MÉTHODE ADOPTÉE POUR LES 27 ÉTUDES DE CAS
Les études de cas ont été recueillies par une équipe de chercheurs du Centre de recherche de l’Université de Wageningue et par Mariette McCampbell, pour établir un état des lieux des technologies d’automatisation de l’agriculture dans le monde et analyser les obstacles à leur adoption ainsi que les facteurs déterminant cette adoption. Chaque cas représente une entreprise ou une organisation qui a développé et/ou mis en œuvre une ou plusieurs solutions répondant à la définition d’une automatisation de l’agriculture présentée au chapitre 1. Les études de cas ont été sélectionnées à partir des critères suivants: i) elles couvrent toutes les régions du présent rapport (Ceccarelli et al., 2022) ou sont représentatives des pays du Sud (Asie de l’Est et du Sud-Est, Asie du Sud, Afrique subsaharienne, Amérique latine et Caraïbes) (McCampbell, 2022); ii) elles couvrent les systèmes de production agricole suivants: cultures, élevage, aquaculture et agroforesterie; iii) elles sont représentatives d’une solution d’automatisation de l’agriculture qui est nouvelle, mais transposable – voire déjà transposée – à plus grande échelle; iv) elles ciblent les petits producteurs agricoles aussi bien que les grands. Les informations ont été recueillies au cours d’entretiens avec des informateurs clés, puis complétées par d’autres informations sur l’agriculture, les compétences numériques, l’automatisation, les politiques et les lois provenant de sources secondaires de données nationales et de travaux publiés. Les entretiens se sont déroulés en ligne – en anglais ou en espagnol – et ont été enregistrés (voix et images) pour être transcrits et analysés. Pour chaque solution, les entretiens ont permis d’aborder principalement la durabilité économique, environnementale et sociale, ainsi que les obstacles à l’adoption de la solution considérée et les facteurs déterminant cette adoption. Une analyse thématique a été réalisée sur les données des entretiens au moyen d’un cadre de codification.
Il est possible que les 27 études de cas sélectionnées ne représentent pas toute la palette des technologies disponibles, mais elles donnent une vision globale des tendances et des développements mondiaux dans le domaine de l’automatisation de l’agriculture. Les données de ces études de cas ont servi de données initiales à deux documents d’information, celui de Ceccarelli et al. (2022), qui reprend les données de 22 cas, et celui de McCampbell (2022), qui se sert des données de 10 cas; cinq cas figurent dans les deux documents.
SOURCES: McCampbell, 20221; Ceccarelli et al., 20222.
RÉSUMÉ DES ÉTUDES DE CAS
Abaco
Services fournis Une plateforme numérique opérant dans le domaine de l’agriculture de précision, qui recueille et partage des données relatives aux terres, à l’agriculture et à la météorologie. D’autres applications concernent le secteur de l’agriculture biologique et la gestion territoriale à l’usage des administrations nationales et locales.
Clients et utilisateurs ciblés Les organisations d’agriculteurs, les agriculteurs (petites et grandes exploitations) et les administrations nationales et locales. Les autres groupes ciblés sont les compagnies d’assurances, les laboratoires d’analyse des sols et les exploitants d’aéronefs sans équipage à bord (UAV).
Modèle économique et viabilité financière Les recettes proviennent de souscriptions à plusieurs niveaux (agriculteurs) et de contrats de service (gouvernements). L’offre s’adapte aux besoins du client et peut aller d’un modèle gratuit proposant des fonctionnalités limitées à une souscription payante calculée en fonction de la taille de l’exploitation et d’autres paramètres.
Facteurs déterminants La demande de technologies d’agriculture de précision et la nécessité de se conformer aux normes et règlements environnementaux. Une utilisation gratuite sur une période limitée est offerte aux petits producteurs.
Obstacles Le temps nécessaire pour apprendre comment fonctionne la plateforme et la nécessité de traduire cette plateforme dans différentes langues pour étendre son utilisation à d’autres pays. Dans certains pays (en Afrique, par exemple), les langues locales, auxquelles s’ajoutent le faible taux de pénétration du smartphone et des infrastructures informatiques limitées, sont considérées comme des obstacles à la personnalisation des solutions.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Aucun obstacle à l’adoption dû aux politiques n’a été noté. Les facteurs déterminants d’adoption liés aux politiques sont la politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne ainsi que les objectifs de son pacte vert pour l’Europe et les mécanismes associés d’octroi de subventions; et des règlements spécifiques sur l’utilisation de pesticides.
Personnes interrogées Giovanna Roversi et Fabio Slaviero
AEROBOTICS
Services fournis Une détection précoce des organismes nuisibles et des maladies au moyen de capteurs et de drones et de l’imagerie par satellite. Aerobotics propose également les ensembles de données localisées nécessaires à l’utilisation de la technologie à taux variable (TTV) dans l’irrigation et la fertilisation, et mesure la croissance et la performance des arbres, estimant les rendements et planifiant la récolte.
Clients et utilisateurs ciblés Les grands producteurs de fruits et de fruits à coque de 18 pays (à revenu élevé principalement); les compagnies assurant les agriculteurs ainsi que les transformateurs qui produisent des jus de fruit et les détaillants.
Modèle économique et viabilité financière S’appuient sur une souscription annuelle à plusieurs niveaux de services. Le paiement demandé aux cultivateurs est calculé par hectare (ou par acre) et réglé annuellement ou mensuellement. Différents services sont groupés selon les besoins du client, le coût dépendant des caractéristiques requises. Le modèle économique appliqué diffère dans le cas des compagnies d’assurance récolte, qui paient une redevance par hectare/acre pour des données recueillies à des fins d’inspection ou d’audit. Le chiffre d’affaires de la société est réalisé à 95 pour cent aux États-Unis d’Amérique, 40 pour cent provenant du marché de l’assurance récolte. Jusqu’ici, l’argent investi dans la société l’a été principalement sous forme de capital-investissement.
Facteurs déterminants La demande d’application à taux variable de produits agrochimiques, pour une utilisation plus économe de ces produits et une atténuation des effets préjudiciables sur l’environnement. Aux États-Unis d’Amérique, les agriculteurs adoptent les innovations technologiques et les solutions numériques, et donc Aerobotics.
Obstacles Un manque d’information des agriculteurs.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Aux États-Unis d’Amérique, les règlements applicables aux drones sont clairs et l’utilisation de ces aéronefs est permise, alors qu’en Afrique du Sud, l’observation de la réglementation s’avère très coûteuse.
Personne interrogée Benjamin Meltzer
Agrinapsis
Services fournis Un réseau social spécialisé dans l’agriculture permettant aux exploitants d’accéder à des connaissances et à des informations en dialoguant avec des experts et des praticiens. Les utilisateurs vérifient et notent les informations, ce qui permet à Agrinapsis de s’assurer qu’elles sont fiables et de haute qualité. Agrinapsis offre aussi aux exploitants une plateforme de commerce électronique sur laquelle vendre leur production agricole et acheter les intrants dont ils ont besoin (semences ou engrais, par exemple).
Clients et utilisateurs ciblés Principalement les petits agriculteurs, et plus particulièrement les femmes et les jeunes. Cela étant, toute personne œuvrant dans le domaine agricole – des universitaires et des étudiants aux agronomes – peut trouver un intérêt à la solution. L’utilisation de la plateforme de commerce électronique est réservée aux agriculteurs; les grandes exploitations constituées en société n’y ont pas accès.
Modèle économique et viabilité financière Le financement est assuré par l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA). En tant qu’organisation sans but lucratif, Agrinapsis ne tire aucun revenu des services fournis. Le projet est encore à un stade embryonnaire, aussi est-il difficile d’évaluer sa viabilité.
