4.1.1 Méthodes d'évaluation
4.1.2 Résultats de l'évaluation
4.1.3 Rapport avantages-coûts des campagnes
En 1983 et 1984, le Ministère de la vulgarisation agricole du Bangladesh (DOAE), en collaboration avec le Programme germano-bangladais (BGPPP) de protection des espèces végétales et le projet FAO/PNUD (BGD/79/034) qui fournissait un appui technique, lançait deux campagnes nationales de lutte contre les rongeurs. La campagne de 1983 avait pour groupe cible les cultivateurs de blé et son objectif général était de faire passer de 10 à 25 pour cent en un an les pratiques de lutte contre les rats. La décision d'axer la campagne sur les récoltes de blé se justifiait par les dégâts plus importants occasionnés aux champs de blé par rapport aux autres cultures. De plus, le blé occupe une place de plus en plus importante comme récolte vivrière au Bangladesh, et sa production ainsi que les politiques qui l'entourent sont aujourd'hui prioritaires. L'opération a été conçue durant la campagne d'hiver (de janvier à mars 1983). La zone ciblée par la campagne couvrait 11 districts, représentant environ 91 pour cent (1 500 acres) de la surface cultivée en blé, et près de 90,7 pour cent de la production totale de blé du Bangladesh. En raison de considérations politiques - liées notamment à des considérations d'équité - les 10 autres districts du pays furent considérés comme zone cible «secondaire» de la campagne. Cependant, étant donné qu'ils ne furent pratiquement pas touchés par la campagne, ces districts dits «secondaires» purent être utilisés comme groupe «témoin» aux fins d'évaluation.
Les bénéficiaires visés par la campagne furent répartis en fonction de leur niveau de connaissances, attitudes et pratiques en matière de lutte contre les rats. L'orientation des messages destinés à motiver s'appuyait sur différents arguments ou concepts, tels que l'incitation religieuse, l'intimidation, la culpabilisation, mais aussi la crainte du ridicule, qui servait d'amorce aux débats. La figure 4-2 illustre le plan stratégique multimédia retenu pour la campagne de 1983. La diffusion des informations à caractère général ainsi que des messages destinés à motiver se faisait par voie radiophonique et d'affiches. Avant le lancement de la campagne, des sessions de formation intensive furent organisées afin de motiver et de sensibiliser les agents engagés pour la campagne à l'égard de leurs tâches spécifiques. Des agents de vulgarisation apportèrent un appui sous forme d'interaction personnelle en conduisant des débats en petits groupes, des démonstrations sur le terrain et des sessions de formation des agriculteurs. Leur action fut renforcée par la participation d'enseignants, d'écoliers et de commerçants en produits servant à l'agriculture. A titre d'exemple, des bandes dessinées furent distribuées par les enseignants des écoles rurales aux écoliers, qui les emportaient chez eux afin d'en parler avec leurs parents, pour la plupart illettrés. Ce volet de la campagne fut appuyé par un concours de rédaction proposé aux écoliers sur le thème «Mes parents et la lutte contre les rats». Ainsi, du fait que les enfants devaient, pour rédiger leurs devoirs, consulter leurs parents sur le problème posé par les rats, le débat était suscité au sein de la famille et/ou de la communauté. La figure 4-3 décrit l'ensemble des éléments utilisés durant la campagne.
Encouragés par les résultats de la campagne de 1983, le DOAE répéta l'expérience en 1984, mais il en élargit la portée afin d'atteindre tous les agriculteurs au lieu de se limiter aux cultivateurs de blé. Alors que la campagne précédente avait réussi à augmenter le nombre d'agriculteurs pratiquant les méthodes de lutte contre les rats, les données d'évaluation de cette campagne indiquaient que l'augmentation de la pratique concernait principalement les grosses exploitations (plus de 5 acres) et les exploitations moyennes (de 2 à 5 acres). La campagne de 1984 devait donc viser à atteindre en particulier les petits exploitants et à réduire le taux d'abandon, c'est-à-dire d'agriculteurs renonçant à lutter contre les rats.
FIGURE 4-2 Plan stratégique multimédia pour la campagne de lutte contre les rats de 1983
Source: Adhikarya et Posamentier (1987).
FIGURE 4-3a Eléments employés pour la campagne de 1983
FIGURE 4-3b Coûts de la campagne de 1983
Rubriques |
Taka |
Pourcentage | |
Conception, élaboration et production de matériels imprimés (papier compris) |
204,187 |
59 | |
Annonces dans les journaux |
5,850 |
2 | |
Cérémonie d'inauguration de la campagne (niveau national) |
18,000 |
5 | |
Cérémonies d'inauguration de la campagne (au niveau du district et de l'upazila) |
41,800 |
12 | |
Promotion du concours de rédaction |
34,650 |
10 | |
Distribution des matériels de la campagne |
6,000 |
2 | |
Etudes d'évaluation |
33,000 |
10 | |
Divers |
4,700 |
1 | |
Total |
Taka |
348187 | |
(Equivalent de 17 409 dollars EU) |
Note: 20 Taka = 1 $ EU (taux de change 1983)Exemples de matériels imprimes utilises pour la campagne de lutte contre les rats au Bangladesh
Planification de la campagne de vulgarisation et sessions d'expérimentation des matériels