Tous les projets de développement se proposent d'améliorer le bien-être des populations qui vivent dans la zone où ils opèrent. Les objectifs de développement visent souvent la réduction de l'écart entre riches et pauvres, l'accent étant mis en premier lieu sur la nécessité d'améliorer la situation de ceux qui appartiennent aux couches les plus déshéritées. Afin de réaliser ces objectifs, on fait appel de manière croissante à des critères autres que le développement économique.
Le bien-être nutritionnel est l'un des critères non économiques auxquels on recourt pour évaluer la qualité de la vie. Des projets de développement isolés ne peuvent par eux-mêmes éliminer les causes fondamentales de la malnutrition, lesquelles sont profondément enracinées dans les inégalités politiques, sociales et économiques. Cependant, les projets de développement, et en particulier les projets forestiers, peuvent utiliser le bien-être nutritionnel comme indicateur de leur succès et recourir à la notion de vulnérabilité nutritionnelle pour identifier des groupes potentiels de bénéficiaires du projet. On peut incorporer des objectifs nutritionnels dans des activités forestières une fois que le rapport entre foresterie et nutrition a été bien compris. Avec l'appui de la communauté, les nutritionnistes, les spécialistes des sciences sociales et les forestiers peuvent faire le point sur l'état nutritionnel de la zone du projet et orienter leurs activités vers le renforcement du bien-être nutritionnel de la population. Moyennant des efforts très limités, la plupart des projets forestiers sont à même de prendre des mesures visant à améliorer le bien-être nutritionnel.