Abordabilité d’une alimentation saine
Capacité des gens à acheter les aliments indispensables à une alimentation saine dans leur environnement local, tout en préservant leur accès à d’autres biens et services essentiels.
Aliment à densité énergétique élevée
Aliment à haute teneur en calories (énergie) par rapport à sa masse ou à son volume.
Alimentation saine
Voir la définition de la «Qualité de l’alimentation».
Aliments de base
Aliments consommés régulièrement et en quantité telle qu’ils constituent la part dominante du régime alimentaire et fournissent une proportion importante de l’apport énergétique total. Les aliments de base entrent principalement dans les catégories suivantes: céréales (riz, maïs, blé, seigle, orge, avoine, mil, sorgho, etc.), racines et tubercules (pommes de terre, manioc, igname, etc.) et légumineuses (haricots, lentilles, soja, etc.)27.
Aliments d’origine animale
Tous les types de viande, volaille, poisson, mollusques et crustacés, insectes, vers et larves, œufs, lait, fromage, yaourt et autres produits laitiers26, 27
Aliments hautement transformés (NOVA 4)
Produits formulés principalement ou entièrement à partir de substances dérivées d’aliments ou d’autres sources organiques, et contenant généralement peu ou pas d’aliments entiers. Ils ont une longue durée de vie, sont pratiques, accessibles et très, voire extrêmement, appétissants, et provoquent souvent une accoutumance. Les aliments d’origine ne sont généralement plus reconnaissables dans les produits hautement transformés, bien que ceux-ci imitent l’apparence, la forme et les qualités organoleptiques d’aliments. Nombre de leurs ingrédients ne sont pas disponibles dans les magasins de vente au détail. Les ingrédients sont pour certains directement issus d’aliments (huiles, graisses, farines, féculents et sucres, par exemple), mais ils peuvent aussi être obtenus par une transformation supplémentaire de constituants d’aliments ou être synthétisés à partir d’autres sources organiques. Ce sont, pour la plupart, des conservateurs; des stabilisants, des émulsifiants, des solvants, des liants et des agents de charge; des édulcorants, des exhausteurs de goût, des colorants et des aromatisants; des auxiliaires technologiques; d’autres additifs. Le volume ou le poids peuvent être augmentés par l’ajout d’air ou d’eau. Les produits peuvent être «enrichis» avec des micronutriments. La majorité de ces produits sont destinés à être consommés seuls ou associés sous forme de collations. Les procédés utilisés comprennent l’hydrogénation et l’hydrolyse; l’extrusion, le moulage et le reformage; le prétraitement par la friture et la cuisson au four. Les procédés et les ingrédients utilisés sont destinés à fabriquer des produits extrêmement rentables (ingrédients de faible coût, longue durée de conservation, marque fortement mise en avant), faciles à préparer (prêts à consommer) et d’un goût extrêmement agréable (susceptibles de remplacer des plats élaborés à partir de produits frais ou d’aliments des autres groupes de la classification NOVA). Si les boissons alcoolisées sont considérées comme des aliments, celles produites par la fermentation d’aliments du groupe 1, suivie d’une distillation de l’alcool qui en résulte, comme le whisky, le gin, le rhum et la vodka, sont classées dans le groupe 4.
Aliments non transformés (NOVA 1)
Aliments d’origine végétale (feuilles, tiges, racines, tubercules, fruits, noix, graines) ou animale (viande, autres chairs, tissus et organes, œufs, lait) qui sont consommés peu de temps après la récolte, la cueillette, l’abattage ou l’élevage.
Aliments nutritifs
Aliments ne présentant pas de danger pour la santé et apportant des nutriments essentiels tels que des vitamines et des minéraux (micronutriments), des fibres et d’autres composantes d’une alimentation saine, qui ont des effets bénéfiques sur la croissance, la santé et le développement et qui constituent un rempart contre la malnutrition. Les aliments nutritifs comprennent très peu de substances considérées comme préoccupantes pour la santé publique (acides gras saturés, sucres libres et sel/sodium, notamment), ne renferment pas d’acides gras trans de fabrication industrielle, et contiennent en revanche du sel iodé.
