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Quatrième partie: Examens et analyses régionaux
1. Introduction
2. Facteurs environnementaux
3. Objectifs de la foresterie en zone aride
4. Expériences et résultats
5. Lacunes et problèmes
Une analyse du rôle de la foresterie dans la lutte contre la désertification sur une base régionale doit nécessairement se concentrer sur les principaux facteurs et agents de lutte dans les régions en cause et mettre en lumière tous schémas récurrents de causes, climats, sols et types de végétation susceptibles de justifier l'application à d'autres régions des mesures qui ont fait leurs preuves dans une région.
On peut définir la désertification comme étant "l'intensification ou l'extension des conditions désertiques; c'est le processus qui conduit à une baisse de la productivité biologique, laquelle entraîne à son tour une réduction de la biomasse végétale, de la capacité de charge de la terre, des rendements des cultures et du bien-être de l'homme".
Pour pouvoir être considérée comme une activité efficace dans la lutte contre la désertification, il faut donc que la foresterie soit envisagée en tant que mesure visant à accroître la productivité biologique, la biomasse végétale, la capacité de charge des terres en bétail, les rendements des cultures et à améliorer le bien-être de l'homme.
Autant d'éléments qui sont fonction des caractéristiques environnementales du climat et des sols, qui représentent le contexte dans lequel les contre-mesures nécessaires doivent être appliquées et qui détermineront pour une large part le choix du matériel biologique (espèces et lieux d'origine d'arbres et arbustes) à utiliser.
Le climat des zones sujettes à la désertification est une caractéristique commune qui établit un lien entre différentes régions. La plupart des zones de désertification se trouvant dans les terres arides, le degré d'aridité bioclimatique exprimé par le rapport entre la précipitation annuelle moyenne et la moyenne annuelle de l'évapotranspiration (P/ETP) est un indice commode:
P/ETP des |
zones hyperarides |
- <0,03 |
zones arides |
<0,20 |
|
zones semi-arides |
0,20 - <0,50 |
|
zones sub-humides |
0,50 - <0,75 |
Modifié par l'application de la température moyenne en °C pour le mois le plus froid de l'année:
hiver chaud |
20 à 30°C |
hiver doux |
10 à 20°C |
hiver frais |
0 à 10°C |
hiver froid |
<0°C |
ainsi que par la température moyenne en °C pour le mois le plus chaud de l'année:
été très chaud |
>30°C |
été chaud |
20 à 30°C |
été doux |
10 à 20°C. |
Le Tableau 1 fournit une très brève description des principaux modèles climatiques, des sols, des types de végétation et de l'utilisation des terres par région.
Ces descriptions générales tirées d'indications régionales et de la carte Unesco/MAB de la répartition des régions arides dans le monde ainsi que de la carte des régions arides elles-mêmes montrent, lorsqu'on les compare à la carte mondiale FAO/Unesco de la désertification, qu'il existe une corrélation très étroite entre l'emplacement et l'étendue des zones de désertification existantes et potentielles, ce qui n'est pas surprenant quand on considère la fragilité de l'environnement des zones arides à semi-arides et l'impact de l'homme et de son bétail sur cet environnement. A cela s'ajoute l'effet des facteurs climatiques: vents desséchants persistants, forte évaporation, précipitations faibles et variables et extrêmes de température qui soumettent à une pression constante aussi bien la végétation que les sols. Ceux-ci parviennent à un équilibre naturel fragile et il suffit de faibles perturbations pour provoquer une instabilité et un déséquilibre qui entraînent leur dégradation.
Les descriptions régionales présentent un certain nombre de facteurs communs:
- Climat extrêmement sec à sec dans des zones situées entre 50°N et 50°S de latitude, avec par conséquent un large éventail de températures estivales et hivernales extrêmes. On trouve des conditions hyperarides en Afrique saharienne, dans le nord et le sud-est de l'Arabie Saoudite, en Éthiopie, en Namibie, au Turkménistan et au Sinkiang, tandis que les conditions arides et semi-arides sont très répandues, avec une tendance à se rencontrer vers le bord occidental des zones tropicales/sub-tropicales des masses continentales.
Cette dernière caractéristique est particulièrement prononcée en Afrique australe, en Amérique, dans le sous-continent indien et, dans une certaine mesure, en Australie.
- La végétation des zones arides et semi-arides varie de forêts claires et savanes boisées composées d'arbustes et d'arbres épineux essentiellement xérophytes, en passant par les forêts sèches basses d'épineux, jusqu'à des steppes souvent halophytes ou succulentes. Ce schéma est assez constant en climat tropical dans toutes les régions. En climat sub-tropical tempéré, les arbres, lorsqu'il y en a, semblent moins épineux.
