A - Justification
B - Objectifs
C - Conception du projet
1- Problématique:
Pays Soudano-Sahélien et peuplé d'environ 7 millions d'habitants dont 66 % en zones rurales, le Sénégal, à l'instar des autres pays sahéliens, a connu à partir des années 1972 des vagues de sécheresse dont les manifestations ne cessent de s'amplifier. Il s'agit en particulier de:
- La disparition du couvert végétal, près de 100.000 ha/an. Cela engendre un appauvrissement des sols et une réduction des capacités de protection du couvert forestier. Les sols dénudés sont soumis à une forte dégradation. Ce qui entraîne, partout dans le pays, une baisse dangereuse de la production agricole et animale.- La désarticulation des systèmes traditionnels d'utilisation des terres, la crise énergétique, la dégradation de l'état nutritionnel et sanitaire des populations.
Cette situation a mis à rude épreuve l'économie et ruiné les faibles ressources forestières du pays.
Face à cet état de chose, le Sénégal s'est engagé dans un vaste programme de réafforestation dans le but de lutter contre la désertification. Dès 1974, de grands projets en régie furent initiés avec comme objectifs: la couverture des besoins en combustibles ligneux et la conservation des écosystèmes forestiers en péril:
- Projets de fixation de dunes de la grande côte de Dakar à Saint-Louis
- Projet d'aménagement et de reboisement de Bandia
- Projet d'aménagement et de reboisement autour des forages dans le Ferlo
- Projet d'aménagement et de reboisement du Centre-Est.
Beaucoup d'autres projets de foresterie rurale ont vu le jour dans les années 1980 en mettant l'accent sur l'approche participative. C'est le cas des projets PREVINOBA, PROWALO, PRECOBA etc.
Depuis le début des années 1990, l'aménagement des forêts classées dans le sud du pays, a entraîné un fort taux de reboisement.
Ainsi, comme on peut le constater, les besoins en semences forestières pour réaliser tous ces programmes justifient amplement la création d'une structure nationale pour gérer la filière semence forestière au Sénégal. Il faut par ailleurs ajouter aux besoins sénégalais, ceux de la sous-région qui sont immenses.
2- Stratégie
Elle consiste à utiliser désormais des semences améliorées dans les programmes de reboisement en cours et à insérer dans ces même programmes un volet formation des agents de développement et des populations sur:
- La gestion des provenances et vergers à graines
- La qualité des semences dans la lutte contre la désertification
- Les techniques de gestion de pépinière avec des semences de qualité
L'amélioration génétique des espèces tant indigènes qu'exotiques adaptées aux conditions écologiques changeantes du pays est un défi à relever.
3- Résultats attendus:
Les résultats escomptés à la fin du projet étaient les suivants:
- Le renforcement des capacités de la DEFCCS et de la DRPF en matière de production et diffusion de semences forestières de qualité et en quantités suffisantes.- L'amélioration de la production et de la diffusion de semences forestières de qualité
- L'amélioration de la qualité physiologique des semences, ce qui se traduit par un taux de germination plus élevé en pépinière.
- L'amélioration de la qualité génétique du matériel végétal
- La création de pôles de production de semences forestières de qualité.
Le projet s'était fixé les objectifs de développement et immédiats suivants:
* Objectif de développement:
Le principal objectif de développement du projet consistait à renforcer la contribution du secteur forestier dans la lutte contre la désertification et pour l'autosuffisance alimentaire et énergétique des populations par l'amélioration des approvisionnements en semences forestières en qualités suffisantes, de bonne qualité, au moindre coût et adaptées aux besoins des programmes de reconstitution du couvert végétal.
* Objectif immédiat 1:
De 1993 à 1998, les capacités des cadres de la DEFCCS et de la DRPF seront renforcées pour la mise en uvre et le suivi évaluation de programme de production et de diffusion de semences forestières et de recherche en physiologie et amélioration génétique.
* Objectif immédiat 2:
De 1993 à 1998, la DEFCCS sera en mesure, chaque année, de produire et diffuser 10.000 kg de semences forestières, en quantités suffisantes et de bonne qualité, pour satisfaire les besoins des structures de développement et des populations impliquées dans les programmes de reboisement.
* Objectif immédiat 3:
De 1993 à 1998, 80 % de la production sera progressivement amélioré du point de vue de la qualité physiologique, sanitaire et génétique.
Si la pertinence de l'objectif de développement ne souffre d'aucune ambiguïté, il n'en est pas de même des trois objectifs immédiats qui sont, de l'avis de la mission d'évaluation, à la fois trop ambitieux et peu explicites quant à la finalité du projet. En effet, le projet vise-t-il ou non la création à terme du centre national de semences forestières? D'autre part, la production par un projet de 10.000 kg de semences forestières améliorées est difficile à réaliser, si on sait que de telles ambitions nécessitent non seulement des structures rodées mais aussi beaucoup de temps pour la recherche forestière à mener à bien les travaux d'amélioration génétique des espèces forestières.
Le projet a été conçu pour favoriser la production et la diffusion, par la DEFCCS de 10.000 kg de semences forestières améliorées au bénéfice des structures de développement et des populations impliquées dans les opérations de reboisement. Il identifie avec clarté les bénéficiaires immédiats à savoir: DEFCCS, projets de développement forestier et agricole, les populations rurales.
La mise en oeuvre du projet obéit à un besoin réel du Sénégal et des pays de la sous-région, à disposer de semences forestières de qualité et en quantités suffisantes. Cependant une telle ambition nécessite la création d'une structure adaptée et capable d'assurer une telle production, et beaucoup de temps pour mener à bien les travaux d'amélioration génétique de plusieurs essences indigènes visiblement peu connues dans leur comportement en milieu artificiel.
A la conception, le PRONASEF présentait d'autres risques importants:
- La mise en place du Projet Régional d'appui et de coordination qui se devait d'assurer l'organisation d'ateliers de formation en faveur du projet.
- L'application d'une approche participative dans un domaine sectoriel de semences forestières
- L'autofinancement optimal des 10.000 kg de semences forestières produites et diffusées chaque année.
Dans la conception du projet, rien n'était prévu en ce qui concerne à la création du centre national de semences forestières.