Aliments peu transformés (NOVA 1)
Aliments modifiés par des moyens qui n’ajoutent ni n’introduisent aucune substance, mais peuvent comprendre la soustraction de parties de l’aliment. Les procédés de transformation minimale comprennent le nettoyage, le brossage et le lavage; le vannage, le décorticage, l’écorçage, le moulage, le râpage, le pressurage et le floconnage; l’écorchage, le désossage, la découpe, le portionnement, l’écaillage et le filetage; le pressage; le séchage, l’écrémage et la réduction de la teneur en matières grasses; la pasteurisation et la stérilisation; le refroidissement, la réfrigération et la congélation; le scellage et la mise en bouteille (en tant que telle); l’emballage simple, le conditionnement sous vide et le conditionnement sous atmosphère modifiée. Le maltage – qui consiste à ajouter de l’eau – est un procédé de transformation minimale, comme la fermentation – qui repose sur l’ajout d’organismes vivants –, lorsqu’elle ne produit pas d’alcool. Le principal objectif de ces procédés est d’augmenter la durée de vie des aliments non transformés, de permettre leur stockage à plus long terme, ou de les rendre comestibles et, souvent, de faciliter ou de diversifier leur préparation.
Aliments riches en nutriments
Aliments à haute teneur en nutriments par rapport à leur masse ou à leur volume.
Aliments transformés (NOVA 3)
Produits alimentaires fabriqués par adjonction de sel ou de sucres (ou d’autres substances à usage culinaire, telles que les huiles ou le vinaigre) à des aliments entiers pour qu’ils se conservent plus longtemps et parfois aussi pour modifier leur palatabilité. Ils sont directement issus d’aliments, ces derniers restant reconnaissables. Ils sont généralement destinés à entrer dans la composition de repas ou de plats, ou peuvent être utilisés, parallèlement à des produits hautement transformés, en remplacement de repas ou de plats élaborés à partir de produits frais. Les procédés utilisés comprennent la mise en conserve et la mise en bouteille, avec des huiles, des sucres ou du sel, et des méthodes de conservation telles que le salage, le saumurage, le fumage et le saurage. Les procédés et les ingrédients sont destinés à augmenter la durée de vie des aliments du groupe 1 et à les rendre plus agréables en modifiant ou en améliorant leurs qualités organoleptiques. Les aliments transformés peuvent renfermer des additifs qui prolongent la durée de vie des produits, préservent les propriétés d’origine ou évitent la prolifération de micro-organismes. Si les boissons alcoolisées sont considérées comme des aliments, celles produites par la fermentation d’aliments du groupe 1, comme la bière, le cidre et le vin, sont classées dans le groupe 3.
Appréciation de la monnaie
Augmentation de la valeur de la monnaie d’un pays par rapport à d’autres monnaies. Lorsqu’une monnaie s’apprécie, il faut moins d’unités de la monnaie locale pour acheter une quantité donnée de devises ou un même volume de biens importés, et les importations deviennent moins coûteuses.
Besoins énergétiques alimentaires
Apport énergétique alimentaire, mesuré en kilojoules ou en kilocalories (souvent appelées «calories»), dont un individu a besoin pour entretenir ses fonctions corporelles, se maintenir en bonne santé et mener une activité normale. Les besoins en énergie alimentaire dépendent de l’âge, du sexe, de la taille et du niveau d’activité physique. Un apport énergétique supplémentaire est nécessaire aux enfants, pour une croissance et un développement optimaux, et aux femmes, pour préserver la santé de la mère et de l’enfant pendant la grossesse et favoriser la lactation durant l’allaitement.
Choc des prix de l’énergie
Augmentation (ou diminution) soudaine et importante des prix des produits énergétiques, tels que le pétrole, le gaz naturel ou l’électricité, souvent provoquée par des conflits géopolitiques, des perturbations de l’offre ou l’instabilité des marchés. Ces chocs peuvent avoir de vastes répercussions sur les coûts de production, le transport, l’inflation et la stabilité économique.
Choc économique
Événement inattendu ou imprévisible, extérieur à l’économie considérée et susceptible de lui causer du tort ou au contraire de la stimuler. Une crise financière mondiale conduisant à un resserrement du crédit bancaire ou le fléchissement économique de l’un des principaux partenaires commerciaux d’un pays sont des chocs liés à la demande qui peuvent avoir de multiples effets sur les dépenses et l’investissement. Les chocs peuvent également être liés à l’offre, comme une flambée des prix du pétrole ou du gaz, des catastrophes naturelles entraînant une chute brutale de la production ou des conflits qui perturbent les échanges et la production.
Choc lié à la demande
Changement soudain et inattendu de la demande de biens ou de services de consommation qui perturbe le fonctionnement de l’économie et peut provoquer d’importantes variations de prix. Le choc peut se produire sous l’effet de différents facteurs tels qu’une reprise ou une récession économiques, une augmentation soudaine des revenus des ménages ou des dépenses publiques, ou encore des changements de comportement des consommateurs (achats motivés par la panique pendant une crise, par exemple).