- Les sols sont fréquemment mal structurés, le pH en général élevé et les dépôts de sel et la salinisation des phénomènes courants. Le drainage de vastes étendues de terre est souvent assez irrégulier, ce qui se traduit par la disparition de l'eau par absorption dans le sol et par évaporation.
- Les vents dominants sont forts, ne rencontrent pas d'obstacles sur le sol et l'érosion éolienne est courante, avec des tempêtes de sable saisonnières.
- La densité de la population humaine est généralement assez faible et le pastoralisme est la principale activité agricole. Une agriculture pluviale marginale (céréales) existe dans quelques zones semi-arides plus peuplées en même temps que des pratiques sylvopastorales, constituant ainsi des systèmes agro-sylvopastoraux.
- L'agriculture irriguée, l'horticulture et la foresterie sont pratiquées dans des lieux précis où des cours d'eau ou des sources d'eau souterraines sont disponibles en permanence pour l'irrigation des cultures (Amérique du Nord, Proche-Orient, Asie).
- Les principales causes de dégradation de l'environnement sont le surpâturage (par le bétail domestique ou la faune sauvage), dans une certaine mesure l'agriculture itinérante, la coupe de bois de feu et, dans les zones à végétation plus abondante, les feux de brousse ou le brûlage annuel volontaire pour renouveler l'herbe ou réduire la densité de la végétation ligneuse. Cette dégradation est plus marquée dans le sous-continent indien, le Sahel, certaines parties du nord de l'Afrique et du Proche-Orient que dans d'autres régions, mais les effets de ces activités se font plus ou moins sentir dans toutes les régions.
Région |
Pays |
Climat |
Sol/végétation/utilisation
de la terre |
Amérique du Nord |
États-Unis et
Mexique |
Latitudes 33°N à
45°N, avec tous les types possibles de climats secs en raison de la grande étendue N/S
et des montagnes. Hyperaride: Great Basin, Mojave, Colorado et Chichuhua. Les
principales divisions sont: hivers doux et étés chauds, Arizona, Californie du
S.; hivers frais et étés chauds; Hivers froids et étés frais en
altitude. Les précipitations varient énormément de l'O à l'E; vers le sud, ce sont
invariablement des pluies d'été, avec des régimes de transition vers la côte ouest. Il
n'y a pratiquement pas de région aride/semi-aride à hiver froid au Mexique, la plupart
étant des hivers doux et des étés chauds. La pluviométrie est moins variée qu'aux
États-Unis. |
Sols en général
facilement érodables, souvent rocheux et peu exploités. Les zones sèches des
États-Unis vont des forêts claires dans les régions sub-humides à des forêts sèches
basses sous forme de steppes d'épineux. Le Prosopis est très répandu dans le sud. La
végétation du Mexique semi-aride est constituée de 'Matorrales" de scrub avec des
plantes succulentes. La végétation de steppe se rencontre dans les parties arides avec
soit des graminées, soit des buissons épineux succulents ou les deux. L'agriculture
irriguée s'est développée en Californie, mais non pas dans les régions arides du
Mexique sauf une bande étroite dans le Golfe de Californie. Dans les zones arides,
l'élevage est la principale utilisation de la terre dans les deux pays. |
Amérique latine |
Argentine |
La partie la plus
sèche de l'Amérique du Sud est sa partie occidentale en raison principalement du courant
froid de Humboldt. La région occidentale devient plus humide au sud de Valparaiso, tandis
que le centre et l'est deviennent plus secs sous l'influence de vents dominants d'ouest
principalement. La sécheresse est donc prononcée jusqu'à la latitude de 50°S. On
trouve l'hyperaridité sur les côtes du Pérou et du Chili du désert de Sechura jusqu'au
désert d'Atacama inclus. Les brouillards côtiers créent une forte humidité
atmosphérique. Des hivers frais et des étés chauds se rencontrent en Patagonie. |
On trouve dans les
zones de brouillard près de la côte des steppes très ouvertes avec des Prosopis
le long des cours d'eau. Les zones de grande altitude présentent des steppes arbustives
avec des pluies d'été au nord et d'hiver au sud. En Patagonie, ce sont des steppes
arbustives. Les zones sèches des pays tropicaux du nord comportent une végétation dense
