Glossaire

Adaptation (s’agissant des effets du changement climatique)
Accommodation des systèmes naturels ou des systèmes humains aux stimuli climatiques réels ou prévus ou à leurs effets, afin d’en atténuer les inconvénients ou d’en exploiter les avantages.

Agencéité
Capacité de chaque personne à se fixer ses propres objectifs, à faire des choix et à y donner suite. L’agencéité peut prendre différentes formes, comme le marchandage, la négociation ou la résistance. Les femmes peuvent exercer leur agencéité de nombreuses manières: individuellement ou collectivement, au sein de leur famille ou par leur participation aux marchés, à la vie politique ou à des réseaux formels ou informels.

Analyse sous l’angle du genre
Analyse des différents rôles des femmes et des hommes visant à comprendre ce qu’ils font, de quelles capacités et ressources ils disposent, quels sont leurs besoins et leurs priorités et quels sont les rapports de force entre eux. C’est sur la base d’une telle analyse que les inégalités sont décelées et prises en compte dans les politiques et les programmes.

Approche participative
Processus par lequel des personnes ou des groupes mettent en commun des connaissances, des idées, des opinions, des documents, des ressources, de la main-d’œuvre et des moyens financiers et procèdent à des votes pour parvenir à un consensus ou prendre des décisions conjointes de manière transparente.

Atténuation (s’agissant du changement climatique)
Recours à des interventions humaines visant à prévenir ou à réduire les émissions de gaz à effet de serre ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre. Cela nécessite d’opérer des changements technologiques touchant notamment les pratiques culturales ou de procéder à des substitutions de technologies (comme la substitution des combustibles fossiles).

Autonomisation (des femmes et des filles)
Accroissement de la capacité des femmes et des filles, ainsi que des autres populations marginalisées, à faire des choix de vie stratégiques, à y donner suite et à faire en sorte qu’ils débouchent sur des résultats, là où ces personnes ou populations étaient auparavant privées de cette capacité 1. Cette notion est liée à l’exercice égal des droits humains, au renforcement des capacités et à l’élargissement de l’accès aux ressources et aux débouchés. L’autonomisation nécessite de doter les personnes ou populations concernées d’un pouvoir d’action permettant de mettre à profit, de manière stratégique, ces droits, ces capacités, ces ressources et ces débouchés afin de transformer les structures et les processus sociétaux qui perpétuent les inégalités et engendrent des discriminations à l’égard des femmes et des filles.

Capacité d’adaptation (s’agissant des effets du changement climatique)
Capacité qu’a un système (personne, ménage ou communauté) de renforcer sa résilience et de s’adapter aux risques associés au changement climatique (y compris à la variabilité du climat et aux phénomènes climatiques extrêmes) afin de faire face aux dégâts qui pourraient en résulter, d’exploiter les possibilités qui en découlent et d’en surmonter les conséquences.

Durabilité
Capacité des processus et des activités socioécologiques à produire des avantages environnementaux, sociaux, techniques, financiers et culturels à long terme. La vision de la FAO en faveur de l’alimentation et de l’agriculture durables est celle d’un monde dans lequel des aliments nutritifs sont accessibles à tous et la gestion des ressources naturelles préserve les fonctions des écosystèmes de façon à répondre aux besoins actuels et futurs de l’humanité.

Égalité des genres
Situation dans laquelle les femmes et les hommes jouissent des mêmes droits, des mêmes possibilités et des mêmes avantages dans la vie civile et politique. Cela signifie que femmes et hommes participent au même titre à la prise de décisions, sont tout autant capables d’exercer leurs droits humains, accèdent aux ressources, aux services et aux bienfaits du développement et les contrôlent en toute égalité, et jouissent en outre des mêmes possibilités en ce qui a trait à l’emploi et à tous les autres aspects de leurs moyens de subsistance.

