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Le programme national de sélection ovine de Côte d'Ivoire, 1984-1988 - The national sheep improvement programme in Côte d'Ivoire, 1984-1988

A. Oya

Programme National de Sélection Ovine
Ministère de la Production Animale
B.P. 1366
Bouaké 01
Côte d'Ivoire


Resume
Summary
Introduction
Organisation
Fonctionnement du projet et quelques résultats
La station de contrôle individuel de Bouake
Perspectives d'avenir
Conclusions
Remerciements


Resume

Le Programme National de Sélection Ovine (PNSO) a pour objectifs d'améliorer le format et le poids commercial du mouton Djallonké en Côte d'Ivoire par la sélection et la diffusion dans les élevages encadrés de béliers Djallonké. De 1984 à 1988 le schéma de sélection, progressivement mis en oeuvre à l'échelle nationale, a permis, sur une base de sélection de 76 élevages et 9613 brebis mères, de présélectionner 1750 agneaux au poids moyen à 80 j de 14,3 kg. Les béliers (n = 655) ont été sélectionnés en 2ème catégorie (poids à 365 j = 31,1 kg) et en 1ère catégorie (37,0 kg). Après cette période consacrée à la mise en place du dispositif de travail du projet, le PNSO va orienter ses actions vers la consolidation des acquis, la maximisation du schéma de sélection et surtout vers l'exploitation de la masse de données déjà recueillies et à collecter.

Summary

The National Sheep Improvement Programme aims to improve body conformation and weight of Djallonke sheep in Côte d'Ivoire by selecting and distributing Djallonké rams to supervised farms. From 1984 to 1988, 1750 young rams with an average 80 d weight of 14.3 kg were selected as foundation stock from 76 farms with 9613 ewes. Rams are selected for further service into 2 categories based on minimum 365 d weights of 37.0 kg and 31.1 kg. Following the establishment period, the Programme intends to consolidate the progress already achieved and to intensify selection pressure based on a better use of the data already obtained and to be collected in future.

Introduction

Il a été crée en 1976-1977 un Programme National Ovin (PNO) A partir des résultats d'une série d'expérimentations sur le mouton local, le Djallonké. Le programme portait sur l'encadrement en milieu rural, la création d'un Centre National Ovin (CNO) et ['installation d'une unité d'élevage industriel A Toumodi. Les premières priorités de ce programme ont été la résolution des problèmes sanitaires et zootechniques. Les plans de prophylaxie et les méthodes d'élevage ont été mis au point en fonction des particularités régionales (zone de forêt et zones de savanes du centre et du nord) par les différentes opérations d'encadrement de la Société pour le Développement de l'Elevage et des Productions Animales (SODEPRA).

Des troupeaux encadrés par les différentes opérations SODEPRA avaient atteint un niveau de maîtrise des conditions de milieu suffisant pour envisager l'amélioration des caractères de productivité, en particulier les caractères pondéreux, par la sélection en race pure. Cette sélection était rendue nécessaire qu'un caractère commun à l'ensemble des troupeaux est l'hétérogénéité des animaux qui les composent, la plupart provenant soit des lots d'achats aux frontières soit des troupeaux villageois très souvent en situation de reproduction en consanguinité. A partir de 1979 les conditions favorables à l'organisation de contrôles de performances étaient progressivement créées. Quelques grands troupeaux privés mirent en place l'identification individuelle des animaux, un système de pesées individuelles et l'enregistrement des généalogies et des performances. Dans les troupeaux paysannaux encadrés un système de numérotation des troupeaux et l'enregistrement des poids à la naissance étaient également mis en place.

C'est dans ces conditions qu'un Programme National de Sélection Ovine (PNSO) de la race Djallonké fut crée à Bouaké et démarra ses activités en Novembre 1983. Les objectifs de sélection concernent l'amélioration du format et du poids commercial du mouton Djallonké. Un schéma de sélection a été conçu selon les principes des schémas de races rustiques en ne perdant de vue que la sélection ne doit pas entraver ou affaiblir le caractère "rusticité". La voie d'amélioration privilégie la diffusion du progrès génétique par les béliers, compte tenu du fort besoin en agnelles d'élevage qui limitera la sélection possible sur les femelles dans les troupeaux.

