Glossaire

Actifs agricoles. Stocks d’intrants et de produits (semences, engrais, aliments pour animaux, récoltes, produits de l’élevage, produits halieutiques et aquacoles, bois, etc.) et machines et équipements utilisés dans les sous-secteurs de la production végétale et de l’élevage, des forêts ainsi que de la pêche et de l’aquaculture. Ces actifs englobent un large éventail d’éléments, notamment les suivants: tracteurs, presses à balles, moissonneuses-batteuses, batteuses, épandeurs d’engrais, charrues, engins de récolte de racines ou de tubercules, semoirs, machines pour le travail du sol, ouvrages d’irrigation, instruments de labour, chenillards, trayeuses mécaniques, machines de production laitière, équipements spécialisés sur roues, tronçonneuses portatives, navires de pêche, engins de pêche, nourrisseurs, pompes, aérateurs et navires de ravitaillement pour l’aquaculture.

Adaptation au changement climatique. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer ou d’éviter les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour certains systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences139.

Aléa biologique. Aléa d’origine organique ou associé à des vecteurs biologiques, y compris les micro-organismes pathogènes, les toxines et les substances bioactives. Il peut notamment s’agir de bactéries, de virus ou de parasites, ainsi que d’animaux et d’insectes venimeux, de plantes vénéneuses et de moustiques transportant des agents pathogènes.

Aléa ou danger (hazard en anglais). Processus, phénomène ou activité humaine pouvant faire des morts ou des blessés ou avoir d’autres effets sur la santé, ainsi qu’entraîner des dégâts matériels, des perturbations socioéconomiques ou une dégradation de l’environnement. Les aléas peuvent être d’origine naturelle, anthropique ou socionaturelle. Les aléas naturels sont essentiellement associés à des processus et phénomènes naturels1.

Aléa sociétal. Aléa résultant entièrement ou essentiellement des activités et des choix des humains et susceptible de mettre en danger les populations et les environnements qui y sont exposés. Ces aléas sont liés aux activités sociopolitiques, économiques et culturelles, à la mobilité humaine et à l’utilisation des technologies, mais aussi aux comportements sociétaux, qu’ils soient intentionnels ou non3.

Atténuation (des risques de catastrophe et des effets des catastrophes). Efforts visant à réduire les conséquences négatives potentielles des phénomènes dangereux (y compris ceux provoqués par les activités humaines) grâce à des actions qui ont pour but de diminuer le danger, l’exposition et la vulnérabilité1.

Attribution. Démarche consistant à évaluer l’apport relatif des différents facteurs à l’origine d’un changement ou d’un phénomène avec une estimation du degré de confiance139.

Capacité de réaction, capacité d’adaptation ou capacité de faire face. Capacité des personnes, des organisations et des systèmes, en utilisant les compétences et les ressources disponibles, de gérer des situations difficiles, des risques ou des catastrophes. La capacité de réaction, qui exige une sensibilisation constante, des ressources et une gestion efficace – en temps normal comme en période de catastrophe ou de crise –, contribue à la réduction des risques de catastrophe1.

Catastrophe. Perturbation grave du fonctionnement d’une communauté ou d’une société à n’importe quel niveau par suite d’événements dangereux, dont les répercussions dépendent des conditions d’exposition, de la vulnérabilité et des capacités de la communauté ou de la société concernée, et qui peuvent provoquer des pertes humaines ou matérielles ou avoir des conséquences sur les plans économique ou environnemental1.

Catastrophe à évolution lente. Catastrophe qui se fait jour progressivement. Les catastrophes à évolution lente peuvent notamment être liées à la sécheresse, à la désertification, à la hausse du niveau des mers ou à une épidémie1.

Catastrophe climatologique. Catastrophe causée par des processus atmosphériques de longue durée, de méso- à macro-échelle, allant d’une variabilité climatique intrasaisonnière à une variabilité climatique multidécennale1.

Catastrophes géophysiques. Catastrophes qui trouvent leur origine dans les processus internes de la planète – tremblements de terre, activités et émissions volcaniques – et dans les processus géophysiques connexes tels que les mouvements de masse, les glissements de terrain, les éboulements, les effondrements de la surface et les coulées de boue ou de débris. Les facteurs hydrologiques et météorologiques contribuent de façon importante à certains de ces processus. Les tsunamis sont difficiles à classer, car s’ils sont déclenchés par des séismes sous-marins et d’autres phénomènes géologiques, ils constituent essentiellement un processus océanique qui se manifeste sous la forme d’un risque côtier lié à l’eau1.

