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Dresser la table sur les bords du lac Tanganyika
©FAO/Luis Tato

Systèmes agroalimentaires:
du problème à
la solution

Oui, on peut réinventer les systèmes
agroalimentaires. Et la FAO peut y contribuer.

Les systèmes agroalimentaires englobent la production, la transformation, le transport, la commercialisation et la distribution des aliments (ainsi que des produits agricoles non alimentaires). En l’état actuel des choses, ces systèmes se heurtent à des défis complexes et interconnectés, tels que conflits, évolutions démographiques, chocs économiques, ou encore inondations et sécheresses aggravées par la variabilité climatique extrême.

Pour la FAO, la mise en place de systèmes agroalimentaires garantissant l’accès universel à une alimentation saine constitue le socle de l’amélioration du bien-être humain et planétaire. Repenser les systèmes actuels pour encourager la production et la consommation d’aliments nutritifs variés contribuerait à remettre les tendances de l’alimentation sur le droit chemin, à améliorer les résultats obtenus sur le plan de la santé et à freiner les changements climatiques et l’appauvrissement de la biodiversité.

Une transformation profonde est requise à cet effet.

Les solutions sont variées. Elles peuvent consister à épauler les décideurs et à renforcer les capacités des petits producteurs, à transposer à grande échelle les mesures d’incitation agricole, à améliorer la collecte de données ou à faire évoluer les comportements des consommateurs. Ou, fréquemment, à agir simultanément dans tous ces domaines.


Source: Adapté de Global Panel. 2017. Healthy diets for all: A key to meeting the SDGs (Une alimentation saine pour tous: la clé de la réalisation des ODD). 2017. Groupe mondial. Londres.
https://glopan.org/sites/default/files/SDGPolicyBrief.pdf
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Des membres du groupe minoritaire des Urak Lawoi pêchent dans le sud de la Thaïlande. Les systèmes agroalimentaires ne doivent laisser personne de côté
©FAO/Sirachai Arunrugstichai

COLLABORER ET PASSER À L’ACTION POUR PROMOUVOIR UNE ALIMENTATION SAINE

Dans le cadre de ses activités normatives, la FAO vise à mettre les données et les ressources les plus récentes entre les mains les plus capables – en d’autres termes, à donner aux décideurs les moyens de faire les bons choix pour réaliser une transformation systémique.

Mais aiguiller les systèmes agroalimentaires vers une alimentation saine ne peut se faire en solo. C’est pourquoi la FAO collabore avec les gouvernements, d’autres organismes des Nations Unies, les secteurs public et privé, des organisations de la société civile, des organisations communautaires, des associations de consommateurs, des établissements universitaires et des instituts de recherche. Il faut impérativement mettre ensemble expériences, savoirs spécialisés, ressources et réseaux pour pouvoir espérer accomplir des progrès durables. De plus, l’établissement d’un large éventail de partenariats permet deux choses: la conduite de campagnes de sensibilisation communes et l’apprentissage entre pairs, d’un pays à l’autre.

ADAPTER LES RECOMMANDATIONS DE PORTÉE GÉNÉRALE AUX RÉALITÉS DU MONDE

Les principes essentiels de l'alimentation saine établis par la FAO et l’OMS sont universels, mais les aliments spécifiques dont se compose un régime alimentaire sain sont locaux. Les modes d’alimentation ou habitudes alimentaires – les façons dont chacun met la nourriture sur une assiette – dépendent évidemment du contexte: disponibilité des aliments et accessibilité sur le plan économique, préférences personnelles, culture et normes sociales et religieuses. En d’autres termes, il faut «traduire» les principes essentiels.

La FAO aide les gouvernements à publier et à appliquer des conseils et règlementations alimentaires officiels, au nombre desquels figurent les recommandations nutritionnelles fondées sur les systèmes alimentaires. Il s’agit de feuilles de route à l’intention des pays pour l’adaptation des principes essentiels au contexte local: elles indiquent les points d’entrée de l’intervention systémique susceptible de faciliter l’accès à une alimentation saine. Bien entendu, il faut actualiser régulièrement ces documents pour y intégrer les nouveaux éléments factuels et les résultats de la recherche les plus récents – les modes d’alimentation sont loin d’être statiques – et tenir compte de la dynamique du secteur alimentaire et d’autres dynamiques qui s’y rapportent. Au moment de la rédaction de la présente brochure, la FAO appuyait l’élaboration et l’application de recommandations alimentaires dans 19 pays.

