été établis à des degrés dagrégation des produits plus poussés, les contingents étaient souvent plus faibles9.
· Dans plusieurs cas, les droits de douane relevant des contingents étaient à lextrémité la plus élevée de la fourchette, doù une réduction des importations, car aucune règle na été établie pour fixer les droits de douane applicables aux quantités contingentées.
· Plusieurs méthodes choisies par les pays importateurs pour administrer et allouer les contingents tarifaires manquaient de transparence et de simplicité, ce qui a probablement eu une incidence négative sur les taux dutilisation.
7Les contingents tarifaires sont étudiés à part dans un autre Module.8Cela a notamment été le cas pour les importations de sucre dans lUE et aux Etats-Unis et pour les importations de viande de buf aux Etats-Unis [Tangermann (1995)].
9Par exemple, dans ses engagements en matière daccès minimal, lUE a regroupé tous les légumes dans une catégorie et tous les fruits dans une autre. Du fait de cette agrégation, les quantités importées par lUE dans chacune de ces deux catégories pendant la période 1986-88 dépassaient 5 pour cent de sa consommation intérieure pendant lannée de base, de sorte que lengagement en matière daccès minimal nétait pas applicable. La situation aurait sans doute été différente avec une approche produit par produit.
La protection supplémentaire - les mesures de sauvegarde spéciale (SGS). Les effets de protection de ces tarifs élevés sont encore exacerbés par le recours à des mesures de SGS. Environ 80 pour cent des articles tarifés des pays de lOCDE font lobjet de SGS10. Ces clauses autorisent un importateur à augmenter les droits de douane au-dessus des niveaux consolidés en cas de brusque poussée des importations ou de baisse des prix des importations. Les SGS peuvent être appliquées à toutes les catégories de produits mais sont particulièrement utilisées pour les groupes suivants: 22 pour cent de toutes les lignes tarifaires faisant lobjet de clauses SGS pour la viande, 18 pour cent pour les céréales, 13 pour cent pour les fruits et les légumes, et 12 pour cent respectivement pour les graines oléagineuses, les matières grasses et les produits laitiers. Dans la pratique, les SGS ont été moins utilisées quon ne le croyait. Pendant la période 1995-98, cinq Membres (UE, Japon, Rép. de Corée, Pologne et Etats-Unis) ont pris des mesures au titre de la SGS - justifiées par une baisse des prix - qui ont eu une incidence sur 72 positions tarifaires au total, et cinq Membres (UE, Japon, Pologne, République slovaque et Etats-Unis) ont eu recours à des mesures de SGS, basées sur le volume, affectant 128 positions tarifaires au total.
10CNUCED (1995).LUnion européenne continue de bénéficier darrangements spéciaux
Il reste encore quelques exceptions au principe du régime basé sur «des droits de douane uniquement». Bien quils ne soient plus autorisés, il reste encore quelques arrangements dimportation plus complexes. Les deux exemples les plus marquants sont le système des «prix dentrée» appliqué par lUE sur les fruits et légumes. Le régime dimportation est complexe car il est fondé sur des prix minimaux à limportation et des tarifs saisonniers11. Les pays en développement sont de plus en plus compétitifs sur ces produits, de sorte que le régime est souvent considéré comme un mécanisme de protection déguisé. Dans certains cas, par exemple pour les concombres et les tomates, on estime que laccès au marché est plus difficile depuis ladoption du système des prix dentrée. De même, le régime dimportation des céréales de lUE conserve des caractéristiques similaires au régime antérieur des prélèvements variables. Dans le cadre de ce système, les droits dimportation sur les céréales sont calculés sur la base des prix de référence à limportation et des niveaux de soutien interne, sous réserve dun taux maximal convenu durant les négociations du CU. Plusieurs pays en développement importent de grosses quantités de céréales et de riz.