Organisation

Schéma de sélection

Le schéma de sélection mis en place comprend 3 phases. La 1ère consiste à présélectionner, chez les meilleurs fermes d'état qui forment la base de sélection (élevages en sélection), les agneaux les plus performants sur le critère du poids à 80 j et les mieux conformés. Le seuil de présélection se situe à la moyenne des poids à 80 j (fixé à 13 kg) plus un écart-type et les agneaux retenus sont achetés à l'éleveur. La 1ère phase consiste également à repérer dans les élevages les futures mères à reproducteurs.

Les jeunes béliers présélectionnés, dans une 2ème phase, sont acheminés à la station de Bouaké qui leur offre la possibilité d'exprimer leurs potentialités. Une sélection massale est effectuée sur le critère du poids à 180 j qui conduit à ne conserver pour la diffusion que les béliers les mieux classés et les mieux conformés.

La 3ème phase consiste à diffuser les béliers sélectionnés à l'âge de 1 an.

Béliers de 1ère catégorie

Les béliers de 1ère catégorie (dits aussi béliers rouleurs) ont un poids de 13 kg à 80 j. de 23 kg à 180 j et de 36 kg à 365 j. Ces béliers sont diffusés dans les élevages faisant partie de la base de sélection, suivant un système de gestion des luttes et des lignées paternelles. Après la période de lutte (45 j) les béliers sont retirés de l'élevage et retournent à Bouaké pour y être soignés et se reposer pendant 2 mois au minimum avant d'effectuer une autre lutte. Les meilleurs animaux de cette catégorie (poids à 365 j > 40 kg) sont réservés pour être multipliés par accouplements raisonnés. Ce système consiste à faire s'accoupler les meilleurs béliers et les meilleures brebis. Les brebis sont choisies en fonction de leurs performances laitières réalisées et appréciées à travers la croissance de 0-30 j de leurs agneaux.

Béliers de 2ème catégorie

Il existe une forte demande en béliers améliorateurs dans les élevages encadrés hors base de sélection. Une décision a été prise en 1986 de conserver des animaux moins performants pour en faire des béliers de 2ème catégorie (béliers améliorateurs). Ces animaux sont toujours supérieurs à la moyenne des béliers villageois utilisés. Ils sont cédés aux différents projets d'encadrement, qui les rétrocèdent aux éleveurs hors base de sélection selon des conditions financières propres à eux. Les critères de choix des béliers de 2ème catégorie sont un poids minimum de 13 kg à 80 j. un poids de 20-23 kg à 180 j. et un poids de 30-36 kg à 365 j.

Fonctionnement du projet et quelques résultats

Le premier souci des 4 premières années du projet a été de rendre fonctionnel, à l'échelle nationale, le schéma de sélection déjà décrit.

Base de sélection

Les critères retenus pour l'admission dans la base de sélection sont un suivi à un bon niveau des différents thèmes vulgarisés par les services d'encadrement ovin (un accent particulier est mis sur l'application du plan de prophylaxie, de la complémentation alimentaire et minérale, et du gardiennage), l'acceptation par l'éleveur du principe de castration des mâles non présélectionnés, et la possibilité d'accéder en tous temps à l'élevage encadré.

Pendant 2 ans (1984-1985) la base de sélection s'est limitée à la région de la SODEPRA-Centre qui comptait alors 3488 brebis en sélection réparties dans 32 élevages. Le CNO, avec 4 troupeaux de brebis, apportait environ 1400 brebis. En 1986 les activités du projet étaient étendues. Le nombre de brebis en sélection a augmenté à 6097 (53 élevages) et il atteint 9613 en fin 1988 (76 élevages) dont 2100 brebis au CNO réparties dans 6 troupeaux.