Choc lié à l’offre
Perturbation soudaine et inattendue de la production, des disponibilités ou de la fourniture de biens et de services, conduisant souvent à une augmentation des prix et à une réduction de l’offre. Dans les systèmes alimentaires, les chocs liés à l’offre peuvent être dus à des événements touchant n’importe lequel des maillons de la chaîne d’approvisionnement. Les causes les plus courantes sont les phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresses, inondations, ouragans, par exemple), les conflits géopolitiques (guerre en Ukraine, notamment), les restrictions commerciales, l’augmentation du coût des intrants (énergie, engrais) et les infestations d’insectes ou les maladies animales (fièvre porcine africaine, entre autres). La deuxième vague d’inflation des prix mondiaux des produits alimentaires (à partir de 2022) a été provoquée en grande partie par des chocs liés à l’offre tels que la guerre en Ukraine, des pénuries d’intrants et la flambée des prix de l’énergie.
Concentration des marchés
Ampleur de la domination d’un petit nombre d’entreprises en volume de ventes ou en parts de marché dans un secteur d’activité donné. Une forte concentration des marchés conduit souvent à un recul de la concurrence, et donne potentiellement aux entreprises dominantes un pouvoir et un contrôle plus grands sur la fixation des prix le long des chaînes d’approvisionnement.
Contingents d’exportation
Restrictions, imposées par un État, qui visent à limiter la quantité ou la valeur des exportations d’un bien ou d’un service en particulier (généralement considéré comme essentiel) pendant une période donnée. Ces mesures sont destinées à garantir la stabilité de l’offre intérieure.
Contrôle des prix
Fixation par l’État de prix plafonds ou planchers pour certains biens et services à l’intérieur d’un marché, notamment aux fins de la réalisation d’objectifs sociaux ou économiques. Les mesures de contrôle des prix peuvent, par exemple, s’inscrire dans les initiatives entreprises par un gouvernement pour protéger les consommateurs vulnérables (contre l’augmentation des prix de biens essentiels) ou maintenir les revenus de producteurs (dans le cadre de programmes de soutien des prix)36.
Coût d’une alimentation saine
Somme d’argent nécessaire pour acheter l’assortiment le moins onéreux d’aliments disponibles localement qui répondent aux critères définis dans les recommandations nutritionnelles fondées sur le choix des alimentsbf.
Dénutrition
Conséquence d’un apport nutritionnel insuffisant sur le plan quantitatif ou qualitatif, et/ou d’une mauvaise absorption ou d’une mauvaise métabolisation des nutriments consommés consécutives à des maladies répétées. La dénutrition peut se traduire par un poids insuffisant par rapport à l’âge, une taille trop petite par rapport à l’âge (retard de croissance), un poids dangereusement faible par rapport à la taille (émaciation) ou encore une carence en vitamines et en minéraux (carence en micronutriments).
Dépréciation de la monnaie
Diminution de la valeur de la monnaie d’un pays par rapport à une autre monnaie, mesurée en général par rapport à une monnaie qui revêt une importance majeure au niveau mondial, telle que le dollar des États-Unis (USD). Lorsqu’une monnaie se déprécie, il faut plus d’unités de la monnaie locale pour acheter la même quantité de devises ou le même volume de biens importés. Les importations deviennent plus coûteuses, et peuvent accentuer l’inflation des prix des denrées alimentaires, surtout dans les pays qui sont fortement tributaires des produits alimentaires importés.
Dimensions de la sécurité alimentaire
Dans le présent rapport, les dimensions de la sécurité alimentaire renvoient aux quatre dimensions traditionnelles de la sécurité alimentaire:
- Disponibilités – cette dimension a trait aux disponibilités effectives ou potentielles en aliments, ce qui recouvre notamment la production, les réserves alimentaires, les marchés et les transports, et les aliments prélevés dans la nature.
- Accès – si des disponibilités existent, effectivement ou potentiellement, il faut alors se demander si les ménages et les personnes ont un accès physique et économique suffisant à ces aliments.
