A - Budget et dépenses
B - Activités et produits
C - Appui du gouvernement
D - Direction et gestion du projet
E - Appuis technique et opérationnel
Le PRONASEF a bénéficié d'un financement des Pays-Bas portant sur une enveloppe de 3.526.500 USD et d'une contrepartie du Gouvernement Sénégalais d'un montant de 692.500 USD. Ainsi le coût global du projet s'évalue à 4.218.635 USD.
A la date du 30 novembre 1997, les dépenses effectuées sur les fonds du bailleur se sont chiffrées à 3.313.317 USD.
Les crédits alloués par le Royaume des Pays-Bas ont été exécutés à hauteur de 89 % traduisant ainsi l'apport satisfaisant du bailleur de fonds.
Le tableau d'exécution financière en annexe 2 laisse apparaître un reliquat de 392.826 USD.
Il convient de signaler que sur recommandation de la mission à mi-parcours, une révision budgétaire a été opérée et les fonds initialement destinés au financement des missions d'appui technique et aux activités de formation du projet régional d'appui et de coordination ont été redéployés entre les différentes rubriques du budget. La prolongation des activités du projet pour une durée de 4 mois a de nouveau occasionné une nouvelle révision budgétaire au mois de mars 1998.
En ce qui concerne le budget de la contrepartie, le Gouvernement du Sénégal a pris en charge, conformément aux dispositions de l'accord relatif au projet, le traitement des fonctionnaires mis à disposition.
* Objectif immédiat 1:
Renforcer d'ici 1998 les capacités des cadres de la DEFCCS et de l'ISRA/DRPF pour la mise en uvre et le suivi de programmes de production et de diffusion des semences forestières et de recherche en physiologie et amélioration génétique.
Résultat 1:
Un centre de semences forestières construit, équipé et opérationnel avec trois Antennes basées à Kolda, Tambacounda et Saint-Louis, d'une capacité annuelle de 10.000 Kg pour une soixantaine d'espèces.
Conformément aux indications du document de projet, toutes les activités de réfection, d'aménagement, de construction des infrastructures devant abriter le projet ont été réalisées. C'est ainsi qu'un laboratoire de recherche a été construit à la DRPF à Hann et à la direction du projet. Le matériel technique nécessaire aux analyses et tests de qualité, au conditionnement des graines, au stockage des semences a été mis en place.
Au niveau des Antennes, les locaux, magasins et aires de séchage sont fonctionnels. L'Antenne de Sokone qui vient d'être installée bénéficiera des infrastructures laissées par le PASA (projet Anacardier Sénégalo-Allemand).
Le matériel mobile du projet est composé de 14 véhicules et 11 motos dont 5 véhicules et 5 motos mis à la disposition du volet recherche.
Résultat 2:
Quatre cadres, dont un agent de la recherche, directement impliqués dans les activités du projet formés dans les différents thèmes techniques et scientifiques par le projet régional qui organisera onze ateliers de formation suivis par des missions d'appui sur le terrain.
Le programme de formation des cadres du PRONASEF n'a pas été exécuté comme prévu, du fait du non démarrage du projet régional d'appui et de coordination.
Cependant, les agents du projet ont suivi des stages d'appui et participer à des séminaires ou atelier traitant des questions relatives aux semences forestières.
Résultat 3:
Groupements villageois et féminins et cadres nationaux des projets forestiers et des services techniques nationaux et quatorze cadres impliqués dans les activités des projets formés dans différents thèmes techniques du projet.
Des séances de formation ont été organisées par la Centre Forêt de Thiès sur des thèmes généraux comme la sylviculture et sur des thèmes spécifiques (méthodes de prospection, de récolte, de préparation, de conservation des semences), à l'intention des répondants du PRONASEF au sein des IREF, des chefs de brigade proches des provenances.
Dans le cadre de l'approche participative, certaines populations riveraines des provenances ont suivi des séances d'information portant sur la sélection des arbres semenciers.
Malgré tout, le PRONASEF n'est pas bien connu sur le terrain. Des efforts restent donc à faire dans le domaine de la sensibilisation, de la formation et de l'information des populations pour une meilleure prise en compte des objectifs du projet et l'importance de l'utilisation des semences de bonne qualité.
