6. SÉLECTION ET ACHAT DES MATIÈRES PREMIÈRES, AINSI QUE CONTRÔLE DE LA QUALITÉ DES INGRÉDIENTS
- Un aliment de qualité commence par des ingrédients de qualité; le producteur doit s’assurer que les ingrédients utilisés pour les aliments sont sains et propres.
- Dans ce but, le responsable des achats devrait pouvoir choisir les ingrédients et acheter uniquement chez les revendeurs d’ingrédients de bonne réputation répondant aux standards d’achat du producteur alimentaire (Boonyaratpalin et Chittiwan, 1999; Pike et Hardy, 1997; Sitasit, 1995).
- En principe, le commerçant de matières premières et les compagnies auxiliaires auprès desquelles on achète les ingrédients devraient fournir au responsable des achats toutes les caractéristiques techniques du produit .
- Il est inévitable que la qualité des ingrédients varie de lot en lot et/ou de mois en mois, même chez le même fournisseur ainsi il est important que cette variabilité soit définie et contrôlée.
- Pour s’assurer que les ingrédients répondent aux caractéristiques techniques, les diététiciens/personnel de contrôle de la qualité devraient faire des contrôles périodiques (Cruz, 1996; Dong et Hardy, 2000).
- En plus des caractéristiques nutritionnelles et analytiques des composants des aliments, les caractéristiques techniques devraient inclure: provenance et origine; tous les détails de la phase précédant la transformation; dangers ou limites; différentes informations comprenant la quantité d’humidité et la présence éventuelle de polluants non dangereux (cailloux, sable, etc.; Kangleon, 1994; Polidori et Renaud, 1995; Tan, 1993).
- Tous les ingrédients qui arrivent à l’établissement devraient être contrôlés et l’on devrait lire les étiquettes pour vérifier les médicaments, les oligo-éléments et autres additifs.
- Au cas où les analyses indiquent que les ingrédients ne correspondent pas aux caractéristiques requises par l'usine et que le fournisseur continue à fournir des ingrédients de basse qualité, celui ci devrait être éliminé de la liste des fournisseurs de l'usine.
- Pour être réintégré, un fournisseur doit démontrer qu’il a pris des mesures tangibles pour améliorer sa production.
- Toutes les caractéristiques des aliments devraient être vérifiées annuellement ou si besoin, pour assurer que leur utilisation dans les formules alimentaires est compatible avec les directives nutritionnelles actuelles (c'est-à-dire, les dernières découvertes). Le Directeur de la production est responsable du contrôle de la liste des caractéristiques techniques, en collaboration avec le responsable des achats.
- Les céréales ou les substances utilisées dans la production d’aliments aquacoles, moisies, traitées/colorées ou décolorées ne devraient pas être utilisées pour la production alimentaire.
- Des céréales colorées de teintes vives indiquent normalement que les semences ont été traitées pour être utilisées dans la dératisation ou le contrôle d'autres animaux nuisibles; elles peuvent être très toxiques pour les animaux aquatiques et pour l’homme.
- Les mycotoxines présentes dans des substances moisies peuvent avoir des effets nocifs sur les espèces aquatiques élevées, même à basse concentration par milliard (Li, Raverty et Robinson, 1994; Meronuck et Xie, 2000). Il existe plus de cent mycotoxines différentes et leur impact sur les espèces utilisées dans l’aquaculture n’est pas encore très bien étudié.
- De même, de basses concentrations de pesticides ou de résidus d’insecticides peuvent avoir non seulement de graves effets sur la production des différentes espèces aquacoles, mais aussi rendre les espèces aquatiques invendables si les limites établies par la législation locale sont dépassées (Boyd et Massaut, 1999; FAO/WHO, 1996; FAO/NACA/WHO, 1999; FAO/WHO, 2000c; GESAMP, 1997; Poh Sze, 2000; Spencer-Garrett, dos Santos et Jahncke, 1997).
- La société qui produit des aliments aquacoles et tout l’établissement devraient être conformes à la législation nationale (Boonyaratpalin et Chittiwan, 1999; Boyd, 1999). On peut retrouver un exemple de guide de conformité dans la Publication officielle de l’association des fonctionnaires américains pour le contrôle des aliments (Official Publication of the Association of American Feed Control Officials – AAFCO, 2000), sous forme d’un formulaire d’inspection pour l’entreprise. Ce formulaire peut être utilisé à l'usine comme liste de contrôle ou comme directive, selon les indications du Directeur de production.
- Le producteur d’aliments aquacoles devrait bien connaître les infrastructures de réception de son client (Preston, 1995) pour contrôler dans la mesure du possible les soins nécessaires et la bonne utilisation des aliments et des ingrédients.
- Dans certaines régions, les pisciculteurs devront se conformer à certaines règles d’entreposage et de manutention pour assurer la fraîcheur du produit et le moins d’exposition possible aux sources de contamination par les oiseaux, les rongeurs et autres facteurs environnementaux.
- La garantie du fournisseur devrait être jointe à l’ordre d’achat pour démontrer que les ingrédients utilisés sont appropriés, qu’ils ne sont pas adultérés et qu’ils sont conformes à la législation nationale. (UKASTA, 1998, 2000, 2001).
- Tous les fournisseurs devraient fournir un papier officiel qui permette au responsable de la réception du (des) produit(s) d’identifier correctement et sûrement le produit reçu et de certifier qu’il est effectivement destiné à l'usine.
- Les fournisseurs ou les sociétés utilisées pour le transport de la marchandise doivent garantir que l’équipement a été préalablement nettoyé et que nul autre matériel dangereux pour les animaux n’a été précédemment transporté dans le camion, conteneur, chaland ou wagon. Les véhicules doivent être certifiés propres et dénués de tout matériel nocif pour les animaux aquatiques et pour l’homme.
- Des certificats d'analyse des aliments devraient être demandés périodiquement (comme le cas le demande).
- Quand on achète des ingrédients chez un nouveau fournisseur, on devrait: visiter son établissement; vérifier que les niveaux de qualité requise sont respectés (c.-à-d., les matières premières devraient être propres et dénuées de toute trace de contamination); demander les certificats d’analyse du fournisseur (quand cela est opportun); demander les précédentes données du laboratoire sur les aliments qui doivent être achetés; demander et vérifier les programmes écrits de garantie de qualité; vérifier la crédibilité du fournisseur - contrôler ses références et la disponibilité des ingrédients; demander à tous les fournisseurs et distributeurs le certificat d’assurance ou la possibilité d’assurer la marchandise de façon routinière; demander des échantillons représentatifs et les analyses des ingrédients pour avoir des informations appropriées.
- Le contrôle de la qualité de production doit garantir que les aliments produits seront constamment d’une qualité appropriée aux espèces alimentées. Le procédé devrait comprendre un système complet d'archive qui documente le respect des niveaux de qualité d’une formule pendant toute la période de production. Cette documentation devrait être suffisante pour qu’on puisse facilement retrouver le produit (Cruz, 1996).
- L'utilisation d'ingrédients alimentaires dérivés de produits aquacoles non transformés et/ou transformés (déchets dérivés de la transformation de poissons, crustacés et mollusques d’élevage, farine de poisson, farine de crevettes, animaux décédés, etc.) devrait être totalement évitée pour prévenir la diffusion de maladies à travers l’alimentation (Gill, 2000a; UKASTA, 2001)