- Utilisation – si des disponibilités existent et si les ménages y ont accès, il faut alors se demander si les ménages consomment au maximum des aliments constituant un apport nutritionnel et énergétique adéquat. Un apport suffisant en calories et en nutriments résulte de pratiques correctes en matière de soins et d’alimentation, de la préparation des aliments, de la diversité du régime alimentaire, de la façon dont les aliments sont répartis au sein des ménages, et de l’accès à l’eau propre, aux systèmes d’assainissement et aux soins de santé. Joint à une bonne métabolisation des aliments consommés, cet apport détermine l’état nutritionnel des personnes.
- Stabilité – quand les conditions des trois premières dimensions sont suffisamment remplies, il convient de s’intéresser à la stabilité de l’ensemble du système, et de veiller à ce que les ménages soient toujours en situation de sécurité alimentaire. Les problèmes sur ce point peuvent renvoyer à une instabilité à court terme (qui peut conduire à une insécurité alimentaire aiguë) ou à une instabilité à moyen ou long terme (qui peut entraîner une insécurité alimentaire chronique). Les facteurs à l’origine de l’instabilité peuvent être d’ordre climatique, économique, social ou politique.
Diversité alimentaire
Variété des différents aliments ou groupes d’aliments consommés au cours d’une période de référence donnée. Elle constitue un aspect important de la qualité de l’alimentation d’une personne. Une plus grande diversité alimentaire augmente les chances de disposer d’un apport suffisant en nutriments et réduit le risque de carences.
Diversité alimentaire minimale
Mesure de la diversité de l’alimentation d’une personne par simple comptage des groupes d’aliments consommés pendant un laps de temps donné, généralement une journée. Pour les enfants âgés de 6 à 23 mois, le seuil de diversité alimentaire minimale est atteint s’ils ont consommé, le jour précédent, des aliments appartenant à au moins cinq des huit groupes d’aliments définis. Pour les femmes âgées de 15 à 49 ans, ce seuil est atteint si elles ont consommé, le jour précédent, des aliments appartenant à au moins cinq des dix groupes d’aliments définis. La diversité alimentaire minimale dénote une probabilité accrue que l’alimentation apporte suffisamment de nutriments essentiels, tels que des vitamines et des minéraux.
Droits de douane
Taxes ou charges financières imposées par un État sur des biens et des services importés d’autres pays. Ces droits donnent un avantage tarifaire aux biens produits sur le territoire national par rapport aux produits importés et augmentent les recettes publiques.
Échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue
Échelle permettant d’établir − à partir d’une mesure de l’expérience vécue en matière d’accès à la nourriture − des niveaux d’insécurité alimentaire susceptibles d’être comparés d’un contexte à un autre. Elle repose sur des données obtenues en demandant aux personnes directement, à l’aide d’enquêtes, si elles ont vécu des situations ou adopté des comportements dont on sait qu’ils correspondent à un accès restreint à la nourriture.
Émaciation
Poids insuffisant par rapport à la taille, résultant en général d’une perte de poids associée à une période récente d’apports caloriques insuffisants et/ou à une maladie. Chez l’enfant de moins de 5 ans, l’émaciation est caractérisée par un rapport poids/taille inférieur de deux écarts types ou plus à la valeur médiane des normes de croissance de l’enfant définies par l’OMS.
État nutritionnel
État physiologique d’une personne résultant de la relation entre l’apport et les besoins en nutriments, ainsi que de la capacité de l’organisme à digérer, absorber et utiliser ces nutriments.
Excès pondéral (ou surpoids) et obésité
Poids corporel supérieur à la normale compte tenu de la taille, en raison d’une accumulation excessive de graisse. Cet état de fait est généralement le signe que la quantité de calories consommées est supérieure à celle des calories dépensées. Chez l’adulte, l’excès pondéral est caractérisé par un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 25 kg/m2, et l’obésité par un IMC égal ou supérieur à 30 kg/m2. Chez l’enfant de moins de 5 ans, l’excès pondéral est caractérisé par un rapport poids/taille supérieur de deux écarts types ou plus à la valeur médiane des normes de croissance de l’enfant définies par l’OMS; l’obésité est caractérisée par un rapport poids/taille supérieur de trois écarts types ou plus à la valeur médiane de ces mêmes normes35.
Extrême pauvreté
État d’une personne qui vit avec moins de 2,15 USD par jour (prix en parité de pouvoir d’achat [PPA] de 2017)bg dans un pays et pour une année donnés29.
Faim
Sensation physique pénible, voire douloureuse, causée par une consommation alimentaire ne permettant pas un apport énergétique suffisant. Dans le présent rapport, la faim est mesurée par la prévalence de la sous-alimentation et le terme est synonyme de sous-alimentation chronique.