* Objectif immédiat 2:
De 1993 à 1998, la DEFCCS sera en mesure, chaque année de produire et de diffuser 10.000 kg de semences forestières en quantités suffisantes et de bonne qualité pour satisfaire les besoins des structures de développement et des populations impliquées dans les programmes de reboisement.
Résultat 1:
10.000 kg de semences forestières produites chaque année pour couvrir les besoins nationaux, sur la base de méthodologies adaptées et harmonisées au niveau régional sahélien.
Une liste nationale d'une soixantaine d'espèces a été élaborée et classées en espèces prioritaires, importantes et secondaires par le PRONASEF selon des critères d'intérêt économique et de valeur de protection de l'environnement. Mais vu l'importance des espèces retenues, il serait difficile pour le projet d'être efficace dans la production
Ainsi, une étude a été menée par l'ISRA/DRPF pour déterminer dans le bassin arachidier les dix essences les plus demandées par les populations.
La production de semences se fait actuellement à partir des arbres d'élite choisis dans des provenances sélectionnées par le PRONASEF et la D.R.P.F. Au total 123 provenances ont été retenues.
Notons qu'aucun contrat ne lie le PRONASEF aux populations riveraines des peuplements. Elles sont chargées de gérer les provenances et ne perçoivent pas d'intéressement en contre partie des efforts qu'elles fournissent.
Comme indiqué plus haut, la quantité de semences que le projet se proposait de produire chaque année dépassait largement ses capacités.
Depuis son démarrage, la production de semences enregistrée se chiffre à 5173.35 kg auxquels il faut ajouter 16 200 noix de Borassus aethiopum.
Résultat 2:
8.000 kg de semences forestières diffusées chaque année et existence d'un stock de sécurité de 2000 kg
L'étude sur l'identification des besoins en semences forestières et agroforestières (novembre 1996) a évalué les besoins en semences forestières à 20.000 kg d'ici l'an 2000. A ce niveau, l'objectif de diffuser 8.000 kg par an paraît soutenable. Mais en réalité, la quantité de semences diffusées par le PRONASEF depuis sa création n'est que de 3.991,59 kg soit environ une tonne par an. Dans cette quantité diffusée, sont inclus les lots de semences que le PRONASEF donne gratuitement aux IREF dans le cadre de l'exécution de campagnes de reboisement et qui sont estimés à 8.497.630 F CFA pour les années 96 et 97.
Il est important que le projet devienne plus agressif et développe une stratégie lui permettant de mieux sensibiliser ses partenaires à l'utilisation des semences améliorées.
Résultat 3:
Autofinancement optimal des 10.000 kg forestières produites et diffusées chaque année.
La mise en place d'une comptabilité analytique permettant de déterminer les coûts réels de production et de revient de la semence, de fixer les prix de vente n'est pas encore effective au sein du projet. Les prix de vente fixés suivant les barèmes de la DRPF sont perçus par les utilisateurs de semences comme étant trop chers. Le PRONASEF doit mener une politique de prix adaptée, applicable aux populations, aux ONG et à l'exportation.
Le compte «Imprest Incount» ouvert au nom de la FAO pour le versement des recettes de vente de graines présente un solde d'environ 4 millions de F CFA.
Résultat 4:
Contacts et confiance renforcés avec les utilisateurs à travers un système de suivi - évaluation des utilisateurs des semences au niveau des différentes catégories de pépinières forestières.
* Objectif immédiat 3:
De 1993 à 1998, 80 % de la production sera progressivement amélioré du point de vue de la qualité physiologique sanitaire et génétique.
Résultat 1:
Techniques de préparation, de germination, de conservation et de suivi sanitaire mises au point par des chercheurs qualifiés et transférés dans la production-diffusion des semences forestières.
Les techniques de préparation des graines: séchage, extraction, tri, conditionnement ont été mises en place pour beaucoup d'espèces. Le volet recherche du projet est axé sur:
- L'amélioration de la qualité sanitaire et le maintien de la qualité physiologique des semences par des méthodes de contrôle de la viabilité des graines (teneur en eau, tests de pureté et de germination).- L'amélioration génétique des semences afin de permettre la diffusion d'un matériel végétal performant et stable.