L'objectif au début du projet était d'atteindre 18 000 brebis en 1990 mais devant les difficultés rencontrées pour trouver des clients sérieux, et soucieux de travailler avec un ensemble d'élevages stable et performant pour avoir des résultats plus suivis, il a été décidé de limiter l'effectif à 11 000 brebis en sélection. La SODEPRA-Centre dans cette base de sélection détient près de 6000 brebis (62 p.cent) réparties dans 43 élevages appartenant pour la plupart à des éleveurs-paysans. Les ovins en Côte d'Ivoire sont estimés à 997 000 têtes. Le taux d'encadrement est de 9 p.cent, soit 90 000 ovins touchés par les structures de la SODEPRA. En estimant à 45 000 le nombre de brebis encadrés, la base de sélection actuelle représente 21 p.cent de cet effectif.

Contrôle des performances dans les élevages

Toutes les brebis sont identifiées par un numéro propre et un numéro de code de l'élevage. Le numéro d'identification est composé de 4 chiffres dont le premier indique l'année de naissance, déterminée par examen de la dentition. Une double identification est effectuée: à l'oreille, par une boucle; et sous la queue par tatouage. Le système d'identification a été adopté dans le but de rendre unique, sur tout le territoire national, le numéro de tout agneau né d'une lutte organisée dans la base de sélection. Au cours de l'agnelage, une fiche ("Fiche d'Agnelage") est remplie pour chaque agnelage. Les paramètres normaux zootechniques sont enregistrés. Au dos de la fiche d'agnelage sont notés les numéros des brebis vides ou ayant avorté pour que les calculs des taux de reproduction puissent être effectués et la carrière de chaque brebis suivie. Quand l'agnelage est terminée, la fiche est transmise à la base du projet.

Une 2ème fiche ("Fiche de Pesée Elevage") est mise en place dans l'élevage qui reprend les informations de la fiche d'agnelage. Le poids à 80 j est le critère pour présélectionner les meilleurs agneaux. La lutte s'étendant sur 45 j. l'agnelage dure 45 j environ, donc 3 pesées sont effectuées de manière à encadrer le plus près possible le poids à 80 j. Ces pesées sont programmées pour avoir lieu quand le premier agneau atteint 80 j. la seconde intervient après 23 j et la 3ème se fait encore 23 j après.

Les agneaux présélectionnés sont ceux (en plus qu'ils ont un bon format et ne présentent aucun caractère phénotypique de la race sahélienne) dont les poids à 80 j sont supérieurs à la moyenne plus l'écart type des performances de leurs congénères du même sexe et de même mode de naissance. Dans la pratique, le seuil de présélection a été fixé à 13 kg. Au CNO de Béoumi (où les conditions d'élevage sont bien maîtrisées) aucun agneau n'est présélectionné en dessous de 14 kg.

Résultats de présélection

De 1984 à 1988, 1750 agneaux ont été présélectionnés au poids moyen de 14,3 kg (tableau 1). L'objectif est de pouvoir présélectionner 700 agneaux avec une base de sélection de 11 000 brebis. Le taux de présélection oscille suivant les années et les régions entre 7,5 p.cent et 10,0 p.cent des agneaux contrôlés. Les agneaux ainsi présélectionnés et payés à l'éleveur sont acheminés à la station de contrôle du PNSO à Bouaké.

Résultats d'agnelage

Les résultats de reproduction sont calculés pour chaque cycle de reproduction (9 mois) et, afin de pouvoir faire des comparaisons avec les résultats de l'encadrement, ils sont ensuite ramenés à 1 an(tableau 2). Tous les résultats de reproduction du PNSO sont supérieurs aux résultats obtenus à l'encadrement. Cela s'explique par le fait que le niveau de technicité des éleveurs en sélection est généralement supérieur à celui des autres éleveurs encadrés. Ces résultats trouvent aussi leur explication dans le fait que les élevages de la base de sélection bénéficient de la part du projet de certaines prestations de service gratuites telles que les déparasitages internes effectués à des périodes "stratégiques du cycle de reproduction.

