1. 1 L’automatisation de l’agriculture peut apporter une contribution importante à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) – à commencer par les ODD 1 (Pas de pauvreté) et 2 (Faim «zéro»), sans oublier ceux relatifs à la durabilité environnementale et au changement climatique – en renforçant la résilience, en accroissant la productivité et l’efficience d’utilisation des ressources, et en améliorant la qualité et la sécurité sanitaire des aliments.
  2. 2 L’automatisation de l’agriculture peut aggraver les inégalités si elle reste inaccessible aux petits producteurs et aux autres groupes marginalisés, comme les jeunes et les femmes; certaines technologies – telles que les grosses machines motorisées – peuvent, en outre, avoir des répercussions négatives sur l’environnement en concourant à la monoculture et à l’érosion des sols, par exemple.
  3. 3 Avant la révolution numérique, les machines motorisées (tracteurs, par exemple) ont joué un rôle essentiel dans la transformation agricole à l’échelle mondiale; cependant, on a observé que leur utilisation était très inégale selon les pays et à l’intérieur de ceux-ci, et qu’elle était notamment particulièrement limitée dans la majeure partie de l’Afrique subsaharienne.
  4. 4 Si elle est adaptée aux besoins locaux et qu’elle s’appuie sur des outils numériques, la mécanisation motorisée conserve un potentiel d’amélioration de la production agricole et peut contribuer à réduire la pauvreté et à renforcer la sécurité alimentaire, et avoir des retombées positives sur l’ensemble de l’économie.
  5. 5 Le recours aux technologies d’automatisation numérique augmente, mais principalement dans les pays à revenu élevé. L’intérêt économique de ces technologies n’est souvent pas encore établi: certaines n’ont pas dépassé le stade du prototype, tandis que d’autres voient leur diffusion entravée par le manque d’infrastructures rurales – connectivité et réseau d’électricité, par exemple –, en particulier dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire.
  6. 6 L’investissement dans des infrastructures propices et l’amélioration de l’accès aux services ruraux (services financiers, assurance et éducation, par exemple) sont essentiels pour rendre ces technologies accessibles, notamment aux groupes marginalisés tels que les petits producteurs agricoles et les femmes.
  7. 7 Les technologies d’automatisation numérique peuvent contribuer de manière importante à l’accroissement de l’efficience, de la productivité, de la durabilité et de la résilience. Cependant, des investissements inclusifs – qui fassent participer les producteurs, les fabricants et les prestataires de services, et qui accordent une attention particulière aux femmes et aux jeunes – seront nécessaires pour continuer à développer les technologies et les adapter aux besoins des utilisateurs finaux.
  8. 8 Les effets de l’automatisation de l’agriculture sur l’emploi varient selon le contexte. Lorsque les salaires augmentent et que la main-d’œuvre est rare, l’automatisation peut être bénéfique à la fois aux employeurs et aux personnes travaillant dans l’agriculture et, plus largement, dans les systèmes agroalimentaires, et offrir des possibilités aux jeunes travailleurs qualifiés.
  9. 9 À l’inverse, lorsque la main-d’œuvre rurale est abondante et que les salaires sont bas, l’automatisation de l’agriculture peut entraîner une augmentation du chômage. C’est notamment le cas lorsque des subventions réduisent artificiellement le coût de l’automatisation ou lorsque des avancées technologiques le font baisser très rapidement.
  10. 10 Dans les contextes où la main-d’œuvre est abondante, les décideurs publics doivent éviter de subventionner l’automatisation, et s’attacher plutôt à créer un environnement propice à son utilisation – en particulier par les petits producteurs agricoles, les femmes et les jeunes –, tout en apportant une protection sociale aux travailleurs les moins qualifiés, qui risquent le plus de perdre leur emploi pendant la phase de transition.
  11. 11 La création d’un environnement propice nécessite un ensemble de mesures cohérentes, notamment en matière de législation et de réglementation, d’infrastructures, d’arrangements institutionnels, d’éducation et de formation, de recherche-développement et d’appui aux processus d’innovation du secteur privé.
  12. 12 Les investissements et les autres mesures d’action publique visant à encourager une automatisation responsable de l’agriculture doivent tenir compte des conditions propres au contexte, comme la situation en matière de connectivité, les problèmes liés aux connaissances et aux compétences, l’adéquation des infrastructures et les inégalités d’accès.
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