Féculents de base
Féculents comprenant les céréales principales et les pommes de terre non transformées ou peu transformées (catégorie NOVA 1), dont le riz, la farine de blé ou de maïs, les pommes de terre fraîches, le millet, le boulgour et les produits similaires qui représentent une grande partie de l’apport énergétique alimentaire de nombreux groupes de population. Ils excluent, aux fins de l’analyse exposée au chapitre 3 du présent rapport, les produits transformés ou hautement transformés qui sont fabriqués à partir de ces aliments (catégories NOVA 3 et 4).
Fléchissement économique
Période de recul de l’activité économique ou de croissance négative mesurée par le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel. Ce terme est synonyme de récession économique, fléchissement temporaire ou de courte durée de la croissance économique.
Gouvernance
Règles, organisations et processus, tant formels qu’informels, au moyen desquels les acteurs publics et privés expriment leurs intérêts et prennent et mettent en œuvre des décisions31.
Inabordabilité
Voir la définition de l’«Abordabilité d’une alimentation saine».
Inégalités
Répartition inéquitable des revenus et des chances entre les différents groupes d’une même société33.
Inflation de base
Mesure de l’inflation qui exclut des produits dont le prix est sujet à fluctuation, comme les denrées alimentaires et l’énergie, afin de faire ressortir la tendance sous-jacente des variations de prix.
Insécurité alimentaire aiguë
Insécurité alimentaire sévissant dans une zone et à un moment précis et qui, du fait de sa gravité, menace des vies ou des moyens de subsistance, voire les deux, quels qu’en soient les causes, le contexte ou la durée. Elle est prise en compte dans la formulation d’orientations stratégiques à partir desquelles sont définies des mesures fondées sur le nexus action humanitaire-développement-paix en vue d’apporter une aide humanitaire à la population concernée et de prévenir ou de réduire les effets des crises alimentaires25.
Insécurité alimentaire grave
Niveau de gravité de l’insécurité alimentaire, déterminé à partir de l’échelle de l’insécurité alimentaire vécue, se caractérisant par le fait que les personnes concernées ont probablement épuisé leurs réserves alimentaires, ont connu la faim et, au degré le plus avancé, sont restées plusieurs jours sans manger, mettant leur santé et leur bien-être en grand danger.
Insécurité alimentaire modérée
Niveau de gravité de l’insécurité alimentaire, déterminé à partir de l’échelle de l’insécurité alimentaire vécue, se caractérisant par le fait que les personnes concernées ne sont pas certaines de pouvoir se procurer de la nourriture et ont été contraintes, à un moment ou à un autre durant l’année, de réduire la qualité et/ou la quantité des aliments consommés, par manque d’argent ou d’autres ressources. L’insécurité alimentaire modérée renvoie donc à un manque de régularité dans l’accès à la nourriture, qui diminue la qualité de l’alimentation, perturbe les habitudes alimentaires normales et peut avoir des conséquences défavorables sur la nutrition, la santé et le bien-être.
Instabilité des prix
Mesure de l’ampleur et de la fréquence des fluctuations de prix au fil du temps, lesquelles sont souvent imprévisibles. Une forte instabilité des prix signifie que les prix varient rapidement et de manière importante, tandis qu’une faible instabilité est le signe que les prix varient relativement peu.
Interdictions d’exporter
Mesures gouvernementales consistant à interdire l’exportation de certains produits, le plus souvent des produits essentiels tels que des denrées alimentaires, l’objectif étant de répondre à des préoccupations nationales comme la sécurité alimentaire. Les interdictions d’exporter sont généralement destinées à augmenter les disponibilités alimentaires nationales, stabiliser ou réduire les prix des produits alimentaires en vigueur dans le pays et prévenir ou atténuer les pénuries alimentaires en cas de perturbation soudaine de l’offre.
Macronutriments
Les macronutriments, principale source d’énergie et de masse (volume) dans notre alimentation, sont nécessaires en grandes quantités (ils sont mesurés en grammes). Ils comprennent les glucides, les protides et les lipides. Ils sont la principale source d’énergie alimentaire, laquelle se mesure en calories. Il est essentiel pour chacun d’avoir un apport énergétique suffisant pour assurer la croissance et le développement du corps et une bonne santé. Les glucides, les protides et les lipides, en plus de fournir de l’énergie, remplissent chacun des fonctions très spécifiques dans le corps et doivent être disponibles en quantité suffisante pour remplir ces fonctions.