Facteurs déterminants L’expérience des petits producteurs constitue une mine de connaissances non partagées. Agrinapsis a donc pour objectif de rendre ce savoir accessible d’un pays à l’autre, après avoir vérifié sa validité. L’organisation se veut un outil de démocratisation des connaissances et de stimulation du changement dans le domaine social et environnemental. Les compétences numériques accrues, en particulier chez les jeunes, la possibilité pour les femmes (surtout les plus âgées d’entre elles) de se rencontrer et l’essor des influenceurs assurant la promotion d’Agrinapsis, sont des facteurs qui ont joué un rôle essentiel dans l’expansion de la plateforme, d’autant plus qu’il s’agit du seul réseau social spécialisé dans l’agriculture en Amérique latine.
Obstacles L’absence d’accès à internet dans les zones reculées et les zones rurales, malgré les efforts déployés aux niveaux national et international pour améliorer la connexion. L’absence de compétences numériques demeure courante dans les zones rurales, en particulier chez les aînés; l’offre linguistique doit être élargie pour plus d’inclusion (l’État plurinational de Bolivie, à lui seul, compte huit langues officielles).
Politiques bloquantes ou facilitatrices L’incertitude politique peut influer sur la viabilité de la plateforme, car celle-ci est financée par l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture, lequel dépend du soutien de ses 34 États membres.
Personne interrogée Santiago Velez
Aquaconnect
Services fournis Des solutions numériques d’aquaculture permettant de suivre et de documenter les résultats des exploitations aquacoles, de rapprocher les aquaculteurs des fournisseurs d’intrants et des acheteurs de produits frais, et de faciliter l’accès au financement, à l’assurance et aux marchés. Aquaconnect gère aussi des sites physiques (AquaHubs) dans les communautés – ce qui améliore son réseau sur le dernier kilomètre – où les producteurs peuvent acheter des intrants, vendre des produits et obtenir des services consultatifs.
Clients et utilisateurs ciblés Les producteurs de crevettes à petite et moyenne échelle.
Modèle économique et viabilité financière Les aquaculteurs peuvent utiliser gratuitement les solutions, telles que l’application Aquaconnect, le bazar électronique et la boutique web. Les recettes proviennent des parties prenantes avec lesquelles les agriculteurs sont en contact (banques, assureurs, transformateurs ou fournisseurs d’intrants, par exemple). Le chiffre d’affaires correspond aux frais facturés lors de chaque transaction réalisée via les services de mise en relation et d’intelligence des données. En outre, des fonds propres sont apportés et utilisés pour développer les activités. Jusqu’ici, le modèle économique est rentable.
Facteurs déterminants La demande créée par la faible productivité et l’inefficience des liens avec les marchés. Le service contribue à améliorer la durabilité environnementale, ainsi que l’efficience, la prédictibilité et la transparence le long de la chaîne de valeur. L’intérêt des aquaculteurs pour les technologies numériques croît lentement. La présence physique d’une équipe sur le terrain encourage à adopter les technologies et permet de fournir un appui technique.
Obstacles Le manque de capacités des aquaculteurs à se servir des technologies numériques. Le coût élevé des technologies de pointe, telles que les appareils IdO, limite l’abordabilité. Les prêts que les agriculteurs peuvent obtenir par hectare de terre sont plafonnés et ne suffisent pas si l’on veut investir dans le matériel et la production aquacole de façon générale. Les taux des primes d’assurance de l’aquaculture sont nettement plus élevés que pour une production végétale.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Le Gouvernement indien a alloué 3 milliards d’USD à la modernisation de l’agriculture, filières aquacoles comprises. Les pouvoirs publics s’intéressent aux jeunes entreprises qui mettent en œuvre des technologies le long de la chaîne de valeur, comme en témoignent les politiques visant à soutenir ces sociétés. En revanche, l’aquaculture ne reçoit actuellement aucune subvention et il n’existe aucune aide spécifique aux outils IdO.
Personne interrogée Sudhakar Velayutham
Atarraya
Services fournis Shrimpbox est une ferme crevetticole automatisée et contrôlée, installée dans des conteneurs d’expédition (les «shrimp boxes»). Chaque conteneur est équipé de capteurs et utilise l’apprentissage automatique, les mégadonnées, la biotechnologie et la robotique pour commander les opérations d’aquaculture, notamment l’apport nutritionnel, la qualité de l’eau et la teneur en oxygène.
Clients et utilisateurs ciblés Principalement les producteurs de crevettes, mais aussi les éleveurs de volailles qui souhaitent se convertir à la crevetticulture. À ceux-ci s’ajoutent les restaurants, les universités, les entreprises et les consommateurs qui recherchent ou qui veulent servir des produits comestibles de la mer frais et produits de façon durable. Quelques restaurants sont également partenaires d’Atarraya.
Modèle économique et viabilité financière La rentabilité n’est pas atteinte car l’activité en est encore aux premiers stades. Initialement, Shrimpbox dépendait des subventions octroyées par le Gouvernement mexicain, mais on constate désormais un intérêt croissant des investisseurs privés. Le modèle économique n’a pas encore été décidé. Atarraya semble hésiter à gérer directement la solution du fait des difficultés que présente la transposition à plus grande échelle. La formule privilégiée est celle de l’aquaculture contractuelle, dans laquelle Atarraya loue la solution en crédit-bail, mais, pour que cette option soit attrayante, il faut que le transfert de technologie se fasse sans heurt. Des clients (venus de Chine) se sont manifestés pour acheter Shrimpbox, mais la société Atarraya n’est pas prête à donner suite.
Facteurs déterminants La forte demande de crevettes dans le monde, conjuguée aux pratiques nocives pour l’environnement de la plupart des exploitations crevetticoles. Les pratiques actuelles sont associées à de fortes pertes du fait de la propagation rapide des maladies et sont également la cause d’une destruction de la mangrove, un lieu essentiel de fixation du carbone dans le monde. À l’inverse, le service proposé par Atarraya améliore la production de crevettes de façon durable et souple, sans qu’il soit nécessaire, par exemple, de se trouver à proximité de l’océan. Le changement de génération est un facteur très important et prometteur pour ce qui est d’accroître l’adoption de cette solution, les jeunes agriculteurs étant bien plus ouverts à la mise en œuvre de nouvelles technologies.
Obstacles Le scepticisme des producteurs plus âgés, associé à l’éloignement, entraîne une résistance à un changement de modèle d’activité. La piètre qualité de l’infrastructure routière constitue également un obstacle de taille, compte tenu de la logistique lourde requise.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Des subventions à la recherche-développement ont facilité les premiers stades du projet, mais ces aides ont pris fin.
Personne interrogée Daniel Russek
CATTLER
Services fournis Initialement, deux produits indépendants: i) un système prédictif du poids des animaux; ii) un système d’automatisation de la gestion d’étable. La société a depuis développé un système de gestion entièrement automatisée d’une exploitation bovine, qui utilise des capteurs, l’imagerie par satellite, le marquage électronique et des systèmes d’affouragement pour exécuter des tâches qui vont de l’alimentation automatique et de la prédiction quotidienne des taux de croissance et de la nutrition au suivi de la santé des animaux et au diagnostic.
Clients et utilisateurs ciblés Les éleveurs bovins à la tête d’une exploitation de moyenne ou grande taille (entre 2 000 et 40 000 têtes de bétail), et travaillant principalement dans le secteur de la viande (parc d’engraissement). Aujourd’hui, les exploitants travaillant sur les segments des veaux de vaches allaitantes et des jeunes bovins à viande engraissés au pâturage constituent également une cible potentielle.