Catastrophes hydrologiques. Catastrophes causées par l’arrivée, le déplacement ou la répartition d’eau douce ou d’eau salée (de surface ou souterraine)1.

Catastrophes météorologiques. Phénomènes causés par des processus atmosphériques de courte durée et/ou de petite à méso-échelle (dans un laps de temps allant de quelques minutes à quelques jours)1.

Catastrophe soudaine. Catastrophe provoquée par un événement dangereux, qui se produit rapidement ou de façon inattendue. Les catastrophes soudaines peuvent être notamment liées à un tremblement de terre, une éruption volcanique, une inondation soudaine, une explosion chimique, la défaillance d’infrastructures essentielles ou un accident de transport1.

Changement climatique. Variation de l’état du climat qu’on peut déceler par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement des décennies ou plus. Le changement climatique peut être dû à des processus internes naturels ou à des forçages externes, notamment des modulations des cycles solaires, des éruptions volcaniques ou des changements anthropiques persistants dans la composition de l’atmosphère ou dans l’utilisation des terres139. L’article premier de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques définit les changements climatiques comme étant «des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables».

Climat. Terme qui désigne en général le temps moyen ou, plus précisément, se réfère à une description statistique fondée sur les moyennes et la variabilité de grandeurs pertinentes sur des périodes allant de quelques mois à des milliers, voire à des millions d’années139.

Crise touchant la filière alimentaire. Risques qui pèsent sur la filière alimentaire, tels que les ravageurs et maladies transfrontières touchant les cultures, les forêts, les animaux et les ressources aquatiques, les zoonoses, les crises liées à la sécurité sanitaire des aliments, les urgences radiologiques ou nucléaires, les ruptures de barrage, la pollution industrielle ou les marées noires. Ce type de crise peut avoir une incidence considérable sur la sécurité alimentaire, les moyens d’existence, la santé humaine, les économies nationales et les marchés mondiaux268.

Déplacement. Situation dans laquelle des personnes sont forcées ou contraintes de quitter leur foyer ou leur lieu de résidence habituel en raison d’une catastrophe ou dans le but d’éviter les impacts d’un aléa naturel imminent et prévisible. Ce déplacement a lieu parce que les personnes qui sont exposées à un aléa naturel sont dans une situation de vulnérabilité exceptionnelle et n’ont pas la résilience nécessaire pour résister aux incidences de cet aléa. Ce sont les effets des aléas naturels, y compris les incidences négatives du changement climatique, qui peuvent avoir raison de la résilience ou de la capacité d’adaptation d’une communauté ou d’une société, et entraîner ainsi une catastrophe susceptible de provoquer des déplacements. Les déplacements liés à une catastrophe peuvent prendre la forme d’une fuite spontanée, d’une évacuation ordonnée ou imposée par les autorités ou d’un processus non consenti de réinstallation planifiée. Ils peuvent avoir lieu à l’intérieur du pays (déplacement interne) ou s’étendre au-delà des frontières internationales (déplacement transfrontalier dû à une catastrophe).

Dommage. Valeur monétaire chiffrant la destruction totale ou partielle de biens matériels et d’infrastructures dans une zone sinistrée, exprimée en coûts de remplacement et/ou de réparation. Dans le secteur agricole, les dommages pris en compte concernent les cultures sur pied, les machines agricoles, les systèmes d’irrigation, les bâtiments d’élevage, les navires de pêche, les enclos et les bassins, entre autres1.

État de préparation. Connaissances et capacités développées par les gouvernements, les organisations spécialisées dans l’intervention et le redressement, les communautés et les personnes afin de prendre les mesures de prévention, d’intervention et de redressement qui s’imposent face aux conséquences de catastrophes probables, imminentes ou en cours1.

Faim. Sensation physique pénible, voire douloureuse, causée par une consommation alimentaire qui ne permet pas un apport énergétique suffisant268.

Forçages climatiques anthropiques. Forçages liés aux activités humaines qui influent sur la dynamique interne du système climatique. Les forçages anthropiques comprennent les émissions de gaz à effet de serre, d’aérosols et de substances nocives pour la couche d’ozone ainsi que les changements d’affectation des terres139.

