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SÉNÉGAL. À Koyli Alpha, des personnes travaillent dans une pépinière créée dans le village dans le cadre de l'initiative Grande muraille verte.
© Benedicte Kurzen/NOOR pour la FAO

La situation des forêts du monde 2024

Chapitre 5 Il faut transposer l’innovation à plus grande échelle de manière responsable pour maximiser les contributions du secteur forestier à la transformation des systèmes agroalimentaires et à la résolution des autres défis mondiaux

Message clé
  • Cinq mesures de soutien peuvent encourager une innovation responsable et inclusive qui optimise les solutions fondées sur les forêts face aux défis mondiaux: 1) sensibiliser à l’importance de l’innovation et instaurer une culture qui favorise cette dernière afin d’amorcer des changements positifs; 2) renforcer les compétences, les capacités et les connaissances pour donner aux acteurs du secteur forestier les moyens de gérer la création et l’utilisation des innovations; 3) encourager des partenariats porteurs de transformation pour limiter les risques liés à l’innovation du secteur forestier, offrir des possibilités de transferts de connaissances et de technologies, et mettre en place des mesures de protection appropriées; 4) accroître les ressources financières et les rendre universellement accessibles pour encourager l’innovation du secteur forestier; et 5) mettre en place un environnement politique et réglementaire qui encourage l’innovation du secteur forestier.

5.1 Cinq mesures de soutien peuvent encourager une innovation responsable et inclusive qui optimise les solutions fondées sur les forêts face aux défis mondiaux

L’innovation est généralement le résultat de nombreuses interactions complexes entre les acteurs d’un écosystème d’innovation. Il convient toutefois de noter que les écosystèmes d’innovation présentent des caractéristiques différentes selon le contexte. En outre, du fait de la complexité du secteur forestier mondial, les innovations responsables doivent être créées et utilisées de manière appropriée et adaptée au contexte. Au niveau tant organisationnel que juridictionnel ou mondial, un écosystème d’innovation solide, qui fonctionne correctement, nécessite une reconnaissance de la créativité et de la collaboration; des connaissances et des compétences appropriées, des systèmes d’apprentissage collectif, des dispositifs de gouvernance et des cadres de gestion des risques; et des ressources naturelles, humaines et financières adéquates.

Les innovations du secteur forestier seront souvent plus efficaces si elles intègrent les connaissances scientifiques et traditionnelles dans le cadre d’approches concrètes et inclusives. Il est nécessaire d’investir dans la recherche-développement intégrée pour impulser des avancées technologiques, l’optimisation des processus et le développement de produits adaptatifs; renforcer les compétences et les connaissances; et créer des modèles pour relier les cadres disparates des connaissances scientifiques et traditionnelles. Les pouvoirs publics sont souvent les principaux soutiens de la recherche-développement, mais l’application des innovations sur le terrain dépend en grande partie du secteur privé et de la société civile, qu’il s’agisse du financement et de l’investissement, de la collaboration au processus, ou de l’adoption des nouvelles solutions.

L’innovation peut engendrer des gagnants et des perdants; mal conçue, elle peut aggraver les inégalités existantes et la marginalisation. Pour limiter ces risques, il faut des processus de création et d’utilisation inclusifs et appropriés au contexte, qui favorisent la participation de l’ensemble des acteurs forestiers, et permettent ainsi de s’assurer que les innovations sont adaptées au lieu, aux personnes et au défi à relever. De manière générale, les groupes de parties prenantes sous-représentés qu’il conviendra d’autonomiser et d’appuyer dans les processus d’innovation et les processus connexes sont les suivants:

  • Les femmes. À l’échelle mondiale, on constate des disparités entre les femmes et les hommes dans de nombreux segments du secteur forestier258. Or, dans une organisation, l’égalité des sexes contribue à mobiliser différentes visions et différents talents au service de l’innovation et de la résolution des problèmes, et améliore la performance (y compris financière)195. Il est donc indispensable que les processus d’innovation du secteur forestier favorisent l’égalité des sexes259.

  • Les peuples autochtones, les petits exploitants et les communautés rurales. Une véritable collaboration entre chercheurs, techniciens, peuples autochtones et communautés rurales permet d’intégrer les connaissances scientifiques, traditionnelles et autochtones. Elle peut ainsi réduire le risque que les innovations soient inappropriées sur le plan culturel, et accroître leurs effets bénéfiques260.