11Pour une analyse détaillée du système des prix dentrée applicable aux fruits et légumes dans lUE, voir par exemple Swinbank et Ritson (1995).La progressivité des droits est toujours importante pour les produits tropicaux
Progressivité des droits. Il y a progressivité des droits lorsque les tarifs augmentent au long de la filière de transformation. Cette pratique peut conférer une protection importante aux produits transformés, suivant la part de la valeur ajoutée dans la production finale. La question de la progressivité des droits de douane est très importante car la croissance du commerce des produis agricoles concerne de plus en plus les produits transformés. Comme dans le cas des produits agricoles initiaux, les droits consolidés applicables aux produits alimentaires transformés sont demeurés élevés après le CU. En général, les pourcentages de réduction des droits de douane sont plus faibles pour les produits transformés que pour les produits initiaux. Daprès certaines études, la progressivité des droits a diminué après le CU, mais prévaut encore dans quelques filières de production, notamment le café, le cacao, les oléagineux, les légumes, les fruits et les noix et les cuirs et peaux12. Ceci continuera à limiter les exportations de produits transformés en provenance des pays en développement.
12Voir par exemple Linland (1997) et OCDE (1997b).Disparités tarifaires. Les distorsions du commerce des produits agricoles dérivent non seulement du degré de protection élevé mais aussi de la grande disparité de la protection suivant les produits à lintérieur dun même pays (voir lencadré 2). On a déjà souligné que la formule de réduction adoptée durant le CU permettait aux pays dappliquer un pourcentage de réduction plus modeste aux tarifs élevés (ordinairement appliqués aux produits alimentaires «sensibles») quaux bas tarifs. Ceci a exacerbé le problème de la disparité des droits de douane. Un examen des droits de douane après le CU dans lUE, aux Etats-Unis et au Japon a montré que la disparité sétait accentuée après le CU13.
13Tangermann (1995); Hathaway et Ingco (1995).Encadré 2: Quand la disparité des tarifs fausse les échanges
Un degré de protection plus élevé pour le
sucre que pour les céréales, par exemple, peut décourager
lutilisation intérieure du sucre et accroître les
utilisations de ses substituts, tels que sirops de céréales, et
aboutir à une restriction de laccès aux marchés pour
le sucre. Les distorsions du commerce dérivant de ces disparités
peuvent être plus graves que celles qui résultent dun niveau
global de protection légèrement plus élevé mais
équilibré. |
Lérosion des marges tarifaires préférentielles. Les marges tarifaires préférentielles correspondent à la différence entre les taux NPF et les taux préférentiels (plus bas). Ainsi, plus les taux NPF sont bas, plus la marge est réduite. Les tarifs préférentiels ne sont pas fixés dans le cadre des négociations du GATT/OMC mais comme le rétrécissement de la marge est lune des conséquences du CU, il mérite que lon sy arrête ici. Plusieurs estimations ont été fournies sur la valeur potentielle de la préférence et sur son érosion au fil du temps, due au CU14. Globalement, ces préférences ne sont pas considérées comme significatives par rapport à la valeur totale des échanges de produits agricoles. Cependant, limpact serait significatif pour plusieurs pays en développement fortement tributaires de lexportation de produits bénéficiant de marges importantes, cela concerne particulièrement la banane, le sucre, mais aussi de nombreuses autres marchandises.
14Yamazaki (1996).Laccès peut être rendu caduc par des barrières SPS ou par des OTC
Mesures sanitaires et phytosanitaires/Obstacles techniques au commerce (SPS/OTC). Ces accords sont mentionnés dans lAsA dans le contexte global de lamélioration des conditions daccès aux marchés. Ils visent à promouvoir le commerce de façon indiscriminée en délimitant et en réglementant de façon précise les cas où des restrictions aux échanges peuvent être justifiées. Le commerce de produits tels que les préparations à base de céréales, de viande, de laitages, de fruits et de légumes devrait en particulier bénéficier de ces règles car les normes alimentaires attirent généralement plus lattention sur ces produits que sur les produits initiaux. Avec labaissement des droits de douane durant les cycles de négociation ultérieurs, les mesures SPS/OTC seront de plus en plus importantes pour le commerce. Les pays en développement ont beaucoup de difficultés à se conformer aux normes des pays développés, qui sont nettement plus sévères que les leurs. En outre, comme les pays riches se soucient de plus en plus de linnocuité et de la qualité des aliments, lécart risque encore de se creuser. Il leur faudra des efforts et des investissements considérables pour se conformer aux normes les plus strictes. Les nombreuses autres questions qui se posent dans ce domaine sont examinées de façon approfondie dans les modules complémentaires sur les mesures SPS et les OTC.
