No.2 avril 2008 | ||
Perspectives de récoltes et situation alimentaire | ||
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Indicateurs de la FAO concernant la situation mondiale de l’offre et la demande de céréalesLe rapport entre les stocks céréaliers mondiaux de clôture en 2007/08 et l’utilisation tendancielle mondiale de céréales durant la prochaine campagne devrait tomber à 18,8 pour cent, soit le niveau le plus bas enregistré en trois décennies. En dépit de l'augmentation de la production céréalière mondiale en 2007, les disponibilités ne suffisent pas à couvrir la demande sans opérer d'importants prélèvements sur les stocks, principale raison de la chute du rapport stocks-utilisation. S'agissant du blé, ce rapport devrait tomber à 22,9 pour cent, ce qui est bien inférieur au niveau constaté lors de la première moitié de la décennie (34 pour cent). Pour les céréales secondaires, il est établi à 14,5 pour cent seulement. En dépit d'une production record de céréales secondaires en 2007, on s'attend à une nouvelle contraction des disponibilités à la clôture de la campagne actuelle, du fait du fort regain de la demande mondiale. Le rapport stocks-utilisation s'établit à 23,4 pour cent pour le riz, niveau très bas qui reflète lui aussi la précarité de l'équilibre entre l'offre et la demande de riz pendant cette campagne. Selon les premières indications, il semble que le rapport entre les stocks céréaliers mondiaux et l'utilisation n'enregistrera pas d'amélioration significative au cours de la prochaine campagne (2008/09) même si l'on prévoit une forte augmentation de la production en 2008. Cela s'explique principalement par le bas niveau des stocks de report attendu à la fin des campagnes en cours, ce qui signifie que les disponibilités totales (production plus réserves) seront encore relativement faibles par rapport à l'utilisation escomptée l'année suivante (2009/10). Compte tenu de la récolte de céréales relativement médiocre rentrée au total dans les grands pays exportateurs en 2007, du fait principalement des mauvaises conditions météorologiques en certains endroits de l'UE et en Australie, associées à la forte demande sur les marchés intérieurs et à l'exportation, le ratio entre leurs disponibilités céréalières totales et les besoins normaux du marché en 2007/08 resterait, selon les estimations, au niveau relativement bas de 117 pour cent. Celui-ci représente un excédent de tout juste 17 pour cent et ne laisse présager qu'une petite amélioration par rapport à la campagne précédente s'agissant de la capacité de ces exportateurs à répondre à la demande mondiale de blé et de céréales secondaires importées. Le rapport entre les stocks de clôture de blé détenus par les principaux exportateurs et leur utilisation totale devrait tomber à 12,8 pour cent à la fin des campagnes 2007/08. En ce qui concerne le blé, le rapport est plus faible, soit tout juste 10,6 pour cent, d'où le niveau élevé et la volatilité des prix sur les marchés. S'agissant des céréales secondaires, le rapport devrait encore baisser par rapport au niveau déjà réduit de l'année précédente, pour tomber à 11,7 pour cent. La forte utilisation de maïs aux États-Unis, en particulier pour la production de biocarburants, devrait absorber la plupart de l'expansion de la production de ce pays en 2007. En ce qui concerne le riz, le rapport devrait rester stable, à savoir environ 16 pour cent.
La production mondiale de céréales est estimée en hausse de 4,7 pour cent en 2007, ce qui pourrait représenter une reprise relativement forte après deux années consécutives de contraction. Toutefois, étant donné l'équilibre précaire de la situation mis en évidence par les trois premiers indicateurs, une autre bonne récolte est nécessaire pour la nouvelle campagne. Les premières indications laissent entrevoir une augmentation de 2,6 pour cent de la production céréalière mondiale en 2008 qui, si elle se concrétisait, pourrait contribuer à la stabilisation du marché et contribuer à l'amélioration de la situation des disponibilités.
Après quatre années de croissance significative et soutenue (2003-2006), la production céréalière des PFRDV n'a augmenté que de manière marginale en 2007. Si l'on ne tient pas compte de la Chine (continentale) et de l’Inde, qui assurent environ les deux tiers de la production céréalière totale, les résultats du reste des PFRDV sont estimés en baisse de 1,5 pour cent après deux années consécutives de croissance notable. Étant donné que les cours mondiaux des céréales sont au plus haut, les ressources financières des pays qui doivent recourir aux importations cette année pour couvrir leurs besoins de consommation s'en trouveront lourdement grevées.
Le resserrement du bilan céréalier mondial en 2007/08 continue de doper les cours de toutes les céréales. L’augmentation la plus notable concerne le blé, dont l’indice des prix au cours des 9 premiers mois de l'actuelle campagne commerciale (de juillet 2007 à mars 2008) s'est établi en moyenne à 91 pour cent de plus qu'à la même époque en 2006/07. En ce qui concerne le maïs, l’indice a gagné 23 pour cent sur la même période, mais cette augmentation relativement modeste intervient après un bond de 45 pour cent en 2006/07. Après la flambée soudaine des prix du riz survenue ces dernières semaines, l'indice du riz s'est établi en moyenne à 46 pour cent de plus au cours du premier trimestre 2008 par rapport à la même période en 2007. Ces augmentations contribuent à alourdir considérablement la facture des importations céréalières des PFRDV; selon les prévisions actuelles, elle devrait augmenter de 56 pour cent en 2007/08 par rapport à 2006/07, pour s'établir à environ 39 milliards d’USD, soit 6 milliards USD de plus que prévu en février. Ce net alourdissement de la facture, dû à la hausse des prix des céréales, met en évidence les difficultés financières croissantes avec lesquelles les PFRDV sont aux prises.
1 Le premier indicateur est le rapport entre les stocks céréaliers mondiaux à la fin d’une campagne donnée et l’utilisation mondiale de céréales au cours de la campagne suivante. L’utilisation pour 2008/09 est une valeur tendancielle obtenue par extrapolation des données pour la période 1997/98-2006/2007. 2 Le deuxième indicateur est le rapport entre les disponibilités des exportateurs (blé et céréales secondaires), c’est à dire la somme de la production, des stocks d’ouverture et des importations, et les besoins normaux de leur marché (à savoir, utilisation intérieure plus exportations des trois années précédentes). Les principaux exportateurs de céréales sont l’Argentine, l’Australie, le Canada, l’UE et les États-Unis. 3 Le troisième indicateur est le rapport entre les stocks de clôture des principaux exportateurs, par type de céréales, et l’utilisation totale (c’est-à-dire consommation intérieure plus exportations). Les principaux exportateurs de blé et de céréales secondaires sont l’Argentine, l’Australie, le Canada, l’UE et les États-Unis. Les plus gros exportateurs de riz sont l’Inde, le Pakistan, la Thaïlande, les États-Unis et le Viet Nam. 4 Le quatrième indicateur donne les variations de la production céréalière totale d’une année à l’autre à l’échelle mondiale. 5&6 Étant donné que les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) sont les plus vulnérables aux fluctuations de leur propre production - et par conséquent de leurs disponibilités - le cinquième indicateur mesure les écarts de production de ces pays. Le sixième indicateur montre les variations annuelles de la production des PFRDV, non compris la Chine continentale et l’Inde qui sont les deux plus gros producteurs du groupe. 7 Le septième indicateur donne l’évolution des prix sur les marchés mondiaux en fonction des variations observées pour des indices de prix donnés. |
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