Des recherches sur la dormance et les inhibitions tégumentaires ont été effectuées sur le Faidherbia albida.
Les résultats obtenus sont satisfaisants tant du point de vue de la germination que de la conservation de la graine dont la dormance tégumentaire a été levée en laboratoire.
Résultat 2:
Plantations d'essais de provenances/descendances de 9 espèces d'intérêt régional à savoir: Faidherbia albida, Acacia nilotica (var. adansonnii), Acacia nilotica var tomentosa, etc.
Tableau récapitulatif des activités du volet Recherche.
Thèmes |
Résultats |
Technologie, écologie et physiologie de la germination |
- Le trempage dans de l'acide sulfurique des graines pendant 30 mn est meilleure que scarification pour Faidherbia albida |
Amélioration végétale du matériel |
- Plus de 70 provenances ont été sélectionnées |
Comme l'indique le tableau ci-dessus, la recherche travaille sur plusieurs espèces dans l'amélioration du matériel végétal. Les multiples essais de comparaison de provenances ou de tests de descendances devraient produire à terme des vergers à graines pour une amélioration significative de la qualité des forêts plantées au Sénégal.
Pour le moment, on peut considérer comme bien avancées les recherches sur: Acacia sénégal, Eucalyptus camaldulensis, Anacardium occidentale.
En application de la politique définie dans le Plan d'Action Forestier du Sénégal, le gouvernement sénégalais vise à réhabiliter, améliorer et préserver le potentiel forestier, et lutter ainsi contre la désertification. Il met l'accent sur la participation des populations aux activités forestières par l'adoption d'un vaste programme de reboisement.
L'approvisionnement en semences de bonne qualité et en quantités suffisantes constitue un impératif et justifie ainsi la création d'une structure nationale pour traiter de la question des semences forestières au Sénégal.
Ainsi, le PRONASEF a bénéficié du soutien du gouvernement qui a mis à la disposition du projet:
- un personnel qualifié composé d'un directeur national, de deux ingénieurs des eaux et forêt cinq ingénieurs des travaux, trois agents techniques, quatre chercheurs et quatre techniciens;- des locaux dans la forêt classée de Mbao pour abriter la direction du projet;
- d'une pépinière et des terrains pour l'installation des essais.
En outre, le gouvernement a apporté, au démarrage, un appui financier de 20 millions de F CFA inscrits dans les budgets d'investissement consolidés de 1994 et 1995 pour couvrir, entre autres, les dépenses de matériels, de pépinières, de produits phytosanitaires et de matériel technique de chantier.
En plus du cadre de concertation, créés par l'Etat dans sa politique de régionalisation, il était prévu la mise en place, sous l'autorité du MEPN, d'un Comité Technique chargé du suivi - évaluation des résultats tout en facilitant l'adéquation recherche/développement.
Le PRONASEF n'a pas bénéficié des services de ce comité pour résoudre ses problèmes puisqu'il ne s'est jamais réuni.
Le PRONASEF exécute deux programmes majeurs à savoir:
- un programme de recherche en technologie et physiologie des semences et amélioration génétique;- un programme de production et diffusion de semences forestières.
A cet égard, le projet est exécuté par la DEFCCS, relevant du MEPN, et par l'ISRA/DRPF qui dépend du Ministre de l'Agriculture. Vu l'importance de son programme de développement, la direction du projet est placée sous la tutelle de la DEFCCS, et liée à l'ISRA par une convention de service. Aussi, convient-il de préciser qu'annuellement, une convention de service est passée entre l'ISRA et la FAO dans le cadre de l'exécution du volet recherche du PRONASEF.
La Direction du projet comprend:
· Un Directeur National appuyé par un Conseiller Technique Principal;· Une Division Production, dirigée par un IEF assisté d'un responsable de la logistique et de la préparation des graines;
· Une Division Diffusion, dirigée par un IEF assisté d'un responsable de bureau législation et commercialisation des graines;
· Un laboratoire de semences forestières à Hann géré par les chercheurs de la DRPF
· Un petit laboratoire basé à Mbao et chargé du contrôle de la qualité des semences.