Malnutrition
Condition physiologique anormale provoquée par une consommation insuffisante, déséquilibrée ou excessive de macronutriments et/ou de micronutriments. La malnutrition comprend les problèmes de dénutrition (retard de croissance et émaciation des enfants et carences en vitamines et minéraux) ainsi que les situations d’excès pondéral et d’obésité.
Masse monétaire
Également appelée «stock monétaire». Valeur totale de l’argent (billets, pièces et soldes des comptes bancaires) en circulation détenu par la population dans une économie à un moment donné.
Micronutriments
Les micronutriments, qui comprennent les vitamines et les minéraux, sont nécessaires en quantités très faibles (micro), mais précises. Les vitamines et les minéraux présents dans les aliments sont nécessaires à la croissance, au développement et au bon fonctionnement de l’organisme et sont essentiels à notre santé et à notre bien-être. Notre corps a besoin d’un certain nombre de vitamines et de minéraux, chacun ayant une fonction spécifique dans l’organisme et devant être disponible en quantités différentes et suffisantes.
Parité de pouvoir d’achat
Taux de conversion visant à égaliser le pouvoir d’achat de différentes monnaies en éliminant les différences de niveaux de prix entre les pays. L’assortiment de biens et de services dont les prix sont considérés représente un échantillon de tous ceux figurant dans les dépenses de consommation finale, la consommation réelle, la formation brute de capital fixe et le total des biens et services46.
Politique budgétaire
Utilisation des dépenses publiques et de la fiscalité pour influer sur l’activité économique. La politique budgétaire consiste notamment à modifier le niveau et le type des impôts et taxes ainsi que la composition et l’étendue des dépenses30.
Politique monétaire
Ensemble de mesures et de stratégies mises en œuvre par les banques centrales (ou d’autres autorités monétaires) pour gérer la masse monétaire et le loyer de l’argent afin d’atteindre des objectifs clés tels que la stabilité des prix (faible inflation), la croissance économique et le plein emploi.
Pouvoir de marché
Aptitude d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises à influer sur le prix ou l’offre d’un produit sur le marché, au lieu d’être uniquement soumis(e) aux forces concurrentielles en présence sur ce marché. Les entreprises dotées d’un grand pouvoir de marché peuvent faire augmenter les prix au-dessus des niveaux concurrentiels et limiter la production ou exclure certains concurrents. Cela se produit souvent sur les marchés qui se caractérisent par une forte concentration (soit un petit nombre d’entreprises dominantes).
Prévalence de la sous-alimentation
Estimation de la proportion de la population n’ayant pas un apport énergétique alimentaire suffisant pour mener une vie saine et active. Cet indicateur, utilisé depuis longtemps par la FAO pour surveiller la faim aux niveaux mondial et régional, est aussi l’indicateur 2.1.1 des ODD.
Prix des produits agricoles
Prix auxquels les produits agricoles non transformés tels que le blé, le maïs, le riz ou le soja sont commercialisés sur les marchés mondiaux ou locaux. Ces prix, qui suivent la dynamique de l’offre et de la demande, sont influencés par des facteurs tels que la météorologie, le coût des intrants, les politiques commerciales et les événements géopolitiques.
Prix des produits énergétiques
Prix du marché des sources d’énergie de base commercialisées à l’échelle mondiale, comme le pétrole brut, le gaz naturel, le charbon et l’électricité. Ces produits sont des intrants essentiels pour le transport, le secteur manufacturier, le chauffage et la production agricole. Les prix des produits énergétiques sont soumis à de fortes fluctuations sous l’effet d’événements géopolitiques, de la spéculation sur les marchés, de la dynamique entre l’offre et la demande et des conditions climatiques.
Prix minimum de soutien
Plan de subventionnement qui assure aux agriculteurs un prix plancher fixé par l’État, auquel certaines cultures leur sont achetées. L’objectif est de protéger les revenus des agriculteurs des fluctuations de prix du marché.
Programmes de transferts monétaires
Versements directs d’argent effectués par des États ou des organisations humanitaires pour aider les bénéficiaires à subvenir à leurs besoins essentiels, en particulier dans les situations d’urgence ou durant les périodes de pauvreté. Ces programmes peuvent n’être assortis d’aucune condition, ce qui signifie qu’il n’est pas exigé de remplir des critères particuliers pour recevoir l’argent, ou s’accompagner de certaines conditions, comme l’obligation d’être assidu à l’école ou d’effectuer des bilans de santé28.
