11.1 Introduction
11.2 Les relations entre lAccord SPS et la CIPV relativement à lanalyse des risques
11.3 Lévaluation des risques - Lanalyse des risques - LAnalyse du risque phytosanitaire (ARP)
11.4 LARP et le processus pour létablissement des mesures phytosanitaires
11.5 La prise de décision
11.6 Ressources et coopération
11.7 Interconnexions
11.8 Les apports de lARP
11.9 Conclusion
R. Griffin
Division de la production végétale et de la
protection des plantes
OBJECTIF
Introduire et donner un aperçu général sur le concept et la pratique de lanalyse des risques phytosanitaires ainsi quelle a été élaborée et décrite par la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV).
POINTS CLÉS
· Selon lAccord SPS, en labsence de normes ou lorsquelles sont inappropriées, une évaluation des risques est nécessaire pour justifier les mesures prises.
· La norme CIPV intitulée Directives pour lanalyse de risque phytosanitaire adoptée en 1995 constitue la référence conceptuelle et procédurale pour lanalyse du risque phytosanitaire.
· Les principaux éléments de lanalyse du risque phytosanitaire (ARP) sont lévaluation des risques et la gestion des risques. Même si la décision de mettre en uvre une mesure de gestion de risques ne fait pas nécessairement partie de lARP, la communication de lARP aux décideurs constitue, elle, une étape importante du processus.
· Outre son rôle dans la justification des mesures phytosanitaires, lintroduction de lanalyse de risque peut avoir des répercussions positives dans la mise en place des systèmes phytosanitaires.
Lévaluation des risques est une obligation en cas de mesures phytosanitaires
Un des principes fondamentaux de lAccord SPS est que les mesures de protection de la vie et de la santé des personnes et des animaux ou de préservation des végétaux sont basées sur des normes internationales ou sur une évaluation des risques tenant compte des lois et preuves scientifiques. Ceci se retrouve à lArticle 2 (des droits fondamentaux et des engagements) et constitue lobjet de lArticle 5 (évaluation des risques et détermination du niveau approprié de la protection sanitaire ou phytosanitaire). Le concept a également des liens étroits avec dautres principes et termes qui figurent tant dans lAccord SPS que dans la CIPV et les normes qui y sont associées.
LArticle 5:1 de lAccord SPS déclare que les membres de lOMC feront en sorte que les mesures phytosanitaires soient établies sur la base dune évaluation des risques. LAccord définit lévaluation des risques comme suit:
Lévaluation de la probabilité de lentrée, de létablissement ou de la dissémination dun parasite ou dune maladie dans le territoire dun Etat Membre importateur en fonction des mesures sanitaires ou phytosanitaires qui pourraient être appliquées, et des conséquences biologiques et économiques qui pourraient en résulter; ou lévaluation des effets négatifs que pourraient avoir sur la santé des personnes et des animaux la présence dadditifs, de contaminants, de toxines ou dorganismes pathogènes dans les produits alimentaires, les boissons ou les aliments. (Annexe A)La CIPV emploie une terminologie légèrement différente dans le nouveau texte révisé de la CIPV et les normes qui y sont associées, pour refléter les mêmes concepts et engagements. Deux termes particulièrement importants figurent à lArticle II (Terminologie) du nouveau texte révisé:
Techniquement justifié - justifié sur la base des conclusions dune analyse appropriée du risque phytosanitaire ou, le cas échéant, dautres examens ou évaluations comparables des données scientifiques disponibles.LAccord SPS ainsi que la CIPV, insistent sur la nécessité de disposer dune procédure systématique pour collecter, évaluer et documenter les informations, scientifiques ou non, qui étayeront les mesures SPS qui touchent au commerce. Ceci amène à prendre en considération les aspects tant économiques que biologiques des risques qui pèsent sur la santé des animaux ou des végétaux. Il convient toutefois de souligner que lAccord SPS nindique à aucun moment que les facteurs économiques doivent être directement pris en considération dans les évaluations des risques pesant sur la santé humaine.Analyse du risque phytosanitaire - processus consistant à évaluer les preuves biologiques ou autres données scientifiques ou économiques pour déterminer si un organisme nuisible doit être réglementé, et la sévérité des mesures phytosanitaires éventuelles à prendre à son égard.