Mise en place expérimentale de recommandations alimentaires au Ghana

En 2022, la FAO a fourni un appui technique au Gouvernement ghanéen pour l’élaboration de ses premières recommandations alimentaires nationales. Le processus, qui a mobilisé des représentants des ministères, des universités nationales, des organismes des Nations Unies, des organisations de la société civile, des organisations non gouvernementales (ONG) et d’autres parties prenantes, ont abouti à la publication de deux séries de recommandations: les recommandations alimentaires fondées sur le choix des aliments au Ghana et les recommandations fondées sur les systèmes alimentaires au Ghana, ces dernières appuyant la mise en œuvre des premières.

Pour chaque recommandations fondée sur le choix des aliments, les recommandations fondées sur les systèmes alimentaires donnent des exemples de mesures à prendre au niveau de la production, de la transformation ou de la distribution. Par exemple, s’agissant de la recommandation visant la consommation de fruits variés chaque jour, les recommandations fondées sur les systèmes alimentaires mettent en avant 25 mesures potentielles, comme l’appui par le Ministère de l’agriculture à la production de fruits variés toute l’année, notamment dans les espaces publics et partagés (en particulier, les parcs, les centres communautaires, les écoles, les hôpitaux et les prisons) et la fourniture d’une ration de fruits quotidienne dans le cadre du programme national ghanéen d’alimentation scolaire.

ÉTABLIR DES NORMES RELATIVES AUX PERTES ET AU GASPILLAGE ALIMENTAIRES

Il est estimé que 14 pour cent de la production alimentaire mondiale est perdue entre la récolte et la vente au détail, et qu’un pourcentage encore supérieur est gaspillé après la vente. Les produits alimentaires à haute valeur nutritionnelle, comme les produits frais et les produits d’origine animale, enregistrent les taux de perte les plus élevés, réduisant considérablement la quantité globale de nutriments disponibles sur le marché. De plus, les produits alimentaires perdus ou gaspillés contribuent aux changements climatiques d’une manière non négligeable.

La réduction des pertes et du gaspillage de nourriture est donc considérée comme une démarche triplement gagnante, dès qu’il s’agit de rendre les régimes alimentaires plus sains et de mettre en place des systèmes agroalimentaires durables. Cette réduction se traduit par des avantages économiques plus élevés pour les producteurs alimentaires, par des avantages sanitaires grâce à une offre plus étoffée de produits nutritifs au consommateur, et enfin par des avantages environnementaux grâce à l’utilisation plus efficace de ressources limitées et du recul des émissions de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, la FAO a publié un document intitulé Code de conduite volontaire pour la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires, dans lequel sont présentés des paramètres avancés et des mesures institutionnelles.

Réduire les pertes après récolte

Une stratégie prometteuse consiste à cibler les liens au niveau desquels les pertes alimentaires sont les plus importantes dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire, en particulier s’agissant des aliments nutritifs comme les fruits et légumes frais. La FAO aide l’Union africaine à réduire les pertes alimentaires après récolte dans 11 pays: l’Angola, le Botswana, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, l’Eswatini, le Ghana, le Kenya, la Namibie, le Rwanda, la Zambie et le Zimbabwe. De plus, la FAO s’emploie à renforcer les capacités de l’Union africaine en matière d’évaluation des pertes après récolte et de mise en œuvre de solutions au niveau de chaque articulation dans les systèmes agroalimentaires. À cet effet, elle épaule l’élaboration de politiques fondées sur des éléments factuels et promeut la réfrigération et le séchage solaire dans les petites exploitations agricoles.

UNE PRODUCTION DE QUALITÉ ANCRÉE DANS LA BIODIVERSITÉ: LES INDICATIONS GÉOGRAPHIQUES

Qu’il s’agisse de donner aux femmes rurales les moyens de devenir des entrepreneuses performantes ou bien de renforcer la capacité des peuples autochtones à commercialiser des produits alimentaires traditionnels, la FAO aide les groupes défavorisés à contribuer à la mise en place de systèmes agroalimentaires plus sains et à en tirer des avantages. Les indications géographiques, par exemple, sont susceptibles de transformer un territoire local, une culture ou un patrimoine en propositions viables sur le plan commercial.

Le terroir serbe

À la fin du siècle dernier et au seuil du nouveau, les économies rurales des Balkans occidentaux vacillaient sous le poids d’un passé politique trouble, de conflits finis dans l’isolement et de la stagnation économique. La région d’Arilje, dans le sud-ouest de la Serbie, avait dans sa manche un atout couleur rubis: la framboise locale, l’Ariljska malina, particulièrement juteuse et riche en vitamine C. Le soutien que la FAO et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ont fourni au Gouvernement serbe pendant des années a abouti à l’attribution d’une indication géographique pour la malina, accompagnée d’une formation en matière de certification, de promotion, de contrôle de la qualité et de protection contre les imitations. Aujourd’hui, la région exporte 25 000 tonnes de framboises essentiellement destinées à l’Union européenne – une source de revenus vitale pour les familles locales et un produit nutritif pour les consommateurs tant locaux qu’internationaux.

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