  • Les jeunes. Les jeunes sont souvent à l’origine de l’innovation261, et leur inclusion peut également contribuer à améliorer la gouvernance forestière et les processus décisionnels262. Les mesures visant à mieux exploiter les aptitudes des jeunes sont essentielles pour renforcer l’efficacité des processus d’innovation.

De nombreux groupes peuvent jouer des rôles essentiels dans l’innovation:

  • les pouvoirs publics nationaux, en mettant en place des normes, des incitations et des politiques au niveau national pour favoriser l’innovation, en soutenant (y compris financièrement) la recherche-développement, la communication et la promotion, et en facilitant la collaboration;

  • les organisations internationales, en fournissant une aide pour la définition de normes, la gestion des connaissances liées aux innovations, la communication et la promotion, en facilitant la collaboration, en apportant des financements, et en élaborant des orientations politiques d’accompagnement;

  • les établissements d’enseignement, en apportant un soutien à la recherche, à l’enseignement, à la formation professionnelle et à la communication en matière d’innovation;

  • les organismes de recherche-développement, en créant, en expérimentant et en diffusant des innovations fondées sur des éléments factuels et les approches et méthodes connexes;

  • le secteur privé, en créant et en utilisant des approches et des produits innovants, en offrant des possibilités de formation, en contribuant à la recherche-développement (y compris sur le plan financier), et en soutenant la communication et la sensibilisation;

  • la société civile, en créant et en utilisant des approches et des produits innovants, en prônant le changement, en menant des actions de sensibilisation, en favorisant la collaboration, en faisant remonter des idées du niveau local, en encourageant l’entrepreneuriat social et en veillant à l’obligation de rendre compte.

Les cinq principales mesures de soutien décrites ci-après, élaborées à partir de travaux publiés et des études de cas présentées au chapitre 4, visent la mise en place d’écosystèmes d’innovation performants dans le secteur forestier et la création et l’utilisation d’innovations responsables. Des mesures spécifiques sont également suggérées, principalement à l’intention des pouvoirs publics nationaux et des organisations internationales.

1. Sensibiliser à l’importance de l’innovation et instaurer une culture qui favorise cette dernière afin d’amorcer des changements positifs

L’innovation nécessite une culture favorable qui encourage la curiosité, la créativité, le questionnement et la prise de risques186. La manière dont une entité (une entreprise, une institution ou un pays) mobilise et encourage ces éléments culturels dépend en grande partie de ses héritages du passé, de ses systèmes de valeurs et de ses croyances, mais l’objectif principal doit être d’offrir un contexte qui lui permet de se lancer dans une réflexion sur ses pratiques actuelles, d’envisager le changement et de définir des mesures pour opérer des transformations positives. Dans de nombreux contextes, l’instauration d’une culture de l’innovation nécessitera une sensibilisation – autrement dit, des activités qui permettent de mieux faire comprendre les avantages que peut apporter l’innovation.

Mesures spécifiques pouvant être prises par les pouvoirs publics et les organisations internationales:

  • mettre au point des approches – et montrer comment les utiliser – pour accroître la capacité d’innovation des organisations et sous-tendre une culture qui favorise l’innovation responsable et inclusive (exemples illustrant la puissance et la portée des innovations collaboratives et le rôle qu’une culture de l’innovation peut jouer en appuyant la conservation, la restauration et l’utilisation durable des forêts et la réalisation des ODD, par exemple);

  • fournir des outils aux organisations pour leur permettre d’évaluer et d’améliorer en continu leur culture de l’innovation et leur utilisation des résultats de cette dernière, notamment dans le cadre de la gestion des données et des informations, pour favoriser une prise de décision inclusive et fondée sur des données probantes;

  • réaliser des bilans réguliers des activités innovantes dans le secteur forestier, afin de recenser les possibilités d’innovation et les défis liés à celle-ci;

  • mettre en place des incitations pour amener l’ensemble des acteurs du secteur forestier à participer aux activités collaboratives visant à trouver des solutions innovantes aux défis communs.

2. Renforcer les compétences, les capacités et les connaissances pour donner aux acteurs du secteur forestier les moyens de gérer la création et l’utilisation des innovations

Un secteur de l’enseignement forestier dynamique est essentiel si l’on veut pouvoir renforcer les compétences et les connaissances nécessaires pour maximiser les contributions des forêts et des arbres aux ODD et pour atteindre les objectifs mondiaux relatifs aux forêts, et une compréhension de l’innovation est cruciale à cet égard263. Le secteur de l’enseignement forestier sera en meilleure position pour tirer parti des possibilités de transposition des innovations à plus grande échelle dans d’autres secteurs s’il est bien relié à la recherche, ainsi qu’aux structures d’incubation d’entreprises.