Protection sociale
Intervention publique qui consiste à mener des politiques et des programmes conçus pour faire reculer la pauvreté et réduire la vulnérabilité en aidant les catégories de population pauvres, à risque et vulnérables, notamment les femmes, les enfants, les jeunes, les personnes handicapées, les travailleurs migrants et les personnes âgées, ainsi que les familles et les communautés, à renforcer les moyens dont elles disposent pour gérer plus efficacement les risques et accéder plus équitablement aux services essentiels et aux possibilités offertes, sur la base de leurs droits et en fonction de leurs besoins38.
Qualité de l’alimentation (ou alimentation saine)
Comprend quatre aspects clés: la diversité (diversité des groupes d’aliments et diversité au sein de ces groupes), l’adéquation (quantité suffisante de tous les nutriments essentiels par rapport aux besoins), la modération (en ce qui concerne les aliments et les nutriments susceptibles de contribuer à un mauvais état de santé) et l’équilibre (apport énergétique et apport en macronutriments). Les aliments consommés ne doivent pas présenter de danger pour la santé.
Ralentissement de la croissance économique ou ralentissement économique
Ralentissement du rythme de croissance de l’activité économique par rapport à la période antérieure. Se produit quand la croissance du PIB réel baisse d’une période sur l’autre, tout en restant positive.
Réserves alimentaires stratégiques
Stocks de produits alimentaires détenus par l’État en prévision d’épisodes d’insécurité alimentaire aiguë. Au cours de ces épisodes, les gouvernements ou les organismes désignés mettent les réserves en circulation sur les marchés ou les distribuent sous la forme d’aide alimentaire d’urgence. Ces réserves servent de sources d’approvisionnement de secours en produits alimentaires pendant les périodes de perturbation des marchés. Les réserves alimentaires stratégiques contiennent généralement des aliments de base et en particulier des céréales39.
Résilience
Capacité des personnes, des ménages, des communautés, des villes, des institutions, des systèmes et des sociétés exposés à une grande diversité d’aléas de prévenir, d’affronter et d’amortir les conséquences de ceux-ci, de s’y adapter, d’y faire face et de s’en relever, de façon positive, efficiente et efficace, tout en conservant un niveau acceptable de fonctionnement et sans compromettre les perspectives à long terme de développement durable, la paix et la sécurité, les droits humains et le bien-être de tous37.
Restrictions à l’exportation
Mesures gouvernementales consistant à limiter la quantité ou la valeur des biens, en particulier des produits alimentaires et agricoles, susceptibles d’être exportés vers d’autres pays. Ces mesures peuvent prendre diverses formes, notamment des interdictions d’exporter, des contingents, des taxes, des conditions d’octroi de licence ou d’autres contrôles réglementaires.
Restrictions commerciales
Mesures ou politiques gouvernementales consistant à limiter, à contrôler ou à influencer les échanges internationaux de biens et de services. Les restrictions commerciales comprennent les droits de douane et les barrières non tarifaires qui restreignent le commerce international.
Retard de croissance
Petite taille par rapport à l’âge, trahissant un ou plusieurs épisodes antérieurs prolongés de dénutrition. Chez l’enfant de moins de 5 ans, le retard de croissance est caractérisé par un rapport taille/âge inférieur de deux écarts types ou plus à la valeur médiane des normes de croissance de l’enfant définies par l’OMS.
Revenu réel
Revenu total d’un individu ou d’un ménage corrigé des variations du niveau des prix, qui donne une indication du pouvoir d’achat. Le revenu réel comprend notamment les salaires et les prestations sociales.
Risque
Probabilité ou éventualité que des événements dangereux se produisent ou que des tendances préjudiciables se concrétisent, multipliée par les conséquences de ces événements ou tendances. Le risque d’insécurité alimentaire est la probabilité que l’interaction entre un aléa, un choc ou une perturbation – naturels ou induits par l’homme – et une situation de vulnérabilité aboutisse à une insécurité alimentaire.
Salaire réel
Salaire corrigé de l’inflation, utilisé pour évaluer le pouvoir d’achat. Le salaire réel indique la valeur vraie du travail ainsi que la quantité de biens et de services qu’un travailleur peut acheter avec ses revenus. Lorsque les prix des produits alimentaires augmentent plus vite que les salaires, les salaires réels diminuent, ce qui réduit la capacité de satisfaire les besoins essentiels.
Salaire réel corrélé aux prix alimentaires
Salaire corrigé de l’inflation des prix des produits alimentaires. Voir la définition du «Salaire réel».