Modèle économique et viabilité financière Le chiffre d’affaires est encore réalisé sur la vente des deux logiciels indépendants, fonctionnant sur téléphone portable ou sur ordinateur de bureau, malgré l’orientation croissante sur le système complet automatisé. Pour exploiter ce système, Cattler est passé à un modèle «freemium»: le niveau d’entrée est gratuit, mais ne comprend que quelques fonctions élémentaires du produit. Si les utilisateurs veulent y ajouter des appareils ou des fonctionnalités, ils doivent souscrire un abonnement dont le prix varie en fonction des fonctionnalités ajoutées. Le nombre d’utilisateurs n’est pas connu, mais on estime le nombre des animaux pris en compte à 90 millions aux États-Unis d’Amérique, 200 millions au Brésil et 50 millions en Argentine.
Facteurs déterminants La réduction des coûts, puisque le système contribue à automatiser plusieurs opérations. Les agriculteurs du secteur ont de plus en plus besoin d’exécuter ces opérations de façon plus intégrée pour gagner en efficience.
Obstacles Aux États-Unis d’Amérique, le rythme d’adoption est lent comparé à celui enregistré en Argentine. La raison avancée est que les éleveurs argentins ont besoin d’être plus dynamiques et plus compétitifs sur le marché international.
Politiques bloquantes ou facilitatrices La facilité d’accès des agriculteurs au crédit est un facteur favorable. En Argentine, l’incertitude politique constitue un obstacle; aux États-Unis d’Amérique, des politiques protectrices pourraient décourager les agriculteurs d’adopter des solutions nouvelles.
Personne interrogée Ignacio Albornoz
Coopecan
Services fournis Des services numériques – services de conseil, suivi des pâturages et traçabilité animale, mais aussi une chaîne de blocs (lancée en 2020) – visant à améliorer et à certifier les normes de bien-être des animaux et la qualité de la fibre d’alpaga, de façon à accroître la valeur de celle-ci.
Clients et utilisateurs ciblés Principalement les petits éleveurs des hauts plateaux péruviens, dont les troupeaux comptent de 50 à 100 têtes et dont les revenus annuels sont compris entre 1 500 et 1 800 USD. Les intermédiaires de la chaîne de valeur de la fibre d’alpaga, notamment les distributeurs, les fournisseurs et les consommateurs qui se préoccupent de l’origine du produit, sont également ciblés.
Modèle économique et viabilité financière En activité depuis 2008. Ces 10 dernières années, la coopérative a étendu son périmètre d’activité et a élaboré de grands projets pour améliorer les conditions de travail, offrant une rémunération équitable et protégeant le bien-être animal. Des fonds externes fournis par des donateurs soutiennent le service, le but n’étant pas de générer des profits.
Facteurs déterminants La demande croissante de transparence et les normes de bien-être animal dans la filière de la fibre d’alpaga, débouchant sur un produit de plus grande valeur.
Obstacles Le manque d’accès à internet dans les zones reculées et l’absence de sociétés informatiques nationales pour soutenir le service, auxquels s’ajoute le vieillissement des éleveurs d’alpaga. Actuellement, la majorité des éleveurs sont des femmes et des personnes âgées, car les conditions de travail et l’isolement découragent les jeunes de prendre la relève. Ceux-ci préfèrent faire des études en ville et trouver un emploi mieux payé.
Politiques bloquantes ou facilitatrices L’incertitude politique se traduit par des changements fréquents de politique, ce qui fait obstacle à un soutien au secteur.
Personne interrogée Dagoberto Fernandez
Cropin
Services fournis Une plateforme logicielle offrant un système complet de gestion des exploitations et des exploitants. Le système fait appel à des technologies telles que l’analyse de mégadonnées, l’intelligence artificielle, les capteurs IdO et la télédétection pour fournir des observations sur différents niveaux de la chaîne de valeur et aider les gestionnaires à prendre de meilleures décisions.
Clients et utilisateurs ciblés Les entreprises agricoles, les sociétés productrices de semences, les entreprises d’intrants agricoles, les exportateurs de fruits et de légumes, les négociants en produits de base, les banques, les institutions financières et les institutions de microcrédit, les fournisseurs d’assurance récolte, les pouvoirs publics et les institutions et organismes de développement.
Modèle économique et viabilité financière Le portefeuille de clients se partage entre le secteur des entreprises et le secteur du développement. La majeure partie du chiffre d’affaires est réalisée avec le secteur des entreprises (60 à 65 pour cent), qui comprend des clients travaillant dans le domaine de l’agriculture intelligente, du marché numérique et de la traçabilité le long de la chaîne de valeur. Concernant le secteur du développement, la société fournit aux pouvoirs publics, aux banques et aux institutions de développement des données très localisées sur les exploitations et les exploitants, en échange d’une subvention. Au final, les données aident les clients à évaluer la solvabilité des petits producteurs et aident les banques à fournir des prêts et des assurances aux agriculteurs.
Facteurs déterminants Les déficits importants de données et d’informations entraînent des asymétries de l’information le long des chaînes de valeur, d’où la demande d’un logiciel fondé sur les données. Les clients du secteur des entreprises tirent parti des services fournis dans le domaine de l’automatisation et de la mécanisation des exploitations pour maximiser la valeur par hectare et la traçabilité au niveau des exploitations. Les clients du secteur du développement exploitent les modèles de données agrégées et la science des données de Cropin, et exercent une influence sur le secteur industriel en prodiguant des conseils en matière de politiques fondés sur les données.
Obstacles Le manque d’actifs numériques, les compétences numériques insuffisantes et la mauvaise connectivité des données, l’aversion pour le risque.
Politiques bloquantes ou facilitatrices En Inde, le Ministère de l’agriculture et du bien-être des agriculteurs a développé des applications numériques majeures, dans le cadre de l’initiative India Digital Ecosystem of Agriculture (IDEA), pour stimuler l’adoption des technologies par les exploitants. Le National Agriculture Market (eNAM) est un portail indien de commerce électronique visant à créer un marché national unifié des produits agricoles. Enfin, le Direct Benefit Transfer (DBT) Central Agri Portal, lancé en 2013, est un portail national unifié regroupant les dispositifs de transferts sociaux directs destinés à l’agriculture. Le portail aide les agriculteurs à utiliser des machines agricoles modernes à l’aide de subventions.
Personne interrogée Arjun Goyal
Egistic
Services fournis Une solution intégrée de suivi et de gestion des zones cultivées, utilisant la télédétection, une navigation par satellite de haute précision, des systèmes de géo-information et des technologies d’apprentissage automatique. Les services comprennent: des applications d’analyse (prévision de rendement, historique de rotation des cultures); des images satellitaires des champs; des séances de conseil numérique; un système de conduite équipé d’un GPS pour les tracteurs et les moissonneuses-batteuses; une gestion des activités agricoles; et une analyse agrochimique des sols.
Clients et utilisateurs ciblés Principalement les grands exploitants, mais aussi les distributeurs de produits alimentaires, les entreprises agrochimiques et les entreprises de production d’engrais. La plupart des utilisateurs enregistrés de la plateforme se situent dans la tranche d’âge des 18-45 ans.
Modèle économique et viabilité financière Les recettes proviennent des abonnements annuels à la plateforme. À compter de 2022, la plateforme est financièrement viable et attire les investisseurs. En 2021, elle a reçu la dernière série de subventions. L’abonnement comprend aussi une assistance technique, telle que des webinaires, des vidéos et un guide de l’utilisateur.
Facteurs déterminants La demande croissante de solutions de gestion automatisée d’exploitation chez les agriculteurs à la tête de grandes exploitations. Ceux-ci rentabilisent très vite leurs investissements grâce aux économies de carburant réalisées sur les machines agricoles.
Obstacles La mauvaise connexion à internet dans les zones rurales.
Politiques bloquantes ou facilitatrices La société souhaite transposer ses services à plus grande échelle en intégrant ses données avec celles de l’État, mais les cadres d’action publique actuels ne prévoient aucune mesure en faveur des partenariats public-privé.