d'arbustes épineux et de "Caatingas" avec des cactus. La principale activité
agricole est l'élevage, auquel s'ajoutent quelques cultures pluviales de céréales et de
coton. Les sols sont très variables, comme on peut s'y attendre compte tenu des
dimensions de la région mais, sur la côte occidentale du continent, ils sont souvent
constitués de sédiments marins. |
Sahel |
Mauritanie |
Les zones arides à
semi-arides du Sahel se caractérisent par des hivers tièdes et des étés chauds à
très chauds correspondant à peu près aux "steppes" sahéliennes et aux
savanes boisées soudaniennes. Ces régions ont un régime de précipitations qui
n'atteint son maximum qu'en juillet/août Dans les zones arides, il y a moins de 30 jours
de pluie par an et une saison sèche de 8 à 11 mois. les zones semi-arides, il y a 30 à
60 jours de pluie avec une saison sèche de 6 à 8 mois. La région est sujette à des
sécheresses cycliques. |
Les sols peuvent
être ferrugineux tropicaux, ferralitiques à graviers squelettiques, latéritiques,
halomorphes et hydromorphes; la végétation comprend des steppes épineuses composées
d'acacias (A. raddiana A. senegal, A. seyal), de Balanites et
de Zizyphus ainsi que d'Acacia tortilis, A. mellifera et Commiphora
dans l'est. Les savanes semi-arides sont dominées par Faidherbia, Adansonia,
Borassus, Vitellaria etc. L'utilisation de la terre est surtout pastorale,
avec une agriculture de subsistance dans les régions semi-arides les plus sèches qui se
transforment en cultures de rente (arachide par exemple) dans des milieux plus humides. La
faune sauvage est une ressource naturelle importante. |
Afrique au sud de
l'équateur |
Mozambique |
Les zones les plus
sèches se trouvent dans le SO: hyperarides avec hivers doux à arides et semi-arides,
avec hivers tièdes au NE et hivers doux vers le sud. |
La végétation du
sud est constituée par de la steppe devenant une savane arborée avec des espèces
épineuses semblables à celles du Sahel. Une brousse sclérophylle d'Ericaceae et Proteaceae
correspond aux zones de pluies d'hiver dans le sud. L'élevage est l'activité agricole
essentielle vers le nord et l'est, la faune sauvage constitue une ressource naturelle
importante. |
Afrique du Nord |
Maroc |
Cette zone se
caractérise par un seuil maximum de précipitation en hiver et une forte diminution de la
pluviométrie vers le sud, allant de semi-aride à aride avec une sécheresse d'été
presque totale à hyperaride, avec hivers doux et étés chauds à très chauds. Les
montagnes intérieures ont une incidence sur la distribution des précipitations et font
que le climat de type saharien atteint une latitude élevée au Maroc, en Algérie et dans
une partie de la Tunisie. L'influence du désert est prépondérante sur la Libye et
l'Égypte. |
Steppes boisées
provenant de forêts claires dégradées (Juniperus phoenicea et Tetraclinis
articulata) se décomposant en steppes à végétation ligneuse (Artemisia herbalba
et Zizyphus lotus), en steppes salées (Fankenia et Sueda), en
steppes herbacées (Stipa tenacissima), en steppes arbustives (Pistacia
atlantica, Argania spinosa). L'élevage est important, mais on cultive les
arbres fruitiers (oliviers, figuiers, abricotiers, amandiers) ainsi que des céréales
dans les montagnes et dans les plaines. |
Proche et
Moyen-Orient |
Turquie |
Cette zone couvre
30o de longitude, avec des précipitations surtout en hiver et des zones hyperarides
hivers doux à tièdes et étés chauds à très chauds dans le sud (Arabie saoudite),
zones arides à semi-arides avec hivers frais à froids dans le nord (Turquie, Syrie,
Irak, Iran, Afghanistan). |
Diverses
végétations de steppe et pseudo-steppe allant de hautes steppes en Turquie (Astragalus
+ Acantholema) à des éphémères (Égypte), à des steppes d'Artemisia
herba-alba (Syrie, Irak), à des steppes humides (Prosopis stephaniana, Zizyphus
lotus) en Syrie, à des pseudo-steppes arbustives épineuses/herbacées (Capparis
Acacia, Calligonum) en Iran, à une steppe ouverte de buissons épineux (Acacia
tortilis), en Arabie saoudite et dans les républiques du Yémen, à des steppes de
moyenne altitude (Pistacia, Juniperus, Amygdalus) en Afghanistan.
