Depuis 2014, les organisations nationales et régionales de la protection des végétaux et la Convention internationale pour la protection des végétaux, ainsi que plusieurs partenaires du secteur privé, des ONG et divers chercheurs ont travaillé sans relâche pour préparer l’Année internationale de la santé des végétaux. L’objectif de l’IYPH était de sensibiliser l’opinion publique mondiale aux questions importantes relatives à la santé des végétaux, en particulier à la façon dont cette dernière contribue à assurer la sécurité alimentaire, à réduire la pauvreté et à préserver la biodiversité. Nous voulions montrer aux citoyens et aux responsables politiques du monde entier comment la santé des végétaux contribue à la réalisation du Programme de développement des Nations Unies, et nous nous sommes efforcés de démontrer que la santé des végétaux ne concerne pas seulement l’agriculture, mais qu’elle est également liée au problème de la dégradation de l’environnement et aux changements climatiques. Notre objectif était de faire comprendre au monde entier que la santé des végétaux est aussi importante pour l’environnement et nos moyens de subsistance que la santé humaine l’est pour le bien-être des populations.
L’IYPH a été inaugurée en décembre 2019, permettant ainsi à la communauté phytosanitaire mondiale de mettre en œuvre un ambitieux programme destiné à promouvoir la santé des végétaux. Mais l’apparition de la pandémie de covid-19 a considérablement chamboulé le déroulement de l’Année internationale de la protection des végétaux. En effet, les restrictions de voyage, les confinements instaurés dans le monde entier et la réduction des interactions physiques entre les personnes ont entraîné l’annulation ou le report de manifestations en présentiel comme des salons professionnels, des séminaires, des réunions et des conférences. Du fait de la pandémie, les activités et les canaux de communication de l’IYPH ont dû être repensés et, pour la première fois, une année internationale s’est déroulée essentiellement par le biais d’activités menées en ligne, notamment via les réseaux sociaux. Les données fournies dans le présent rapport – par exemple près de 500 millions de comptes de réseaux sociaux atteints et 4,4 milliards de lecteurs potentiels – sont colossales et témoignent du succès des activités de communication précitées qui ont dû être remodelées.
L’IYPH ne se réduisait pas uniquement à une opération de communication et de sensibilisation. Elle a aussi été l’occasion d’élaborer des politiques permettant de tracer la voie à suivre pour relever les défis phytosanitaires à venir. Les travaux entrepris concernant les effets des changements climatiques sur la santé des végétaux auront des répercussions sur les politiques phytosanitaires des prochaines décennies. Le Cadre stratégique de la CIPV 2020-2030 qui vient d’être adopté définit pour la première fois un programme de développement qui traite de sujets qui devront être abordés par la communauté phytosanitaire mondiale au cours des dix prochaines années. Le fait de sensibiliser à la santé des végétaux et à son impact sur le développement de systèmes alimentaires durables a permis de contribuer concrètement aux travaux des Nations Unies sur la sécurité alimentaire.
L’organisation d’une année internationale et la mise en œuvre de son programme de travail est un processus pluriannuel qui ne peut aboutir que grâce à la coopération de personnes passionnées et engagées. En tant que Président du Comité directeur international de l’IYPH et du Conseil consultatif technique de l’IYPH, j’ai eu la chance de pouvoir compter sur la coopération de nombreux professionnels brillants et enthousiastes unis autour d’un même projet. Grâce à leurs efforts, l’organisation de l’IYPH a été une «promenade de santé». Je faillirais à mon devoir en ne mentionnant pas le rôle déterminant joué par le personnel de la FAO, en particulier celui du Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux, dans le succès de l’IYPH. Ils ont atteint l’excellence grâce à leur dévouement et leur professionnalisme.
L’Année internationale de la santé des végétaux a permis de renforcer la coopération internationale et les activités nationales en vue de préserver la santé des végétaux. Les autorités phytosanitaires nationales, régionales et internationales et l’ensemble des parties prenantes doivent s’appuyer sur cette dynamique et mettre en place des structures et des politiques phytosanitaires qui permettent de relever les défis de demain. Le présent rapport contient des éléments qui peuvent être utiles pour mettre au point ces structures et ces politiques.
Ralf Lopian
Président du Comité directeur international de l’IYPH