Personne interrogée Zhandos Kerimkulov
Food Autonomy
Services fournis Différentes recettes et technologies de production végétale et les solutions matérielles et logicielles correspondantes pour une agriculture verticale, ainsi que des fermes verticales modulaires complètes, contrôlées à distance, pour des applications industrielles et de recherche. Toutes les technologies proposées sont disponibles sous la forme de services distincts ou totalement intégrés dans des fermes verticales.
Clients et utilisateurs ciblés Des utilisateurs opérant à petite, moyenne ou grande échelle dans le domaine de la production de plants, de la recherche et de la production alimentaire.
Modèle économique et viabilité financière Actuellement, le financement de l’activité d’agriculture verticale vient principalement d’investissements internes effectués par la branche de Food Autonomy spécialisée dans les éclairages pour la culture d’intérieur. Une subvention accordée par le Gouvernement hongrois soutient l’établissement agricole de recherche. Le modèle FaaS (Farming as a service, agriculture-service) conduit l’exploitation en lieu et place de l’utilisateur, tandis que le modèle PaaS (Plants as a service, production végétale-service) offre au client une capacité exclusive de production.
Facteurs déterminants La demande croissante de produits biologiques de haute qualité, obtenus de façon durable, et abordables; l’intérêt croissant pour l’agriculture verticale; un mode de production faiblement consommateur d’énergie et d’eau; la possibilité de produire des aliments localement, à proximité des villes et dans des régions arides.
Obstacles Un investissement initial élevé.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Le Gouvernement hongrois promeut l’automatisation et l’utilisation de données en agriculture. Cela étant, s’il soutient la production locale d’aliments, il n’accorde aucune aide directe à l’agriculture verticale. De plus, les règlements ne reconnaissent pas l’agriculture verticale comme étant une agriculture biologique, même si la production se fait dans un environnement sans chimie.
Personne interrogée Zoltan Sejpes
GARBAL
Services fournis Une solution numérique intégrée offrant aux petits producteurs et éleveurs pastoraux de la région du Sahel des conseils extrêmement contextualisés sur les terres de pacage indiquées, la migration des troupeaux, la météo, les pratiques agricoles et les marchés. La solution utilise des données satellitaires et d’autres données. Elle comprend également un marché numérique permettant de se procurer du fourrage et de vendre du lait et des céréales.
Clients et utilisateurs ciblés Les petits exploitants, les éleveurs pastoraux, les négociants et les propriétaires de troupeaux. Les femmes représentent 22 à 30 pour cent des utilisateurs.
Modèle économique et viabilité financière L’activité est fondée sur un partenariat public-privé, un point essentiel pour vaincre l’aversion pour le risque des donateurs et des bailleurs de fonds lorsqu’il est question de développer des solutions numériques innovantes dans des contextes fragiles. GARBAL compte principalement sur le financement de donateurs et les contributions des partenaires au projet. Les recettes proviennent des communications avec le centre d’appels (facturées en fonction du temps d’utilisation) ou des sommes modestes payées pour l’utilisation de données de services supplémentaires non structurées (USSD). Malgré ces recettes, réinvesties dans la solution, le seuil de rentabilité est loin d’être atteint. La stratégie économique vise à générer de nouvelles recettes par l’intermédiaire du marché numérique et d’une solution de financement numérique.
Facteurs déterminants La remise en cause des connaissances traditionnelles des agriculteurs et des éleveurs pastoraux du fait du changement climatique et de l’insécurité et la menace qui pèse sur les moyens de subsistance des exploitants. La solution est susceptible d’améliorer l’accès aux marchés et de soutenir la résilience et les capacités d’adaptation des agriculteurs face aux crises. La formule du partenariat public-privé est essentielle pour que les utilisateurs finauxs acceptent la solution. Le renforcement des capacités et le taux de pénétration des téléphones mobiles, encore que, bien souvent, il ne s’agisse pas de smartphones, facilitent aussi l’adoption. Enfin, la collaboration directe avec les agriculteurs et les éleveurs pastoraux locaux et avec leurs organisations est fondamentale pour gagner leur confiance et accroître la diffusion.
Obstacles Des besoins différents d’un pays à l’autre, d’où la nécessité d’adapter la solution à la situation de chaque pays. L’instabilité politique et l’insécurité qui règnent dans certains pays constituent un défi, tout comme le manque d’infrastructures numériques (énergie, connectivité, smartphones, par exemple). Les autres problèmes rencontrés sont le manque de compétences, la méconnaissance des avantages des technologies, et la qualité insuffisante et la mauvaise gestion des données.
Politiques bloquantes ou facilitatrices L’appui accordé par les ministères locaux (partage de bases de données, par exemple) a été déterminant car il a fourni un contenu utile au service consultatif. En revanche, l’instabilité politique et l’insécurité freinent les investissements dans certains pays.
Personne interrogée Catherine Le Come
Grobomac
Services fournis Une récolteuse de coton électrique, semi-autonome et conduite par une seule personne, qui fonctionne sans endommager les cultures, à l’aide d’un bras robotisé à haute vitesse, assisté d’une technologie de recherche visuelle et d’intelligence artificielle. Ce système permet une récolte de précision de multiples capsules dans des systèmes de culture multirangs.
Clients et utilisateurs ciblés Dans un premier temps, la solution cible les agriculteurs qui cultivent le coton à moyenne et grande échelle; les petits exploitants pourront éventuellement être inclus dans un deuxième temps. À long terme, la machine peut être utilisée par des organisations de producteurs agricoles, des fermes collectives et des centres de recrutement, l’Inde soutenant une organisation de service qui permet d’exécuter des tâches agricoles selon un modèle de paiement à l’utilisation. La machine a été conçue pour être principalement conduite par des femmes, car celles-ci représentent l’essentiel de la main-d’œuvre employée à la récolte du coton en Inde.
Modèle économique et viabilité financière Il ne s’agit pas encore d’une solution commerciale. La société est principalement financée par des investissements personnels et des subventions. Dans l’avenir, le but est de vendre des robots directement aux utilisateurs, puis, à plus long terme, à des exploitants et des prestataires de services.
Facteurs déterminants Le manque de travailleurs manuels durant les saisons de forte embauche.
Obstacles Les investisseurs n’appréhendent pas encore pleinement les avantages de cette technologie. De plus, le retour sur investissement peut être long.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Le Gouvernement indien encourage les jeunes entreprises qui travaillent pour l’agriculture en leur octroyant des subventions. Ainsi, GRoboMac a reçu une aide de 30 000 USD environ. La société a également répondu à une demande de propositions de robotique-service dans l’État du Telangana, dans le sud de l’Inde, avec une proposition de récolte du coton.
Personne interrogée Manohar Sambandam
Harvest Croo Robotics
Services fournis Des robots circulant de façon autonome sur l’exploitation pour cueillir, inspecter, nettoyer et emballer des fraises. Chaque robot possède 16 bras indépendants qui exécutent les tâches agricoles de façon autonome sur 16 rangs.
Clients et utilisateurs ciblés Les grands producteurs de fraises (exploitant plus de 10 ha).
Modèle économique et viabilité financière La solution n’est pas encore commercialisée. Les fonds proviennent d’investisseurs privés et d’institutions financières, le secteur public ne jouant qu’un rôle mineur. Le modèle économique est celui du paiement au service rendu, dans lequel le montant dépend du volume récolté. Si la demande est forte, on prévoit que les investisseurs de la première heure seront prioritaires.
Facteurs déterminants Le manque de main-d’œuvre et le coût croissant de celle-ci, en particulier au pic des périodes de récolte. C’est pourquoi 70 pour cent environ des producteurs de fraises du pays ont investi dans la société. La technologie a été testée avec succès en situation réelle sur des exploitations.
