Notre planète compte au total 4,14 milliards d’hectares de forêt, soit près d’un tiers (32 pour cent) de la superficie terrestre mondiale et l’équivalent de 0,50 hectare de forêt par habitant. Le domaine tropical abrite la plus grande part des forêts du monde (45 pour cent), suivi des domaines boréal, tempéré et subtropical1.
De toutes les régions, c’est l’Europe qui possède la plus grande superficie forestière, représentant 25 pour cent du total mondial. Le pourcentage de forêt est le plus élevé en Amérique du Sud, avec 49 pour cent de la superficie terrestre totale.
Plus de la moitié (54 pour cent) des forêts de la planète sont situées dans cinq pays seulement, à savoir la Fédération de Russie, le Brésil, le Canada, les États-Unis d’Amérique et la Chine (par ordre de superficie décroissante).
La perte nette annuelle de forêt2 est passée de 10,7 millions d’hectares sur la période 1990-2000 à 4,12 millions d’hectares en 2000-2015. Cela est le résultat d’une baisse de la déforestation dans certains pays et de l’expansion de la superficie forestière dans d’autres.
La superficie forestière a augmenté en Asie entre 1990 et 2025, bien qu’à un rythme plus lent entre 2015 et 2025. La superficie forestière a augmenté également en Europe au cours de ces 35 années, ainsi qu’en Amérique du Nord et centrale dans une moindre mesure.
La superficie forestière a fortement baissé en Afrique et en Amérique du Sud depuis 1990, mais à un rythme qui s’est ralenti dans les deux régions au cours de la décennie 2015-2025.
On estime que la déforestation a fait disparaître 489 millions d’hectares de forêt dans le monde depuis 1990, mais le phénomène s’est ralenti. Le rythme de déforestation était estimé à 10,9 millions d’hectares par an entre 2015 et 2025, alors qu’il s’élevait à 13,6 millions d’hectares par an entre 2000 et 2015 et à 17,6 millions d’hectares par an entre 1990 et 2000. Le rythme d’expansion de la superficie forestière s’est ralenti, passant de 9,88 millions d’hectares par an entre 2000 et 2015 à 6,78 millions d’hectares par an durant la décennie 2015-2025.
Les forêts naturellement régénérées s’étendent sur 3,83 milliards d’hectares, soit 92 pour cent de la superficie forestière mondiale totale. La superficie de cette catégorie de forêt a diminué de 324 millions d’hectares entre 1990 et 2025, mais la perte nette s’est ralentie, passant de 13,8 millions d’hectares par an entre 1990 et 2000 à 6,97 millions d’hectares par an entre 2015 et 2025.
Les forêts primaires3 couvrent au moins 1,18 milliard d’hectares, soit 29 pour cent de la superficie forestière totale. De toutes les régions, l’Europe est celle qui possède la plus grande superficie de forêt primaire avec 311 millions d’hectares, suivie de l’Amérique du Sud (299 millions d’hectares) et de l’Amérique du Nord et centrale (280 millions d’hectares). Au niveau mondial, la superficie de forêt primaire a diminué de 110 millions d’hectares entre 1990 et 2025. Les forêts primaires ont été perdues au rythme de 1,61 million d’hectares par an entre 2015 et 2025, un rythme plus de deux fois plus lent qu’entre 2000 et 2015, où 3,92 millions d’hectares avaient été perdus par an.
Les forêts plantées représentent 8 pour cent de la superficie forestière totale et couvrent une surface estimée à 312 millions d’hectares en 2025. La plus grande superficie de forêt plantée se trouve en Asie (146 millions d’hectares), où ce type de forêt occupe 23 pour cent des terres forestières, soit la proportion la plus élevée de toutes les régions. La superficie de forêt plantée a augmenté dans toutes les régions (de 120 millions d’hectares au total) depuis 1990, mais à un rythme qui s’est ralenti au cours des dix dernières années à l’échelle mondiale.
Les forêts de plantation soumises à une gestion intensive représentent environ la moitié de la superficie mondiale de forêt plantée. La plus grande part de cette catégorie de forêt plantée se trouve en Amérique du Sud, où elle représente près de 100 pour cent de l’ensemble des forêts plantées. La quasi-totalité des forêts de plantation (95 pour cent) en Amérique du Sud sont composées d’espèces introduites. L’Europe présente le plus faible pourcentage de forêt de plantation, avec environ 6 pour cent de la superficie totale de forêt plantée.
Le matériel sur pied des forêts du monde en 2025 est estimé à 630 milliards de m3, soit 152 m3 par hectare en moyenne. Environ un tiers du matériel sur pied se trouve dans les forêts primaires.
Après avoir diminué durant les années 1990, le matériel sur pied, la biomasse et le carbone ont tous augmenté après 2000 dans les forêts du monde, à un rythme qui s’est accéléré au fil du temps. Il existe toutefois d’importantes différences entre les domaines climatiques, puisque ces trois paramètres ont nettement progressé au cours de cette période dans les forêts boréales et tempérées et fortement régressé dans les forêts tropicales.
En 2025, la biomasse forestière mondiale en 2025 est estimée à 709 gigatonnes, soit 171 tonnes par hectare en moyenne. Le stock de carbone dans la forêt, notamment tous les puits de carbone, est estimé à 714 gigatonnes, soit 172 tonnes par hectare. Quarante-six pour cent du stock de carbone forestier se trouve dans le sol, 44 pour cent dans la biomasse vivante (aérienne et souterraine) et 10 pour cent dans la litière et le bois mort.