Équité entre femmes et hommes
Situation dans laquelle le traitement des femmes et des hommes en matière de droits, d’avantages et d’obligations est juste et impartial de sorte que les ressources et les possibilités soient réparties équitablement entre eux. Pour y parvenir, il faut généralement allouer des ressources supplémentaires au profit des femmes afin de mettre fin aux inégalités de longue date dans l’accès aux moyens permettant d’améliorer sa condition et de se prendre en charge. Ce processus conduit à l’égalité des genres.

Exploitant agricole
Personne physique ou morale qui exerce le contrôle administratif sur une exploitation agricole et prend les décisions importantes relatives à l’utilisation des ressources. L’exploitant a la responsabilité technique et économique de l’exploitation et peut assumer toutes ces responsabilités directement ou déléguer la gestion quotidienne de l’exploitation à un régisseur salarié.

Faire davantage entendre la voix des femmes
Faire en sorte que les femmes jouent un rôle actif et significatif consistant à participer à la prise de décisions et à influer sur les décisions prises dans les sphères tant publiques que privées, ce qui est essentiel en vue d’opérer des changements et d’accroître leur prise de responsabilités et leur participation à la vie politique. L’inclusion pleine et équitable des femmes à toutes les étapes de la prise de décisions revêt une importance critique pour assurer un contrôle et une mise en œuvre efficaces des engagements en matière d’égalité des genres. Pour qu’une telle inclusion se matérialise, il faut mettre en place des capacités, des instances ouvertes permettant aux femmes de participer au dialogue sur les politiques et de l’influencer, des systèmes assurant un accès transparent aux informations et des mécanismes de recours.

Féminisation de l’agriculture
Accroissement de la concentration des femmes dans la production agricole parallèlement à une diminution du nombre d’hommes travaillant dans le secteur de l’agriculture.

Genre
Construction sociale déterminant les rôles et les identités assignés aux femmes et aux hommes et les attentes à leur égard, ainsi que ce qui les diffère. Le genre étant une construction sociale, il varie d’une société à l’autre et peut évoluer au fil du temps. D’autres facteurs tels que la classe sociale, l’âge, la situation familiale, l’état de santé, le handicap, l’orientation sexuelle et la race déterminent la répartition des rôles, du pouvoir et des ressources entre les hommes et les femmes.

Inclusion
Approche adoptée pour veiller à ce que chaque personne, quels que soient son statut social, économique ou politique et ses identités (race, appartenance ethnique, genre, âge, croyances, lieu de résidence, état de santé, situation migratoire, etc.), participe activement aux processus de développement et en bénéficie pleinement.

Intégration des questions de genre
Processus par lequel des stratégies sont employées dans le cadre de la planification, de la conception, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation des programmes et politiques afin de prendre en compte les normes liées au genre et de compenser les inégalités fondées sur le genre. Ce processus s’articule autour des approches suivantes:

  • - Approches neutres du point de vue du genre
    • Approches qui ne tiennent compte ni des aspects et différences liés au genre ni des relations entre femmes et hommes et qui peuvent renforcer les inégalités existantes.

  • - Approches tenant compte de la problématique du genre
    • Approches qui reconnaissent les obstacles auxquels font face les femmes et les hommes ainsi que leurs besoins, leurs priorités et leurs débouchés dans le cadre des rôles qui leur sont généralement attribués par la société, et qui en tiennent compte et visent à apporter des éléments de réponse.

  • - Approches porteuses de transformation en matière de genre
    • Approches visant à examiner les causes profondes des inégalités entre femmes et hommes qui sont ancrées dans des structures sociales discriminatoires, à les remettre en cause et à les transformer. Les approches porteuses de transformation en matière de genre ont ainsi pour but de remédier aux rapports de force déséquilibrés entre femmes et hommes, de lutter contre les normes, les attitudes, les comportements et les pratiques discriminatoires liés au genre et de mettre fin aux politiques et aux lois discriminatoires ou ne tenant pas compte de la problématique du genre qui créent ou perpétuent des inégalités entre femmes et hommes. Ce faisant, elles cherchent à éradiquer les formes systémiques des discriminations fondées sur le genre en instaurant des relations équitables entre femmes et hommes et des structures sociales propices à l’égalité des genres ou en les renforçant2.