Obstacles La montée en puissance de la fabrication des éléments matériels et logiciels nécessaires.
Politiques bloquantes ou facilitatrices La Fondation nationale pour la science a apporté un soutien limité. Les politiques ne sont pas considérées comme des moteurs importants ni comme des obstacles caractérisés.
Personne interrogée Gary Wishnatzki
Hortikey
Services fournis Un système intégré ne nécessitant aucune infrastructure nouvelle, qui se compose d’un robot autonome, équipé de caméras, d’un logiciel intelligent utilisant des algorithmes et d’une intelligence artificielle et fournit des données et des estimations fiables concernant les récoltes, comme le nombre de tomates et leur stade de maturité, grâce à des mesures quotidiennes. Les indications tirées de ces données, associées à des données climatiques et météorologiques, permettent de produire, pour une entreprise précise, des prévisions de récolte sur une à quatre semaines.
Clients et utilisateurs ciblés Les producteurs de tomates opérant à moyenne ou grande échelle dans un environnement contrôlé (sous serre, par exemple).
Modèle économique et viabilité financière Les recettes proviennent des ventes de robots et des abonnements mensuels payés pour le logiciel. Robot et logiciel peuvent aussi être mis à disposition dans le cadre d’un contrat de service, moyennant une redevance mensuelle globale. Le développement est actuellement financé par les investissements de parties prenantes.
Facteurs déterminants La valeur que représentent pour les exploitants les prévisions de récolte. La variabilité des prix des tomates demande des estimations exactes de la capacité de production, et l’augmentation de taille des exploitations nécessite une expertise dans la culture de ce fruit.
Obstacles Le scepticisme de certains producteurs de tomates à l’égard de la technologie. Créer la confiance demande du temps.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Le programme Connaissance et innovation des Pays-Bas promeut l’investissement dans l’innovation. Dans certains pays, des lois empêchent le partage de données avec d’autres pays, ce qui complique l’expansion sur certains marchés.
Personne interrogée Andreas Hofland
ICT4BXW
Services fournis Une gamme de services de conseil et d’information concernant la production de la banane, y compris la formation en ligne. Les services sont disponibles sur smartphones et sur des téléphones plus rudimentaires, associés à des informations non numériques (un calendrier cultural imprimé, par exemple). Un accent particulier est mis sur le diagnostic et la surveillance du flétrissement bactérien du bananier causé par Xanthomonas et sur la collecte de données relatives aux terres agricoles. Les producteurs de bananes s’inscrivent via une application Android et peuvent ainsi accéder aux services, ce qui aide les agents de vulgarisation et les fonctionnaires de l’État à surveiller les maladies. ICT4BXW utilise des drones pour cartographier les terres servant à produire des bananes, recueillant des informations sur les variétés cultivées et les récoltes touchées par des maladies.
Clients et utilisateurs ciblés Les petits producteurs de bananes, les agents de vulgarisation locaux et l’État du Rwanda (principalement les chercheurs et les techniciens l’Office rwandais de développement de l’agriculture et des ressources animales).
Modèle économique et viabilité financière L’activité n’est pas rentable actuellement. Le service est gratuit et repose sur des dons du Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement; il ne génère donc pas de recettes. Dans l’avenir, on espère que le Ministère rwandais de l’agriculture investira dans la solution et élaborera des plans permettant de passer à une offre de service groupée. Deux modèles économiques sont possibles: i) faire de ICT4BXW un modèle de bien public; ou ii) intégrer les outils dans un écosystème numérique plus large que les agriculteurs pourraient utiliser moyennant une petite redevance, dont un pourcentage permettrait à ICT4BXW de maintenir ses services. Des partenariats permanents ont été noués avec des entreprises commerciales, Arifu et VIAMO.
Facteurs déterminants La demande croissante de solutions permettant de diagnostiquer et de lutter contre le flétrissement bactérien du bananier causé par Xanthomonas, qui menace la production d’une culture d’importance majeure pour la sécurité de l’alimentation et des revenus au Rwanda. En outre, l’utilisation accrue de smartphones et l’intérêt des pouvoirs publics pour l’usage des technologies numériques dans l’agriculture facilitent l’adoption de ce type de solutions.
Obstacles Le faible taux de pénétration du smartphone et un manque de compétences numériques.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Le Gouvernement rwandais promeut l’utilisation de smartphones par les agriculteurs et la transformation numérique du secteur agricole au moyen de politiques ciblées. Il fournit aussi parfois un renforcement des capacités en matière de développement et de maintenance des technologies numériques.
Personne interrogée Julius Adewopo
Igara Tea
Services fournis Des technologies numériques utilisées à différentes fins: fourniture d’information sur les profils des producteurs de thé, les limites des exploitations, l’utilisation des terres et la couverture des sols; localisation et suivi de la production de feuilles de thé; évaluation de l’état de santé des théiers; simulation de la capacité de production; fourniture d’informations aux prêteurs; services consultatifs et service de vulgarisation en ligne sur mesure; et facilitation de l’accès au crédit. Dans l’avenir, de petits dispositifs de mécanisation sont envisagés pour améliorer la précision et réduire le travail lié à la récolte, par exemple.
Clients et utilisateurs ciblés Les petits producteurs de thé. Approximativement 18 pour cent des utilisateurs sont des femmes et les jeunes exploitants effectuent 65 pour cent du travail agricole. Plus de la moitié de la main-d’œuvre employée dans la transformation des feuilles de thé est composée de femmes et de jeunes. Les banques et les prestataires de services de crédit font aussi partie du public cible.
Modèle économique et viabilité financière Initialement financée par des subventions, la société réalise actuellement un chiffre d’affaires en vendant le thé pour le compte des producteurs. Igara Tea fait office d’acheteur, de transformateur et de vendeur de thé. Il valorise et vend le thé sur les marchés locaux et internationaux pour le compte des parties prenantes (les producteurs de thé) qui lui cèdent la matière première. La transformation numérique aide à optimiser les achats, en permettant d’économiser jusqu’à 70 pour cent des coûts associés aux carnets de quittances, aux stylos, au papier, etc. Le délai d’amortissement des investissements dans le matériel et le logiciel a été de 1,5 an. Aujourd’hui, la société investit dans le matériel et le logiciel sans l’aide de subventions.
Facteurs déterminants Les acheteurs, les agriculteurs et les fournisseurs de crédit souhaitent davantage de certitude, de transparence et de rapidité. Le développement d’engins de récolte des feuilles de thé est dicté par la hausse des coûts de main-d’œuvre.
Obstacles Une capacité de transformation limitée qui bride l’expansion; des prix du thé bas à l’échelle mondiale; des agriculteurs qui ne disposent pas de moyens suffisants pour investir dans des machines. Igara Tea est considérée comme élaborant un programme de partage de la mécanisation.
Politiques bloquantes ou facilitatrices La République de l’Ouganda est déterminée à faire progresser l’utilisation des solutions technologiques pour résoudre les problèmes de développement du pays. Pourtant, il est toujours difficile d’obtenir un soutien financier public. Les niveaux élevés de bureaucratie alourdissent les coûts, et des règlements et politiques clairs sur l’utilisation de drones seraient nécessaires.
Personne interrogée Hamlus Owoyesiga
Iocrops
Services fournis Des solutions autonomes de gestion des cultures, comprenant une surveillance des conditions climatiques dans les serres; une plateforme d’analyse de données et de prise de décision; des avis et des prévisions en matière de gestion des cultures; une culture automatisée; un pilotage à distance des tâches agricoles permettant de gérer des exploitations de par le monde sans qu’un gestionnaire de serre spécialisé ne soit présent sur chaque exploitation.
Clients et utilisateurs ciblés Les serriculteurs travaillant à moyenne ou grande échelle. On estime qu’en République de Corée, moins de 10 pour cent des serres appartiennent à des femmes, et moins de 30 pour cent à des jeunes.