L'irrigation est pratiquée le long de l'Euphrate, de la vallée du Nil et en Israël. Les
céréales pénètrent dans la zone semi-aride, mais dans les zones arides, ce sont
l'élevage et le nomadisme pastoral qui dominent. |
Asie centrale et
Pacifique |
CEI |
Les déserts froids
de la CEI et du NO de la Chine s'étendent sur plus de 60° de latitude de la mer
Caspienne au désert de Gobi. Ce sont des zones arides à semi-arides, avec des hivers
froids et des étés chauds à tièdes et des étés très chauds dans le Turkménistan.
En Chine, on trouve une enclave hyperaride dans le Sinkiang, le climat général étant
aride à semi-aride avec des hivers froids et des étés doux dans le nord et au Tibet; la
région entre le Sinkiang et la péninsule de Shantung se caractérise par des hivers
froids et des étés chauds. |
Les sols sont
essentiellement des sables, des limons sableux, des solonchaks et des sols fortement
carbonés avec de grandes étendues de sables mouvants et de déserts rocheux. Le drainage
intérieur est mauvais, avec beaucoup d'infiltrations et des nappes phréatiques
alimentées par des bassins versants montagneux. Les eaux sont fortement minéralisées.
Les deux principaux types de végétation dans les déserts du nord sont les steppes
d'Haloxylon et Artemisia. Dans le nord-ouest de la Chine, des formations arbustives d'Haloxylon,
Salsola et Nitraria se trouvent là où la nappe phréatique est haute et
celles de Tamarix, Kalidum et Nitraria là où l'eau est saline. On
trouve des Artemisia, Caragana et Hedysarum là où la pluie fournit
la seule humidité disponible, avec Nitraria, Calligonum et Amnopiptanthus
dans le désert de Gobi. L'activité principale est le nomadisme pastoral: moutons,
chevaux, chameaux. Il peut y avoir surpâturage et les vents posent un problème. |
Inde et |
Les climats secs du
sous-continent indien vont de la région aride à semi-aride très chaude avec des hivers
chauds et des étés très chauds de la péninsule indienne aux hivers doux et aux étés
très chauds du nord-ouest aride à semi-aride. On trouve des zones désertiques froides
dans les hautes vallées du Cachemire, qui se caractérisent par des hivers froids et des
étés doux. Le régime de précipitation dominant est la pluie d'été, qui n'a lieu
souvent qu'en septembre/octobre. |
Des grandes plaines
alluviales caractérisent le Pakistan et les zones de sols sableux dans les déserts du
Pakistan et du Rajasthan où l'on trouve des dunes mouvantes. Les sols sont souvent de
texture grossière avec un pH élevé, mais les cultures y sont répandues, en dépit du
manque d'eau. L'irrigation est une caractéristique marquante de l'agriculture au Pakistan
et dans le sud de l'Inde et on la trouve sous une forme très localisée au Rajasthan. La
principale activité dans les zones non irriguées et plus sèches est le pastoralisme;
celui-ci est souvent nomade mais généralement conjugué avec le pâturage sur terre
agricole. Le vent est fréquent ainsi que les tempêtes de sable en saison sèche et
l'érosion éolienne caractéristique des régions du nord. |
|
Australie |
Environ 80% de la
superficie de l'Australie sont classés comme arides à semi-arides, mais on n'y trouve
pas de zone d'hyperaridité, on estime que l'absence d'extrême sécheresse est due au
défaut de barrières orographiques élevées et aux courants très froids qui circulent
dans les océans avoisinants. Les précipitations sont cependant extrêmement variables:
surtout hivernales dans le sud et estivales dans le nord, avec une zone de transition
entre les deux régimes. Les hivers dans le sud sont doux, les étés tièdes à doux, ou
tièdes dans le nord avec des étés chauds. Les terres arides du continent sont sujettes
à des cycles de sécheresse. |
Les sols des zones
arides vont de sables avec dunes sableuses à des sols pierreux désertiques sur des
granits et des latérites et des plaines argileuses de superficie modeste et des déserts
le long de cours d'eau. On trouve aussi des zones étendues de sols bruns solonisés, des
sols calcaires gris-brun à rouge, des terres calcaires rouges, toutes pauvres en P et N.