Les organisations ont tendance à négliger les «compétences générales» qui permettent des interactions humaines efficaces, or il s’agit de composantes essentielles des processus d’innovation responsable et inclusive264. Outre les compétences techniques, le secteur forestier devrait par conséquent s’employer à développer les compétences générales nécessaires pour gérer les processus, techniques et méthodes en matière d’innovation.

Mesures spécifiques pouvant être prises par les pouvoirs publics et les organisations internationales:

  • réunir et organiser des informations et des ressources sur les programmes d’enseignement, les réseaux d’éducateurs, les partenariats et les communautés de pratique dans le large domaine de l’innovation du secteur forestier;

  • réaliser des évaluations des besoins pour déterminer les capacités et compétences en matière d’innovation qui manquent dans le secteur forestier et les intégrer en priorité dans les programmes d’enseignement;

  • élaborer des guides pour renforcer les compétences, les connaissances et les capacités en matière d’innovation dans le secteur forestier;

  • appuyer des plateformes d’apprentissage entre pairs et des programmes de terrain intégrés aux fins de la vulgarisation des bonnes pratiques en matière d’innovation et de l’expérimentation de techniques et de méthodes innovantes;

  • contribuer à l’amélioration des connaissances techniques et en matière d’innovation dans les services de vulgarisation liés aux forêts, et encourager les communautés à élaborer des solutions innovantes à l’aide de modalités telles que les écoles pratiques d’agriculture et d’autres institutions de formation professionnelle;

  • aider la recherche-développement à accroître la base de données factuelles sur tous les types d’innovation pour permettre des progrès en matière de conservation, de restauration et d’utilisation durable des forêts; les connaissances ainsi réunies pourraient être intégrées dans l’enseignement et la formation liés au secteur forestier, notamment dans les établissements d’enseignement supérieur et de formation professionnelle, afin de favoriser une compréhension plus large de l’innovation du secteur forestier.

Mesures spécifiques pouvant être prises par les instituts d’enseignement et de recherche:

  • intégrer l’innovation dans les programmes et les matériels pédagogiques de l’enseignement forestier (en faisant de la responsabilité et de l’inclusivité des axes fondamentaux);

  • faciliter la recherche intégrée d’innovations, en s’appuyant sur des connaissances scientifiques et traditionnelles;

  • renforcer la recherche sur les différents types d’innovation (et les combinaisons d’innovations), en mettant l’accent sur la collaboration pour qu’elle soit axée sur la demande, appropriée au contexte et en mesure de proposer des outils pratiques.

3. Encourager des partenariats porteurs de transformation pour limiter les risques liés à l’innovation du secteur forestier, offrir des possibilités de transferts de connaissances et de technologies, et mettre en place des mesures de protection appropriées

Des partenariats porteurs de transformation avec les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile, les milieux de la recherche et les milieux universitaires, les femmes et les jeunes, les peuples autochtones et les communautés locales sont nécessaires à tous les niveaux pour étayer la création et l’utilisation d’innovations responsables dans le secteur forestier265. Les plateformes pour l’innovation et autres modalités de mise en réseau favorisent les interactions entre les parties prenantes et permettent la collaboration, le transfert de connaissances et de compétences, et des retombées positives (effets inattendus des interactions qui contribuent à la transposition des innovations à plus grande échelle). Les partenariats qui naissent de la collaboration sur le long terme entre des parties prenantes diverses peuvent être porteurs de transformation: autrement dit, ils peuvent être à l’origine d’évolutions de systèmes non durables vers des systèmes durables266. La démarche suivie dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes montre que des partenariats innovants sont un moyen puissant de favoriser la création et l’utilisation d’innovations (encadré 11).

ENCADRÉ 11UTILISATION D’APPROCHES INNOVANTES EN MATIÈRE DE PARTENARIATS POUR CONTRIBUER AUX PROGRÈS DANS LE CADRE DE LA DÉCENNIE DES NATIONS UNIES POUR LA RESTAURATION DES ÉCOSYSTÈMES

La FAO et le Programme des Nations Unies pour l’environnement codirigent la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes dans le monde entier. Les deux équipes spéciales dirigées par la FAO décrites dans l’étude de cas n° 9 ont catalysé de puissants partenariats entre divers acteurs dans le domaine de la restauration des écosystèmes pour élaborer une vision commune de cette dernière, synchroniser les activités de manière collaborative, combler les lacunes dans les capacités et les technologies, et stimuler l’innovation fondée sur des éléments factuels. En trois ans, les équipes spéciales ont mis en place une base et un environnement favorable pour la Décennie des Nations Unies, et ont été à l’origine des réalisations suivantes (parmi de nombreuses autres):