Modèle économique et viabilité financière Les recettes proviennent de la vente de capteurs et de solutions fondées sur le web. ioCrops loue également des serres automatisées et conduit toutes les tâches de serriculture, de la gestion des conditions climatiques et de la gestion des cultures à la gestion de la main-d’œuvre et de la logistique après récolte. La majeure partie des investissements proviennent de fonds de capital-risque, les subventions n’apportant qu’une contribution limitée.
Facteurs déterminants Le besoin de solutions automatisées s’accroît à mesure que la taille des exploitations augmente. La superficie couverte par les serres s’accroît, tout comme le nombre de grands exploitants. La jeune génération est plus ouverte aux solutions informatiques. Les salaires augmentent et l’offre de main-d’œuvre diminue.
Obstacles Le scepticisme de certains exploitants à l’égard des solutions de haute technologie. Il existe également un risque que cette technologie conduise les petits producteurs à la faillite.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Le Gouvernement de la République de Corée investit dans des serres de haute technologie, y compris en formant des exploitants et en permettant à des sociétés telles que ioCrops d’expérimenter des solutions. En revanche, les pouvoirs publics craignent que ce type de solutions ne cause du tort aux petits producteurs, aussi agissent-ils en parallèle pour maintenir des systèmes plus traditionnels.
Personne interrogée JinHyung Cho
Justdiggit
Services fournis Des solutions numériques et des solutions de communication (SMS, applications mobiles, drones, imagerie par satellite, apprentissage automatique, par exemple) mises au service d’une restauration à grande échelle des paysages en Afrique, par une transformation, par exemple, des terrains de parcours dégradés par les éleveurs pastoraux maasaï du Kenya en terres vertes et fertiles. Plus spécifiquement, ces solutions informent les agriculteurs sur la restauration des paysages, surveillent la croissance des arbres et l’évolution du paysage au fil du temps et peuvent aussi calculer les volumes de carbone ainsi piégés. Justdiggit aident aussi les femmes à vendre des semences et des récoltes de graminées autochtones.
Clients et utilisateurs ciblés Les petits agriculteurs et éleveurs pastoraux et ceux qui pratiquent une agriculture ou un élevage de subsistance. Justdiggit travaille également avec des formateurs – dont une moitié de femmes – qui initient les agriculteurs à l’agroforesterie et au reverdissement des terres.
Modèle économique et viabilité financière Justdiggit est une organisation sans but lucratif dont le financement dépend des dons. Elle travaille avec un grand réseau de médias partenaires qui s’emploient activement à lever des fonds et à susciter l’intérêt aux Pays-Bas et en Afrique. Justdiggit reçoit des dons de consommateurs, d’entreprises privées, de grandes institutions et programmes de financement ainsi que de quelques fondations familiales. L’organisation a connu une croissance régulière. Ses effectifs sont passés de 4 à 40 personnes en sept ans environ. Son objectif est de devenir moins dépendante des dons afin de faciliter la transposition à plus grande échelle.
Facteurs déterminants La sensibilisation croissante à l’accélération du changement climatique. La solution permet d’augmenter les rendements des cultures et les disponibilités en eau, ce qui améliore les revenus et les moyens de subsistance, et de réduire l’érosion des sols et le ruissellement, ce qui profite à la fertilité et à l’humidité des sols. L’intérêt pour les solutions s’inspirant de la nature et les solutions de reverdissement est en plein essor.
Obstacles Le faible taux de pénétration des smartphones, le manque de compétences numériques et l’accès limité à internet. Il est souvent nécessaire de renforcer les capacités des formateurs dans le domaine numérique.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Au Kenya, la parcellisation des terres peut susciter la méfiance car les propriétaires fonciers décident si la terre demeure publique ou s’il s’agit d’une terre privée, subdivisée en parcelles plus petites.
Personne interrogée Sander de Haas
LELY
Services fournis Des solutions robotiques et des solutions logicielles (gestion) pour la production laitière. Plus précisément, l’entreprise fournit des robots fixes de traite, d’évacuation des effluents et de nourrissage et développe des solutions de gestion des bâtiments d’élevage (pour contrôler les émissions de gaz) ainsi que des robots de récolte d’herbe fraîche. Par ailleurs, le logiciel de gestion fournit des informations et des services consultatifs sur toutes les activités de l’exploitation, y compris sur la santé et le bien-être des animaux.
Clients et utilisateurs ciblés Les producteurs laitiers de taille moyenne ou grande (mais pas ceux de très grande taille).
Modèle économique et viabilité financière Le chiffre d’affaires est généré par les ventes de solutions et les contrats de service. L’entreprise propose des arrangements associant un financement et un contrat de location-exploitation, qui encouragent les agriculteurs à franchir le pas. Elle reçoit en outre des pays et de l’Union européenne des financements sous la forme de subventions. Le chiffre d’affaires est estimé à 650 millions d’EUR, dont une part importante est réinvestie dans la recherche et l’innovation.
Facteurs déterminants La recherche d’une plus grande souplesse dans les horaires de travail et d’une moindre pénibilité; le manque de main-d’œuvre; le respect des règlements environnementaux (réduction des émissions des exploitations laitières, par exemple); les préoccupations liées au bien-être animal; la fourniture de services financiers; les gains en matière d’efficacité énergétique et l’utilisation de sources d’énergie renouvelables. Les solutions proposées s’intègrent facilement dans les exploitations conventionnelles.
Obstacles Non mentionné.
Politiques bloquantes ou facilitatrices D’une part, les facteurs qui facilitent l’adoption sont les règlements en matière d’environnement et de bien-être animal et les programmes de subventions pour l’investissement dans des solutions qui réduisent les émissions des bâtiments d’élevage. D’un autre côté, l’adoption peut être freinée si les agriculteurs attendent de recevoir des subventions pour investir. Le débat sur les nouvelles réglementations relatives à la libre circulation et au comportement naturel des animaux dans les exploitations nécessitera de nouvelles stratégies pour adapter les solutions de traite proposées actuellement.
Personne interrogée Martijn Bruggeman
Seed Innovations
Services fournis Une application Android – PlantSat – qui met l’analyse de données satellite au service des agriculteurs pour leur permettre de suivre l’état des cultures, et notamment de détecter les menaces, telles que le manque ou l’excès d’eau et de nutriments, et d’accéder à des informations agronomiques et d’en échanger. Les services intégrés comprennent: l’identification des menaces pesant sur la production, le calcul de la quantité d’azote et de l’humidité des plantes, des notifications relatives aux calendriers agricoles, l’assistance d’experts, des informations météorologiques et l’enregistrement des données concernant l’exploitation. Offre groupée de services simplifiés, l’application permet de réduire les exigences en matière de connectivité (saisie hors ligne des données) et de diminuer les dépenses de fonctionnement (par exemple en limitant l’espace serveur nécessaire pour stocker les points de données).
Clients et utilisateurs ciblés Principalement les exploitations de taille moyenne ou grande pour les services de conseil à l’aide de satellites, et les petits producteurs tournés vers les marchés pour les services consultatifs généraux.
Modèle économique et viabilité financière La solution est actuellement gratuite pour les agriculteurs. Ultérieurement, l’entreprise commercialisera des plans d’abonnement annuels pour les compagnies d’assurances, qui auront ainsi accès aux informations recueillies et pourront suivre les cultures et les résultats des agriculteurs et déterminer l’admissibilité des demandes d’indemnisation. Quelque 40 pour cent des financements proviennent de subventions.
Facteurs déterminants Les exigences limitées en matière de connectivité et le faible coût de la solution.