Les normes incluent des procédures dévaluation des risques ayant fait lobjet dun accord international
LAccord SPS indique quune évaluation des risques nest pas nécessaire lorsque les mesures reposent sur des normes internationales. Ceci tient à ce quune norme existante tient déjà compte dune évaluation des risques ayant fait lobjet dun accord international. Tout écart par rapport aux normes existantes doit par contre être conforté par une évaluation des risques (Article 3). Des mesures provisoires peuvent ainsi être mises en place sans utiliser de norme ou dévaluation complète des risques, et de telles mesures peuvent sécarter des normes, mais elles doivent sappuyer sur une base scientifique raisonnable et être examinées en utilisant lévaluation des risques quand des informations plus complètes sont disponibles (Article 5:7). De plus, la jurisprudence des différends liés à lAccord SPS fait obligation aux Etats de rechercher activement les informations nécessaires pour mener à bien une évaluation complètes des risques concernant les mesures provisoires.
Les normes précisent également les conditions dutilisation de lévaluation des risques
Ces exigences de lAccord SPS créent un lien direct entre lévaluation des risques et les normes internationales qui sont établies par les organisations internationales compétentes. Dune part, ce lien concerne la présence ou labsence de normes. Là où les normes nexistent pas ou sont considérées inadéquates, lévaluation des risques est nécessaire pour justifier les mesures prises. Dautre part, le lien concerne les normes développées pour réaliser lévaluation des risques. Dans les deux cas, les organisations qui fixent les normes jouent un rôle significatif en fournissant aux Etats les moyens de justifier leurs mesures de SPS.
La CIPV est identifiée par lAccord SPS comme linstance de référence pour les normes phytosanitaires. Bien que poursuivant un programme ambitieux de fixation de normes répondant aux attentes de lAccord SPS, la CIPV na quune brève expérience en matière délaboration de normes. Jusquici, la majeure partie de ses efforts consacrés aux normes a porté sur la définition de fondements des normes de concept à partir desquelles les normes plus spécifiques pourront être développées ultérieurement. Cependant, à ce premier stade de la définition des normes phytosanitaires, les normes sont encore loin dêtre suffisamment spécifiques pour permettre de définir des mesures à la place des procédures dévaluation des risques. Par conséquent, là où il est question de mesures phytosanitaires, les Etats Membres de lOMC doivent fonder leurs décisions sur des évaluations des risques. Le processus utilisé pour lévaluation des risques phytosanitaires nen acquiert donc que plus dimportance pour tous les pays.
Les directives de la CIPV et de lARP
Lune des caractéristiques importantes du lien existant entre la CIPV et lAccord SPS concerne le fondement scientifique des mesures. Reconnaissant limportance de ce lien, les Etats signataires de la CIPV ont considéré comme prioritaire le développement de normes pour lanalyse des risques. Les Directives pour lanalyse de risque phytosanitaire (NIMP no 2) ont donc été adoptées par la CIPV en 1995 et servent actuellement de référence conceptuelle et de procédure aux analyses des risques phytosanitaires. Cette norme fournit les fondements nécessaires à lapplication du concept danalyse des risques dans un objectif phytosanitaire et elle trace les grandes lignes dune démarche de conduite de lanalyse des risques en trois étapes. La NIMP n° 2 est maintenant largement utilisée par les organisations nationales de protection des végétaux du monde entier comme guide de référence pour lanalyse des risques phytosanitaires.
La norme de la CIPV sur les quarantaines dorganismes nuisibles
Juste après létablissement de la NIMP n° 2, la CIPV a commencé à définir des normes précises plus spécifiquement destinées à analyser les risques liés aux organismes nuisibles de quarantaine et aux organismes nuisibles réglementés sans quarantaine, et a accordé la priorité la plus élevée à la norme consacrée aux organismes nuisibles de quarantaine. Ce travail na cessé de progresser durant plusieurs années grâce à lintervention et la contribution dexperts. Un projet de norme intitulé Analyse du risque phytosanitaire (ARP) pour les organismes nuisibles de quarantaine est presque terminé. La norme fournit des directives et des conseils plus détaillés que la NIMP n° 2 et sera extrêmement utile pour les pays en voie de développement qui expriment fréquemment leur préoccupation de ne pas disposer des ressources nécessaires au développement de leurs propres procédures.
Lévaluation des risques: un premier pas vers lanalyse des risques...
Le terme employé dans la CIPV pour identifier lanalyse des risques à des fins phytosanitaires est «analyse de risque phytosanitaire» ou ARP. LAccord SPS ne se rapporte ni à lARP ni à lanalyse des risques, mais utilise le terme «évaluation des risques». Le terme «évaluation des risques» est employé, par la CIPV et par les autres organismes chargés de fixer des normes qui sont identifiées dans lAccord SPS (lOIE et le Codex), pour décrire un processus contenu dans lanalyse des risques, cest-à-dire la caractérisation du risque basée sur une évaluation des preuves pour estimer la probabilité et les conséquences dun événement défavorable. Dans le cas de la protection des végétaux, «lévénement défavorable» est normalement lintroduction ou la dissémination dun organisme nuisible.