Laugmentation des exportations: trois éléments importants. Ce Module était centré sur les conditions daccès aux marchés après le CU - en particulier sur les droits de douane. Cependant, il ne serait pas inutile à ce stade de prendre en considération les trois éléments interdépendants qui sont indispensables pour accroître les exportations, à savoir: i) expansion des possibilités de marché; ii) amélioration des conditions daccès; et iii) renforcement des capacités dapprovisionnement intérieur. Dans chacun de ces domaines, il nous paraît utile de signaler plusieurs considérations, dont quelques-unes méritent que chaque pays exportateur leur consacre une enquête et une analyse approfondies.
Laccès aux marchés est conditionné par les niveaux globaux de soutien sur les marchés dexportation
A propos de lexpansion des possibilités dexportation, il importe de discipliner les mesures de soutien interne et les subventions à lexportation15:
· Le problème est de trouver le moyen de réduire les niveaux de soutien interne très élevés dans les pays les plus riches, dans le cadre du processus de négociations multilatérales. Dans le groupe des pays de lOCDE, le soutien à lagriculture, mesuré par le soutien estimé à la production (ESP), a atteint 35 pour cent de la valeur de la production agricole en 199616. LAsA na discipliné quune partie de ce soutien - à savoir les mesures considérées comme ayant leffet de distorsion le plus marqué, incluses dans la Mesure globale du soutien (MGS). En réalité, il ny a guère de mesure de soutien qui nait pas de retombée sur le niveau de la production et, partant, deffet de distorsion sur le commerce - ce qui compte, cest le degré de la distorsion17. Il est peu probable que les règles actuelles soient modifiées de façon significative au cours du prochain cycle mais le niveau élevé du soutien est une question qui préoccupe les pays en développement. Ils peuvent même envisager de se servir de cette question comme dun levier pour négocier un accès élargi aux marchés.Identifier la meilleure façon daccéder aux marchés· Comment faire en sorte que les subventions à lexportation soient interdites ou réduites au minimum?
15Ces deux aspects sont étudiés en détail dans deux autres modules (Module II.1 Les mesures de soutien interne, et Module II.3 Les subventions à lexportation.
16Le soutien estimé à la production a été introduit en remplacement de léquivalent subvention à la production par lOCDE en 1999. Il y a quelques différences dans la définition des deux concepts.
17Ceci a été démontré dans une série de Matrices dévaluation des politiques (MEP), qui sont des études conduites sous les auspices de lOCDE, et qui montrent que même les mesures identifiées comme ne faussant pas les échanges dans lAsA, créent en réalité des distorsions [voir OCDE (1999b)]. Ceci est également clairement énoncé dans lArticle VI du GATT de 1994, qui précise que les subventions internes peuvent réduire les importations et porter préjudice aux autres exportateurs.
A propos de lamélioration des conditions daccès, létude de la structure tarifaire et des régimes dimportation après le CU, présentée à la section 4.3, a mis en lumière un certain nombre de problèmes qui doivent être résolus. En substance, pour se préparer au prochain cycle, les pays en développement doivent arrêter leur réflexion sur les points suivants:
· Identification des régimes dimportation courants qui restreignent leurs exportations agricoles.Mettre laccent sur la capacité à tirer profit de laccès aux marchés· Interdiction des mesures à la frontière autres que les droits de douane et prohibition des tarifs complexes au profit dun régime uniquement basé sur des droits de douane.
· Analyse visant à déterminer la méthode de réduction tarifaire qui leur garantisse les meilleures conditions daccès aux marchés (tarifs plus bas sans crêtes - voir ci-dessous).
· Négociations pour une forte expansion de laccès aux marchés, grâce au relèvement des contingents tarifaires18.
· Amélioration des règles et des pratiques régissant ladministration des contingents tarifaires, de manière à les rendre transparents et facilement accessibles.