Obstacles La défiance à l’égard des nouvelles technologies.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Le Gouvernement népalais aide les agriculteurs qui génèrent de faibles revenus à participer à des dispositifs d’assurance au moyen de subventions couvrant 75 pour cent de leur prime. Par ailleurs, il convient de noter l’absence de règles ou de réglementations strictes en matière de protection de la vie privée, de sécurité des données ou de propriété intellectuelle qui pourraient freiner l’adoption de la solution.
Personne interrogée Suman Ghimire
SeeTree
Services fournis Des solutions numériques via une plateforme d’intelligence des données, pour surveiller la santé des arbres, l’optimisation et la croissance des fruits, gérer les stocks et la production, estimer les rendements, suivre les activités agricoles et mesurer leur impact.
Clients et utilisateurs ciblés Principalement les grands cultivateurs, mais aussi les coopératives fruitières, pour toucher les petits producteurs.
Modèle économique et viabilité financière L’accès moyennant un abonnement annuel à la plateforme d’intelligence des données, par une application web ou mobile. Les services aident les cultivateurs à employer les ressources avec précision, à gérer les stocks et à optimiser l’utilisation de la main-d’œuvre. La plateforme génère actuellement un chiffre d’affaires par hectare compris entre 30 et 100 USD; plus l’exploitation est de taille importante, plus le prix par hectare est faible.
Facteurs déterminants La forte demande, de la part des cultivateurs qui possèdent de grandes exploitations, de solutions qui augmentent la productivité et l’efficacité d’utilisation des ressources, et réduisent les incertitudes liées aux rendements et aux prix du marché. On note également un intérêt grandissant pour le piégeage du carbone (pour l’obtention de crédits carbone).
Obstacles La défiance des cultivateurs à l’égard des technologies numériques et leur manque de compétences numériques, qui ne leur permet pas de mesurer l’intérêt de la solution à partir des démonstrations pilotes. Par ailleurs, les cultivateurs attendent un guichet unique qui leur permette d’appliquer les recommandations issues de processus décisionnels fondés sur les données et du réseautage avec les acteurs des chaînes d’approvisionnement locales. Dans certaines régions, la faiblesse des liens commerciaux entre les fournisseurs d’intrants ralentit l’utilisation et empêche certains cultivateurs d’accéder à des recommandations et de les mettre en œuvre.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Sans objet.
Personne interrogée Israel Talpaz
Sowit
Services fournis Des outils d’aide à la décision et des analyses d’informations, principalement pour l’irrigation, l’utilisation d’engrais et l’estimation des rendements.
Clients et utilisateurs ciblés Les grandes entreprises agroalimentaires et les producteurs de petite taille ou de taille moyenne. Au Maroc, plus de 20 pour cent des agriculteurs bénéficiant des services sont des femmes. Le personnel de SOWIT comprend également une large part de femmes (44 pour cent), et ne compte que des jeunes.
Modèle économique et viabilité financière Le modèle est fondé sur un abonnement annuel. Le prix annuel par hectare varie entre 10 et 70 USD en fonction du nombre d’outils d’aide à la décision demandés (interfaces multilingues en accès à la fois mobile et web, notamment). Depuis sa création, SOWIT a mobilisé des ressources grâce à des levées de fonds et à des subventions d’organismes de développement tels que l’Agence des États-Unis pour le développement international. En 2021, les subventions représentaient 25 pour cent du chiffre d’affaires.
Facteurs déterminants L’impact du changement climatique et d’autres facteurs influant sur la disponibilité en eau pour l’irrigation, et le besoin croissant d’optimiser l’utilisation de la ressource. Partant, la demande de systèmes proposant des recommandations quotidiennes et localisées concernant l’irrigation. La solution peut aussi optimiser l’utilisation des engrais, dont les prix augmentent également. Les compagnies d’assurances doivent de plus en plus s’adapter et proposer des polices d’assurance abordables pour les cultures. SOWIT offre une alternative à l’assurance indicielle, car elle peut fournir des estimations de rendement fondées sur la situation réelle. Un agriculteur peut assurer une culture en fonction du rendement attendu, qui correspond au rendement moyen dans sa zone agroclimatique.
Obstacles Au Maroc, des obstacles technologiques aux importations et des options de paiement numérique limitées pour les clients.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Au Maroc, les pouvoirs publics investissent dans l’innovation pour le secteur agricole, par exemple en promouvant l’entrepreneuriat agricole auprès des jeunes, en renforçant le rôle des coopératives agricoles et en mettant au point de nouvelles subventions pour les solutions numériques. En particulier, la stratégie Génération Green 2020 2030 vise à relier 2 millions d’agriculteurs aux plateformes numériques, dont celle de SOWIT. Cependant, l’absence de réglementation de l’utilisation des drones représente un obstacle au développement de la technologie. C’est pourquoi SOWIT est passée à la télédétection par satellite.
Personne interrogée Hamza Rkha Chaham
Traseable Solutions
Services fournis Un ensemble d’outils numériques qui fournissent aux agriculteurs des informations sur le secteur, ainsi que sur leur propre exploitation – ressources, stocks, ventes et charges, notamment. La solution contribue également à créer des liens avec les marchés. Par ailleurs, l’entreprise propose une solution axée sur la pêche au thon, qui permet un étiquetage et un suivi des poissons tout au long de la chaîne de valeur. Cette solution comprend un module de gestion de la flotte, qui fournit des informations sur les équipages, les dépenses de fonctionnement, les frais d’entretien, les captures de thon, etc.
Clients et utilisateurs ciblés Principalement les petits producteurs, mais aussi certains producteurs de taille moyenne, ainsi que les organisations d’agriculteurs et les entreprises agroalimentaires (essentiellement celles qui exportent). Les femmes et les jeunes représentent respectivement 40 pour cent et 15 pour cent environ des utilisateurs. Les clients sont principalement des organismes de développement qui recherchent des données à l’échelle régionale.
Modèle économique et viabilité financière Les agriculteurs peuvent télécharger gratuitement la solution, mais les organisations d’agriculteurs, les entreprises agroalimentaires, les entreprises de pêche et les usines de transformation doivent s’acquitter d’un abonnement (plusieurs niveaux disponibles) pour accéder aux services. L’entreprise propose des services de conseil, qui génèrent la majeure partie des recettes, et a bénéficié de subventions pour financer son activité.
Facteurs déterminants L’intérêt croissant des producteurs – en particulier des exportateurs – pour des services efficaces et peu onéreux de collecte de données; l’intérêt croissant des organisations d’agriculteurs pour des services de renforcement des capacités et de conseil; l’obligation de respecter la réglementation en matière de sécurité sanitaire des aliments et les règles de traçabilité. La pandémie de covid-19 a accéléré l’adoption des solutions numériques et a fait croître l’intérêt pour ce type de services. Les organismes de développement considèrent les capacités de TraSeable Solutions en matière d’acquisition de données et de réseautage dans la région comme une proposition de valeur intéressante.
Obstacles La réglementation stricte sur les données, qui ne favorise pas la création et la gestion des solutions numériques. Les faibles compétences numériques des agriculteurs.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Non mentionné.
Personne interrogée Kenneth Katafono
Trotro Tractor
Services fournis Une plateforme de location numérique qui offre un vaste éventail de machines et de matériel agricoles et met les petits producteurs en relation avec les propriétaires qui proposent des services de location. Récemment, des propriétaires de drones ont commencé à proposer des services (cartographie et pulvérisation, par exemple). Toutes les machines sont équipées de la balise IdO (internet des objets) de TROTRO.
Clients et utilisateurs ciblés Les petits exploitants agricoles, mais des exploitations de taille moyenne ou grande font également partie des clients, ainsi que de plus en plus d’entreprises agricoles opérant sous contrat. Près de 40 pour cent des clients sont des femmes, et l’entreprise souhaiterait faire progresser ce pourcentage.