· Un Comité Technique placé sous l'autorité du MEPN et regroupant entre autres: la DEFCCS, L'ISRA/DRPF, l'Université de Dakar, l'ORSTOM etc. et dont la mission est d'orienter l'adéquation recherche - développement.
Au niveau régional, la direction du projet dispose de trois (3) Antennes décentralisées à: Saint - Louis pour la zone nord, Tambacounda pour l'est et Kolda pour le sud.
Une quatrième Antenne devant couvrir une partie des Niayes et du Bassin arachidier était logée à la Direction du projet à Dakar, mais elle n'a jamais fonctionné.
Tel que conçu initialement, ces Antennes décentralisées devaient s'appuyer sur les structures de terrain par l'intermédiaire des répondants régionaux basés au niveau des IREF,
Cette organisation devait permettre l'intégration des activités dans les structures pérennes de l'Etat: DEFCCS, DRPF/ISRA. Toutefois, elle appelle de la part de la mission les observations ci-après:
· Le paradoxe entre le mandat du PRONASEF, qui est d'exécuter un programme d'ensemble de recherche - développement, et la signature annuelle d'une convention de service entre la FAO et la composante Recherche du projet. L'établissement d'une telle convention est inopportune et semble indiquer que nous avons affaire à deux projets au lieu d'un.· La mission a pu constater l'inefficacité voire l'inexistence des répondants régionaux. Basés au niveau des IREF, ils sont éloignés des actions de terrain et ne disposent pas de moyens adéquats pour s'impliquer activement dans le programme du projet. Le document du projet avait prévu leur prise en charge par les projets forestiers de la région. Cette disposition n'a jamais fonctionné. De toute les façons, la mission pense que les chefs de brigade et de triage, proches des provenances auraient été plus indiqués pour le suivi des activités du projet.
· La non convocation du Comité Technique, durant toute la première phase du projet, est d'autant plus regrettable qu'il aurait pu lever énormément de contraintes, notamment celle relatives aux relations de travail entre la DEFCCS et la DRPF.
· La faible complémentarité avec les différents intervenants sur le terrain: ONG, projets de développement etc. La mission a pu constater combien le PRONASEF était peu connu sur le terrain. Les structures administratives ignorent l'existence du projet. Les IREF, hormis celles qui logent des antennes, ne sont liées au PRONASEF que par l'envoi, insuffisant, du reste, de semences par l'intermédiaire de la Division Reboisement.
· L'inopérationalité de l'Antenne de Dakar et la non fonctionnalité de l'Antenne de SOKONE constituent également des points regrettables d'autant que la mission à mi-parcours avait insisté sur l'expansion de l'Anacardier dans la sous-région.
En conclusion, le cadre institutionnel ainsi que la gestion du projet ont joué négativement sur l'exécution de la première phase. Par rapport aux structures du service forestier, le PRONASEF aurait pu mieux peser sur les IREF et les projets forestiers. Certainement qu'il faudra revoir le nombre et le fonctionnement des Antennes sur le terrain. Mais également, il faudrait replacer le PRONASEF dans le lot des projets nationaux comme le PRDFR ou le PAPF qui participent aux réunions nationales aux côtés du Directeur des Eaux et Forêts.
Concernant les rapports Recherche-Développement, les relations ont été des plus laborieuses. La recherche s'est sentie sous-informée quant à la gestion quotidienne du projet. Les mesures préconisées par la mission à mi-parcours n'ont pas été appliquées et les organes de concertation n'ont pas fonctionné.
Cependant cela n'a pas empêché à la recherche de bien mener son travail et la performance de son personnel est réelle.
Du fait du non démarrage du projet régional d'appui et de coordination, le PRONASEF n'a pas reçu tout l'appui technique nécessaire qui sied à la formation. Néanmoins, la FAO a effectué plusieurs missions d'appui technique, et les agents du projet ont pu participer à plusieurs séminaires et ateliers organisés au niveau national et sous-régional (voir annexe 5).