Prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique, par sous-région
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Cette section rend compte de quatre indicateurs mondiaux en matière de nutrition: le retard de croissance, l’émaciation et le surpoids chez les enfants de moins de 5 ans, et l’anémie chez les femmes âgées de 15 à 49 ans.
Le retard de croissance est défini comme une taille insuffisante par rapport à l’âge. Il s’agit d’un résultat largement irréversible qui résulte d’une mauvaise santé et nutrition maternelles, de pratiques inadéquates d’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants, et d’infections répétées interagissant avec une série d’autres facteurs sur une période prolongée. Le retard de croissance avant l’âge de 2 ans est un facteur prédictif de pauvres résultats cognitifs et éducatifs à la fin de l’enfance et à l’adolescence, et d’une plus grande vulnérabilité aux maladies non transmissibles (MNT) à l’âge adulte. Cela peut affecter la productivité au travail, le potentiel de revenus et les compétences sociales plus tard dans la vie. Les enfants souffrant d’un retard de croissance ont un risque accru de devenir obèses ou en surpoids plus tard dans leur vie.
Au niveau mondial, plus d’un enfant de moins de 5 ans sur cinq (148,1 millions) présentaient un retard de croissance en 2022. En Afrique, la prévalence du retard de croissance chez les enfants de la même catégorie d’âge est de 30 pour cent, ce qui est nettement plus élevé que l’estimation mondiale de 22,3 pour cent. Si l’Afrique du Nord et l’Afrique australe sont proches de l’estimation mondiale, la prévalence est beaucoup plus élevée dans les autres sous-régions. L’Afrique centrale est la sous-région la plus touchée, avec une prévalence de 37,4 pour cent (TABLEAU 7).
Malgré le niveau élevé de la prévalence du retard de croissance observé en 2022, des améliorations notables ont été néanmoins apportées aux niveaux continental et sous-régional pour la réduire. La prévalence du retard de croissance a graduellement diminué en Afrique et dans ses sous-régions depuis 2000 (FIGURE 10). Cette baisse n’a pas été similiaire dans toutes les sous-régions, puisque l’Afrique centrale, l’Afrique du Nord et l’Afrique australe ont connu un ralentissement des progrès ces dernières années. L’Afrique de l’Est a enregistré la plus forte réduction par rapport aux autres sous-régions, avec 18,1 points de pourcentage. Ni le continent ni aucune des sous-régions ne sont en passe d’atteindre la cible de l’Assemblée mondiale de la Santé (AMS) en matière de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans pour 2030.
| 2000 | 2005 | 2010 | 2012 | 2015 | 2020 | 2022 | |
| Monde | 33,0 | 31,1 | 27,9 | 26,3 | 24,6 | 22,7 | 22,3 |
| Afrique | 40,8 | 39,1 | 36,0 | 34,4 | 32,7 | 30,8 | 30,0 |
| Afrique australe | 27,8 | 27,4 | 24,5 | 23,4 | 22,9 | 22,8 | 22,8 |
| Afrique centrale | 43,8 | 41,3 | 38,7 | 37,9 | 37,7 | 37,8 | 37,4 |
| Afrique de l’Est | 48,7 | 45,8 | 41,0 | 38,6 | 35,8 | 31,9 | 30,6 |
| Afrique de l’Ouest | 39,2 | 38,5 | 36,0 | 34,5 | 32,9 | 30,8 | 30,0 |
| Afrique du Nord | 27,3 | 25,2 | 24,4 | 23,5 | 22,5 | 22,0 | 21,7 |
Au niveau national, la prévalence du retard de croissance était particulièrement élevée (plus de 35 pour cent dans dix pays en 2022, tandis qu’elle était de 10 pour cent ou moins dans six pays, à savoir l’Algérie, Cabo Verde, Maurice, Sao Tomé-et-Principe, les Seychelles et la Tunisie. Entre 2000 et 2022, des progrès substantiels ont été réalisés dans la réduction du retard de croissance dans la majorité des pays. La prévalence ne s’est aggravée qu’en Érythrée et en Libye, où plus de la moitié des enfants de moins de 5 ans présentaient un retard de croissance en 2022 (FIGURE 11).