Modèle économique et viabilité financière Les recettes proviennent principalement des frais de mise en relation facturés pour chaque location de machines agricoles (10 pour cent par transaction). Des recettes supplémentaires sont générées par les ventes de balises GNSS IdO (les propriétaires qui louent leurs machines par l’intermédiaire de la plateforme sont obligés de les équiper de ce dispositif). L’entreprise est rentable dans tous les pays dans lesquels elle opère, à l’exception du Ghana – les résultats insatisfaisants dans ce pays étant peut-être dus au fait que seulement 40 pour cent des utilisateurs enregistrés sont des clients réguliers. L’entreprise dépend en partie de subventions, qu’elle utilise principalement pour étendre ses activités.
Facteurs déterminants La plupart des petits exploitants n’ont pas les moyens d’acheter des tracteurs, et doivent donc en louer s’ils veulent mécaniser leurs activités. La plateforme permet un accès transparent et fiable – ce qui est impossible avec les mécanismes de marché traditionnels. Les agricultrices utilisent de plus en plus ce service, car il les protège de la discrimination issue des normes sociales. Les jeunes agriculteurs l’utilisent également plus volontiers, étant généralement plus dynamiques et ouverts aux solutions innovantes; certains suivent en outre une formation d’opérateur de machines agricoles. La pandémie de covid 19 a accéléré la transformation numérique de l’agriculture et a favorisé l’essor de cette solution. L’utilisation accrue de drones est due au fait que les agriculteurs ont de plus en plus besoin de données foncières précises pour obtenir des financements et des crédits et souscrire des assurances.
Obstacles L’augmentation du prix des carburants, qui rend le service inaccessible à certains agriculteurs; le manque d’accès au crédit et aux financements, pénalisant pour les opérateurs qui souhaitent acheter des machines pour les louer aux agriculteurs. Des infrastructures routières médiocres empêchent parfois de déplacer les machines pour proposer les services dans d’autres endroits.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Parallèlement aux investissements dans les infrastructures et les technologies numériques, les subventions et les incitations à produire des cultures de base ont encouragé la mécanisation.
Personne interrogée Kamal Yakub
Tun YaT
Services fournis Des services de mécanisation dans la région du delta et les zones arides du Myanmar. Tun Yat gère sa propre flotte de tracteurs et sert d’intermédiaire entre les propriétaires de machines et les agriculteurs.
Clients et utilisateurs ciblés Principalement les petits producteurs, mais aussi les exploitations de taille moyenne. Quelque 30 pour cent des clients sont des femmes, et entre 25 et 30 pour cent sont des jeunes de 30 ans ou moins.
Modèle économique et viabilité financière Les recettes sont générées par les montants facturés pour le service, par acre ou par heure. Les marges les plus importantes sont réalisées sur les services proposés directement avec la flotte de l’entreprise. Les moins élevées sont celles des services de mise en relation. Tun Yat tire également des recettes de recherches menées en Asie du Sud-Est.
Facteurs déterminants L’impossibilité pour les agriculteurs de posséder leurs propres machines; le manque de fiabilité des prestations de services liés aux machines; la pénétration accrue des appareils mobiles et des smartphones.
Obstacles L’augmentation des prix des intrants et des carburants, et la possibilité pour les utilisateurs de se passer des services de Tun Yat une fois qu’ils ont été mis en relation les uns avec les autres; un manque de compétences numériques et une connexion médiocre à internet; le manque de confiance (dans les paiements par mobile, par exemple); le besoin d’accompagnement technologique et de renforcement des capacités.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Le Gouvernement du Myanmar s’est engagé à mettre en place des mesures dans le domaine numérique, mais le climat politique incertain décourage l’innovation et l’investissement. Par ailleurs, les mesures existantes en matière de transformation numérique et de données ciblent majoritairement la cybersécurité et la surveillance, ce qui peut également freiner l’utilisation.
Personne interrogée Hujjat Nadarajah
UrbanaGrow
Services fournis Des unités modulaires pour l’agriculture verticale en environnement hautement contrôlé. Les produits cibles sont principalement des légumes feuilles (salades ou basilic, par exemple). Les installations utilisent des sources lumineuses à diodes électroluminescentes et des capteurs pour contrôler la température et l’humidité, ainsi qu’un système de recyclage pour réduire la consommation d’eau. La production est adaptée aux besoins des clients.
Clients et utilisateurs ciblés Tous les acteurs situés en fin de chaîne d’approvisionnement alimentaire, notamment les détaillants, les supermarchés, les restaurants, les consommateurs et parfois les administrations, qui souhaitent produire des légumes feuilles frais pour les vendre ou pour les consommer.
Modèle économique et viabilité financière L’entreprise en est encore aux premiers stades, mais les unités seront bientôt commercialisées. Elle bénéficie en outre du soutien d’associés internationaux (institut Fraunhofer en Allemagne, par exemple). Elle prévoit de vendre des unités modulaires sous environnement contrôlé, avec un équipement personnalisé en fonction des besoins des clients (types de légumes et quantités à produire).
Facteurs déterminants La croissance de la demande de produits frais, notamment dans les zones reculées où l’agriculture n’est pas possible en raison des conditions climatiques. Cette technologie répond également à la demande croissante de produits frais de haute qualité, sans danger pour la santé et durables sur le plan environnemental. Son adoption sera facilitée par l’expansion de la 5G, car une bonne connexion à internet est nécessaire.
Obstacles La défiance de certains producteurs agricoles et consommateurs à l’égard de l’agriculture en milieu contrôlé. On note également un manque de sensibilisation au changement climatique et aux autres questions environnementales, ce qui limite la valeur ajoutée de ce service.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Les normes environnementales de plus en plus exigeantes dans l’agriculture favorisent l’adoption de cette technologie; cependant, le manque de clarté des règlements concernant l’utilisation des produits agrochimiques permet à la concurrence de proposer des produits alimentaires à des prix plus bas – mais de qualité inférieure.
Personnes interrogées Maricruz Larrera et Eduardo Vásquez
ZLTO
Services fournis Une assistance technique et des services de conseil sur la transformation numérique et la gestion des données. Par ailleurs, en coopération avec l’agence néerlandaise pour les entreprises (RVO), ZLTO (Organisation agricole et horticole du sud) met les agriculteurs en relation avec les fournisseurs et appuie des processus d’innovation, principalement par ses activités liées à l’agriculture et à l’élevage de précision.
Clients et utilisateurs ciblés Les membres de l’organisation. Les principales activités cibles sont l’horticulture, l’élevage porcin, la production laitière et les cultures arables.
Modèle économique et viabilité financière Ne s’applique pas directement à ZLTO, étant donné qu’il ne s’agit pas d’un fournisseur de solutions.
Facteurs déterminants Les jeunes agriculteurs, qui sont familiers avec les technologies de l’information et de la communication (TIC) et qui s’y intéressent. L’autre facteur déterminant est le manque de main-d’œuvre non qualifiée, qui incite à se tourner vers la robotisation et l’automatisation, et la main-d’œuvre qualifiée abondante qui souhaite travailler avec les technologies numériques, et dispose des compétences nécessaires.
Obstacles Tous les avantages liés aux investissements dans les machines et les technologies numériques ne sont pas bien saisis par les agriculteurs. On note des incertitudes en ce qui concerne le retour sur les investissements dans le nouveau matériel et la formation nécessaire pour apprendre à s’en servir.
Politiques bloquantes ou facilitatrices Aucun obstacle à l’utilisation dû aux politiques n’a été perçu. ZLTO met en œuvre des projets de diffusion de données pour promouvoir l’agriculture de précision, l’automatisation et la robotique. L’Union européenne encourage également une politique de partages de données agricoles et envisage d’en faire un bien public.
Personnes interrogées Peter Paree (ZLTO) et Folkwin Polemen (RVO)