  • une vision commune de la restauration des écosystèmes, énoncée dans la publication intitulée Principes pour la restauration des écosystèmes;

  • des Normes de pratique pour la restauration des écosystèmes pour aider les professionnels à élaborer des projets de restauration efficaces, qui reflètent les principes de la restauration des écosystèmes;

  • l’élaboration d’un plan d’action en matière de capacités, de connaissances et d’apprentissage pour la Décennie;

  • la promotion de l’innovation technologique grâce à l’élaboration du Cadre de suivi de la restauration des écosystèmes (décrit dans l’étude de cas n° 9).

En permettant une collaboration étroite entre des acteurs très variés, les deux équipes spéciales dirigées par la FAO, ainsi que les trois autres équipes spéciales du cadre de la Décennie des Nations Unies dirigées par la Banque mondiale (équipe spéciale pour le financement), l’Union internationale pour la conservation de la nature (équipe spéciale pour la science) et le grand groupe des enfants et des jeunes des Nations Unies (équipe spéciale pour les jeunes), contribuent à remédier à une synchronisation insuffisante des activités en matière de restauration des écosystèmes, à un manque de financements et de capacités, et à des difficultés à assurer de manière transparente le suivi et la communication de l’information. Ce faisant, elles permettent de diffuser les innovations qui ont fait leurs preuves à un réseau mondial de professionnels et de décideurs, et de mettre en avant et d’appuyer la prise en main par les pays de l’innovation en matière de restauration, et aident ainsi à traduire les engagements ambitieux dans ce domaine en mesures efficaces sur le terrain.

Le secteur forestier cherche de plus en plus à renforcer la collaboration avec d’autres secteurs (notamment au sein des entités publiques et des organisations, et entre celles-ci)267, notamment pour avoir accès à leurs connaissances et à leurs compétences. Une telle collaboration (pour partager des données et pour définir les problèmes et concevoir des programmes conjointement, par exemple) peut aboutir à la mise au point d’innovations qui, autrement, n’auraient pas vu le jour.

Mesures spécifiques pouvant être prises par les pouvoirs publics et les organisations internationales:

  • évaluer les plateformes existantes de partage des connaissances dans le domaine des sciences, des politiques et des pratiques, pour faire en sorte que les savoirs qui en découlent soient accessibles à tous;

  • optimiser l’utilisation des forums régionaux et mondiaux existants, tels que les commissions régionales des forêts et les plateformes multipartites, pour définir les besoins et les moyens en matière d’intensification et de reproduction à plus grande échelle de l’innovation responsable et inclusive dans le secteur forestier.

4. Accroître les ressources financières et les rendre universellement accessibles pour encourager l’innovation du secteur forestier

La création et l’utilisation d’innovations peuvent s’accompagner de risques importants. C’est notamment le cas dans les pays du Sud, où les arbitrages entre des objectifs concurrents sont souvent également très importants, ce qui limite les investissements disponibles268. L’élargissement de l’accès – en particulier des petits producteurs et des communautés rurales – aux financements et aux services financiers est une condition préalable indispensable à la mise en place d’écosystèmes d’innovation performants et à la transposition à plus grande échelle de l’innovation du secteur forestier. L’accroissement de la disponibilité de financements peut aider à remédier à des problèmes d’ordre structurel qui freinent le processus de transposition à plus grande échelle (par la prise en compte des externalités dans la gestion durable des forêts, par exemple) et à promouvoir des cycles d’investissement vertueux qui renforcent l’innovation.

Mesures spécifiques pouvant être prises par les pouvoirs publics et les organisations internationales:

  • aider les pays à accéder à des financements pour des innovations qui contribuent directement à la conservation, à la restauration et à l’utilisation durable des forêts;

  • encourager financièrement la mise au point d’innovations qui procurent des biens publics et profitent en particulier aux peuples autochtones, aux femmes, aux jeunes et aux petits producteurs;

  • réduire les risques associés à l’innovation en encourageant les organisations et les universités à travailler ensemble au sein d’équipes par le financement partiel de processus de recherche-développement collaboratifs269.