Insécurité alimentaire. Situation dans laquelle se trouvent les individus ne disposant pas d’un accès garanti à des aliments sains et nutritifs en quantité suffisante pour permettre une croissance et un développement normaux et une vie active et saine. Elle peut être due à une pénurie de denrées alimentaires, à la faiblesse du pouvoir d’achat, à des problèmes de distribution ou à une mauvaise utilisation des aliments au niveau du ménage. L’insécurité alimentaire fait partie des causes principales d’un état nutritionnel altéré, au même titre que les problèmes de santé, les mauvaises conditions d’assainissement et les pratiques inadaptées en matière de soins et d’alimentation. L’insécurité alimentaire peut être chronique, saisonnière ou transitoire.

Insécurité alimentaire grave. Niveau de gravité de l’insécurité alimentaire, déterminé à partir de l’échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue, se caractérisant par le fait que les personnes concernées ont probablement épuisé leurs réserves alimentaires, ont connu la faim et, au degré le plus avancé, sont restées plusieurs jours sans manger, mettant leur santé et leur bien-être en grand danger268.

Micronutriments. Vitamines, minéraux et autres substances dont l’organisme a besoin en quantités très faibles, mais très précises. Les micronutriments sont mesurés en milligrammes ou en microgrammes268.

Migration. Mouvement d’une personne ou d’un groupe de personnes, soit d’un pays à un autre, soit à l’intérieur d’un pays. Ce mouvement de population englobe tous les types de mouvements de personnes, quelles que soient leur cause, leur composition ou leur durée, et peut concerner des réfugiés, des personnes déplacées, des migrants économiques ou des personnes se déplaçant pour d’autres raisons, y compris le regroupement familial.

Perte. Évolution des flux économiques du fait d’une catastrophe. Dans le secteur agricole, les pertes peuvent provenir d’une baisse de la production végétale, d’une diminution des recettes tirées des produits de l’élevage, d’une augmentation des prix des intrants, d’une réduction des revenus agricoles globaux ainsi que d’une hausse des dépenses d’exploitation et d’un accroissement des dépenses imprévues à engager pour répondre aux besoins immédiats après une catastrophe1.

Perte de production agricole. Diminution des volumes produits dans les sous-secteurs de la production végétale et animale, ainsi que ceux des forêts et de la pêche et de l’aquaculture, à la suite d’une catastrophe par rapport aux volumes attendus avant cette dernière.

Pertes et dommages. Terme qui fait référence au débat politique engagé dans le cadre de la CCNUCC après la création du Mécanisme international de Varsovie relatif aux pertes et préjudices en 2013, sur la question de savoir comment «remédier aux pertes et aux préjudices liés aux incidences des changements climatiques, notamment aux phénomènes météorologiques extrêmes et aux phénomènes qui se manifestent lentement, dans les pays en développement particulièrement exposés aux effets néfastes de ces changements». D’une manière générale, ce terme désigne les préjudices, qui peuvent être économiques ou d’une autre nature, causés par les impacts (observés) et les risques (prévus). Dans le cadre de ce rapport, il convient de se reporter aux définitions des termes «dommage» et «perte» données dans le présent glossaire5.

Phénomène extrême (phénomène météorologique extrême ou phénomène climatique extrême). Phénomène rare à un endroit et à une période de l’année donnés. On trouve différentes définitions du terme «rare», mais un phénomène météorologique extrême se caractérise par le fait qu’une variable météorologique ou climatique prend une valeur située au-dessus (ou au-dessous) d’un seuil proche de la limite supérieure (ou inférieure) de la plage des valeurs observées pour cette variable. Par définition, les spécificités d’un phénomène météorologique extrême pourront varier d’un endroit à un autre. Lorsqu’un phénomène météorologique extrême se prolonge pendant une saison ou davantage, on peut le qualifier de phénomène climatique extrême, notamment si les valeurs totales ou moyennes (sécheresse ou fortes précipitations sur une saison, par exemple) qu’il engendre sont elles-mêmes extrêmes139.

Prévention. Activités et mesures permettant de prévenir de nouvelles catastrophes et de réduire les risques existants. La prévention des catastrophes désigne la volonté d’éviter complètement les éventuelles conséquences négatives des événements dangereux1.

Projection. Évolution possible d’une grandeur ou d’un ensemble de grandeurs, souvent calculée au moyen d’un modèle. À la différence des prévisions, les projections dépendent d’hypothèses concernant, par exemple, des progrès socioéconomiques et technologiques futurs qui pourront ou non se réaliser5.