Intersectionnalité (s’agissant du genre)
Approche employée pour étudier, comprendre et prendre en compte les croisements qui s’opèrent entre le genre et d’autres facteurs sociaux et/ou des caractéristiques personnelles et éléments constitutifs de l’identité en rapport avec l’âge, l’appartenance ethnique, l’éducation, la richesse, l’état de santé et le handicap, ainsi que les façons dont ces croisements se conjuguent et façonnent ainsi un vécu propre à chaque personne en matière de privilèges, d’exclusion sociale et de discrimination.

Normes liées au genre
Normes qui définissent et régissent les comportements attendus, appropriés et acceptables des hommes, des femmes, des garçons et des filles. Les normes liées au genre sont assimilées à un jeune âge, sont façonnées par les systèmes de croyances, peuvent varier au sein d’une culture ou d’une culture à l’autre et dépendent de facteurs socioéconomiques tels que l’appartenance ethnique, la classe sociale et l’âge.

Parité femmes-hommes
Représentation égale des femmes et des hommes dans un domaine donné. La parité femmes-hommes est une composante clé de l’action menée pour atteindre l’égalité des genres.

Pratiques et technologies économes en main-d’œuvre
Outils, technologies et pratiques employés dans les entreprises agricoles et non agricoles afin de faciliter les tâches des femmes et des hommes, d’accroître la productivité de la main-d’œuvre et de modifier les pratiques agricoles en faveur de méthodes nécessitant moins d’énergie agricole. Les technologies économes en main-d’œuvre et les services connexes peuvent contribuer à allonger le temps libre des femmes et à améliorer leur qualité de vie, leur permettant de s’adonner à des activités de leur choix – qu’elles soient circonscrites au foyer ou rémunératrices – et d’investir dans leur éducation.

Prise en compte systématique des questions de genre
Processus consistant à évaluer les incidences pour les femmes et les hommes de toute action envisagée – notamment en ce qui concerne la législation, les politiques et les programmes –, dans tous les secteurs et à tous les niveaux. Il s’agit d’une stratégie visant à incorporer les préoccupations et les expériences propres aux femmes et aux hommes dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et des programmes dans tous les domaines – politique, économique et social –, de sorte que ceux-ci bénéficient d’avantages égaux et que les inégalités ne puissent se perpétuer.

Production agricole non alimentaire
Production de produits non alimentaires dans divers domaines: foresterie, élevage, utilisation de matières premières et de biomasse pour la production d’agrocarburants, transformation d’oléagineux en produits oléochimiques, fabrication de polymères à base d’amidon pour la production de plastique biodégradable ou encore utilisation des fibres dans les secteurs du textile et de l’automobile.

Réduction des risques de catastrophe
Programmes et pratiques visant à éviter (dans le cas de la prévention) ou à limiter (dans le cas de l’atténuation et de la préparation) les conséquences néfastes des dangers, dans le contexte général du développement durable. Renvoie à la fois à un objectif de politique publique et aux mesures stratégiques et moyens d’action employés pour prévoir les risques de catastrophe, limiter les situations d’exposition, de danger ou de vulnérabilité et renforcer la résilience.

Relations entre femmes et hommes
Manières dont la société définit les droits, les responsabilités et les identités des femmes et des hommes les uns par rapport aux autres.

Répartition du travail fondée sur le genre
Manière dont le travail est réparti entre les hommes et les femmes selon les rôles qui leur sont dévolus ou selon ce que l’on considère comme étant approprié et intéressant compte tenu du genre. Cela ne concerne pas uniquement le travail rémunéré, mais plus généralement les tâches et responsabilités assignées aux femmes et aux hommes dans le cadre des activités qu’ils mènent quotidiennement à l’intérieur et à l’extérieur du foyer et de la communauté, notamment le travail non rémunéré et les activités de soin.