5. Mettre en place un environnement politique et réglementaire qui encourage l’innovation du secteur forestier

Des ensembles complémentaires et cohérents de politiques peuvent aider les acteurs d’un écosystème d’innovation à s’orienter face aux difficultés et aux «dépendances au sentier» en renforçant leurs capacités. Il est nécessaire de mettre en place des politiques qui contribuent à limiter les risques liés aux processus d’innovation et à réduire le plus possible les disparités potentielles et les risques de répartition inéquitable des avantages. Cirera et Maloney (2017)270 ont décrit un «escalier des capacités», dans lequel l’écosystème d’innovation évolue de manière à appuyer des capacités à un niveau de plus en plus élevé. Ce concept offre une base à partir de laquelle guider l’élaboration de politiques pertinentes et favorables. Les trois marches de l’escalier sont le renforcement des compétences dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, des capacités managériales et organisationnelles, et des infrastructures de base (étape 1); l’accroissement de la qualité de la recherche et de l’innovation, le renforcement des capacités technologiques et la promotion de la recherche-développement (étape 2); et la recherche-développement, les programmes technologiques et les projets d’innovation collaboratifs sur le long terme (étape 3). Un bon dosage de politiques permet de progresser de l’étape 1 vers l’étape 3.

Mesures spécifiques pouvant être prises par les pouvoirs publics et les organisations internationales:

  • proposer des conseils sur les meilleures pratiques relatives aux cadres politiques, réglementaires et juridiques pour optimiser l’environnement favorable aux écosystèmes d’innovation, maximiser les résultats positifs escomptés, limiter le plus possible les arbitrages à opérer et mettre en place des mesures de protection face aux risques majeurs;

  • adopter des pratiques optimales, fondées sur des données probantes et appropriées sur le plan socioculturel en matière de politiques et de réglementation, qui appuient la mise au point d’innovations adaptables et inclusives dans le secteur forestier tout en veillant à ce que des mesures de protection soient en place pour réduire le plus possible les disparités potentielles et les risques de répartition inéquitable des avantages de l’innovation.

Libérer les forces d’innovation

Des milliards de personnes ont un intérêt dans les forêts et les arbres du fait des avantages qu’ils procurent – des produits ligneux et PFNL aux incidences favorables sur la santé et le bien-être humains, en passant par les services écosystémiques tels que la régulation du climat et la fourniture d’habitats. Les données dont nous disposons indiquent que le monde est sur le point de connaître des changements environnementaux majeurs, qui pourraient aggraver très fortement la pauvreté, la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Il faut des solutions rapides et à grande échelle, dans lesquelles les forêts et les arbres ont de toute évidence une place, dans le cadre de leur conservation, de leur restauration et de leur utilisation durable. Pour tirer pleinement parti des possibilités qu’offrent les forêts et les arbres, il convient de mettre en avant le potentiel de l’innovation responsable et inclusive, et d’investir dans celui-ci.

Les mesures de soutien mentionnées ci-dessus offrent un point de départ pour limiter les obstacles à l’innovation responsable et inclusive et maximiser les effets bénéfiques de celle-ci. Elles sont conçues pour se renforcer mutuellement, et non pour être mises en œuvre isolément. Le renforcement des compétences et des connaissances, par exemple, nécessite des ressources financières et des politiques ciblées, et peut ensuite favoriser une collaboration qui entraîne un changement culturel débouchant sur une meilleure reconnaissance de l’innovation responsable et inclusive.

Le secteur forestier offre de vastes possibilités d’innovation, qui s’inscrivent dans des perspectives prometteuses pour les cinq types d’innovation. Des recherches plus approfondies seront nécessaires pour apporter la base de données factuelles qui permettra d’accroître les connaissances sur les effets de l’innovation, et les priorités en la matière, dans le secteur forestier.

L’utilisation de toute innovation dans le secteur forestier devrait faire l’objet d’une évaluation et d’un suivi rigoureux et d’une gestion adaptative fondée sur l’apprentissage. Les technologies émergentes et les avancées des sciences comportementales ouvrent des possibilités supplémentaires de comprendre les effets de l’innovation.

Il faut des mesures de protection pour s’assurer que le potentiel offert par l’innovation du secteur forestier sera exploité de manière responsable et inclusive. Elles se traduiront in fine par une innovation appropriée, mise en place au bon endroit et pour les bonnes raisons. Les innovations doivent répondre aux besoins, attentes et situations particulières des utilisateurs finals et des autres bénéficiaires. En libérant les forces d’innovation, nous pourrons atteindre plus rapidement nos objectifs collectifs concernant les forêts et nous engager sur la voie d’un avenir plus durable.

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