Au niveau mondial, la superficie de forêt se trouvant dans des aires protégées juridiquement constituées est estimée à 813 millions d’hectares, soit environ 20 pour cent de la superficie forestière totale. Sur les six régions, l’Asie présente le plus grand pourcentage de forêt se trouvant dans des aires protégées (26 pour cent). La superficie de forêt dans des aires protégées a augmenté de 251 millions d’hectares dans le monde depuis 1990.
La superficie de forêt soumise à un plan de gestion a augmenté dans toutes les régions depuis 1990; elle a augmenté de 365 millions d’hectares au niveau mondial, atteignant 2,13 milliards d’hectares (55 pour cent de la superficie forestière totale) en 2025. Sur les six régions, l’Europe présente le pourcentage le plus élevé de forêts soumises à un plan de gestion (94 pour cent).
Les forêts sont confrontées à de nombreuses perturbations qui peuvent avoir des effets néfastes sur leur santé et leur vitalité et réduire leur capacité à fournir des biens et des services écosystémiques. Les incendies représentent une perturbation majeure et contribuent à la dégradation et à la disparition des forêts. En moyenne, 261 millions d’hectares de terres ont été touchés par des incendies chaque année entre 2007 et 2019, dont près de la moitié (49 pour cent) étaient boisés. Environ 123 millions d’hectares de forêt ont été touchés par des incendies en 2019, dont 79 pour cent se trouvaient dans le domaine climatique subtropical, 8 pour cent dans le domaine boréal, 8 pour cent dans le domaine tropical et 6 pour cent dans le domaine tempéré.
Les insectes, les maladies et les événements météorologiques graves ont endommagé quelque 41 millions d’hectares de forêt en 2020, principalement dans les domaines tempéré et boréal.
Soixante et onze pour cent des forêts du monde ont des propriétaires publics4, 24 pour cent des propriétaires privés, et le reste se classe dans la catégorie «propriété inconnue» ou «autre».
La propriété publique prédomine dans toutes les régions. L’Océanie, l’Amérique du Nord et centrale et l’Amérique du Sud présentent les pourcentages les plus élevés de forêt privée – plus d’un tiers de la superficie forestière totale dans chaque région.
La gestion publique prédomine dans toutes les régions à l’exception de l’Océanie (où la gestion «privée» est majoritaire); elle est le plus pratiquée en Afrique (91 pour cent), en Amérique du Sud (89 pour cent) et en Asie (85 pour cent).
Le pourcentage des droits de gestion détenus par des administrations publiques a diminué à l’échelle mondiale entre 1990 et 2020, passant de 94 pour cent à 81 pour cent; à l’inverse, la part des forêts publiques gérées par des entités et des institutions commerciales a progressé pour passer de 4 pour cent à 15 pour cent. Le pourcentage des forêts sous régime de propriété publique gérées par des peuples autochtones et des communautés locales a augmenté, passant de 2 pour cent à 3 pour cent entre 1990 et 2020.
Au niveau mondial, 1,20 milliard d’hectares de forêt (29 pour cent de la superficie forestière totale) sont gérés dans le but principal de produire des produits forestiers ligneux et non ligneux. En outre, environ 616 millions d’hectares de forêt sont affectés à des usages multiples, qui comprennent souvent la production. La plus grande superficie de forêt affectée à la production se trouve en Europe, avec 548 millions d’hectares, soit plus de la moitié de la superficie forestière totale de la région et près de la moitié de la superficie totale de forêt affectée à la production dans le monde.
La superficie de forêt affectée principalement à la production et à des usages multiples dans le monde s’est réduite de 29,8 millions d’hectares et de 97,5 millions d’hectares, respectivement, entre 1990 et 2025.
À l’échelle mondiale, 482 millions d’hectares de forêt sont affectés principalement à la conservation de la biodiversité, soit 118 millions d’hectares de plus qu’en 1990.
Parmi les régions, c’est l’Afrique qui affiche la plus grande superficie forestière affectée à la conservation de la biodiversité avec 130 millions d’hectares, soit 20 pour cent de la superficie de forêt de la région. C’est le pourcentage le plus élevé de toutes les régions.
Sur l’ensemble du globe, 386 millions d’hectares de forêt sont affectés principalement à la protection du sol et de l’eau, soit une hausse de 123 millions d’hectares depuis 1990. Le rythme d’augmentation de la superficie forestière affectée à cette fin s’est accéléré, en particulier au cours de la dernière décennie étudiée. De toutes les régions, l’Europe présente la plus grande superficie de forêt affectée à la protection du sol et de l’eau, avec 173 millions d’hectares, soit 17 pour cent de la superficie forestière totale de la région. En termes de pourcentage de la superficie de forêt affectée à la protection du sol et de l’eau, c’est l’Asie qui se place première, avec 20 pour cent.
La superficie forestière affectée à des services sociaux tels que les activités récréatives, le tourisme, la formation, la recherche et la conservation de sites d’importance culturelle ou spirituelle est estimée à 221 millions d’hectares dans le monde. Elle a augmenté de 79,2 millions d’hectares depuis 1990, la plus forte hausse ayant eu lieu entre 2015 et 2025. Au niveau régional, l’Amérique du Sud possède la plus grande superficie forestière affectée à des services sociaux, avec 154 millions d’hectares.