Les principaux types de végétation sont des formations ligneuses basses semi-arides, des
steppes arbustives, des steppes à acacias, des savanes d'eucalyptus (mallee), des
prairies de hummack arides et des prairies de tussack arides. Le pastoralisme est la
principale activité: moutons principalement dans le sud et bovins dans le nord. En
conditions semi-arides, on trouve des zones d'irrigation relativement petites ainsi qu'un
peu de cultures de céréales. Il n'est pas possible à partir de la classification de la
végétation d'établir une limite très nette entre les zones arides et semi-arides. |
19,9 millions de km2 de la superficie mondiale des terres arides et semi-arides ont été classés comme exposées à un grand ou très grand risque de désertification. L'Amérique du Nord et l'Amérique centrale en représentent 7,4%, l'Amérique du Sud 8,4%, l'Afrique 33,3%, l'Asie 40,4%, l'Australie 10,2% et l'Europe 0,3%. Les activités de l'homme ont déjà eu des conséquences sur une proportion importante des pays en développement plus peuplés d'Afrique et d'Asie. Si l'on suppose que 20% seulement ont été touchés jusqu'ici, le but de l'action menée dans le cadre du programme de lutte contre la désertification serait de stabiliser ou de réhabiliter environ 4 millions de km2 (400 x 106 ha) par des méthodes appropriées déjà éprouvées.
3. Objectifs de la foresterie en zone aride
3.1 Amérique du Nord
3.2 Amérique Latine
3.3 Sahel
3.4 Afrique au Sud de l'Équateur
3.5 Afrique du Nord
3.6 Proche-orient
3.7 Asie et Pacifique
Les objectifs régionaux de la foresterie en zone aride dépendent de la nature des ressources et des besoins de la population.
En Amérique du Nord, on a reconnu qu'il était nécessaire, pour augmenter les disponibilités actuelles, de développer toute une gamme de produits du bois et le bois de feu des zones semi-arides. Les dispositions à prendre à cette fin pour obtenir un rendement soutenu sont en cours d'élaboration, mais les pressions au niveau de la production ne semblent pas encore nécessiter plus qu'une planification pour la mise en valeur des terrains de parcours.
Les potentiels et les systèmes d'aménagement sylvicoles restent à déterminer. De nombreux inventaires des ressources et études de croissance sont nécessaires pour obtenir de meilleures informations aux fins d'aménagement.
L'utilisation ou non du feu en tant qu'outil d'aménagement est une question à étudier de même que l'aménagement des bassins versants et des terrains de parcours dans le cadre de la planification, de la conception et de l'exécution de programmes appliqués conjointement au plan international (Etats-Unis/Mexique).
Bien comprendre l'écologie et la nature des ressources des zones arides est une nécessité reconnue, ainsi que celle de mettre au point des systèmes d'aménagement sur la base de ces données. Des travaux sont nécessaires pour compléter les études écologiques et démographiques dans ce domaine.
L'accent est mis sur le ralentissement et l'arrêt de l'avancée du désert par la réhabilitation des sols dégradés et sur la nécessité d'obtenir des informations plus fiables sur les ressources en eau, les modèles climatiques et la connaissance de l'écologie forestière en zone aride, ainsi que l'amélioration génétique des plantes et du bétail pour la mise en valeur des zones arides.
Au Sahel, les objectifs actuels de la foresterie en zone aride consistent à boiser environ 350000 hectares au Sénégal d'ici à l'an 2010 et à aménager 500000 ha de forêt le long du fleuve Sénégal. Au Niger, il est prévu de réhabiliter complètement environ 100000 ha entre 1986 et 1990. D'autres actions sont reconnues nécessaires: intensification de la recherche; vulgarisation efficace des méthodes permettant d'économiser le bois de feu; renforcement des activités d'implantation de peuplement, d'agro-foresterie, de gestion des feux de forêt, de gestion de la faune sauvage et de la végétation naturelle.
3.4 Afrique au Sud de l'Équateur
Les principaux objectifs consistent à aménager la végétation naturelle et à régénérer les forêts naturelles tout en en mettant fin à leur constante dégradation. En Éthiopie, les activités visent à conserver et à régénérer les peuplements naturels d'acacias ainsi que les forêts de Juniperus du nord.
Les objectifs des pays d'Afrique du Nord consistent dans l'immédiat à répondre aux besoins en bois de feu de populations en expansion, en bois rond et en produits non ligneux comme le miel en créant et en aménageant des ressources forestières qui visent aussi à stabiliser l'environnement forestier qui fournit du fourrage pour le bétail. Il est aussi prévu de rétablir l'équilibre écologique pour compenser la production de bois et de fourrage, de protéger les sols contre l'érosion provoquée par l'eau et par le vent et de protéger et conserver les ressources en eau par des mesures destinées à empêcher l'envasement. Enfin, une action sera menée pour obtenir des populations locales qu'elles appuient les programmes envisagés.