Avant-propos

Les forêts, qui couvrent environ un tiers de la surface terrestre émergée, sont cruciales pour la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance ainsi que les matériaux biosourcés et l’énergie renouvelables. Elles abritent une part importante de la biodiversité mondiale, contribuent à la régulation du cycle du carbone et du cycle de l’eau à l’échelle mondiale, et peuvent réduire les risques liés à la sécheresse, à la désertification, à l’érosion des sols, aux glissements de terrain et aux inondations et atténuer les conséquences de ces phénomènes. Cependant, elles doivent faire face à des demandes et des défis nombreux, et la recherche d’un juste équilibre entre les priorités en matière de gestion des forêts requiert des données fiables et à jour.

En tant qu’organisation axée sur les connaissances, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans le cadre de son mandat, «réunit, analyse, interprète et diffuse tous renseignements relatifs à la nutrition, l’alimentation et l’agriculture». À cet effet, elle mène des évaluations des ressources forestières mondiales (FRA) depuis près de 80 ans – depuis les premiers jours de l’Organisation.

Les évaluations des ressources forestières mondiales s’appuient sur les données collectées et communiquées par les pays. Une approche véritablement collaborative, associée à la collecte, à l’analyse et à la validation de données consolidées, garantit le partage et l’exploitation des connaissances les plus récentes et de la meilleure qualité, à partir d’un ensemble normalisé de définitions et d’une méthode. Dans le but de réduire la charge que représente pour les pays la communication d’informations, d’accroître les synergies entre les processus de communication d’informations et d’améliorer la cohérence des données, le processus suppose également une collaboration entre de nombreuses organisations partenaires.

Les évaluations des ressources forestières mondiales – élaborées tous les cinq ans – sont les évaluations mondiales les plus complètes et les plus transparentes de la situation, de la gestion et des utilisations des ressources forestières, et couvrent l’ensemble des éléments thématiques de la gestion durable des forêts. Les données de ces évaluations servent à informer la communauté mondiale de la situation et de l’évolution des forêts et à étayer les décisions, les politiques et les investissements relatifs aux forêts et aux services écosystémiques qu’elles fournissent. Elles sont aussi essentielles pour suivre les progrès accomplis sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable et des objectifs climatiques, ainsi que des objectifs mondiaux relatifs aux forêts et des objectifs du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal et de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes.

L’édition 2025 de l’Évaluation des ressources forestières mondiales présente les données les plus récentes sur les forêts du monde et la manière dont elles évoluent. Par exemple, elle indique que les forêts couvrent 4,14 milliards d’hectares à l’échelle mondiale, soit 32 pour cent de la superficie terrestre totale. Le rythme de déforestation ralentit, ce qui est encourageant, mais il reste élevé, s’établissant à près de 10,9 millions d’hectares par an sur la période 2015-2025. La perte nette de superficie forestière s’établissant à 4,12 millions d’hectares par an montre qu’il reste beaucoup à faire. Les promesses de 91 pays et territoires indiquées dans l’Évaluation des ressources forestières mondiales 2025 pour restaurer jusqu’à 190 millions d’hectares de forêt dégradée au cours des prochaines décennies constituent un pas important dans la bonne direction.

Les forêts, ainsi que leurs services écosystémiques qui appuient des moyens de subsistance, la biodiversité, la régulation du climat, le bien-être et l’accès à un air pur et à une eau propre, mettent en relief la vision de la FAO concernant les quatre améliorations, qui consistent à améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, sans laisser personne de côté. Cependant, le monde n’est pas en voie d’atteindre les importantes cibles mondiales relatives aux forêts, notamment l’arrêt de la déforestation et l’inversion du processus, ainsi que l’accroissement de la superficie forestière à l’échelle de la planète.

La mine d’informations offerte par la présente évaluation est essentielle pour déterminer si le monde avance dans la bonne direction et ce que la communauté mondiale doit encore faire. J’invite instamment l’ensemble des partenaires à faire bon usage de ce rapport tandis que nous intensifierons nos activités et nos efforts collectifs au service d’un avenir plus durable grâce aux forêts.

Qu Dongyu
Directeur général de la FAO