18Les questions relatives aux contingents tarifaires sont examinées en détail dans un autre module (Module II.6 Les mesures de protection spéciale).
En ce qui concerne le renforcement des capacités dapprovisionnement intérieur, il convient de se poser les questions suivantes:
· Quels sont les principaux produits exportables pour lesquels le pays a un avantage comparatif?Réduire les droits de douane globaux élevés et les crêtes tarifaires sur les grands marchés dimportation. Les pays en développement ont tout intérêt à explorer dautres moyens datteindre cet objectif durant le prochain cycle. Lexemple qui suit montre que lon peut y parvenir en choisissant une bonne méthode, notamment en appliquant lune des trois formules de réduction des droits de douane à un sous-ensemble de tarifs agricoles de lUE consolidés après le CU. Ces formules sont les suivantes: i) réduction linéaire; ii) réduction linéaire avec harmonisation; et iii) Formule «suisse»20. Pour comparer leur efficacité, toutes les formules ont été établies de manière à obtenir un pourcentage de réduction pratiquement égal (36 pour cent), de la moyenne simple des droits de douane dici la fin de la période de mise en uvre.· Quel est leffet du «dispositif dincitations» découlant des politiques, sur les agriculteurs qui les produisent? Est-il neutre, positif ou négatif (en cas de «taxation»)? Dans ce dernier cas, est-ce pour des raisons sectorielles (ex: taxation directe) ou macro-économiques (ex: taux de change surévalués)19?
· Quelles sont les contraintes structurelles auxquelles est confronté le secteur? Comment les atténuer pour rendre le secteur plus compétitif?
19Selon une analyse majeure réalisée dans les années 80, et résumée dans Bautista et Valdés (1993), les politiques commerciales et macro-économiques de plusieurs pays en développement faussent le dispositif dincitations, au détriment de lagriculture et des exportations agricoles par rapport aux autres secteurs. Le CU lui-même ne discipline pratiquement pas la taxation de lagriculture et des exportations des produits agricoles. Ceci doit être fait sur une base unilatérale.
20Voir le Module II-2 Vers la négociation de nouvelles réductions des tarifs consolidés, pour un examen détaillé de cesLe nombre de crêtes tarifaires a été sensiblement réduit avec les trois formules, mais la réduction a été plus marquée avec la Formule suisse (figure 1 et tableau 2), qui est également celle qui a le plus atténué la disparité tarifaire (mesurée par le coefficient de variation). En revanche, les méthodes permettant des réductions minimales, comme celle utilisée dans le Cycle dUruguay, (Formule CU) nauraient guère deffet sur les crêtes tarifaires. Pour les pays en développement, ladoption dune méthode telle que la Formule suisse aboutirait donc à une nette amélioration de laccès aux marchés, en particulier pour les produits dont les exportations sont pénalisées par des crêtes tarifaires.
Figure 1: Modification des crêtes tarifaires dans lUE, avec les différentes formules de réduction
Vers des négociations collectives. Etant donné que la majorité des pays en développement sont de «petits» fournisseurs sur les marchés mondiaux, ils ont peu de poids pour négocier de meilleures conditions daccès. Au lieu dattendre que dautres négocient et acceptent les conditions, ils auraient intérêt à former des alliances avec dautres pays ayant les mêmes intérêts et à négocier collectivement. Comme les conditions daccès sont souvent négociées par produit ou par sous-secteur, ces partenaires seraient dautres pays ayant des intérêts similaires. Ces regroupements sont également utiles au stade préparatoire - pour mettre en commun des ressources financières et techniques pour réaliser une analyse approfondie des questions liées à laccès aux marchés.