... le second étant la gestion des risques
Lévaluation des risques est un élément clé de lanalyse des risques telle quelle est décrite par la CIPV, lOIE, et le Codex pour lévaluation des risques associés respectivement à la protection des végétaux, de la santé animale et humaine. Lautre élément important qui soit commun à lanalyse des risques pour chacune de ces trois disciplines est la notion de «gestion des risques». Dans ce contexte, la gestion des risques se réfère au processus analytique employé pour identifier des options de réduction des risques et pour évaluer lefficacité de ces dernières, leur faisabilité et leur impact afin de décider ou recommander les moyens les plus appropriés pour diminuer les risques qui savèrent inacceptables en vue de lévaluation des risques. LAccord SPS ne se rapporte pas à la gestion des risques en soi, bien que le concept soit implicite parce que le thème de lAccord se rapporte aux «mesures» qui résultent de décisions fondées sur le risque.
Autres éléments de lanalyse des risques
Dautres éléments généralement identifiés dans les procédures danalyse des risques peuvent changer. Par exemple, la «transmission du risque» est parfois distinguée comme un élément séparé et dautres fois, moins directement, comme un facteur à prendre en compte dans tout le processus. Des éléments de transparence, tels que la documentation et lincertitude sont également parfois considérés comme des éléments distincts dans les processus danalyse de risque. Le label et le niveau de reconnaissance donnés à ces différents éléments dans une procédure peuvent changer pour diverses raisons. La raison principale se trouve dans le fait que chacune des disciplines couvertes par lAccord SPS (végétal, animal, et santé humaine) a ses propres caractéristiques, son histoire et ses termes.
Bien que la diversité des termes et le fait de la souligner peut sembler compliquer la signification et le rôle de lanalyse de risque dans lAccord SPS, il existe en pratique une uniformité très forte dans la compréhension et lutilisation des concepts représentés par les termes. A cet égard, la CIPV tâche dencourager cette uniformisation à travers les disciplines et de favoriser lharmonisation dans la traduction et lapplication des concepts danalyse de risque au sein de la communauté phytosanitaire mondiale.
Les éléments principaux de lARP sont lévaluation et la gestion des risques. Ils sont interdépendants et distinctement de nature analytique. En outre, lévaluation et la gestion des risques sont associées à dautres procédures et activités nécessaires pour létablissement de mesures phytosanitaires. Certains parmi ceux-ci peuvent être considérés comme assez étroitement associés au processus analytique et faire partie de lARP, tandis que dautres procédés sont clairement non-analytiques mais font néanmoins partie du processus détablissement des mesures phytosanitaires. Cet aspect est démontré par la gestion des risques.
Comme décrit ci-dessus, le sens analytique de la gestion des risques implique lidentification et lévaluation des options pour la réduction des risques. Cependant, la gestion des risques dans un plus large contexte implique également une prise de décision et la mise en application (ou les aspects opérationnels) des décisions et des systèmes qui réduisent le risque dans la pratique. Le concept est également généralement étendu pour inclure lévaluation des mesures qui sont mises en place pour déterminer si elles sont adaptées et, le cas échéant, les ajuster. A partir de cet exemple, il apparaît que létablissement de mesures phytosanitaires implique des procédures de nature analytique ainsi que des décisions ou dautres activités opérationnelles. Pour la CIPV, ces procédures qui sont étroitement liées au processus analytique central de lévaluation des risques et de la gestion des risques sont incluses dans lARP. Ces éléments sont brièvement décrits dans le résumé suivant:
Identification du risque
Le déclenchement. Il implique la définition des risques par lidentification de lorganisme nuisible et les conditions qui devraient être prises en compte pour lanalyse de risque. Les trois éléments du déclenchement sont:
· Organismes nuisibles - organisme nuisible déterminé nécessite une évaluation. Ceci peut être le résultat de la détection ou de linterception dun organisme nuisible, ou il peut sagir dun organisme nuisible importé (par exemple, organisme de lutte biologique).Les résultats du déclenchement sont lidentification sans ambiguïté des organismes nuisibles et des conditions (dangers) qui deviennent lélément central de lévaluation des risques.· Filières - une filière, habituellement un produit importé, est identifiée comme source possible dintroduction et/ou de dissémination des organismes nuisibles.
· Politiques - les politiques ou les réglementations et les opérations nécessitent des évaluations pour mettre à jour des prescriptions, des exigences, ou optimiser des activités de gestion des risques.