Sécurité alimentaire
Situation dans laquelle chacun a, à tout moment, un accès physique, social et économique à une nourriture suffisante, salubre et nutritive de nature à satisfaire ses besoins et préférences alimentaires et peut ainsi mener une vie saine et active. Suivant cette définition, on peut distinguer quatre dimensions de la sécurité alimentaire: disponibilités alimentaires, accès économique et physique aux aliments, utilisation des aliments, et stabilité dans le temps.
Sous-alimentation
Situation dans laquelle la consommation alimentaire habituelle d’un individu est insuffisante pour fournir l’apport énergétique alimentaire nécessaire à une vie normale, active et saine. Dans le présent rapport, le terme «faim» est synonyme de sous-alimentation chronique. La prévalence de la sous-alimentation est utilisée pour mesurer la faim.
Stock d’urgence
Réserves alimentaires gérées par les États dans le but spécifique de garantir aux populations vulnérables l’accès à des disponibilités alimentaires essentielles pendant des situations d’urgence telles que des catastrophes naturelles, des conflits ou des perturbations soudaines de l’offre.
Stock régulateur
Gros volume d’un produit qui est acheté et stocké lorsque le produit en question est disponible en abondance, et qui est ensuite vendu lorsque l’offre se raréfie, afin de contrôler le prix du produit et la quantité en circulation dans l’économie. Dans le présent rapport, il est fait référence aux réserves de céréales alimentaires gérées par les États pour stabiliser les prix et préserver la sécurité alimentaire pendant les périodes de pénurie ou de prix élevés. L’opération consiste à acheter les stocks excédentaires en période d’abondance et à les remettre en circulation lorsque les prix augmentent ou que les stocks sont bas.
Subventions
Mesures gouvernementales consistant à accorder un avantage à des consommateurs ou à des producteurs afin de compléter leur revenu ou d’abaisser leurs coûts40.
Systèmes agroalimentaires
Systèmes couvrant le trajet suivi par les produits alimentaires depuis l’exploitation jusqu’à l’assiette – y compris les étapes où ces produits sont cultivés, pêchés, récoltés, transformés, conditionnés, transportés, distribués, vendus, achetés, préparés, consommés et éliminés. Les systèmes agroalimentaires comprennent également des produits non alimentaires qui constituent des moyens de subsistance et l’ensemble des personnes, des activités, des investissements et des choix qui jouent un rôle dans la mise à disposition de ces produits alimentaires et agricoles. Dans l’Acte constitutif de la FAO, le terme «agriculture» et ses dérivés englobent les pêches, les produits de la mer, les forêts et les produits bruts de l’exploitation forestière.
Système d’information sur les marchés
Service qui consiste à collecter régulièrement des informations sur les prix (et, dans certains cas, sur les quantités commercialisées) des produits agricoles sur les marchés de gros et de détail ainsi qu’à diffuser ces informations en temps voulu auprès des agriculteurs, des négociants, des représentants de l’État, des décideurs publics, des consommateurs et d’autres parties prenantes34.
Taux de change
Cours de la monnaie d’un pays exprimé dans une autre monnaie. Le taux de change indique combien il faut d’unités d’une monnaie pour acheter une unité d’une autre monnaie. Il a une incidence sur le commerce international (exportations/importations), l’inflation, les taux d’intérêt et les investissements étrangers, et peut avoir un effet sur la compétitivité des biens et services d’un pays à l’étranger.
Taxes santé
Droits d’accise perçus sur les produits néfastes à la santé publique. Ils visent des produits spécifiques, tels que des aliments présentant une forte densité énergétique et une faible valeur nutritionnelle, et ont pour but d’accroître le coût relatif de ces produits par rapport à des aliments nutritifs de manière à en réduire la consommation et à prévenir ou limiter les répercussions sur la santé, tout en procurant des recettes budgétaires à l’État32.
Transmission des prix
Processus par lequel les variations des prix dans une partie de la chaîne d’approvisionnement ou du marché (souvent international) se répercutent sur d’autres niveaux, comme les prix de gros, de détail ou à la consommation.
Vulnérabilité
Situation causée par des facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques et environnementaux qui ont pour effet de rendre les personnes, les communautés, les biens ou les systèmes plus sensibles aux aléas41. La vulnérabilité à l’insécurité alimentaire désigne l’ensemble des conditions susceptibles d’accroître la sensibilité d’un ménage aux conséquences d’un choc ou d’un aléa, en ce qui concerne la sécurité alimentaire.