Tableau 2: Disparités tarifaires avec les différentes méthodes de réduction
|
Réduction linéaire |
Linéaire + harmonisation |
Formule suisse |
Moyenne de la période de base |
40.35 |
40.35 |
40.35 |
Moyenne de la période finale |
25.80 |
25.10 |
24.00 |
Taux de réduction moyen (%) |
36.00 |
38.00 |
40.00 |
Coefficient de variation des tarifs de base |
103.50 |
103.50 |
103.50 |
Coefficient de variation des tarifs finaux |
103.50 |
84.40 |
61.60 |
Note: Les calculs ont été effectués sur un sous-ensemble de crêtes tarifaires concernant 80 produits dans lUE, extrait de la CNUCED (1997), pages 22-23.Pays qui ne sont pas encore Membres de lOMC. Les pays qui ne sont pas membres de lOMC ne peuvent pas participer aux négociations. Mais dès leur accession, ils seront soumis aux mêmes conditions daccès que les autres, à savoir le taux NPF. Les règles actuelles sont moins claires sur le point suivant: ces pays pourront-ils obtenir laccès aux contingents tarifaires lorsquils ne sont pas alloués globalement sur la base de la clause NPF, mais à des fournisseurs spécifiques. Lexpérience récente a montré une tendance par les pays de limiter leurs contingents tarifaires aux Membres de lOMC seulement, pratique qui pourrait progressivement réduire les parts de marché des pays non-Membres de lOMC. Lorsquun pays devient Membre, il serait juste quil ait également accès à ces contingents.
BIBLIOGRAPHIE
Bautista, R. et Valdes, A. 1993. The Bias against Agriculture: Trade and Macroeconomic Policies in Developing Countries. San Francisco, ICS Press.
CNUCED. 1999. Examining Trade in the Agricultural Sector, with a View to Expanding the Agricultural Exports of the Developing Countries, and to Assisting them in Better Understanding the Issue at Stake in the Upcoming Agricultural Negotiations, TD/B/COM. 1/EM.8/2, February 1999. Genève.
CNUCED. 1997. The Post-Uruguay Round Tariff Environment for Developing Country Exports, TD/B/COM. 1/14. Genève.
CNUCED. 1995. Identification of New Trading Opportunities Arising from the Implementation of the UR Agreements in Selected Sectors and Markets. Genève.
CNUCED. 1994. The Outcome of the Uruguay Round: an Initial Assessment, Genève.
Hathaway, D. et Ingco, M. 1995. Agricultural Liberalisation and the Uruguay Round, in Martin W. and Winters A. eds. The Uruguay Round and the Developing Economies, World Bank Discussion Papers n° 307, Washington, Banque mondiale.
Lindland, J. 1997. The Impact of the Uruguay Round on Tariff Escalation in Agricultural Products, ESCP n° 3. Rome, FAO.
OCDE. 1999a. Preliminary Report on Market Access Aspects of Uruguay Round Implementation, Document COM/AGR/APM/TD/WP (99) 50, Juin 1999, Paris.
OCDE. 1999b. A Matrix Approach to Evaluating Policy: Preliminary Findings from PEM Pilot Studies of Crop Policy in the EU, the US, Canada and Mexico, Document COM/AGR/APM/TD/WP (99) 4/Rev1, Juin 1999, Paris.
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OCDE. 1997b. The Uruguay Round Agreement on Agriculture and Processed Agricultural Products. Paris.
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Sharma, R. 1997. The Impact of the Marrakesh Agreement on Trade of Agricultural Products in ACP Countries. Paper prepared for the ACP Secretariat. Rome, FAO.
Swinbank, A. et Ritson, C. 1994. The Impact of the GATT Agreement on EU Fruit and Vegetable Policy, Food Policy, 20(4).
Tangermann, S. 1995. Implementation of the Uruguay Round Agreement by Major Developed Countries, UNCTAD/ITD/16. Genève, UNCTAD.
Yamazaki, F. 1996. Potential erosion of trade preferences in agricultural products, Food Policy, Issue 21 (4/5).