Tableau 1. Le nombre d'agneaux présélectionnés (1984-1988) par le Projet National de Sélection Ovine en Côte d'Ivoire

Année

Agneaux présélectionnés (n)

Poids moyen (kg)

1984

206

14,21

1985

230

14,43

1986

305

15,09

1987

497

14,06

1988

512

13,70

Total et moyenne

1750

14,30

Le système de lutte dit "accouplement raisonné" a pour principe de faire s'accoupler les meilleurs béliers et les brebis les plus performantes du point de vue de la production laitière sur la base des GMQ 0-30 j des agneaux. Ce système a pour but de multiplier rapidement les bons béliers. Les résultats réalisés montrent que des gains de poids à la naissance et à 80 j sont appréciables (tableau 3).

Tableau 2. Résultats comparatifs (p.cent) de reproduction par cycle du mouton Djallonké en Côte d'Ivoire

Paramètre de reproduction

Zone

Centre

Nord

P.N.S.O.

Fertilité

84,6

84,5

87,2

Fécondité

90,8

93,8

96,4

Prolificité

-

-

110,4

Mortalité (globale)

12,7

11,5

-

Mortalité (0-80 j)

-

-

8,0

La station de contrôle individuel de Bouake

Elevage et sélection des animaux

Phase d'adaptation. Cette phase dure 2 semaines pendant lesquelles sont effectués l'allotement de sevrés en fonction de leur origine (maximum 20 têtes), des actions de prophylaxie (déparasitage externe et interne, vaccination contre la peste des petits ruminants et la pasteurellose) et l'adaptation progressive au nouveau système d'élevage (le zéro-grazing) et l'augmentation progressive de la ration d'aliment concentré. A la fin de cette période les jeunes béliers reçoivent, jusqu'à 365 j, entre 500 g/tête/j et 600 g/tête/j de concentré, et du fourrage distribué en vert ou en foin ad libitum.

Tableau 3. Résultats pondéreux (kg) comparatifs des poids à la naissance et à 80 jours dans les troupeaux de brebis au Centre National Ovin en Côte d'Ivoire

Paramètre et sexe

Troupeau entier

Brebis accouplement raisonné

Gais

Poids à la naissance





Mâle

2,19

2,36

0,17


Femelle

1,91

2,31

0,40


Sexes confondus

2,02

2,29

0,27

Poids à 80 j





Mâle

9,56

10,61

1,05


Femelle

8,99

10,42

1,43


Sexes confondus

9,29

10,52

1,23

Contrôles de performances. Cette phase de contrôle d'environ 10 semaines est ponctuée par 4 pesées. La 1ère marque la fin de la phase d'adaptation et est suivie de 3 pesées à 23 j d'intervalle. Une fiche "Jeunes Béliers" consigne l'ensemble des pesées qui permettent de déterminer le GMQ réalisé par chaque sujet et son poids à 180 j. qui est le critère retenu pour la sélection définitive. Les performances des jeunes béliers sélectionnés à 180 j continuent à être contrôlées tous les mois jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de 1 an. Une fiche "Béliers" consigne tous les résultats qui permettent de déterminer le GMQ réalisé par chaque bélier et son poids à 365 j.

Elevage de 180 à 365 j. Cette phase d'élevage s'étend de la sélection définitive des jeunes béliers à 180 j jusqu'à leur première mise à la lutte à 1 an. Cette période qui dure 6 mois se passe en bergerie en système de zéro-grazing. Mais soucieux de produire des béliers plus résistants, à partir de 1988, les animaux vont être pâturés sur des parcours en savane. Du concentré leur sera distribué en bergerie.

