Les structures sociales déterminent la durabilité des ressources naturelles. Les sociétés jouent un rôle moteur dans la dégradation des terres et la pénurie d’eau, mais ces processus ne sont pas irréversibles. Certaines sociétés ont élaboré des systèmes de production durables et résilients pour lutter contre la dégradation. Leur expérience peut éclairer les décideurs publics sur le potentiel des systèmes de gestion communautaire des ressources.
Pour réduire la pauvreté rurale, il faut un accès équitable aux ressources en terres et en eau. Sans un accès adéquat et sans les capacités nécessaires pour tirer parti du capital naturel, il y a un risque que les ressources soient surexploitées pour répondre à des besoins à court terme. Les facteurs déterminants pour aborder ces questions résident dans la mise en place d’une bonne gouvernance, d’institutions efficaces et d’un régime foncier sûr. Les effets de synergie et les arbitrages entre politiques de réduction de la pauvreté et gestion durable des ressources sont puissants. Les lois actuelles sur l’eau tendent à dissocier les droits d’utilisation de l’eau du régime foncier.
Les schémas de développement et les effets du changement climatique accroissent la compétition autour des ressources en terres et en eau, et augmentent le risque qui menace les moyens d’existence des pauvres et des groupes vulnérables. Dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, 77 pour cent environ des petites exploitations se trouvent dans des régions où l’eau est rare, et moins d’un tiers d’entre elles ont accès à l’irrigation. Dans ce domaine, les plus fortes disparités entre petites et grandes exploitations s’observent en Amérique latine et dans les Caraïbes, en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. Un accès limité aux services d’irrigation peut mettre les moyens d’existence ruraux en grande difficulté, en particulier dans les régions arides.
L’accès aux terres et à l’eau et la gestion de ces ressources sont aussi au centre de graves problèmes de parité entre les sexes et d’équité. Les femmes représentent plus de 37 pour cent de la main-d’œuvre agricole rurale dans le monde, 48 pour cent si l’on considère les seuls pays à faible revenu. Elles contribuent de façon importante à tous les sous-secteurs agricoles. Elles constituent près de 50 pour cent des 600 millions de petits éleveurs dans le monde et la moitié des travailleurs de la pêche artisanale. On compte moins de 50 pays dotés de lois ou de politiques mentionnant spécifiquement la participation des femmes à l’assainissement rural ou à la gestion des ressources en eau. Les femmes sont encore moins de 15 pour cent à être propriétaires de terres agricoles et on observe des disparités dans leur accès aux services de soutien à l’agriculture.