Tableau 1 de lAnnexe: Crêtes tarifaires, par groupes de produits agricoles
(UE, Japon et Etats-Unis) 1/
Groupe de produit 2/ |
Nombre de lignes tarifaires par fourchette tarifaire |
Nbre de crêtes |
Part du total % |
|||
Total |
20-29% |
30-99% |
>100% |
|||
Union européenne |
||||||
Viande, animaux vivants (1-2) |
351 |
68 |
79 |
14 |
161 |
46 |
Poissons et crustacés (3) |
373 |
45 |
0 |
0 |
45 |
12 |
Produits laitiers (4) |
197 |
21 |
77 |
9 |
107 |
54 |
Fruits et légumes (7-8) |
407 |
10 |
5 |
1 |
16 |
4 |
Céréales, farines etc.. (10-11) |
174 |
29 |
75 |
0 |
104 |
60 |
Huiles vég., mat. grasses, oléagineux (12,15) |
211 |
0 |
8 |
2 |
10 |
5 |
Viande, poisson en boîte et prép. (16) |
105 |
17 |
8 |
0 |
25 |
24 |
Sucre, cacao et prép.. (17,18) |
75 |
34 |
6 |
0 |
40 |
53 |
Prép. de fruits et de légumes(20) |
310 |
70 |
39 |
1 |
110 |
35 |
Autres prép. alimentaires. (19,21) |
90 |
27 |
8 |
0 |
35 |
39 |
Boissons et tabac (22,24) |
202 |
9 |
15 |
2 |
26 |
13 |
Autres prod. agricoles (5-6, 13-14, 23) |
231 |
4 |
14 |
4 |
22 |
10 |
Tous produits de lagriculture et de la pêche (1-24) |
2 726 |
343 |
334 |
33 |
701 |
26 |
Japon |
||||||
Viande, animaux vivants (1-2) |
136 |
3 |
19 |
7 |
29 |
21 |
Poissons et crustacés (3) |
189 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Produits laitiers (4) |
146 |
45 |
57 |
22 |
122 |
84 |
Fruits et légumes (7-8) |
209 |
1 |
2 |
7 |
10 |
5 |
Céréales, farines etc.. (10-11) |
132 |
37 |
24 |
10 |
71 |
54 |
Huiles vég., mat. grasses, oléagineux (12,15) |
161 |
1 |
1 |
3 |
5 |
3 |
Viande, poisson en boîte et prép. (16) |
101 |
21 |
3 |
3 |
27 |
27 |
Sucre, cacao et prép.. (17,18) |
80 |
26 |
19 |
6 |
51 |
64 |
Prép. De fruits et légumes (20) |
231 |
52 |
5 |
2 |
59 |
26 |
Autres prép. alimentaires. (19,21) |
232 |
113 |
2 |
15 |
130 |
56 |
Boissons et tabac (22,24) |
65 |
8 |
0 |
0 |
8 |
12 |
Autres prod. agric (5-6, 13-14, 23) |
208 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Tous produits de lagriculture et de la pêche (1-24) |
1 890 |
307 |
132 |
75 |
514 |
27 |
Etats-Unis |
||||||
Viande, animaux vivants (1-2) |
116 |
6 |
0 |
0 |
6 |
5 |
Poissons et crustacés (3) |
114 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Produits laitiers (4) |
251 |
29 |
58 |
9 |
96 |
38 |
Fruits et légumes (7-8) |
269 |
13 |
0 |
0 |
13 |
5 |
Céréales, farines etc.. (10-11) |
59 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Huiles vég., mat. grasses, oléagineux (12,15) |
124 |
0 |
2 |
2 |
4 |
3 |
Viande, poisson en boîte et prép. (16) |
90 |
1 |
1 |
0 |
2 |
2 |
Sucre, cacao et prép. (17,18) |
144 |
6 |
13 |
2 |
21 |
15 |
Prép. de fruits et légumes (20) |
169 |
3 |
2 |
3 |
8 |
5 |
Autres prép. alimentaires. (19,21) |
156 |
11 |
18 |
2 |
31 |
20 |
Boissons et tabac (22,24) |
126 |
1 |
3 |
8 |
12 |
10 |
Autres prod. agric (5-6, 13-14, 23) |
161 |
0 |
2 |
0 |
2 |
1 |
Tous produits de lagriculture et de la pêche (1-24) |
1 779 |
70 |
99 |
26 |
195 |
11 |
1/ Sont considérés comme des crêtes tarifaires, les tarifs égaux ou supérieurs à 20%. Tous sont des tarifs NPF.2/ Les chiffres indiqués entre parenthèses dans la colonne des produits, sont les numéros de la CTCI.
Source: CNUCED (1997), Tableaux 1-3.