Résilience
Capacité de prévenir les catastrophes et les crises, d’en prévoir les effets, de les absorber, de s’y adapter et de s’en remettre le plus rapidement possible et de manière efficace et durable. Cette définition couvre la protection, le rétablissement et l’amélioration des moyens de subsistance face aux menaces qui pèsent sur l’agriculture, la nutrition, la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments. La résilience est la capacité des personnes, des communautés ou des systèmes, lorsqu’ils se trouvent confrontés à des catastrophes ou à des crises, à faire face aux dégâts causés et à se relever rapidement. Dans le contexte des systèmes agroalimentaires, il s’agit de la capacité d’un système, même en cas de perturbation, à continuer de façon durable de garantir la fourniture et l’accessibilité d’aliments sûrs et nutritifs en quantités suffisantes pour tous, et de maintenir les moyens de subsistance des acteurs qui y évoluent.

Rôles assignés aux femmes et aux hommes
Comportements, tâches et responsabilités qu’une société considère comme appropriés pour les hommes, les femmes, les garçons et les filles.

Ségrégation professionnelle (par genre/sexe)
Mesure dans laquelle les métiers font l’objet d’une ségrégation et d’une répartition en fonction du genre/sexe des travailleurs dans un secteur donné.

Systèmes agroalimentaires
L’ensemble des acteurs et des activités interdépendantes qui créent de la valeur ajoutée dans le cadre de la production agricole et des activités non agricoles connexes, telles que l’entreposage, le regroupement, la manutention après récolte ou après capture, le transport, la transformation, la distribution, la commercialisation et la consommation des aliments ainsi que l’élimination des déchets. La production agricole correspond à la production végétale, animale, halieutique et forestière primaire.

Transformation agricole, rurale et structurelle
Processus par lequel les sociétés à faible revenu, dans lesquelles l’agriculture absorbe la plus grande partie de la main-d’œuvre et est à l’origine de l’essentiel de la production économique, deviennent des sociétés à revenu élevé caractérisées par un secteur agricole relativement moins étendu, mais plus productif. La transformation structurelle se caractérise par un déplacement du centre de gravité de l’activité économique – qui s’éloigne de l’agriculture et de l’exploitation des ressources naturelles pour se rapprocher de l’industrie et des services –, un développement du commerce intérieur et international, un renforcement de la spécialisation et de la division du travail et un accroissement des migrations vers les zones urbaines. Elle se traduit également par une urbanisation des campagnes, qui s’accompagne d’une chute du taux de natalité et d’une présence plus importante des femmes sur le marché du travail. La transformation agricole, qui est à la fois l’une des causes et l’une des conséquences de la transformation structurelle, correspond à une hausse de la productivité du secteur agricole et à la transition d’une agriculture de subsistance à des systèmes de production et des chaînes de valeur fortement diversifiés à vocation commerciale. La transformation rurale englobe tous les aspects de la transformation agricole mais aussi l’apparition de moyens de subsistance et de débouchés rémunérateurs dans le secteur rural non agricole.

Violences fondées sur le genre
Tous types d’acte nuisible perpétré contre la volonté d’une personne et fondé sur les différences liées au genre. Il s’agit d’un problème répandu et constituant une menace pour la vie, qui touche à la santé, à la protection et aux droits humains et qui a des conséquences néfastes majeures non seulement pour les personnes qui y survivent, mais également pour la sécurité alimentaire et le développement social et économique des communautés et des États. La plupart des personnes ayant survécu à des violences fondées sur le genre sont des femmes et des filles qui souffrent de problèmes de santé physique ou mentale, de stigmatisation ou de discrimination pesant sur leur capacité à gagner des revenus et à participer à la vie publique.

Vulnérabilité (s’agissant du changement climatique)
Caractéristiques et situation particulières d’une communauté, d’un système ou d’un bien qui les exposent aux effets néfastes d’un danger – notamment la variabilité du climat et les phénomènes météorologiques extrêmes. La vulnérabilité est fonction de la nature, de l’ampleur et du rythme de la variation du climat à laquelle le système considéré est exposé, de la sensibilité de ce système et de sa capacité d’adaptation. L’adaptation peut donc aussi inclure les mesures prises pour agir sur ces éléments.