«Les entreprises qui investissent dans l’innovation sont plus viables à long terme et iront plus vite que celles qui ne se concentrent que sur la production.»
Paula Hafner EIT FoodLes petites et moyennes entreprises (PME) sont essentielles pour la durabilité des systèmes agroalimentaires en Méditerranée et la réalisation du Programme de développement à l’horizon 2030, puisqu’elles assurent le lien entre les petits producteurs et les consommateurs locaux. Une meilleure intégration des PME et des petits producteurs dans les chaînes alimentaires et les économies régionales améliorerait considérablement la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens d’existence, tout en produisant des effets positifs sur la durabilité des systèmes agroalimentaires méditerranéens.
Il existe de nombreuses approches, techniques et pratiques innovantes qui peuvent contribuer à transformer les systèmes agroalimentaires de façon à nourrir l’humanité, prendre soin de la planète, promouvoir les moyens d’existence équitables et bâtir des écosystèmes résilients.
L’écart en matière d’accès à l’innovation séparant les industries agroalimentaires de grande échelle des PME et des petits producteurs est toutefois considérable. Il est impératif de réfléchir à des stratégies pour supprimer les obstacles à l’accès aux infrastructures et aux marchés. Ces stratégies doivent aussi soutenir les agriculteurs et les petits producteurs qui optent pour des approches plus durables en adoptant de nouveaux modèles commerciaux. Cela ne sera possible qu’avec une multiplication des investissements et subventions directes favorisant l’utilisation d’énergies renouvelables dans la production et la transformation alimentaires. Des ressources et des capacités supplémentaires doivent en outre être allouées aux services de recherche et développement adaptés aux besoins des PME. Collaborer avec les grandes entreprises pour atteindre les consommateurs et les PME Projet de formation «Petite échelle, grande valeur»
La collaboration multipartite a un rôle central à jouer pour faire intervenir ces acteurs dans l’arène des systèmes agroalimentaires. Le processus collaboratif doit être ouvert et inclusif, et favoriser la co-conception de nouvelles connaissances, technologies et processus organisationnels par toutes les parties prenantes des systèmes agroalimentaires. Il sera par ailleurs nécessaire d’innover pour connecter les intervenants du secteur agricole et les PME à la recherche, au monde des entreprises et aux jeunes. La coopération est essentielle pour combler les lacunes scientifiques et le manque de connaissances des PME, et peut aussi être l’occasion d’entamer un dialogue amélioré. Initiative Climakers: un exemple de collaboration multipartite
Le renforcement du capital humain par le biais de programmes de formation destinés aux jeunes sera essentiel pour développer les compétences nécessaires et répondre à la demande de travail émanant du secteur agroalimentaire, et améliorer ainsi la chaîne d’innovation grâce à l’apparition de nouveaux profils professionnels. Le partage de connaissances scientifiques est lui aussi important, même avec des parties prenantes non scientifiques telles que les responsables politiques et les acteurs économiques, afin d’exploiter la cocréation et les solutions gagnant-gagnant dans le cadre d’alliances qui mobilisent toutes les rives de la Méditerranée sur un pied d’égalité. Favoriser le capital humain pour l’innovation
La finance est l’un des principaux défis du secteur agroalimentaire. Il est également nécessaire d’innover pour créer et concevoir de nouveaux mécanismes financiers destinés à améliorer l’accès des PME à des innovations et technologies abordables. Certaines de ces innovations proviennent d’un partenariat avec des pépinières et accélérateurs d’entreprises et plateformes d’innovation qui peuvent aider les PME à accueillir l’innovation en adoptant de nouveaux modèles commerciaux. Les Challenge Labs d’EIT Food
L’innovation, la science, la collaboration multipartite et le changement de mentalités sont autant d’éléments nécessaires pour garantir que les petites parties prenantes, comme les producteurs et les PME, soient bien intégrées dans les systèmes agroalimentaires et capables d’accéder à l’écosystème d’innovation qui existe. Cela permettra aux producteurs et PME de devenir des protagonistes à part entière de la transition bleue, verte et circulaire des systèmes agroalimentaires méditerranéens, les rendant à la fois durables et prospères.