Caractérisation du risque comme acceptable ou inacceptable
Lévaluation des risques. Elle commence par la détermination de lorganisme nuisible à évaluer suivi de lévaluation de la probabilité et des conséquences de lintroduction et/ou dissémination de ces organismes nuisibles. Lévaluation des risques est constituée de deux procédures distinctes:
· La catégorisation de lorganisme nuisible: un criblage préliminaire des différents organismes nuisibles pour déterminer si les organismes nuisibles répondent ou non aux critères qui définissent les organismes nuisibles réglementés.Lévaluation des risques a pour résultat la caractérisation du risque et les conclusions permettant de décider si le risque est acceptable ou non ou sil exige une limitation. Les risques inacceptables sont ceux qui excèdent le niveau approprié de protection pour le pays en question. Chaque Etat a le droit souverain détablir le niveau de protection quil estime adéquat.· Lévaluation des risques: lexamen et lanalyse dinformations biologiques et économiques pour estimer le potentiel dintroduction et de dissémination et limpact économique potentiel du ou des organismes nuisibles.
Evaluer les options de gestion des risques pour les risques inacceptables
La gestion des risques. Elle implique lidentification des options disponibles pour réduire le risque et les évaluer pour leur pertinence. Les procédures de gestion du risque incluent:
· Lidentification des options - les mesures de réduction qui peuvent être employées pour limiter le risque sont identifiées. Celles-ci peuvent être des mesures existantes ou des mesures élaborées spécifiquement pour les conditions de létude.La gestion du risque aboutit à un ensemble doptions, y compris des recommandations pour la sélection des options les meilleures.· Evaluation des options - des options sont évaluées par rapport aux renseignements obtenus sur leur efficacité, faisabilité et impacts.
Il est important de noter que le processus dARP nest pas linéaire. En particulier, lévaluation de lefficacité des options de limitation des risques nécessite lutilisation de lévaluation du risque pour déterminer le niveau auquel les options réduisent le risque. Un niveau de base des risques est établi à partir de lévaluation du risque en labsence de limitation. Dans la gestion du risque, ceci est comparé aux situations où une limitation du risque existe afin de mesurer lefficacité des options spécifiques.
Dautres éléments de lARP ninterviennent pas de façon séquentielle dans le processus. Il sagit de facteurs tels que lincertitude, la documentation et la transmission. Chacun de ces éléments joue un rôle significatif tout au long du processus.
Estimer le degré dincertitude
Lincertitude. Lincertitude est un facteur essentiel du risque. Une ARP nest pas complète si elle na pas identifié et exprimé lincertitude associée à lévaluation du risque et les options pour limiter le risque. Lincertitude peut être due à des informations lacunaires ou contradictoires.
Le but principal de lidentification et de la communication de lincertitude est de fournir aux décideurs un aperçu aussi complet et objectif que possible des risques encourus. Le fait de noter soigneusement et de prendre en considération lincertitude dans lARP aide également les Etats à identifier les besoins prioritaires en recherche et à indiquer aux partenaires commerciaux les domaines dans lesquels lobtention de meilleures ou plus amples informations peut améliorer la prise de décision.
Transparence et consultation
Documentation et communication. Dans tout le processus dARP il est essentiel dassurer une documentation et une communication adéquates. Le processus devrait être suffisamment documenté pour que les sources dinformation et les justifications utilisées pour arriver aux conclusions et aux recommandations soient claires en cas dexamen ultérieur ou dutilisation dans un différend.
Une communication pertinente sur les risques nécessite une réciprocité dans les échanges dinformations. Linformation au sujet des analyses, et en particulier de leurs résultats, est communiquée aux parties intéressées ou concernées. De même, linformation pertinente est également sollicitée et prise en compte. Ceci est souvent fait par le biais du processus de commentaires officiels.
Les facteurs intervenant dans la prise de décision concernant la gestion des risques
La décision de choisir et dappliquer une mesure nest souvent pas considérée comme faisant partie du processus analytique, en particulier là où les décisions sont prises par dautres organismes ou à un niveau administratif distinctement séparé des procédures danalyse techniques de lARP. Là où cest le cas, il est particulièrement important de sassurer que les ARP sont complètes et communiquent les éléments essentiels quune personne non technicienne a besoin de comprendre. Les décideurs doivent également tenir compte des principes et des engagements existants au titre de la CIPV et de lAccord SPS, y compris:
· lobjectif duniformité dans lapplication du concept du niveau approprié de la protection; et· les principes de nécessité, dimpact minimal, déquivalence, de non-discrimination et de risque contrôlé.
