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Un œuf dans son contexte = un nexus de savoir
©FAO/Luis Tato

La puissance des données relatives
à l’alimentation

Il est capital de disposer
de faits et chiffres exacts.

La collecte et l’utilisation des types de données pertinents facilitent grandement la tâche qui consiste à améliorer la nutrition en s’appuyant sur des régimes alimentaires sains. Les données sur la composition des aliments (concernant les nutriments qui y sont présents) nous aident à évaluer la mesure dans laquelle les régimes alimentaires sont adéquats – l’un des quatre grands principes de l’alimentation saine. Les données sur la consommation alimentaire (ou sur ce que chaque personne ingère) sont particulièrement intéressantes s’agissant des personnes les plus vulnérables face à la malnutrition, c’est à dire les adolescentes, les femmes enceintes ou allaitantes et les jeunes enfants. Il est capital de rapprocher les données relatives à la consommation et celles relatives à la composition pour repérer les déficits et recenser les possibilités de contribuer efficacement à l’amélioration de la nutrition. Des données de ce type devraient étayer les décisions concernant la façon d’allouer au mieux les ressources limitées, ainsi que de concevoir des politiques et des programmes permettant d’améliorer l’accès aux aliments nutritifs et leur consommation.

TROUVER UN CONSENSUS SUR LES PARAMÈTRES DE L’ALIMENTATION SAINE

Maintenant qu’un consensus a été atteint sur les principes essentiels de l’alimentation saine, la communauté mondiale a besoin d’indicateurs pour estimer la mesure dans laquelle ces principes sont respectés – en d’autres termes, elle a besoin d’un moyen d’évaluer n’importe quel régime alimentaire donné au regard de ses effets sur la santé. La FAO, l’OMS et l’UNICEF se sont alliés pour lancer l’Initiative de suivi pour une alimentation saine. L’initiative vise l’établissement d’un consensus sur la meilleure façon d’évaluer les régimes alimentaires sains, puis la promotion de l’utilisation à grande échelle des méthodes et indicateurs auprès des parties prenantes mondiales et nationales. À cet effet, en 2024, la FAO, l’UNICEF et d’autres partenaires ont fourni un appui technique au Bangladesh, au Brésil, au Malawi et à la Suisse afin de demander que la diversité alimentaire – le seul principe essentiel de l’alimentation saine pour lequel un indicateur validé et des données abondantes sont disponibles – soit incluse parmi les indicateurs de l’Objectif mondial 2, qui appelle à éliminer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes.

SYNTHÉTISER ET HARMONISER LES DONNÉES SUR LA CONSOMMATION

Dans de nombreux pays, la collecte de données sur la consommation alimentaire est de plus en plus fréquente. Mais ces données restant la plupart du temps confidentielles, elles ne sont pas suffisamment mises à profit pour influer sur les politiques et les programmes. Compte tenu de la diversité des méthodes et des indicateurs employés pour recueillir ces données, il est particulièrement difficile de regrouper et de partager les données relatives à différents lieux géographiques ou périodes.

L' outil de données sur la consommation alimentaire individuelle mondiale (GIFT) mis au point par la FAO et l’OMS, est une plateforme en accès libre où l’on peut trouver des données quantitatives sur la consommation alimentaire individuelle relatives à des douzaines de pays. La plateforme est une banque de données qui ne cesse de s’étoffer, où sont mises à disposition des données harmonisées (c’est-à-dire, des données comparables entre pays et périodes) et où les décideurs et les chercheurs peuvent s’informer sur les meilleures pratiques en matière de collecte de données.

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Sur un lit de manioc, le niébé vient ajouter saveur et nutriments
©FAO/Luis Tato

AUTRES PLATEFORMES EN ACCÈS LIBRE AYANT TRAIT AUX DONNÉES SUR L’ALIMENTATION

Même lorsque des données sur l’alimentation sont facilement disponibles, les décideurs en ignorent souvent l’existence ou l’utilisation pratique. Pour remédier à cette situation, la FAO a créé le premier espace centralisé de partage des statistiques pertinentes sur tous les types de données relatives à l’alimentation. Le domaine de FAOSTAT consacré à l’alimentation et au régime alimentaire présente des données fiables, notamment sur l’apport en nutriments et la diversité de l’alimentation, issues de trois sources correspondant aux données au niveau des pays, au niveau des ménages et au niveau individuel. Dans la rubrique «Alimentation et régime alimentaire», les utilisateurs peuvent rapidement repérer les données qui les intéressent dans leur contexte et obtenir des indications spécifiques sur les points forts et les limites des différents types de données lorsqu’elles sont utilisées à diverses fins décisionnelles. Les données disponibles relatives aux ménages et aux individus sont ventilées par sexe, âge, statut rural ou urbain et niveau de revenu, permettant ainsi aux décideurs de s’attaquer à des déficits nutritionnels spécifiques et de cibler sur des populations précises les interventions relatives aux systèmes agroalimentaires.

MESURER LA DIVERSITÉ ALIMENTAIRE POUR LES FEMMES EN ÂGE DE PROCRÉER

Les besoins alimentaires intrinsèques plus élevés, les normes sociales et sociétales, les inégalités structurelles et les besoins associés à la grossesse et à l’allaitement rendent les femmes en âge de procréer particulièrement vulnérables sur le plan nutritionnel. Dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire, leur régime alimentaire, où prédominent fréquemment les aliments de base, est souvent pauvre en vitamines et en minéraux, avec des répercussions indésirables sur la santé. La faible diversité alimentaire, elle aussi, rend l’adéquation de l’apport en éléments nutritifs incertaine, ce qui compromet deux des quatre principes essentiels de l’alimentation saine. C’est pourquoi la mesure de la diversité alimentaire a été jugée prioritaire. Fruit d’une décennie de travaux de la FAO et de ses partenaires, l’indicateur relatif à cet aspect, la diversité alimentaire minimale chez les femmes, est facile à utiliser et polyvalent, et peut être facilement intégré dans les enquêtes nationales, les évaluations d’impact et les recherches à grande échelle. De nombreuses organisations et de nombreux pays utilisent désormais cet indicateur pour mesurer l’impact des actions visant à améliorer l’alimentation.

«Nous avons besoin de statistiques fiables sur la disponibilité des aliments et des nutriments ainsi que sur la consommation au niveau des ménages et des individus pour mettre au point des politiques et des programmes qui favorisent une alimentation saine pour tous»

Lynnette Neufeld, Directrice de la Division de l’alimentation et de la nutrition, FAO

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