Redressement. Rétablissement ou amélioration des moyens de subsistance et des services de santé, ainsi que des systèmes, activités et biens économiques, physiques, sociaux, culturels et environnementaux d’une communauté ou d’une société touchée par une catastrophe, dans le respect des principes de développement durable et en veillant à «reconstruire en mieux» afin de prévenir ou de réduire les futurs risques de catastrophe1.

Réduction des risques de catastrophe. Finalité de la gestion des risques de catastrophe. Les stratégies et plans de réduction des risques de catastrophe sont élaborés en vue d’empêcher l’apparition de nouveaux risques, de réduire ceux qui existent déjà et de gérer efficacement les risques résiduels. La conjugaison de ces différents efforts renforce la résilience et s’inscrit dans le droit fil de l’objectif global de promotion du développement durable1.

Relèvement. Rétablissement des services de base et des installations nécessaires au fonctionnement d’une communauté ou d’une société touchée par une catastrophe1.

Résilience. Capacité d’un système, d’une communauté ou d’une société exposés à des aléas de résister à leurs effets, de les résorber, de s’y adapter, de se transformer en conséquence et de s’en relever rapidement et efficacement, notamment en préservant et en rétablissant les structures et fonctions essentielles au moyen de la gestion des risques1.

Résilience face au changement climatique. Capacité qu’ont les systèmes sociaux, économiques et environnementaux de faire face à la variabilité actuelle ou attendue du climat et à l’évolution des conditions climatiques moyennes en réagissant ou en se réorganisant tout en conservant leur fonction, leur identité et leur structure essentielles et en restant à même de s’adapter, d’apprendre et de se transformer139.

Risque de catastrophe. Risque de pertes en vies humaines, de blessures, de destruction ou de dégâts matériels pour un système, une société ou une communauté au cours d’une période donnée, dont la probabilité est déterminée en fonction du danger, de l’exposition, de la vulnérabilité et des capacités existantes. La définition du risque de catastrophe renvoie à la notion d’événements dangereux et de catastrophes vus comme concrétisation d’un risque préexistant1.

Risque résiduel. Risque de catastrophe qui demeure malgré la mise en place de mesures efficaces de réduction des risques, et qui justifie le maintien de capacités d’intervention d’urgence et de redressement. L’existence d’un risque résiduel impose de maintenir et de renforcer l’efficacité des services d’urgence et des mesures de préparation, d’intervention et de redressement, et exige d’adopter des politiques socioéconomiques telles que des mécanismes de protection et de transfert des risques s’inscrivant dans une stratégie globale1.

Sécurité alimentaire. Situation dans laquelle chacun a, à tout moment, un accès matériel, social et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive de nature à satisfaire ses besoins et préférences alimentaires et peut ainsi mener une vie saine et active. Suivant cette définition, on peut distinguer quatre dimensions de la sécurité alimentaire: disponibilités alimentaires, accès économique et matériel aux aliments, utilisation des aliments et stabilité dans le temps.

Système d’alerte rapide. Système intégré de mécanismes et de processus de suivi, de prévision et d’évaluation des aléas, de communication et de préparation aux catastrophes permettant aux personnes, aux communautés, aux gouvernements, aux entreprises et à d’autres intervenants de prendre rapidement les mesures qui s’imposent pour réduire les effets des catastrophes en amont des phénomènes dangereux1.

Systèmes agroalimentaires. Systèmes qui englobent la production primaire de produits agricoles alimentaires et non alimentaires, ainsi que l’entreposage, le groupage, la manutention après récolte, le transport, la transformation, la distribution, la commercialisation, l’élimination et la consommation. Dans ces systèmes agroalimentaires, les systèmes alimentaires comprennent tous les produits alimentaires issus de la production végétale ou animale, des forêts, de la pêche et de l’aquaculture, et d’autres sources telles que la biologie de synthèse, et qui sont destinés à la consommation humaine.

Variabilité du climat. Variations de l’état moyen et d’autres variables statistiques (écarts types, fréquence des extrêmes, etc.) du climat à toutes les échelles spatiales et temporelles au-delà de la variabilité propre à des phénomènes météorologiques particuliers. La variabilité peut être due à des processus internes naturels au sein du système climatique (variabilité interne) ou à des variations des forçages externes anthropiques ou naturels (variabilité externe).

Vulnérabilité. Condition provoquée par des facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques et environnementaux qui ont pour effet de rendre les personnes, les communautés, les biens matériels ou les systèmes plus sensibles aux aléas1.

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