Obtenir de linformation
Le niveau des ressources consacrées à lARP dépend de nombreux et divers facteurs et ne se limite pas aux ressources fournies par lorganisation nationale de la protection des végétaux. LEtat assume la responsabilité de toutes les décisions basées sur lARP, mais en principe, nimporte qui, y compris les organismes privés et les partenaires commerciaux, peuvent réaliser lARP.
Les ressources les plus importantes pour lARP sont linformation, les méthodes, et lexpérience. Dans la grande majorité des cas, lARP est un processus relativement simple et direct qui suit une approche systématique aboutissant à une prise de décision; elle comprend également la documentation de base sur la procédure et linformation. Les méthodes et lexpérience sont acquises avec le temps et par des efforts continus damélioration de lARP. Cependant, la collecte dinformations appropriées nécessite normalement plus de temps et deffort que nimporte quel autre aspect de lARP.
La littérature scientifique est une source dinformation pour lARP. LInternet a prouvé quil pouvait être une aide significative à tous les pays essayant dobtenir des informations pour lARP auprès des experts et dans la littérature. Les journaux et les publications scientifiques, lorsquils sont disponibles, sont également des sources non négligeables. Des données scientifiques peuvent également être obtenues par un contact direct avec les chercheurs et à partir de sources fiables ayant une expérience ou des observations de première main.
Les listes officielles, les rapports et les réponses provenant de lorganisation nationale de la protection des végétaux dans le pays dorigine sont également une source extrêmement importante de renseignements pour lARP. Léchange dinformation par lintermédiaire des points de contact officiels de la CIPV est particulièrement utile pour la vérification de la situation de lorganisme nuisible et des indications sur les mesures de gestion du risque qui sont utilisées ou sont disponibles. Dans les cas où une telle information est demandée pour lARP, il est essentiel que les fonctionnaires recevant cette demande fassent leffort nécessaire pour obtenir le renseignement demandé et répondre rapidement. Là où il nest pas possible de fournir les informations demandées, ladministration doit accepter les dispositions qui peuvent être mises en uvre en utilisant dautres moyens pour effectuer la collecte de telles informations.
Lexpertise est au cur de la démarche
Lanalyse des risques est au cur des connexions qui relient les principaux acteurs intervenant dans létablissement des mesures phytosanitaires. Lorganisation nationale de protection des végétaux emploie lARP pour établir les bases techniques des réglementations. Ces dernières dépendent fortement aussi bien des données scientifiques provenant de la communauté scientifique de recherche que des informations officielles issues des partenaires commerciaux. De même, le secteur privé (industrie, commerce, etc.) peut jouer un rôle important en fournissant des informations, en proposant des options de gestion du risque et/ou en jugeant la faisabilité des options proposées pour être mises en place. En conclusion, il faut retenir que les décideurs sont tenus, de par les obligations de leur pays, de sassurer que leurs décisions sont conformes aux dispositions de lAccord SPS et de la CIPV, cest-à-dire, basées sur une évaluation du risque qui utilise des lois et des preuves scientifiques.
Les avantages dune procédure codifiée
En dehors du fait quelle constitue une étape incontournable pour létablissement des mesures phytosanitaires, lARP fournit également des avantages substantiels qui en font un outil véritablement essentiel pour la mise en place des systèmes phytosanitaires.
LARP peut être utilisée pour:
· justifier des mesures;· évaluer les mesures mises en place ou celles appliquées par dautres;
· classer les risques pour établir des priorités parmi les activités opérationnelles;
· identifier les priorités en matière de recherche et les besoins en information;
· éviter des conflits grâce à lidentification de points de divergence techniques là où linformation manque ou diffère;
· servir dargument dans les différends opposant des parties;
· fournir les éléments pour montrer luniformité du cheminement dans les prises de décision basées sur le risque;
· économiser du temps et des ressources lorsquun travail similaire a déjà été fait.
Les mêmes règles pour tous
Si la décision dappliquer une mesure SPS nest pas basée sur une appréciation du risque, alors sur quoi est-elle basée?
Si la décision ne repose pas sur des preuves et des lois scientifiques, alors quelle peut être sa base?
Dans les cas où les réponses à ces questions indiquent que les mesures ne sont pas basées sur une appréciation du risque et que les décisions ne sont pas basées sur des lois et preuves scientifiques, la question est alors de savoir si le pays souhaite avoir dautres critères pour la mise en place de mesures SPS et accepte que ces critères soient également utilisés comme base pour des mesures qui lui seront appliquées.
Dans ce contexte, il apparaît clairement que lARP est non seulement un dispositif central pour un commerce équitable, mais également pour un commerce sans risque.
Une vue densemble de lanalyse de risque