Résultats enregistrés à la station

Poids à 180 j. Les poids des jeunes béliers sélectionnés à 180 j sont supérieurs à 23 kg en 1984 et en 1985 parce que le seuil de sélection était de 23 kg (tableau 4). A partir de 1986 l'abaissement du seuil de sélection de 20 kg à 21 kg pour fournir des béliers de 2ème catégorie explique le fléchissement des moyennes des poids des jeunes béliers sélectionnés à 21,9 kg en 1986 et à 20,4 kg en 1987. Les résultats de 1987 (18,6 kg et 20,4 kg) sont les conséquences des épisodes diarrhéiques très sévères qui ont sévi dans le second semestre de 1986 et qui ont surtout affecté les jeunes béliers de 3 mois à 6 mois.

Tableau 4. Poids (kg) des jeunes béliers et des jeunes béliers sélectionnés à 180 jours de 1984 à 1988.

Année

Béliers

Béliers sélectionnés

n

Poids

n

Poids

1984

162

22,10

99

23,73

1985

218

22,79

132

23,93

1986

274

19,72

201

21,90

1987

372

18,60

181

20,40

1988

567

20,80

376

22,11

Taux de sélection à 180 j. La moyenne des taux de sélection des jeunes béliers sélectionnés à 180 j par rapport à l'ensemble des animaux des 5 ans est de 62,1 p.cent. Une augmentation du taux de sélection est constatée à partir de 1986 par la fourniture de béliers de 2ème catégorie. Il convient de signaler qu'entre 180 j et 365 j. 12 p.cent en moyenne des jeunes béliers sélectionnés sont éliminés pour diverses raisons.

La production de béliers de 1 an. Entre 1986 et 1988, 270 béliers de 2ème catégorie ont été produits au poids moyen de 31,1 kg. Entre 1984 et 1988, 385 béliers de 1ère catégorie ont été produits avec un poids moyen de 37,0 kg à 365 j.

Gestion de béliers sélectionnés

Béliers de 1ère catégorie. Le PNSO dispose de 234 béliers, répartis dans 14 lignées paternelles, destinés à assurer les luttes dans les élevages en sélection. Le principe des lignées paternelles est basé sur le fait que chaque jeune bélier, arrivé à l'âge de reproduction (1 an), est affecté à la lignée paternelle dont il est issu de manière à constituer des "familles" de béliers dont la gestion par lignée, lors des luttes, limitera les riques de consanguinité. Chaque lignée doit compter au moins 15 béliers de façon à pouvoir assurer la lutte dans les grands troupeaux de 300350 brebis.

Les béliers de 1ère catégorie du PNSO atteignent leur poids maximum à 3 ans (47,1 kg). A 4 ans la moyenne de poids chute à 41,0 kg où elle stagne à 5 ans. Cette évolution corrobore les observations sur le terrain où les béliers de 4 ans et plus mettent en général beaucoup plus de temps par rapport aux autres à retrouver leur forme et de la vigueur quand ils viennent se reposer à la bergerie entre 2 luttes. La pyramide d'âge des béliers rouleurs a une base très élargie (1 an = 114, 2 ans - 50, 3 ans = 36). Les béliers sont donc jeunes et en pleine vigueur, 94 p.cent de la population ayant 3 ans ou moins.

De 1984 à 1988, 385 béliers de 1ère catégorie ont été produits. Le PNSO dispose actuellement de 234 béliers rouleurs. La plupart des sorties sont pour différentes causes tandis que les autres ont fait l'objet d'un transfert de matériels génétiques (4 béliers, 19 brebis remplies par les béliers du PNSO et 296 paillettes de semence) entre la Côte d'Ivoire et le Togo.

Béliers de 2ème catégorie. Les béliers de cette catégorie sont exclusivement destinés aux élevages ne faisant pas partie de la base de sélection. Ainsi, les 270 béliers produits depuis 1986 ont été tous mis à la disposition des services ovins des différents projets d'encadrement qui assurent leur diffusion. Le PNSO recommende que ces béliers ne servent pas dans le même élevage plus de 2 ans. Un système d'échange de béliers entre éleveurs, avec toutes les garanties sanitaires souhaitables, est en train d'être mis en place par le PNSO en collaboration avec les projets d'encadrement.

