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AIDE AUX COMMUNAUTÉS DE PÊCHEURS VICTIMES DU TSUNAMI DANS L'OCÉAN INDIEN ET MESURES VISANT À REMETTRE EN ÉTAT ET RELANCER LA PÊCHE ET L'AQUACULTURE DANS LES PAYS TOUCHÉS


34. Le Secrétariat a présenté le document COFI/2005/Tsunami. Le Comité a exprimé ses sincères condoléances aux pays et aux familles des victimes de la catastrophe. Il a rendu hommage à la communauté internationale et à la FAO pour avoir réagi rapidement après la catastrophe et il a remercié la FAO d'avoir inscrit ce point à l'ordre du jour du Comité des pêches ainsi qu'à celui de la Réunion ministérielle. Le Secrétariat a présenté une vue d'ensemble des effets du raz-de-marée qui a tué près de 300 000 personnes et provoqué quelque 7 milliards de dollars EU de dégâts. Il a précisé que l'incidence de cette catastrophe avait été particulièrement ressentie par les communautés de pêcheurs pauvres des régions côtières, dont beaucoup ont perdu la totalité, ou la quasi-totalité, de leurs moyens d'existence.

35. Le Secrétariat a décrit la réponse et l'assistance sans précédent fournies par les gouvernements, les institutions des Nations Unies et tous ceux qui, dans le cadre de l'Appel d'urgence de l'ONU, ont permis de collecter plus de 700 millions de dollars EU affectés aux secours d'urgence et aux premières activités de redressement. Il a précisé que la FAO avait notamment envoyé des équipes dans les pays touchés pour aider à coordonner les activités, apporter une assistance technique, fournir des engins de pêche, réparer et remplacer les bateaux, remettre en état et rempoissonner les étangs de pisciculture, reconstruire rapidement les ports, les aires de mouillage, les sites de stockage et de transformation du poisson et apporter des intrants agricoles. Elle travaille en étroite collaboration avec des institutions financières internationales comme la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et la Banque islamique de développement.

36. Examinant les problèmes et les contraintes de l'effort de redressement, le Secrétariat s'est inquiété des risques de réinstitutionnalisation de facteurs qui favorisent la vulnérabilité et compromettent la durabilité. L'inquiétude principale concerne le risque de développer une capacité de pêche excédentaire par rapport à la capacité de production des stocks de poisson après le tsunami et d'introduire des engins et des pratiques inappropriés pour les pays touchés.

37. Le Comité a approuvé la stratégie de la FAO pour le redressement à moyen et long termes des secteurs de la pêche et de l'aquaculture dans les pays touchés. Cette stratégie repose sur un ensemble de principes essentiels, notamment l'adoption d'une approche axée sur les moyens d'existence et privilégiant la dimension humaine. Le Comité a indiqué que la FAO devrait continuer à collaborer étroitement avec les autres institutions des Nations Unies et les institutions financières internationales pour fournir une aide aux pays touchés.

38. Le Comité a été informé par les pays directement frappés par le tsunami de l'ampleur des dégâts qu'ils ont subis, plus particulièrement dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture. Ces Etats Membres ont indiqué brièvement les dispositions prises par leur gouvernement pour fournir des secours en collaboration avec les partenaires du développement international et les organisations non gouvernementales. Ils ont remercié la FAO de son assistance au cours de la phase de redressement à plus long terme, soulignant le rôle qu'elle jouerait à l'avenir en matière de coordination et d'assistance technique. Ils ont souligné qu'il importait de veiller à ce que la capacité ne dépasse pas les niveaux antérieurs au tsunami du fait des interventions internationales.

39. Le Comité a exprimé son soutien à la stratégie de la FAO en matière de redressement et de remise en état des moyens d'existence dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture. De nombreux membres ont offert d'appuyer la mise en œuvre de cette stratégie par un financement, par la fourniture de compétences techniques ou par toute autre mesure jugée nécessaire par les pays touchés. Le Comité s'est également félicité de la création du Consortium pour le relèvement des communautés ayant perdu leurs moyens d'existence dans les pays dévastés par le tsunami (CONSRN), qui est chargé de promouvoir la coordination des activités des organismes régionaux de pêche et d'aquaculture et des instituts de recherche dans la région.

40. Le Comité a souligné que la FAO devait jouer un rôle central, en collaboration avec d'autres partenaires, dans l'aide aux gouvernements des pays touchés, notamment par la coordination des activités de relance du secteur des pêches et la fourniture d'une assistance technique, soulignant qu'il était essentiel de placer des conseillers dans les pays touchés. En ce qui concerne le soutien qui devra être fourni, de nombreux membres ont appelé l'attention sur un certain nombre de questions: l'élaboration de stratégies nationales visant à assurer la durabilité à long terme et basées sur le Code de conduite pour une pêche responsable; la nature multisectorielle des activités de redressement; la nécessité d'améliorer les capacités de gestion des pêches et les sciences halieutiques ainsi que les avis en matière de gestion des pêches et d'aménagement intégré des zones côtières; le renforcement des capacités institutionnelles pour améliorer la conservation et la gestion à tous les niveaux; la remise en état des circuits d'approvisionnement; la prise en compte des questions de parité hommes-femmes; le suivi et le contrôle du renforcement de la capacité de pêche; les normes de sécurité en mer et de construction des bateaux; la promotion d'une aquaculture respectueuse de l'environnement et la réduction des effets des futurs tsunamis ou d'autres phénomènes naturels ou causés par l'homme, aux conséquences potentielles aussi désastreuses.

41. De nombreux pays membres ont souligné que la FAO devrait entreprendre une évaluation globale des effets du tsunami sur les ressources halieutiques, l'habitat et les moyens d'existence des communautés côtières. L'Organisation a été invitée à mettre au point une proposition de projet régional pour mener cette évaluation en collaboration avec les institutions nationales compétentes, les partenaires du CONSRN et d'autres organismes internationaux, afin de donner des avis sur le niveau approprié de la capacité de pêche et la remise en état de l'habitat et des moyens d'existence.

42. Le Comité a reconnu la charge de travail croissante et disproportionnée qui pèse sur le Département des pêches du fait de la mise en œuvre du programme de réponse rapide et de redressement. Il a également reconnu la nécessité d'allouer des fonds extrabudgétaires à une unité d'assistance technique et de coordination qui serait basée au Siège de la FAO et au Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique (RAP). Il a été suggéré en outre que le Secrétariat poursuive le financement de partenariats avec d'autres organismes comme les institutions financières internationales.

43. Le Comité a également été informé qu'un examen à mi-parcours des dispositions en matière de financement de l'Appel d'urgence des Nations Unies serait entrepris prochainement. Il pourrait aboutir à l'affectation de fonds à la coordination sectorielle et à l'assistance technique ainsi qu'à l'octroi d'un financement pour combler le déficit de pays comme les Maldives, les Seychelles et la Somalie.


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