L'impact du projet sur le paysage ovin ivoirien

Depuis 1984, 1800 agneaux présélectionnés au poids moyen de 14 kg ont été achetés chez les éleveurs de la base de sélection. Au prix incitatif de FCFA 900 le kg, ce sont quelques FCFA 22 680 000 (@ 80 000 $EU) qui leur ont été distribués. Sur les plans zootechnique et génétique, les 9000 brebis (11 000 à terme) de la base de sélection sont régulièrement luttées par les béliers de 1ère catégorie qui améliorent les performances de ces animaux et de leurs descendances. Par le biais des 270 béliers de 2ème catégorie, 8000 brebis sont touchées. Au rythme de production de 200 béliers améliorateurs par an, ils y auront 5000 à 6000 nouvelles brebis concernées chaque année par ce schéma de sélection.

L'analyse de données fiables et plus fines recueillies devrait permettre au PNSO de proposer des solutions aux projets d'encadrement de manière à juguler les points de blocage qui se présentent ou risquent de se présenter. Le processus d'amélioration des performances pondérales du mouton Djallonké mis en place demande nécessairement une certaine rationalisation des conditions d'élevage et fait naître une nouvelle race d'éleveurs plus performants.

Perspectives d'avenir

Le projet fonctionne d'une manière acceptable sur toute l'étendue du territoire mais il faut reconnaître que toute cette organisation qui a été mise en place reste encore fragile. Il faut poursuivre la sensibilisation et la formation qui ont été engagées au niveau des éleveurs de manière à ce qu'ils prennent leur responsabilité et leur vraie place dans ce schéma. Il faut aussi souhaiter et encourager l'intégration de plus en plus effective des actions de sélection dans le programme général des projets d'encadrement des différentes opérations de la SODEPRA.

Les critères de sélection utilisés jusqu'à présent sont très rustiques, tant au niveau de la présélection à 80 j que de la sélection à 180 j. car des seuils de 13 kg et de 21 kg ont été fixés sans autres considérations. Avec le recul dont bénéficie maintenant le projet, et à partir de 1989, de nouveaux seuils de présélection et de sélection seront mis en place et prendront en compte des facteurs de variation (période de naissance, mode de naissance, origine de l'agneau et la période d'arrivée à la station). Tous les béliers seront indéxés ainsi que toutes les brebis à la base de sélection. Dans les critères de choix, interviendront non seulement les performances pondérales des béliers mais également leurs valeurs génétiques propres et ceux de leurs mères dans le cas de la présélection à 80 j.

En collaboration avec les projets d'encadrement, le PNSO mettra sur pied un réseau informatique. Sur les micro-ordinateurs périphériques pourront être saisies et traitées les informations sur les agnelages. Les résultats zootechniques seront édités et l'information retournée chez l'éleveur. Le PNSO se chargera de tous les calculs génétiques (index de reproducteurs). Une collaboration avec des structures du Ministère de la Recherche Scientifique pour aborder une exploitation rationnelle des informations recueillies depuis 5 ans et de celles qui seront récoltées sera également mise en place. Des paramètres génétiques de la race Djallonké ainsi que les corrélations qui existent entre elles seront établis.

Conclusions

Le Programme National de Sélection Ovine a un double défi à relever. Au niveau national, en tant que projet d'appui aux projets d'encadrement, le PNSO doit apporter sa contribution à la recherche de l'atteinte de l'autosuffisance en protéines d'origine animale, en réussissant la promotion du mouton local Djallonké. Au niveau de la sous-région ouest-africaine et même africaine, le PNSO est le seul projet qui a entrepris, à l'échelle nationale, l'amélioration par la sélection d'une race locale. La réussite de ce projet pourrait faire de la Côte d'Ivoire une référence.

Remerciements

L'auteur remercie B Dagnogo, F Ayemou, S Cisse et A Attein pour leur collaboration dans la rédaction de ce rapport. Le programme est financé par les Fonds Européens de Développement, le Programme Nations Unies pour le Développement, la France et le budget national (BSIE).


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